Chronique
On trouvera en cliquant sur l'index ►♦♦♦ un billet très spécialisé et que je ne destine qu'à ceux qui s'interessent de très près à la genèse de l'Entretien. Contenant des références personnelles il n'a pas sa place dans le flux normal du blog, qui interdit toute manifestation d'ego et toute allusion à la personnalité du blogueur.
Queue de festival
Je suis arrivé à Deauville le dernier jour du Festival du cinéma américain. C’est une tentative méritoire de madame d’Ornano pour donner un nouvel éclat à ce XXIe arrondissement de Paris. Au crédit : une activité sympathique pour les résidents, beaucoup d’animation, une ambiance internationale, une touche de show biz et de people, et, justifiant ce festival un magnifique ensemble à demi enterré et d’une envergure disproportionnée par rapport à l’événement. Car, il ne faut pas nous dissimuler, que ce festival n’est que l’ombre des « vrais » : Hollywood, Venise, Cannes où l’on donne en première vision des films que l’on va récompenser par des oscars, des lions d’or, par des césars… A Deauville on en fait qu’assister à la première vision … française de films que les vrais people ont vu ailleurs. Il ,ne s’agit donc de nouveautés que pour les franchouillards, les snobs au petit pied, et les estivants de Deauville dont la distinction n’est pas le caractère dominant.
Il faut apporter une nuance à ce jugement d’une sévérité excessive. Au Royal se trouvent des producteurs, des distributeurs, des journalistes, venus rencontrer des vedettes internationales venues pour la journée, quelque fois pour un week-end, signer des autographes et aider la diffusion française de leurs films. Au début de grandes vedettes séjournaient au Royal, attirées par le travail exceptionnel de marketing de Madame d’Ornano, maire exceptionnel, femme du monde accomplie et riche, riche, très riche, ce qui ne pouvait plaire aux émules Deauvillois de François Hollande qui finirent par avoir sa peau. Madame d’Ornano dégommée, les successeurs firent du social et prirent de petites initiatives touristiques, s’imaginant que n’importe quel minable peut s’improviser grande dame. Ainsi le festival déclina-t-il doucement pour n’être plus que le fantôme de ce qui était déjà le spectre de Hollywood ? ombre d’une ombre.
Au Royal, hôtel de grand luxe se trouvent les personnalités de premier rang, c'est-à-dire les artistes américains et leur entourage, leurs agents, leurs parasites. Dans la cour d’honneur les Bentley côtoient les Daimler et les Mercedes. L’hôtel est digne de la réputation des plus beaux palaces et on a tenu le pari d’édifier une piscine agréable et luxueuse dans un misérable bout de terrain situé à l’arrière de l’Hôtel. Dans le passé, les Omar Shérif, Julia Roberts, De Niro et autres gloires, étaient les hôtes assidus du festival, dont l’apogée était la grande soirée de gala présidée par la Grâce Kelly de Deauville : Anne d’Ornano. Aujourd’hui les artistes font trois petits tours et puis s’en vont.
Il reste un peu plus de monde au Normandy, hôtel de luxe de niveau inférieur au précédent, (car tous les hôtels quatre étoiles-luxe sont luxueux, mais il en est de plus luxueux que d’autres) où les artistes français se montrent aux badauds de second ordre. On a pu y voir notamment Julie Lescaut et toute une ribambelle d’acteurs de seconde zone et d’imprésarios de troisième zone. Sans compter un Philippe Bouvard ou un PPDA, autrefois assidus.
La raréfaction des personnalités people de premier plan au Royal, de second plan au Normandy, a laissé champ libre à une nouvelle catégorie d’animaux : les snobs. Au Royal, ils sont très bien habillés, raffinés et d’une morgue tout à fait authentique. Au Normandy on y trouve surtout le snob de seconde classe, mal rasé, habillé prêt-à-porter plutôt que grand couturier, Vuitton plutôt que Hermès, Mercedes plutôt que Bentley. Au Royal ils sont puants, au Normandy, piteux.