Billets par Bruno Lussato
Thursday, 3 July 2008
CHRONIQUE
Survie
Mon blog a encore fait des siennes, il me fatigue sans fois plus que le choc opératoire. Je préfère ne pas décrire mon état, mais il n'est guère propice à la gastronomie. Sont permises les purées glacées, et le jogourths sans sel sans compter les glaces au chocolat et les boissons avec des glaçons. Des glaçons, partout des glaçons.
Sans ce contrôle qui a abouti à une opération, je serais mort d'hémorragie interne. Ils m'ont ligaturé, trituré, ligoté, pincé, le fond de l'oesophage et je dois subir de nouveau toute l'opération le mois prochain pour vérifié que tout cet édifice tient bien!
Je devrais être anéanti. Or j'ai la pêche, je travaille comme je n'ai jamais travaillé et ce traval est si passionnant que je n'ai guère le temps de savoir dans quel état mental je me trouve. Mes clients, sont contents, eux et ce sont eux qui me font vivre. Donc tout va bien !
A quoi est due cette extraordinaire énergie ? A l'instinct de survie. Toute minute compte et il faut bien la remplir de choses pleines de sens de beauté et animées par une mission généreuse. Au lieu de nous apitoyer sur nous mêmes, essayon de nous rendre utiles, de nous cultiver, de voir les merveilles qui nous entourent et nous fortifient. Au contraire, ceux qui sont fous de gadgets d'informatique et de vie facile n'en retrouveront aucun réconfort durable. Les grandes tendances : le retour intelligent à la nature, l'écologie, le développement durable, le respect des civilisation dans ce qu'elles ont à offir de meilleur (rien a voir avec les déchets américains), le peuple les ressent, les politiciens les anonnent, mais qu'en sort-il?
Wednesday, 2 July 2008
CHRONIQUE
Chronique
Ce n'est pas la première fois que dans ce blog je fais référence à Kaffka, mais lorsque cela vous touche et met en jeu votre survie, cela vous blesse plus intensément.
Ce message est personnel mais jette un éclairage sur ce qui peut nous arriver dans un hôpital, même des meilleurs.
De tous les médecins la seule personne joignable et accessible a été le Professeur P*** dont je veux saluer la profonde humanité, reconnue de tous. Pendant mon séjour il m'a été impossible de joindre mon médecin traitant, celui censé s'occuper de moi, Lui, en revanche était toujours là..
La première fois j'ai subi le choc de l'anésthésie et j'en suis sorti amnésique. Ils ont fait attention cette fois-ci et tout semble s'être passé pour le mieux- pour le moment du moins.
Malheureusement ce qui devait être une simple opération de contrôle a été une véritable opération. Le bas de l'oesophage était couvert de varices qu'il a fallu juguler, triturer, meurtrir, tordre. Sans cette exploration je ne serais plus vivant sans doute. Dans un mois, Hôpital à nouveau pour un contrôle. Ce que je vous en dit, il m'a falu un travail harassant de déductions pour le découvrir. Il faut ajouter à cela des difficultés administratives et des négligences. Par exemple je leur ai rappelé que comme tous ceux qui n'ont plus de rate, je dois impérativement me faire vacciner. (iJ'a déjà souffert d'une septicémie pour avoir négligé cette précaution). Il a fallu que j'insiste pour me faire vacciner!
Le retour ne m'a pas laissé le loisir de faire l'inventaire de mon état mental. Les gens me trouvent normal et plein d'énergie. Le problème lancinant et de se nourrir. Menu imposé : glace au chocolat, yoghourt glacé, boissons réfrigérées, glaçons, tout ce qui est liquide et glacial, dont des glaçons. C'est tout !
Cela tombe au plus mauvais moment, celui où mes négociations avec de puissants personnages, décideront de mon sort : j'en sortirai à l'aise ou ruiné !
Un fol optimisme m'a entraîné, à l'épouvante de mon comptable, de parier pour le succès et acheter des pièces d'un intérêt culturel exceptionnel pour une fondation qui ne verra peut-être jamais le jour. Je viens ainsi d'acquérir le plus beau stylo du monde : le Bernini, taillé en vingt faces (vingt millénaires) serties de nacre. Un tout de force impossible. Cette pièce m'a été volée pendant que j'étais à l'höpital et je n'ai eu de cesse de la remplacer. J'aurais bien voulu vous la montrer, mais il faut que j'apprenne à charger de photos en provenance du cool-pix. J'ai aussi acheté un oruba,de la poterie en grès datant du XIVe siècle, la harpe de Marie Antoinette, le premier chef d'oeuvre de Naderman, le plus fameux facteur de harpes encore à vendre chez l'Oréal.
Vous excuserez cette chronique très personnelle. A propos j'ai été tancé par des collègues universitaitres qui me coneillent de ne pas parler de politique, ne pas citer même en sous-entendu des compagnies, d'adopter un style impersonnel, Le fait que ceux dont je parle sont ravis, comme la comtesse par exemple, ne les émeut pas. Je leur dis poliment que je n'ai que faire de ces rumeurs (car ces censeurs se gardent bien de décliner leur identité !
Wednesday, 25 June 2008
CHRONIQUE
Le nageur imprudent
On peut dans une certaine mesure considérer ce billet comme un commentaire du précédent. Un nageur qui prend des risques non calculés, pour s'agiter dans tous sens quand le danger se fait sentir et qui en accélère l'apparition par des réactions de panique, est un individu qui au lieu d'abaisser la température trop élevée, l'augmente en y ajoutant celle provoquée par son chaos personnel.
NOTE AU LECTEUR
Chers amis une mauvaise nouvelle.Demain à 7h30 je suis convoqué à Cochin pour des examens approfondis sous anesthésie générale. Ce que nous craignons tous ce sont les effets de l'anésthésie sur mon comportement cérébral et on compte sur moi pour compenser les nouveaux troubles. Quand sortirai-je de l'hôpital ? Peut être deux jours après ou plus, mais dans dans un état de probable de forte confusion mentale, alors que j'ai des rendez-vous d'une importance vitale pour ma profession. Je prends tout cela comme un défi à surmonter et je garde bon moral. A bientôt, sans doute une petite pensée de nombreux d'entre- vous peut , parait-il , plus salutaire qu'il n'y parait. Le blog me manquera !
Votre affectionné Bruno Lussato.
Tuesday, 24 June 2008
CHRONIQUE
Canicules
Les grandes métropoles ont chaud, bien d'autres sites aussi, à commencer par la Provence. Certes, pour ceux qui peuvent se le permettre il y a l'air conditionné. Mais dès qu'on l'arrête, la chaleur revient, pire qu'avant. Par ailleurs il est inefficace pour les appartements où les murs des voisins gardent la chaleur. Ce n'est que dans de grands établissements:hôtels, bureaux, administrations, que tout l'environnement est air conditionné. et puis, à l'exemple des Américains, l'intérieur est réfrigéré alors que l'extérieur est une fournaise. De quoi attraper la crève, sans compter les germes véhiculés par des tuyaux mal entretenu, véritables nids à poussière et à germes.
Hier j'ai voulu visiter l'exposition de Hokusai au musée Guimet. Elle se trouve au sous-sol et elle est assez exiguë. A la caisse on m'a vivement dissuadé d'y pénétrer. L'air y est irrespirable à cause de la chaleur véhiculée par les visiteurs trop nombreux, et vers la fin, ils laissent dernière leur passage eux une véritable étuve. Le seul remède : y aller à dix heures, dès l'ouverture. Derrière moi, un bruit de sirène, le SAMU. Un des visiteurs vient d'avoir une attaque. Ainsi périodiquement on doit véhiculer d'urgence des imprudents qui affrontent la canicule interne plutôt que de se sauver, pour ne pas perdre le bénéfice de la queue interminable et le montant de leur billet.
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Monday, 23 June 2008
CHRONIQUE
Grandes promesses et petites vexations
Le milieu professionnel et même amical (c'est moins vrai pour une vraie famille) est plein de gens puissants, comme d'agents d'influence qui se disent vos obligés et qui vous promettent, qui une recommandation auprès d'un personnage influent ou utile ( un bon dentiste, le fonctionnaire qui déverouillera votre dossier, un électricien ou un plombier) qui, leur appui en cas de pépin grave : "je serai toujours là dans l'adversité". Si vous avez quelque argent, il se feront inviter dans un restaurant réputé, car ce sont généralement des amateurs de vins fin et de cuisine délicate. S'ils se piquent de culture, c'est chez Lipp qu'ils se feront inviter, ou encore qu'ils vous inviteront, pour s'apercevois qu'ils ont oublié leur portefeuille. Il est facile de les voir , allez à midi dans un restaurant huppé, ils sont là, escrocs et parasites, avec leur victime. Relisez aussi (je suis poli car vous ne l'avez sans doute pas lu) Les Facheux de Molière, ou Volpone.
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Sunday, 22 June 2008
CHRONIQUE
Boucs émissaires
Bien sûr, c'est toujours la faute à l'autre ! Mais il y a des degrés dans l'impudeur, le culot et la mauvaise foi. Et notre pays, celui des chasseurs de sorcières et de la révolution, successeur fécond de l'inquisition, y est particulièrement prédestiné. La crise s'aggrave dans les temps de crise grave et accentue ses effets. C'est ce que je vois autour de moi. Et pourtant les scénarios catastrophe, ni même récession grave, ne font que commencer. Que sera-ce plus tard, lorsque les revendications actuelles sur le pouvoir d'achat ressembleront à des caprices d'enfant? Nous sommes en France, où on procède par crises, et la violence s'en mêle, non contenue par un pouvoir réellement fort qui impose au lieu d'essayer de calmer et de négocier au coup par coup. C'est un De Gaulle (celui de l'appel) qui nous manque. Le président Sarkozy le comprendra-t-il? Il y a des signes qui vont dans le bons sens, mais est-ce suffisant?
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