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Système : une notion fourre-tout
*** LA THEORIE DES SYSTEMES
La notion de système est fondamentale à notre époque, car elle met l'accent sur les structures et les relations plutôt que sur la nature des acteurs. Elle est plus galiléenne qu'aristotélicienne. Dans mon cours au CNAM sur la TDS , j'avais dénombré plus de 80 définitions du mot système, y compris le système D, qui est son antithèse!
Il existe autant de théories qu'il y a de définitions du concept. La théorie la plus faible (c'est à dire minimale) définit le système S comme résultant du couplage entre l'univers U, ou ensemble des éléments de S, et la caractéristique A, ou ensemble des relations entre les éléments. Lorsque A est stable, et significatif, on la nomme "structure". De ce fait, un tableau, une architecture, une symphonie, un ordinateur, sont des systèmes. Mais ceux qui trouvent trouvent trop générale cette définition, due à Klir et Valach, font intervenir des notions de temps (Théorie des systèmes évolutifs de Vogel), d'interaction avec l'environnement, (systèmes ouverts ou sémi-ouverts), d'aléas et de chaos, ou enfin de complexité (systèmes héorarchisés) et de densité des relations (systèmes intégrés). Un système statique comme celui de Klir et Valach est nommé "assemblage systématisé".
La TDS est holistique, c'est à dire qu'elle se refuse à réduire le comportement d'un système à la simple analyse des parties qui le composent. La structure a un rôle déterminant, ainsi que l'ont montré les descendants de la Gestalt Theorie. J'ai dans un ouvrage datant d'un demi siècle, défini la validité de la TDS par rapport à l'analyse des système qui néglige les propriétés systémiques dues à la structure. J'ai émis l'hypothèse que plus un système est complexe, plus sa structure est rigoureuse, plus les éléments sont homogénéisés et de faible importance par rapport aut tout, plus les propriétés systémiques sont importantes. Par exemple un ordinateur obéit presque exclusivement à la TDS. La spécificité de ses composants est quasi nulle par rapport à la complexité des programmes et des logiciels. De même dans une bureaucratie, les règlements ont plus d'importance que le libre arbitre et le tempérament des agents. La bureaucratie est faite pour cela. En revanche, un gouvernement est largement tributaire du caractère et des convictions des ministres et des partis auxquels ils adhèrent.
Dans cette rubrique on explore des propriétés peu connues des systèmes qui influent sur le destin de notre planète : seuil de complexité au delà duquel le comportement du système devient incontrôlable (catastrophe, selon Thom), degré d'intégration et de centralisation, phénomènes de cercles vicieux (rétroaction positive) conduisant à des révolutions, modularité (échange standard des parties du système sans compromettre sa viabilité). La théorie des systèmes est complémentaire de la théorie de l'information. La TDS explore les organes, la TDI , les flux qui animent l'organisation.
Une discipline du sens
La sémantique est la discipline qui traite du contenu des messages par opposition à la sémiologie qui ne s'intéresse qu'à la genèse et à l'articulation des signes. La sémiologie est une science close, ne renvoyant qu'à elle même. La clôture linguistique est un terme couramment utilisé qui décrit la circularité des définitions des dictionnaires. Un mot renvoie à d'autres mots et en fin de chaîne on se retrouve au point de départ. La sémantique part des signes pour arriver à la signification, généralement non linguistique. Il existe de nombreux ouvrages sur le sujet, notamment ceux de Ogden et Richards, mais le plus important à mon sens est Language in Though and Action de S.I. Hayakawa, un classique facile à lire et à comprendre, qui popularise et approfondit les thèses du père de la Sémantique Générale, Alfred Korzybski.
Les premiers sémanticiens, comme les premiers sémiologues (Greimas, de Saussure, Prieto) ne s'intéressaient qu'au verbe et à l'écrit. Ne retenant de la vie que sa traduction livresque, ils finirent par se persuader qu'il n'est de pensée que du langage. Aujourd'hui, les esprits ont évolué et on a compris qu'une pensée élaborée peut s'exprimer par des notes de musique, des formes et des couleurs dans une toile, des Katas dans les arts martiaux. La prééminence de l'écrit et du verbe a cédé, à l'ère de l'explosion des multimédia.
Dans cette perspective ouverte, j’aborde la signification de la signification des oeuvres d'art, des concepts scientifiques, des performances et des spectacles multimédia. Ainsi, "Le Regard du sourd" de Robert Wilson, grandiose opéra élaboré et articulé, s'étendant sur plus de quatre heures, est-il dépourvu de parole.
Cette rubrique renvoie au "Ring" de Richard Wagner, où la musique entre en compétition avec l'image et le verbe, pour exprimer l'action.
Information : des concepts disparates
Information, système, deux mots fourre-tout qui finissent par ne rien dire, désignant des réalités et des concepts disparates, voire contradictoires.
Le concept d'information couvre un domaine aussi étendu que la vie elle-même. On l'emploie aussi bien pour désigner les communications intercellulaires que pour les influx nerveux qui sillonnent les neurones, les flux électroniques responsables de notre activité cérébrale, de notre comportement, ou du fonctionnement des automates, ou encore de ce que délivre à notre psychisme un tableau, une partition, un paysage, une émission de télévision. Cette hétérogénéité se traduit par la multiplicité des approches. La théorie de l'information initiée par Claude Shannon, n'a pas grand chose en commun avec la sémantique de Hayakawa, le behaviorisme étroit de Skinner, les expériences parapsychologiques menées à l'Université de Princeton, ou le discours d'un démagogue, étudié par un sociologue ou par un spécialiste de la communication non verbale.
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Le racket informatique Qui n'a confusément ressenti une gêne devant la complication croissante des PC, leur abondance de programmes inutiles, leur coût infiniment supérieur à celui auquel on peut s'attendre du fait de la loide Moore? Ce phénomène d'inflation et de sophistication, destiné à justifier le maintien, voire la croissance des prix, est cependant dérisoire par rapport à la monstrueuse prolifération des systèmes informatiques centralisés des grandes entreprises. Destinée à compenser la chute tendancielle des coûts, dus à la technologie des composants, profitant de l'ignorance des dirigeants et de leur dépendance à leur technostructure et au lobby auditeurs-sociétés de conseil-fabricants de logiciel, ce véritable racket a des effets secondaires desastreux sur la deshumanisation de l'entreprise et l'asservissement des travailleurs et des cadres, au corset informatique. Notre but est d'analyser la genèse de cette dérive mortifère, ses mécanismes et les moyens d'y parer.
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Thursday, 20 August 2009
CHRONIQUE
INFLATION MASQUÉE
Autrefois j'achetais mes pulls en cachemire chez Old England. Ceux que je ne ai pas perdus, je les porte toujours. Ils sont neufs comme au premier jour. Voici un mois je trouvai et achetai au marché de San Remo, un même pull fabriqué en Chine pour un dizième du prix. Aujourd'hui il peluche de toutes parts et il est devenu un chiffon informe que j'utilise la nuit sur mon pyjama. Si je l'acquiers chez Old England, aujourd'hui il restera utilisable dans un ou deux ans, mais plus toute une vie.
Avant la guerre il y avait ce qu'on appelle la poste. Elle était faite pour vous adresser un cois ou une lettre dans les trois jours. Et cela marchait fort bien. Aujourd'hui le pris d'un timbre pour la France a baissé donant une illusion d'une déflation bienvenue. Le seul problème est que le cheminement postal n'offre plus les garanties no le service de jadis. Si on tient à en retrouver l'équivalent, vous pouvez utiliser le chronopost, ou le DHL Mais ce sont des moyens ruineux, de l'ordre de 200 euros. Toutes circonstances ett services comparables, l'inflation est monstrueuse.
Mon père acheta avant guerre un réfrigérateur westinghouse. Il était petit, vilain, peu confortable à l'intérieur, il ne faisait que refroidir. Vers les années soixante dix noue fumes tentés par de superbes armoires réfrigérantes, dotées de toutes sortes compartiments, pour les oeufs,les salades ou le champagne. Nous jetames notre minable Westinghouse. Dix ans plus tard après bien des déboires et de coûteuses réparations, nous jetâmes ce bel engin pour acheter un autre encore plus beau et moins cher. Mais on nous avoua qu'il ne durerait pas plus de cinq ans, et qu'on pouvait acheter une garantie de trois ou cinq ans. Le nouveau était fabriqué en Chine ou en Corée.
Jusqu'aux années soixante, un des symboles de la Suisse était le chocolat. Lindt vendait des tablettes carrées très fines et d'un goüt incomparable. Aujourd'hui l''emballage doré est toujours identique et l'effigie d'un vieux monsieur barbu grantit toujours par sa signature, la recette exclusive de ces tablettes. Le seul problème est qu'elles n'ont plus de goût. Si vous voulez le retrouver, allez en Belgique, à Ixelles ou à Uccle. Les gens font la queue dans une boutique exiguë où un monsieur moustachu originaire d'Italie, garantit la recette excusive de ses produits. Mais cet homme existe en chair et en os, et ses produits ont une saveur dogne du "bon chocolat suisse" d'autrefois. Les prix sont évidemment en conséquence,
Russell Ackoff professeur à la Wharton School, département SSS (Scube) démontra que la quantité d'information i augmente, puis diminue avec le nombre de données d. Nous avons atteint un seuil où la quantité d'information produite tend vers zéro.
Adrian Mc.Donough, son collègue de S cube, dans son livre "information économics" distingue trois grandeurs corrélées : d, data ; i, information ; k, knowledge. d, les données consistent dans le nombre de signes produits par un système (c'est le coût de l'information : plus il faut de données pour obtenir un renseignement, plus le coût augmente). i, l'information est issue de la rencontre d'une donnée et d'un problème. Si d ne peut aider à résoudre un problème, sa valeur est nulle. Enfin k, le savoir, est ce qui donne du sens à la donnée. Cela peut aussi être une information potentielle. C'est elle qui nous fournit les outils et la prise de distance nécessaires pour définir le problème. C'est k également qui permet d'appréhender des réalités non chiffrées, esthétiques,morales ou affectives. Or les quotients i/d qui mesure l'efficience du système, et k/d qui donne une idée de son impact sur le psychisme diminuent avec la taille du système et sa production. C'est un anti-effet d'échelle, totalement méconnu des professionnels.
Mc.Donough estime qu'avec la taille des systèmes et la quantité de données qu'ils produisent et qu'il traitent, le coüt augmentera et le sens diminuera. Pour obtenir le même résultat utile pour notre travail et enrichissant pour notre psychisme, il faudra de plus en plus de données. Celles-ci semblent être de moins en moins cher, mais c'est une illusion lorsqu'on pense aux frais connexes, au temps perdu, au recours à des spécialistes.Que l'on prenne pour exemple Photoshop ou le fonctionnement des magnetoscopes, jadis intuitif et fiable. Nous savons tous que les pannes des voitures européennes comme Mercédès, sont dues non pas à la mécanique, mais au vieillissement des composants et leur manque de fiabilité. Le secret des voitures ùade in Japan, est leur conservatisme qui limite au maximum toutes satisfaction électronique.
Alors, pourquoi tant de jeunes sont-ils fana des sonnées au détriment des informations et du sens? La réponse n'a pas de quoi nous satisfaire. C'est que la simplification du travail et les remèdes de bon sens, ne sont guère ludiques, ni valorisants pour eux. Ils aiment les données pour les données, et plus leur estomac en réclame, plus il devient obèse, plus il en réclame encore. La passion des jeunes et moins jeunes, astucieux mais culturellement nuls, en déça du suil absolu de pauvreté (Galbraith) est proche de celle qu'ils éprouvaient jadis pour les diaminos, les cubes de Rubick, les jeux mathématiques. Cette passion, au grand dam de la frugalité nécessaire ent temps de crise, et de l'évolution vers un humanisme, est vigoureusement promue par les Nations et les Sociétés informatiques. Je rappelerai que les contribuable qui n'ont pas d'ordinateur et ne peuvent envoyer leur déclaration par Internet, seront pénalisés !
Tous ces errements produisent une inflation qui ne se décèle pas dans les statistiques, due à ce que pour le même prix on a moins.
Wednesday, 19 August 2009
CHRONIQUE
LA GRANDE PASSOIRE
On devine de quoi il retourne. Les chiffres sont considérables, astronomiques, dépassant l'entendement. Des millions de comptes pénétrés, lésés, des informations détournées; le pentagone lui-même comme le président Sarkozy ne sont pas à l'abri. Ce n'est pas un laboratoire mafieux muni de ce,taines d'ordinateurs espions entre les mains des lumières les plus réputées de Yale, de Carnégie ou de professurs réputés ayant mal tourné, d'où vient l'offensive. C'est tout simplement un mioche de vingt deux ans et déjà chevronné. Il est enfin sous les verrous mais avec l'extension des cartes de payement par internet et les défectuosités dues à l'effet de taille, ces catastrophes invisibles ne pourront être évitées et prendront une dimension planétaire. Le moyen est évidemment de militer pour des moyens classiques de payement, mais non seulement les nations ne font rien pour les promouvoir, mais un pays comme la France pénalise ceux qui n'utiliseront pas l'internet pour payer leurs impôts.
Ce que la superficialité et la myopie des techniciens les empêche de comprendre, c'est que ces dysfonctions sont des incidents contingents qui seront définitivement éliminés par l'expérience et la compétence des policiers de l'internet. Et cette idée fausse est transmise par tous les moyens aux étudiants comme au grand public, pour faire passer le mythe de la grande informatique. Mais en fait ces tares sont tout sauf contingentes. Bien au contraire elles sont organiquement inhérentes au système et se développent exponentiellement comme les virus d'un sang contaminé. Nous avions déjà alerté Jean Pierre Bouhot et moi-même les professionnels contre ce que l'on nommait la Télématique, promue par des gens comme Simon Nora, Alain Minc, Joël de Rosnay et tous ceux qui faisaient rêver le grand public, comme les chefs d'état. Bien entendu le crime profite à toute l'industrie des logiciels qui en vit Mais à quel prix !
Lire le blog notes dans le corps du billet.
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