Recherche rapide
Votre recherche pour fedier function a donné 109 résultats :
Thursday, 10 January 2008
Faust, la dédicace I
Les larmes succèdent aux larmes
Avec le Ring de Richard Wagner, Faust est sans doute l'oeuvre la plus élaborée que nous connaissions. Il lui coûta plus de soixante ans de travail (contre vingt sept ans pour la Tétralogie) d'incessants remaniements témoignent de la lutte entre sa raison, et son inspiration. Faust est composé de deux parties : Tragödie Erster Teil terminée par l'épisode romanesque de Marguerite; et Tragödie Zweiter Teil. Lorsque Goethe reprit la composition de la deuxième partie, il avait soixante dix huit ans. Il l'acheva un peu avant 1832, à la veille de ses quatre vingt trois ans. Cinq ans d'une extrême concentration, d'un travail distillé avec une minutie infinie, fut précédé par un pivot publié dans la dédicace, la scène sur le théâtre et au ciel( le pacte avec le diable). la première : Dédicace est empreinte d'une poignante nostalgie des jours passés. Aucun texte sur le net; ne rend compte de la déception de Goethe de voir rejetée sa demande en mariage par une jeune fille dont il était amoureux et qui aurait pu être sa petite fille. On lui fit compris qu'il était un grand génie universel mais que son parcours sexuel et sentimental était terminé. Il devait avoir à peu-près mon âge et son choc venait de l'image biologique intérieure que lui renvoyait son coeur. Son corps était celui d'un jeune homme, et son esprit d'une vigueur incomparable, mais il avait perdu l'habitude de lire son visage! Il s'ensuivit une dépression, que l'esprit qui l'animait, lui permit de surmonter. Deux ans plus tard, à soixante dix-huit ans, ses forces spirituelles et mentales décuplèrent. En cinq ans, il édifia un monument, laissant loin derrière lui tout ce qui avait été écrit avant et ailleurs. La complexité était telle, que nul ne fut capable de l'apprécier, et le Faust II fut stupidement ensevelé sous le stéréotype d'une oeuvre froide, dépourvue de passion, abstraite, destinée à des érudits.
Marina Fédier et moi, passames bien des nuits à sélectionner un passage et à le commenter, ce fut un émerveillement constant, mais au bout de combien d'échanges entre nous!

Continuer à lire "Initiation culturelle pour Alex. "
Friday, 17 August 2007
Métapolitique
L'internaute aura noté que le billet appelé "Masterclass pour Alexandre" a été longtemps en préparation et qu'à partir du 18 août il sera fractionné en plusieurs livraisons. C'est que sa rédaction est particulièrement difficile. Il se propose de donner des clés d'explications pour un phénomène spécial de désinformation massive,qu'on a coutume de nommer "bulle" et suivi tout naturellement par un réajustement au réel désigné par " éclatement de la bulle".
On vient d'apprendre que grâce aux initiatives de l'organisme monétaire national américain qui a décidé de faire fonctionner la planche à billets, le CAC 40 a remonté de deux points ! L'optimisme qui s'ensuit est aussi artificiel que la panique qui l'a précédé.
Continuer à lire "Le journal du 18 août 2007"
Wednesday, 15 August 2007
Réponse à Arnaud
A propos de l'apport de la physique quantique à notre appréhension du réel.
Parmi les commentaires reçus au sujet de mon dernier billet, le dernier propose une réflexion en guise de conclusion au débat sur le réel.
Nous sommes enfermés dans la prison de nos cinq sens qui nous impose une vision très restrictive du monde qui nous entoure. Nous prétendons qu’elle colle à la réalité, alors que nous savons qu’elle passe par le filtre du cerveau qui ajoute une nouvelle distorsion. L’immense apport du débat suscité par la physique quantique réside dans la remise totale en question de la nature de la réalité.
Dans la dédicace de Faust, Goethe disait qu’au moment d’aborder la deuxième partie de son chef d'oeuvre (il était alors agé de soixante quinze ans) , tout ce qui lui paraissait proche s’éloignait, et que le lointain devenait réel. David Bohm, si son intuition est juste, attribue au lointain une réalité voilée, inaccessible sinon par le raisonnement, et qu’il nomme l’ordre impliqué (ou le potentiel quantique). Cet univers où disparaissent les notions familières à la physique classique d’espace de temps, de masse, d’énergie, n’est littéralement pas « de ce monde». Il est ailleurs, et pourtant en « se déployant » il donne naissance aux manifestations concrètes que nous percevons par nos instruments de mesures, elles mêmes, uniquement accessibles par la fenêtre de notre introspection.
Continuer à lire "Le billet de Marina fédier"
Tuesday, 23 October 2007
Le grand dépotoir
Pour Christine qui aime l'Art Contemporain
J'ai déjà relaté l'entrevue de notre petit groupe New Wave (Marina Fédier, Frédéric Bonet, Bruno Lussato) avec un des monuments de l'Art Conceptuel John Baldessari.
Depuis plusieurs jours nous tournons autour du Grand Palais, sans avoir le courage d'affronter les queues monstrueuses, sans compter les embouteillage des jours de grève. Enfin, Lundi, nous mettons en oeuvre la stratégie de MArina, que je vous recommande : se pointer une heure avant la fermeture des caisses. Le prix des billets est dissuasif (40 euros su je ne me trompe) et les gens ne vont pas payer ce prix là pour une heure et demie de visite.
Nous sommes sortis de là dégoûtés, déprimés, écoeurés. Bonet nous avait averti : il y à boire et à manger, mais boire d' l'urine et manger la m... issue du cloaque de Delvoye ou du cul de Gilbert (ou Georges), ce n'est pas le pied, amoins d'être coprophage. Bon. Il n'y a pas que cela. Beaucoup d'oeuvres de qualité moyenne et de prix suprêmes (tout à 200 000 euros, pour des débutants). Même les Dubuffets de la fin, la bad painting de Picasso étaient mal fichus.
Je vais énumérer les lignes de crête de l'expo.
1. Un magnifique Tàpiès de taille moyenne, représentant deux chaises. Une merveille d'équilibre, de sérénité, de somptuosité tactile et de construction harmonieuse. Tàapiès a porté à son apogée l'expression de la matière, sans aucune outrance ni provocation. Sans céder non plus à la tentation ésotérique des croix. Un autre, un peu inférieur, était également parfait de conception et d'exécution. Les prix? Un million d'euros pour le premier.
2. Deux Soulages de 1965. En général le graphisme des oeuvres anciennes, est noir avec des éclairs blanchâtres, comme suintant des épais signes noirs, plus massifs que l'abstraction d'un Hartung. Massifs et solides, comme d'un charpentier. Mais ces deux oeuvres laissait entrevoir derrière les piliers noirs, des lueurs d'incendie impressionnantes; l'enfer en action.
3. Deux Baldessari de chez Mary Goodman. Une construction de piliers et de planches, découpées comme un Hans Arp et laissant deviner par allusion, des personnages réduits à leurs memebres : bras, torse, jambes. Les oeuvres se démarquent de l'ennui ambiant par leur perfection esthétique fondu dans l'abstraction conceptuelle (ces membres épars évoquant un corps imaginaire).
Continuer à lire "Le dernier jour de la Fiac, Lundi 17 heures"
Monday, 17 September 2007
Art d'évasion, art d'élévation (suite)
Les messagers de Messager
Il vous reste à peine huit heures pour vous précipiter à l'exposition d'Annette Messager! Débrouillez-vous si vous habitez dans la région parisienne, annulez des rendez-vous, pretextez une forte migraine ou la grippe aviaire, peu importe, mais allez-y. Car vous n'aurez pas l'occasion de sitôt de vous retrouver dans un tel univers de cauchemar!
Frédéric Bonnet m'avait averti, il s'agit d'une exposition splendide qui eût mérité mieux que l'aile sud de Beaubourg. Par ailleurs j'avais visionné le DVD où l'artiste explique son parcours, sa technique, son propos. Et je connaissais plusieurs de ses oeuvres pour les avoir vu dans des musées. Mais, Marina Fédier qui m'accompagnait a raison lorsqu'elle dit que la seule manière de connaître l'oeuvre d'un artiste, est d'assister à une grande exposition et autant que possible, une rétrospective. Et, compléter par la lecture de ses entretiens et si possible lui parler, visiter son atelier. Les oeuvres isolées de Massager prenaient un relief saisissant, intégrée dans un ensemble cohérent et aussi vaste que celui-ci. En lisant Bonnet j'avais l'impression qu'il s'agissait d'une petite exposition tenant en deux salles, alors qu'il s'agit d'un ensemble d'installations immense, exigeant une heure pour son survol rapide et bien plus pour son approfondissement. Tout ce que je puis faire, n'ayant ni le talent ni les connaissances de Bonnet, c'est de vous communiquer mes impressions brutes, des connotations personnelles suscitées par ces objets monstrueux, sans cesse en mouvement et animés d'une pulsation nocturne, mystérieuse.
Continuer à lire "Le journal du 17 septembre 2007"
Saturday, 4 August 2007
À la rencontre de l’âme sœur
Notre psychisme est marqué par le moi existentiel, conditionné par le milieu social, la famille, la culture, la carrière, les succès, les échecs, la sédimentation des expériences, le statut et la position socioprofessionnelle, les repères qui nous situent dans le monde. Mais à côté, ou plutôt en dessous de ce moi existentiel, chacun de nous possède un être authentique, être par rapport au paraître, que Karfried Graf Durkheim (Le Centre de l’Être, Albin Michel, 1992) nomme le Moi essentiel, et que Carl Gustav Jung appelle le Soi. Cet être authentique loin d’être le fruit de nos conditionnements, est une source jaillissante de tous nos désirs, de notre génie propre, que Joseph Campbell identifie comme un bliss, le destin intérieur, cette vocation irrésistible, cette expression de notre génie propre. Nietzsche l’a fixé dans sa célèbre injonction : deviens ce que tu es.
L’être essentiel est au-delà de toutes les conventions, c’est ce noyau vital, ce moyeu, que représente la façon dont l’être universel se manifeste de façon spécifique, personnelle dans l’existence. Il se trouve en opposition avec le moi existentiel, façonné par la société, par nos préjugés, par les influences que nous absorbons comme des drogues. C’est dans la tension entre les deux pôles : essentiel/existentiel que pour Durkheim réside le problème central de l’homme.
Continuer à lire "Le billet de Marina Fédier"
|
Commentaires