Billets par Bruno Lussato
Sunday, 10 May 2009
CHRONIQUE
La tête vide
Vide de tous souvenirs, chassés par le vent de la mer. Dans le sillage du temps qui ondule, flottent des lambeaux de L’oiseau peint de Kosinski. Son récit me torture, ce pauvre enfant torturé sans relâche par l’atroce population paysanne ignorante, superstitieuse et brutale, des Balkans, c’est vrai. Le génie de l’auteur, dont c’est le premier livre, est de nous faire pénétrer dans le cœur du gosse, de nous faire partager ses visions successives du monde ignoble qui l’entoure et dont il essaie de comprendre le comportement. Explications pathétiques d’un enfant sans passé, ne sachant ni lire ni écrire, et abandonné à lui-même, sans défense, contre les monstres qui s’acharnent sur lui.
Mais il y a bien d’autres monstruosités, que l’Occident tolère pour des raisons financières, commerciales et politiques. Le mot Empire du mal est trop faible pour décrire les agissements des chinois contre le Tibet, plaie encore ouverte au sein de nos consciences. Avec un dégoût qui perdure, j’ai assisté à la farce de Mai 68. Les jeunes imbéciles, souvent fils de bourgeois, prenaient Mao comme modèle suprême, comme les premiers communistes se prosternaient devant Staline, à l’instar de Roosevelt gâteux, à la barbe de Churchill qui enrageait, impuissant.
Oui, cette jeunesse imbécile était entraînée par des « intellos » de gauche, qui eux savaient, mais qui ne voulaient pas désespérer Billancourt. Ces universitaires, érudits, et souvent hommes de haute culture, comme Jean-Paul Sartre, le pire de tous, soutenaient le monstre chinois et diffusaient sa pensée, se servant de leur prestige pour l’imposer aux snobs et bas-bleus. Eux, qui étaient confortablement installés dans leur fromage, sans risques, hors d’atteinte.
Je viens de voir avec Sandrine le film admirable d’Annaud, Sept Ans au Tibet. Là aussi l’histoire est véridique et les personnages ont existé et sont encore vivants. Malheureusement la version en DVD a été caviardée sans que ceux qui n’ont pu voir le film authentique ne peuvent savoir.
Le premier caviardage affecte la séquence où l’ambassadeur chinois entouré de ses sbires, interpelle avec un mépris iconoclaste le Dalai Lama. On assiste au comble de la dureté et à un fanatisme digne des nazis. Il ne reste de cette scène, qu’un abrégé, où un chinois au faciès de brute foule au pied les symboles sacrés et rejettes le sel que lui offre le Dalai Lama. Cette atténuation de la réalité au profit des chinois, est sans doute inspirée par des nécessités commerciales compréhensibles. Nul n’a fait la moindre pression sur la Chine pour qu’elle desserre son étreinte du territoire sacré et violenté. C’est tout juste si on n’a pas considéré comme héroïque, le fait de recevoir officiellement le Chef Spirituel du Tibet.
Le second caviardage a sans doute pour but de raccourcir la durée d’un film trop long pour soutenir la faculté de digestion de nos contemporains, habituées à des séquences brèves et fuyant les longues séquences où il ne se passe rien. Dans le film original, des obstacles s’interposent entre le héros et son fils. La mère remariée ne veut pas qu’il s’en approche, et son fils le rejette obstinément. Il faudra au père biologique, beaucoup de patience et d’intelligence pour regagner la confiance de l’enfant. Dans le DVD, tout ceci est sauté, et d’un coup, fasciné par le présent de la boîte à musique, présent du Dalai Lama à l’alpiniste le voici en train d’escalader les sommets autrichiens en compagnie de Brad Pitt !
Sandrine me fait la remarque que dans ce film, Brad Pitt ressemble étrangement à L.H. III.
Je lui réponds que la ressemblance était encore plus marquée lorsque L.H. III portait les cheveux moins courts, et qu’ils retombaient en une mèche blonde rebelle sur le front.
D’ailleurs moralement et caractériellement le héros ressemble à L.H.III. Froid, taciturne, extrêmement volontaire, ambitieux et renfermé sur lui-même, mais capable dans certaines circonstances d’une bouleversante tendresse. (Le moment de la séparation de l’alpiniste et
de l’enfant sacré)
Les tribulations de trois Rodtchenko
On connaît ma curiosité pour les faux tableaux. Or un jour, Andrei Nakov me signale l’existence de trois Rodtchenko de très haute qualité, que je m’empresse d’acquérir pour une fondation. Or il se trouve au milieu d’une bataille d’experts. Les héritiers Rodchenko, ne veulent pas reconnaître la paternité de ces trois œuvres majeures : une encre de cercles concentriques, une gouache beaucoup plus rare et d’une grande poésie évoquant une éclipse ou la rencontre de deux planètes. Les couleurs sont d’une extrême subtilité, mais il est un peu endommagé au centre. Enfin, le plus important est une huile de 1921, une des dernières peintures, composée de lignes au compas se croisant sans des proportions d’une précision dignes d’un Mondrian.
Et voici qu’au dos de la gouache, on trouve un document qui l’authentifie : elle provient des mines de sel nazies et fait partie de l’Art Dégénéré. Mais on se heurte alors à une autre difficulté : l’œuvre fait peut-être partie des biens juifs confisqués ! Il faudra dix ans d’enquêtes pour que l’on puisse à nouveau disposer de cette encre. Le feuilleton continue, car la succession officielle de Rodchenko n’a rien à voir avec les premiers héritiers, et est impartiale.
Ci-dessous : 1. Un dessin au compas (extrait du livre Rodtchenko de German Karginov. Chêne, 1977. 2. Le dessin au compas de notre fondation.


Ci-dessous, le verso de notre dessin montrant le verso avec les traces de pliure et les cachets nazis.


.jpg)
Ci dessus, la magnifique gouache de 1918, contestée par la famille Rodtchenko, et validée par André Nakov, un des plus grands spécialistes de l'avant-garde russe, auteur du Catalogue Raisonné de Malewitch. Ce qui milite en faveur de Nakov, est l'état malheureusement détérioré du cercle rouge dû sans doute à des taches d'humidité. Quoi-qu-il en soit, l'oeuvre et le tableau suivant, également contestés font l'objet d'une authentification officielle par la succession Rodtchenko.

Composition de lignes, huile, 1921.Ce tableau à l'huile, sévère et aussi vivant et précis qu'un Mondrian épuré, est un des plus beaux témoins de l'exigence du peintre, la dernière année de sa production de tableaux, et celle des fameux monochromes rouges, jaunes et bleus, constituant pour Rodthenko les derniers tableaux de l'Art.

Continuer à lire "Le journal du 10 mai 2009"
Saturday, 9 May 2009
CHRONIQUE
DEFENSE ET ILLUSTRATION DU MINGEI
Il s'agit d'un thème traité abondamment dans les billets précédents. Aujourd'hui j'ai l'intention d'établir un premier effort de synthèse entre les différents ouvrages sur le sujet ou proches, comme l'histoire de la poterie, la cérémonie du thé etc.
Le néologisme MINGEI fut forgé par le Grand Maître Sõetsu Yanagi et deux amis potiers, vers le milieu des années vingt pour désigner les objets d'artisanat populaire par opposition à l'art léché et précieux de l'aristocratie, mais aussi l'objet manufacturé bon marché et industriel qui était méprisé. Il créa le principal musée d'art populaire du Japon, le Mingei-kan.
Malheureusement son concept tout à fait louable : honorer l'artisanat et l'objet fabriqué par main d'homme, fut dévié par un postulat indéfendable : il stipulait que tous les artisans se valaient, et que par conséquent, tous les objets étaient d'un qualité identique. Il niait ainsi le rôle de l'individu, son apport personnele et ses dons particuliers. C'était de la mauvaise foi tout simplement. En effet les objets qu'il rassembla dans son Mingei-Kan, étaient de toute évidence soigneusement choisis pour leur beauté, leur rareté, leur originalité. Cette contradiction fut déplorée d'ailleurs par de nombreux auteurs.
Tous sont bien placés pour savoir qu'entre une pièce commune de la fin EDO et une jarre d'époque Kamakura, les prix varient du simple au centuple. On est loin de la prétention à l'égalité des artisans et de leur production.
Paradoxalement son postulat fut vérifié Par son fils Söri qui réussit à l'appliquer à la lettre et produire des objets rigoureusement anonymes, et dont les fabricants étaient tout à fait anonymes. Il s'agissait tout simplement du design ! Ainsi Söri et ses amis, produisirent des objets plus ou moins élégants, et d'une froideur minimaliste et hygiénique, qui excluait toute traca artisanale. Pis encore, une dichotomie bien plus forte s'établit entre les machines et leurs mécaniciens d'une part, et les concepteur de l'autre, qui se prenaient, et pour cause, pour des artistes et non des artisans. Cette dichotomie était reflétée par les prix très bas atteints par le produit de masse, et très élevés attachés aux prototypes comme les designers français qui infusèrent leur science de la pureté minimaliste aux partisans du prétendu Mingei.
Une autre conséquence de cette déviation, est la perte du style et de la spécificité japonaises au profit d'un style international créé par les Saarinen, les Mies Van der Rohe, ou La Permanent de Copenhague. A vrai dire le désign italien ou scandinave avaient un style différencié par la culture de leur pays.

Ci-dessus, 4ème de couverture du tiré à part du N°163 de la Revue de de la céramique et du verre réalisé à l'occasion de l'expo "L'esprit mingei au Japon" organisée au musée du quai Branly, Paris.
CHRONIQUE
Traduttore traditore
Qui ne connaît cet adage italien : traducteur = traître ?
Il est très difficile de trouver un équivalent exact à une oeuvre poétique ou littéraire, surtout lorsque les langues respectives sont l'anglais et le français par exemple. Que l'on songe aux transpositions plus ou moins fidèles de Shakespeare, aux mots et expressions intraduisibles faisant bon marché du contexte. En revanche la traduction de Faust II par exemple est relativement aisée si l'on suit le mot à mot, ce qui n'est guère le cas de bien des traductions qui sous prétexte de reconstituer le génie poétique du chef d'oeuvre, osent d'infâmes inventions. On se souvient à ce propos des absurdités de la traduction de "Don Giovanni ! " en " Voici l'heure !" ou encore "Don Jua-nan !" dans l'opéra éponyme de Mozart, alors qu'on aurait pu se contenter de faire chanter en italien cette impressionnante interpellation ! C'est d'ailleurs la raison de l'abandon des opéras traduits au profit des versions originales avec sur-titres. Le défi est évidemment encore plus difficile lorsque la langue écrite est étrangère aux règles de la langue traduite, par exemple les idéogrammes chinois et japonais. En revanche la différence est pratiquement nulle, lorsque la sémantique est identique pour toute la planète, et que la langue doit s'y conformer de force, en créant s'il le faut des néologismes.
C'est le cas des langues-outils comme la comptabilité, la finance, la science et la médecine ou l'informatique. Le cas de la transposition d'un texte littéraire en une version filmée est le cas le pire qu'on puisse rencontrer. Le cinéma a ses règles qui sont différentes de la lecture. Il doit reconstituer la subtilité d'une intrigue peaufinée, à savourer lentement en voyageant au besoin dans la phrase en images frappantes, condensées, destinées à faire appel aussi bien au son et à l'image qu'à ce qui ne devient qu'un scénario. Le cas est bien entendu différent dans une représentation théâtrale car, si le jeu des acteurs, leur personnalité, le décor et l'acoustique de la salle, altère le contexte, néanmoins l'intégralité du texte est préservée. On ne fait qu'à y ajouter des informations et des dimensions supplémentaires. Il y a des cas où le point de vue du cinéaste diffère de celui de l'auteur du scénario, par exemple "le Nom de la Rose", où le scepticisme de Umberto Eco, heurte l'optimisme de Annaud, comme celui-ci s'en explique dans le bonus du DVD. La fidélité est en revanche maximum lorsque auteur et cinéaste sont un seule et même personne. Le cas du film "being there" de Kosinski également l'auteur du roman, est exemplaire. D'autres transpositions sont particulièrement réussies comme celles de Boileau-Narcéjac dans "les diaboliques" (Clouzot) et "sueurs froides" alias "Vertigo" (Hitchcock).
Cela nous amène à la comparaison du "Club Dumas" de Arturo Pérez-Reverte et du film qui en est tiré "La neuvième porte". En dépit de la réussite de Polanski, les modifications apportées à l'intrigue sont telles qu'on peut parler de falsification. Et si certaines licences se justifient par les nécessités cinématographiques et ne font qu'appauvrir le roman, d'autres n'ont d'autres raisons d'être que d'introduire des images et des séquences inventées de toutes pièces dans des buts commerciaux. La recherche de spectaculaire dénature complètement le sens du livre. Je relèverai ici de mémoire des déviations grossières.
LE FILM : l'histoire du club Dumas et celle des neufs portes sont liées. Le club Dumas est une secte occulte comme celle de "Eyes Wide Shut" de Kubrick et se livre sous nos yeux à des messes noires démoniaques, où l'auteur des crimes fait irruption et déclame sa volonté de commercer avec le diable.
LE LIVRE : Le Club Dumas est une association bien innocente des admirateurs du romancier, qui se réunit tous les ans dans la demeure de la fanatique femme du premier mort, mais étrangère à sa pendaison comme aux autres morts. Son but est de s'emparer du manuscrit d'un chapitre des "trois mousquetaires" les autres étant confié aux mains de chaque membre de l'association. Le pendu a libéré une place et grâce au manuscrit apporté en don à l'association elle espère d'être acceptée comme 64ème membre. mais la tenue est inférieure à celle d'un Hitchcock ou d'un Kubrick. La découverte de l'indépendance entre le club Dumas et la recherche du livre magique, est un clou de l'intrigue et permet de mener à la conclusion, qu'il y a forcément deux manipulateurs distincts derrière les évènements.
LE FILM : La femme aux yeux verts est une sorcière jouée par Emmanuelle Seigner. C'est elle qui, au delà de la neuvième porte, environnée de flammes et d'une clarté insoutenable, se livre tout nue à une danse érotique de possession, sous les yeux d'un Johnny Depp médusé.
LE LIVRE : Le coup de théâtre supprimé par Polanski : on découvre que cette interprétation est fausse. La prétendue sorcière n'est qu'une jeune fille (comme on l'appelle dans le livre) très courageuse, pleine de pudeur, et capable d'une infinie douceur. A la fin, elle est simplement amoureuse de Corso et cela finit sur une scène de tendresse, certes moins spectaculaire que la danse érotique, mais combien plus émouvante.
LE FILM : Le nécromancien s'entoure d'un cercle de feu, pour prouver que les flammes ne le brûlent pas. Au début tout ce passe comme prévu et il pousse des cris de triomphe, bientôt mués en hurlements de douleur lorsque il découvre - trop tard que ce n'est pas le cas, et il finit comme Don Juan, entraîné en enfer. En effet le sortilège des neufs bois gravés était de la fantasmagorie issue de la superstition.
LE LIVRE. Si le nécromancien meurt c'est parce que les neuf bois étaient incomplets. Le neuvième était un faux réalisé par les restaurateurs espagnol d'après une reproduction prise dans une publication. C'est une autre surprise éludée par Polanski.
CONCLUSION : j'ai relu mes appréciations enthousiastes du film. C'est que je n'avais pas relu alors, le livre original de Arturo Pérez-Reverte que j'avais oublié. Ce qui montre que l'admiration peut avoir comme source l'ignorance. Il reste que le DVD est passionnant, les acteurs collent aux personnages, et la mise en scène particulièrement efficace. Mérite plusieurs visions répétées. Voyez le film, lisez le livre après coup sans vous laisser décourager par l'abondance de références relatives au métier de marchand de livres anciens.
Friday, 8 May 2009
CHRONIQUE
SEUL AVEC MON MAC
Je suis toujours à Deauville, où le temps est superbe. Pluie le matin, soleil radieux sans un nuage dans le ciel, l'après-midi et le soir. Jusqu'ici je pensais qu'on exagérait toutes ces sinistres prédictions sur la pollution parisienne. Il suffisait croyais-je, que l'on avait toujours la ressource en guise de vacances de prendre l'air aux jardins Kahn, au prè Catelan ou à Bagatelle. Je me sentais épuisé comme un vieillard (ce que je suis après tout, mais j'ai tendance à l'oublier !) je me traînais, et je mettais cela, ce qui est bien naturel, sur le compte de mon état de santé problématique. Or depuis que je me trouve à Deauville, toute fatigue a disparu par enchantement, je dévore allègrément les kilomètres. Je retrouve les charmes du marché où chez Loulou le pêcheur vient offrir ses merveilles encore frémissantes. Une merveilleuse odeur de poisson frais envahit la halle du fond du marché, odeur qu'on avait oublié dans les restaurants de la Capitale et des meilleurs, pour ne pas parler des poissonniers qui vous vendent moins bien pour cinq fois plus cher.
Les odeurs ... Je me souviens avec une intense nostalgie du parfum de la mer, son écume salée, sur le sable jaune et chaud, constellé de beaux coquillages. C'était à Tunis dans la station d'Hamilcar, située juste avant Carthage. Ceux qui vont faire bronzette suer les plages de la Méditerannée aussi bien que des Caraïbes, ne connaissent plus ces senteurs d'écume salée si particulière, tuée sans doute par la pollution universelle des eaux, comme l'air frais et pur est chassé de l'étouffoir du bassin parisien. Et puis l'odeur des lanthanas, des belles de jour et des belles de nuit au crépuscule dans le jardin de ma tante à Carthage, celle des citronniers à l'Ariana, la senteur pénétrante du jasmin que les jeunes arabes, deux par deux, se tenant par le petit doigt, portaient à l'oreille ! Cela, m'a-t-on dit, se trouve encore à Grenade, comme à Seville et d'autres lieux intenses d'Espagne. Mais guère plus en France, ni en Italie, je suppose. Ne vous moquez pas trop de ces digressions d'un homme dont l'enfance fut comme un rêve parfumé dont vous aurez de la peine à retrouver l'équivalent dans notre société de loisirs organisés. Je suis influencé tout simplement par le récit du narrateur qui dans "Le Club Dumas", mêle passé et futur, fantasmagorie et fiction. J'en reviens à l'intitulé de mon billet : mon Mac et moi. Plusieurs remarques me viennent à l'esprit:
1. Tout ce que les possesseurs d'un Mac m'ont appris, c'est à allumer l'appareil, à quitter une application et comment fonctionne ma clé USB. Mais aucun de m'explique comment faire passer cette clé d'un signal rouge à un signal bleu clignotant, ni comment passer à Word. Tous les spécialistes contactés m'ont dit qu'il fallait m'inscrire et payer de 35 euros à 90 euros, ce que j'ai essayé de faire sans succès, jusqu'à ce que S```m'a appris qu'il suffisait tout simplement d'appuyer sur le logo Word !
2. J'ai finalement trouvé en tâtonnant comment faire passer ma clé USB au clignotant bleu ce qui me permet de vous adresser ce billet.
3. De même j'ai appris tout seul à me servir de ce merveilleux outil qu'est le McBook Air. Ceux qui m'ont dit qu'il me faudrait trois mois pour m'habituer à ce nouvel environnement, tout à fait différent d'un PC ne savent pas ce qu'ils disent. Il est évident que si je n'avais jamais appris à utiliser les ressources de VISTA, je ne me serais pas débrouillé ainsi en deux jours, sans mode d'emploi, et personne pour me guider. Allons donc !
4. Ce qui est extraordinaire pour quelqu'un tributaire d'orange, et d'un PC, c'est de pouvoir écrire sans arrières-pensées, sans devoir enregistrer à chaque paragraphe, sans passer obligatoirement par Word pour sauvegarder le texte, et en se résignant à la perte des images.
5. Non moins louable est l'ergonomie idéale du clavier. Touches douces, qu'il suffit d'effleurer, d'un réglage de pression bien calculé, (un pianiste sent cela), s'éclairant à l'obscurité.
6. En revanche je suis déçu par la faible autonomie bien inférieure des quatre heures déclarées. Je vous prends à témoin. La charge était à 100% lorsque j'ai commencé à écrire ce billet. Elle est tombée à 54%. Cela signifie que je ne pourrai pas pas parvenir jusqu'au bout ! je suppose que ceux qui ont dit cela n'écrivent pas des textes aussi longs que bien de mes billets.
7. Il faut que j'apprenne à mettre sur mon billet, comme sur Word, une barre d'outil qui me permette de choisir la taille et la couleur de mon texte.
Autour de moi la même ignorance. Les utilisateurs que j'ai contacté, n'écrivent pas de texte bien mis en page et en couleur. Il écrivent des messages de style SMS, ou ils n'écrivent pas du tout ! Que font-ils alors de ce merveilleux joujou?
Tout simplement, ils joignent l'utile à l'agréable, devise des temps présents.
L'utile : leurs comptes, leurs statistiques, leurs rapports, leur situation boursière, Google...
L'agréable : comme réservoir inépuisable d'images culturelles : la famille et les enfants, les copains lors d'un meeting, avec Véronique à la Martinique devant la mer bleue et des palmiers , Sibyll à Courchevel, en piste toutes dents dehors et lunettes noires immenses, Corinne aux Maldives, devant la mer bleue et des palmiers, bronzée comme du pain d'épices, un capuchon de papier sur le nez et d'immenses lunettes noires, les gosses et leur mère du deuxième lit, en train de poser devant leur châlet loué à Avoriaz, et pour les cadres supérieurs, avec leur supérieur hiérarchique et des collègues, dans le hall d'un palace de Dubaï, etc. etc.
Il y a aussi encore plus culturel comme la vue sur une table japonaise avec un assortiment de poissons crus et de papillotes de légumes exotiques, ou de geishas servant du boeuf de kobe (pour les cadres dirigeants). Ou encore, suprême apothéose avec le célèbre sumotori Yogi Tataye. Parmi les choses agréables de la vie, Google vous remplit de bonheur : charmantes vahinés, massages écologiques relaxants, adresses choisies de tout ce que l'imagination vous permet de copuler, le contact avec une inconnue (ou un mec) fascinants à l'autre bout du monde ! Tour ça mes chers internautes, que nul ne se soucie d'avois
t des mises en pages élaborées et boussées de signes colorés (rouges pour les notes, vert pour les citations, bleues pour les chapitres sous-chapitres. Je dois à présent apprendre a installer cette barre d'outils, à rendre opérationnel WORD et à faire marcher mon email.
Je continue à éplucher le "Club Dumas", et je découvre bien des astuces et des métaphores particulièrement complexes, bien supérieures au médiocre "Code Vinci de Dan Brown". Ce 9 mai 2009 0h10
Continuer à lire "Le journal du 7 mai 2009"
CHRONIQUE
LES BIBLIOPHILES DE
ARTURO PEREZ-REVERTE
Je me suis amusé à relire la première partie du "CLUB DUMAS", qui a inspiré le film de Polanski "La Septième Porte". Une des différences entre livre et film, est l'érudition souvent un peu lassante du livre. On y étale avec complaisance et une accumulation de détail digne de Umberto Eco, les références exactes des trésors bibliophiliques de grands collectionneurs et libraires, de ceux à "faire transpirer un serpent" et de rareté et de valeur légendaires.
En seconde lecture je me suis penché avec intérêt sur cette fastidieuse énumération.
Le but de ma démarche était de comparer la valeur de ces livres prétendus légendaires, à la collection que j'ai rassemblé pour la seconde fondation. Qu'on en juge d'après mes citations textuelles du "Club Dumas":
1. Il feuilletait avec intérêt (DE SYMMETRIA) de Dürer, Paris 1557, réimpression de la première édition latine de Nuremberg, en bon état et avec de grandes marges. Flavio serait devenu complètemet fou et n'importe qui aurait perdu la tête".
2. "(DE REVOLUTIONIS CELESTIUM) de Nicolas Copernic, deuxième édition, Bâle 1566. Une bagatelle n'est-ce pas ?... Comme la (VULGATA CLEMENTINA) que vous voyez à votre droite, entre les six volumes de la (POLIGLOTA) de votre compatriote Cisneros et :es (CRONICARIUM) de Nuremberg. ..."
3. "C'était la deuxième édition latine du (DE RE METALLICA) de Georgius Agricola, sortie des presses de Froben et Episcopius à Bâle, cinq ans seulement après la première édition de 1566.
Il poussa (l'expert) un grognement de satisfaction en allumant sa cigarette." Il serait fastidieux de continuer et j'aborde tout de suite mes commentaires.
1. Nous acceptons la réimpression de APOCALYPSIS CUM FIGURIS de Dürer parce qu'elle est est plus complète et améliorée par Dürer lui-même. C'est un magnifique exemplaire monté sur onglets et, de loin, l'oeuvre la plus importante du Maître. Elle fait partie de la deuxième fondation et nul n'est devenu fou par sa possession !
2. Notre exemplaire est la première édition, premier tirage. Le grand public comme les connaisseurs, sont tous impressionnés de le tenis entre leurs mains, alors que qui se soucie de la Vulgata Clementina, sinon des bibliophiles ?
3. Nous cherchons activement l'édition originale et nous avons négligé une édition postérieure, le deuxième, en vente à Drouot à un prix d'ailleurs modique.
Je ne parle pas en l'air. Dans ma collection de partitions originales, je n'ai que des premiers tirages de premières éditions, dont les légendaires Quatre Saisons de Vivaldi dont il n'existe que quatre autres exemplaires dans les bibliothèques nationales.
Les exceptions sont l'originale de l'Art de la Fugue de Bach, dont je n'ai que toutes les premières éditions de Nägeli. J'ai failli en acheter le seul exemplaire en mains privées, mais j'ai dû renoncer, underbidder frustré, car j'avais contre moi Bill Gates !
Dans la collection aujourd'hui entreposée dans les sous-sols du département de la musique de la BNF, figurent des oeuvres que même de grands musées n'ont pas comme par exemple les trois éditions simultanées de la Flûte Enchantée, ou l'édition originale avec la liste des souscripteurs et toutes le parties d'orchestre ayant servi aux premières représentations ! J'ai écrit que dans la Seconde Fondation nous avons des éditions incomparablement supérieures à celles qui font baver les bibliophiles de Arturo Reverte. Mais cela suppose que LH III tienne parole et qu'il joue le jeu avec moi.
Je ne me fais pas de mauvais sang pour la suite. LH III a toutes les qualités et l'appétit de culture indispensables pour commences une collection, qui dans des années ou des décennies, deviendra célèbre dans le monde et dignes de la grande dynastie d'où il descend. S'il me faisait faux bons, j'aurais alors les mêmes réactions que celles du pauvre Fargas, contraint de se défaire de ses livres bien-aimés pour sauver les plus précieux, que je viens d'énumérer plus haut.
Vous avez sous les yeux mes premiers tâtonnements sur Apple. On améliorera au fur et à mesure. Deauville, 3h34 Bonne nuit.
Wednesday, 6 May 2009
CHRONIQUE
A DEAUVILLE
Je profite de ces quelques jours de répit pour me reposer à Deauville. S'il m'est possible néanmoins de communiquer avec vous, mes chers internautes, c'est parce-que j'ai emmené avec moi un Apple que j'ai acheté pour cela.
Ma chère Sandrine m'avait prédit les plus grandes difficultés pour m'adapter à Apple, et on me dit que seul Emmanuel Dyan qui a enfanté du bloc, était capable de me tirer d'affaire. En fait, ainsi que vous pouvez le constater, au bout d'une journée, je parviens néanmoins à me débrouiller.
Un problème cependant. Il m'est impossible de trouver ma barre d'outils, ce qui fait que je ne puis ni changer la dimension des caractères, ni la couleur. "
C'est ainsi que chronique doit apparaître en large et rouge, et "A Deauville "en large, incliné et bleu, ne donnent rien.
Que faire?
|
Commentaires