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Friday, 24 April 2009Le journal du 23 avril 2009CHRONIQUE Fondation III. Un accouchement difficile
Décidément, tout est à refaire. Pour des raisons analogues à celles de Socrate, mais en sens contraire, LH III n'approuve pas le projet et semble vouloir violenter mon concept de base. Les larmes me montent aux yeux. Je me sens incapable de faire une fois de plus le travail de persuasion consenti pour Socrate avec les résultats que l'on sait. Je suis trop fatigué. Et pourquoi me battre?
Néanmoins je vais une dernière fois m'expliquer pour corriger le tir. Je n'ai aucun scrupule de vous mettre dans le coup, mes chers internautes, car cette troisième fondation s'adresse à des gens simples dont je sais qu'il éprouveront un choc durable de beauté qui pourra susciter des vocations. C'est en pensant très fort à vous, et non en échafaudant des structures logiques, que mon projet tire son inspiration.
Pour parfaire le malentendu il ne manquerait plus à mon cher LH III qu'à nommer un expert, ou mieux une commission d'experts, comme l'a fait Socrate. Mais le but inconscient de Papadopoulos était de condamner la deuxième fondation alors que LH III le scandinave au contraire est sincère et s'y interesse avec l'intelligence, l'appetit de culture, et la ténacité qui le caractérisent. En dépit de sa jeunesse, c'est une personnalité très forte au sens le plus plein que je donnais à ce mot dans le précédent billet.
Je lui avais passé les plans logiques de la deuxième fondation, et je suppose qu'ils devaient être fort mal expliqués pour qu'ils donnent naissance de telles incompréhensions aussi bien chez Socrate Papadopoulos que chez LH III, au point que leur envie de m'aider à la réaliser se soit transformée comme le vin en vinaigre. Aussi présenterai-je mon projet de fondation (devenu la troisième fondation à cause des transformations dont je parlerai plus loin) par l'autre bout de la lorgnette. Mais auparavant présentons l'objection de LH qui condamne encore plus la fondation que l'acharnement logique de Socrate.
Le problème tourne autour de la notion d'écriture. Elle est interprétée par le successeur de LH I, dans son sens le plus étroit : l'acte de tracer des lettres manuellement et l'évolution de la forme de celles-ci. La collection se réduirait de ce fait à des fragments de sumérien, de phénicien, de crétois, de calligraphies chinoises des débuts jusqu' à leur stabilisation, à l'arabe et c'est à peu près tout. Or il est pratiquement impossible de se procurer ces fragments aujourd'hui à l'exception de feuillets de demi-onciales du VIII au Xème siècle et de fragments de calligraphie chinoise ancienne, d'un prix prohibitif. On peut aussi trouver des cartouches éparses de hieroglyphes sur papyrus et des feuillets isolés d'écritures de la cursive romaine à la gothique, en passant par la caroline ou la flamande. Nous en avons des copies très bien réalisées par Claude Médiavilla pour le Musée du Stylo et de l'Ecriture Armando Simoni. C'est à dire pratiquement rien. Voici des décennies j'avais acquis une tablette cunéiforme aujourd'hui irremplaçable qui fut volée dans le hold-up de 2001 C'est un iiii. Par ailleurs exposer ces lambeaux n'a pas de sens, ils sont ternes, ennuyeux et ne sauraient provoquer le moindre impact sur le public.
L'illustration ci-dessous montre un fragment d'héroglyphes sur papyrus provenant de la Bibliothèque Municipale de Lyon La-Part-Dieu. Elle est tirée d'un répertoire dont les illustrations proviennent en majeure partie du Musée du Stylo et de l'écriture. La cote serait iiiii
LH III me fait remarquer que des livres, de incunables, voire même de grands manuscrits à peinture ne font pas partie de l'objet de la fondation exclusivement axé sur l'évolution du mode de symbolisation des caractères. ... et qu'il y a largement le temps de réfléchir à la question. Il est radical sur un point : il ne voit pas ce que les monnaies viennent faire dans une telle fondation. Je n'ai pas besoin d'argumenter, la collection est devenue inaccessible depuis que Socrate ne veut s'en dessaisir sous aucun prétexte. Mais sa position me plonge dans le désespoir. En effet Clavroy ( livres anciens, art du livre) et Tenscher (deux pièces majeures exceptionnelles iiiii) m'ont fait confiance et m'ont mis de côté les plus belles pièces iiiii comme la lettre de Christophe Colomb ou le précieux manuscrit de 1384, seul exemplaire connu au monde à être calligraphié en lettres d'or en relief. Nous avons déjà perdu le magnifique manuscrit des conquêtes d'Alexandre, en camaïeu, et, pire, l'exemplaire des dialogues de Galilée dédicacé par l'auteur et dont il ne restait qu'un exemplaire au Vatican et un à la fondation Galilée à Florence. Il faut abandonner tout espoir d'avoir le troisième qui a rejoint un lieu muséal. Ci-dessous un détail de la page de titre des dialogues, l'oeuvre majeure de Galilée.
Ci-dessous le frontispice du manuscrit des conquêtes d'Alexandre le mois dernier iiiii, aujourdhui passé au stade de l'utopie. Ce manuscrit est l'un des plus prestigieux connus par sa beauté, son origine, son originalité et sa finition.
Je rappelle ci-dessous une des pages du livre d'heues de 1384, unique au monde par ses lettres d'or en relief qui représentennt un tour de force que nul n'a jamais osé reproduire.
Grâce à la grande générosité de Socrate, j'ai en ma possession deux Grolier sur trois, dont le suivant :
Avoir un seul Grolier est l'honneur de toute bibliothèque publique. Louis XIV avait interdit la sortie de France les Grolier pour éviter leur dispersion. Mais avant même la Révolution, ils passèrent les frontières. Ce lui-ci n'est pas le plus beau qui attend chez Clavreuil qu'on le libère. La reliure exécutée par Gommart Estienne pour Grolier, est un atlas de Numismatique, passion du mécène n'a pas fait partie du lot à cause de mes scrupules vains, en ce qui concerne des traces noires très légères. Le et qui ne tiraient pas à conséquence. Le temps de me décider, Socrate ne daigna pas honorer la facture, qu'on lui avait envoyé à se demande. Le vent avait tourné et la collection était restée incomplète. Manquait aussi un Grimaldi, l'équivalent du Grolier italien, ce qui est moins regrettable. Lorsque LH III m'annonça qu'il reprenait la suite de Socrate, je respirai, de même que Clavreuil qui m'avait fait confiance pendant si longtemps et qui fut contraint de se dessaisir graduellement des ouvrages les plus précieux. Et voici que mon héritier déclare qu'on a le temps et qui chicane sur la signification du mot écriture. On pourrait avantageusement le changer en Bibliothèque ce qui d'après le Petit Larousse, comprendrait aussi bien les manuscrits que les sceaux ou les chartes, avant Gutenberg, et les incunables et les livres rares et précieux après.
En consultant le catalogue de calligraphies et de peintures du légendaire Musée du Palais de Taipeh (ex. Formose) je retrouvai le concept qui éclaire parfaitement mon projet.
Ci-dessus une reliure, dorée et peinte à la cire, réalisée par un suiveur contemporain de Grolier, Thomas Mahieu, secrétaire de Catherine de Médicis. Imprimé à Bâle chez Johann Herwagen en 1535, dont la qualité d'impression est inférieure à celle des Grolier. Cette édition hommage de Socrate est beaucoup plus rare encor que les Grolier.
En consultant pour la nième fois le catalogue du légendaire Musée du Palais à Formose (aujourd'hui Taipeh) je trouvai le plus précieux soutien à mon projet. Comme on le sait, ce musée contient les plus importantes collections de calligraphies et de peintures chinoises du monde.
Marvelous Sparks of the Brush. Painting & Calligraphy, Books & Documents. National Palace Museum
Meveilleux éclats du pinceau, tel est le titre du magnifique ouvrage consacré à la plus importante collection du Musée du Palais. J'en ai déjà parlé ailleurs. Mais ce qu'il faut noter, est que cet ensemble indissociable de peintures illustres, de calligraphies hautement honorées, de livres précieux et de documents manuscrits ou imprimés dela plus haute importance historique, n'est pas une bibliothèque mais un département d'un musée. Les conservateurs ne sont pas des bibliophiles. Ils s'adressent au grand public, et les ouvrages ne sont pas destinés à dormir dans les rayons d'une bibliothèque en attendant d'être consultés, mais à être exposés, offerts à l'admiration du Grand Public, dans des conditions, bien entendu, drastiques d'hygrométrie (il y fait froid et on recommande de porter un chandail de laine) et de sécurité. On lutte également contre la quantité en n'exposant qu'un nombre limité d'objets que l'on renouvelle périodiquement par rotation. Aucune différence n'est établie entre calligraphies, peintures, reliure, confection du livre et du rouleau. Les visiteurs chinois qu'ils soient le grand public ou des lettrés, sont sensibles à l'évolution non seulement de la calligraphie ou de la peinture, mais aussi de l'apparence des livres, comparables en cela aux livres manuscrits de William Blake, destinés à être contemplés autant qu'à être lus. Le cas est d'ailleurs exceptionnel en Occident, et a heurté les conventions qui veulent qu'un tableau soit un tableau, un livre, un livre. Cela explique la faible fréquentation du plus grand poète en langue anglaise alors qu'on se précipitait pour voir le médiocre épigone Rivière.
En parcourant le guide professionnel du Musée du Palais Voici quelques données essentielles.
- L'exposition n'a pas pour objet le plaisir des yeux aux visiteurs, mais aussi de conduire leur compréhension à des niveaux encore plus profonds d'appréciation. Les collections du Musée ont été regroupées en deux branches : 1. les Trésors du travail de la Nature (c'est-à-dire l'artisanat du travail du jade, de l'ivoire, etc...) 2. ce qui a été nommé l'éclat merveilleux du pinceau, et qui comprend les calligraphies, les peintures, la mise en page, les livres et les reliures, les documents historiques.
- Le Musée, on vient de l'écrire, comprend la collection de calligraphies et de peintures chinoises la plus importante. Peintures, Calligraphies, livres et documents, sont la plus grande fête pour les yeux au monde. La valeur des livres et des documents représente une grande synthèse d'information et de savoir. En vous trouvant face à face avec eux, vous devenez un avec les anciens et vous servez de médium entre le passé et le présent. Il en émane une force qui touche les vies de tous les lecteurs, sans que le fait d'une approche sérieuse ou ludique et superficielle n'intervienne. - Les livres rares de la collection tombent dans deux catégories : manuscrites et imprimées. Certains de ces livres sont extrêmement rares et dans certains cas uniques. Ils représentent de ce fait un héritage culturel d'une importance considérable, qui s'ajoute à leur valeur intrinsèque.
LA CLASSIFICATION TRADITIONNELLE DES LIVRES RARES "Les six sommaires, correspondent aux sept somaires qui incluent six catégories, : " les écrits philosophiques", "la stratégie militaire, "les arts mathématiques", " la médecine et les arts pour la préservation de la vie", et " la poésie et la littérature". Plus de deux siècles après, Hsün Shu réorganisa ces catégories en quatre sections. 1. La classification traditionnelle des six arts classiques; 2. La stratégie militaire les écrits philosophiques, les arts mathématiques et la médecine; 3. les travaux historiques; 4. la littérature.
Un des buts a été, par le moyen de présentations modernes, de faire comprendre l'intérêt des livres rares. Pour cela, l'exposition comprend deux niveaux : 1. Elle donne à voir au public les bases de l'évolution des livres,en les donnant à voir comme des objets de contemplation. 2. Elle apprend aux visiteurs à différencier la qualité et le type des impressions, la beauté des reliures, l'adjonction de belles illustrations, en un mot à apprécier les livres manuscrits ou imprimés comme des objets d'art.
Les principes de la troisième fondation
Ils sont proches de ceux qui ont présidé à l'organisation du Musée du Palais. A l'instar et à l'insu de cette prestigieuse institution, si l'on excepte la peinture, qui en Occident ne doit rien au geste, si ce n'est l'action painting ou la démarche de Georges Mathieu, les autres critères sont conservés.
Citons les points essentiels:
- L'importance de l'imprimeur,de la qualité du papier ou du parchemin, de la reliure. - La valeur des l'illustrations : Botticelli (incunable de la Divine Comédie de Dante), de Béning-Mormion ( Heures de Bruges), Delacroix (Faust), et plus près de nous lors du nouvel âge d'or du livre d'art : Picasso, Matisse, Braque, Chagall, Bonnard, Derain, de Dali, etc. sur des textes d'Apollinaire, de Mallarmé, de Lautréamont, de René Char et des reliures de Pierre Legrain, de Bonnet, de Creuzevault, de Rose Adler, de Dali etc. imprimés par Iliazd, sur des papiers Japon Impérial, Japon nacré, BFK Rives, parchemin, etc.
- Ce sont des objets destiné à être exposés et non pas à être lus, en particulier pour les calligraphies. Cettes dernières vont de l'onciale et la demi-onciale, à la gothique, en passant par la caroline, l'écriture humaniste, la fraktur etc. De même pour les styles d'impression : Didot, Egyptienne, Elzévir,... jusqu'aux caractères de Frütiger, l'Univers et le Méridien.
- Une caractéristique qui sépare pour des raisons compréhensibles la Troisième Fondation de Taipeh d'une part, et de la deuxième fondation de l'autre, est 1. la présence de collections d'instruments d'écriture, dont des stylos, qui sont présents mais moins différenciés dans les collections du Musée du Palais, 2. L'incorporation dans la nouvelle fondation de l' ensemble parmi les plus importants en des mains privés, des premiers tirages des éditions originales de partitions musicales. Elles vont de Vivaldi à Messiaen. C'est évidemment une spécificité occidentale, et la collection est conservée dans les sous-sols de la Direction de la Musique, Square Louvois, sous la suveillance attentive de Mme. Massip , conservateur, et de la fidèle Mme. Vilatte qui la seconde efficacément. Je n'ai jamais voulu m'en séparer, à l'exception de LH III qui hérite de presque tous mes biens culturels et à qui je demanderai qu'il laisse ma donation en dépôt long terme à ma chère BNF .
On comprendra dès lors mon désarroi dans un tel contexte. En effet ramener le mot écriture à son sens le plus restreint, équivaut à abandonner le projet, qui d'ailleurs s'éteindra de lui-même sans qu'on ait besoin d'intervenir !
Une autre cause de dissension entre mon cher LH III et moi, tourne autour de la notion de temps. Il pense que rien ne presse, et qu'il faut que les choses se décantent. Mais il oublie le contexte. Mais les grands marchands qui enthousiasmés par le projet, m'ont aidé au delà de leurs possibilités en refusant des propositions alléchantes pour les iiiii ont voulu croire que je trouverais un repreneur. Quel soulagement pour tous lorsque celui-ci vint m'aider en la personne de LH III! Quel sponsor en vérité ! Le plus intelligent, le plus avide de culture, et qui parut apprécier ces icones de notre civilisation que sont les premières éditions de Copernic ou de Galilée!
Hélas, pressés par les acheteurs des grandes fondations, l'un d'eux se trouva acculé par le manque de trésorerie après de tels achats prestigieux, réalisés en partie pour la fondation. Il jeta du lest en vendant l'impressionnant Galilée, et le magnifique manuscrit en camaïeu, sur les aventures d'Alexandre. Comment le lui reprocher? Mais compromettre les autres iiiii reviendrait à faire échouer la Fondation, en la privant de son plan logique et pédagogique.
Mon désarroi est grand. L'obligation de durer trois ans de vie pour accomplir ce qui est au fond ma vocation et qui constituera, j'en ai la preuve, un choc décisif pour bien des jeunes et des gens modestes, cette astreinte me donna l'énergie de la survie. Mais à présent à quoi bon me battre? S'ajoute la douleur de me sentir incompris. Un manque de confiance qui s'expliquerait à la rigueur de la part de Socrate qui se trouve en pays étranger, dans le noble royaume des esprits. Mais que l'héritier de tous mes biens culturels, de qui j'avais reçu affection et encouragements, discute avec moi comme le ferait Socrate, m'est incompréhensible!
Mais trêve de lamentations stériles, et passons à une explication autre de cette malheureuse troisième fondation. Vous la trouverez dans le corps du billet. Il est déjà 2h27 et la page de mon billet a expiré de nombreuses fois. D'ailleurs j'ai envie de reporter à demain la suite pour ménager mon sommeil ! Donc Bonne Nuit, et pensez d'une manière positive à ce magnifique projet. On dit que les ondes bienveillantes (et je sens les votres) peuvent faire basculer une situation. Au pire, elles m'aideront à retrouver ma combativité naturelle !
Votre Bruno Lussato.
NOTE : je ne cesse d'être harcelé de demandes intempestives concernant l'identité réelle de LH III. Je vais donc m'en expliquer une fois pour toutes et dans l'espoir qu'après, mes amis (car c'est d'eux que vient la curiosité) me laisseront en paix.,
Pour autant que je puisse m'engager sans trahir l'obligation de confidentialité, LH III est une réincarnation de LH, Lars Hall dit Lasse. Ce dernier est une figure imaginaire, personnage dont l'histoire fictive et romancée a été mise en abyme dans L'Entretien. *** pour ceux qui ignorent la signification de cette locution, je cote le petit Larousse : n.m.(gr. abussos,sans fond). En abyme, se dit d'une oeuvre citée et emboîtée à l'intérieur d'une autre de même nature(récit à l'intérieur d'un récit, tableau à l'intérieur d'un tableau etc). Si j'ai insisté sur cette expression, c'est qu'elle est dominante dans L'Entretien (Apocalypsis Cum Figuris) et que la description de mes relations perturbantes et intenses avec Lasse, (LH I ) ont été depuis leur rédaction dans " Le Livre de Lasse Hall" été emboïtées dans les séquences d'un salon imaginaire, et commentée par une assemblée de snobs. Tout ceci est bien entendu de l'Histoire ancienne. LH II ressemblerait plutôt à Olaf. Et quid de LH III. Il n'existe pas la moindre filiation avec LH I et LH II. D'où sort-il alors? D'une troublante ressemblance. Non seulement ce jeune homme volontaire et d'une intelligence fulgurante ressemble comme un sosie à LH I, ce dont témoigne un dessin réalisé alors que son père n'était pas encore né, mais même son caractère et sa force étaient celles de LH I. Une différence essentielle toutefois. LH I était envers moi aussi délicat, aussi protecteur, aussi affectueux, que ne l'est Olaf Olafson, alors que LH III est désinvolte, instable dans son comportement, alternant affection touchante et cruelle indifférence, respect et traitement des plus humiliants. Or depuis que pour récompenser son attachement et ses dispositions pour le fait culturel, et aussi son intérêt pour les manuscrits, je décidai de faire don - avec l'assentiment de la BNF - de tous mes manuscrits, ceux réalisés pour la BNF restant la propriété du Departement des manuscrits anciens. Il changea alors radicalement de comportement à mon égard et se montra souriant, détendu, en un mot heureux en ma présence. J'en fus si touché! Lorsque je lui demandai à tout hasard de m'aider à reconstituer ma seconde fondation, il n'hésita pas, son adhésion fut immédiate. La semaine suivant, ne voulant pas subir de déceptions ni abuser de son appui, je réitérai ma demande. Il rit et me dit "puisque j'ai promis !" . Mon bonheur n'eut alors d'égal que ma déception aujourd'hui. Le reste vous le connaissez. L.H. III et une personnage à demi-imaginaire mais où il entre des fragments de réalité. Il est d'origine scandinave, comme le montre sa blondeur et la pureté de ses traits. Sa famille s'établit à Vancouver et à Seattle et fit commerce de bois flottés. Il était le cadet de trois frères, mais jeune comme il était, il se fit respecter et admiré de tous pour avoir osé affronter la maffia avec une telle cruauté, une telle violence que devant un tel forcené, capable en proie à une rage meurtirère, de risquer sa vie, dont il n'avait cure, que les maffiosi fondamentalement des lâches, craignant pour leur vie, cédèrent et se détournèrent de la famille.
Le père de LH III, est un homme de moeurs très simples, austères même, et très proche de son personnel, prompt à organiser de petites fêtes pour commémorer un anniversaire, une naissance, un résultat positif. Il imprima des diplômes maison encadrés, que ses gens étaient fiers de suspendre dans leur bureau ou chez heux. Leur famille était toujours intégrée dans l'entreprise, sans qu'Olafson fut soupçonné de paternalisme. Il me servit comme modèle et comme exemple d'excellence dans le management, mais combien difficile à imiter en France où arrogance et mépris font florès, dissimulée derrière de beaux discours sociaux.
Oui. Je sais. Je me suis encore égaré de digression en digression. Mais ce faisant j'ai parlé de choses bien plus intéressantes que l'origine d'un jeune homme fût-il génial ! Continuer à lire "Le journal du 23 avril 2009" Thursday, 6 August 2009Le journal du 6 août 2009CHRONIQUE DES ORDINATEURS ET DES HOMMES
Le règne de l'ordinateur
LA TECHNOLOGIE AU SERVICE DU BIEN PUBLIC On n'arrête pas le progrès. J'ai dû d'urgence faire renouveler mon passeport qui doit être en règle pour que je puisse partir à la fin du mois en Russie. Cela a été très vite grâce à un ordre de mission officiel, mais une fois les documents rassemblés, y compris un acte de naissance qu'il faut réactualiser chaque trois mois (de peur que j'aie changé de lieu et d'âge depuis un trimestre) les services des passeports se sont heurtés à des obstacles d'ordre technologiques, qui montrent que la République évolue elle aussi au rythme de l'innovation technologique de point. Réconfortant n'est-ce pas?
J'a fait établir chez le photographe de Divonne, qui a un équipement adéquat, des photos réglementaires pour documents officiels. Mais voilà : elles étaient rejetées par l'ordinateur qui ne les reconnaissait pas, les normes techniques ayant changé pour cause de nouveaux logiciels. Fort heureusement la mairie avait un appareil de photos aux normes et produisit des vignettes incontestablement légitimes, car j'y ressemblais à un sérial killer .
Puis il fallait prendre les empreintes digitales. Savez-vous ce que c'est? Autrefois vous pressiez vos doigts dans un tampon encreur et vous apposiez l'empreinte sur le document. Mais la République veille sur votre bien être. Elle se préoccupe de votre stress lorsque vous devez vous laver les mains pour enlever l'humiliante souillure. Elle fait donc appel à la technologie de pointe, et c'est ce dont sont gratifiés tous les bureaux officiles. C'est une plaque électronique, toute hérissée de voyants et de boutons. Face à la plaque, cachée aux regards du quidam, un écran que consultent avec des mines affairées les préposés au service. Je pose sur la plaque mes quatre doigts de la main gauche mais la machine les rejette. Comme les photos, ils sont non conformes. On essaie de les humecter avec un tampon humide spécial. Rien n'y fait. Puis on essaye la main droite. Rejetée par le système ! Il commence à y avoir un petit attroupement d'employés, chacun formulant une suggestion. On apprend que cela arrive souvent et notamment ce matin pour une jeune fille. Et tous, saisis par un obscurantime regrette l'époque des dinosaures, celle où on se souillait les mains. Enfin, un miracle se produit au bout de dix minutes d'essais : la plaquette électronique daigne remarcher, non sans quelques soubresauts. Vive la technologie, elle aiguise notre patience et affine notre intuition !
UN BLOG TROP INDISCRET Ainsi que vous pouvez le deviner, les propos tenus, même à mots couverts sua la famille Poliakoff, on suscité beaucoup de réactions indignées de la part des gens qui nous connaissent. Un de ceux que je qualifie d'arriviste, trouve dans ce déballage la raison de la désaffection de Axel et d'Igor. C'est oublier que les révélations ont été lancées aprés le fait et non avant. Cela s'est fait tout naturellement. J'ai pour principe de donner - avec l'assentiment des intéressés - les noms et les faits réels, quand ils sont de nature élogieuse, et de les remplacéer par des personnages imaginaires dans le cas contraire. Ces personnages : LH III ou "Le jeune Homme" et je les ai placés dans des lieux décalés, comme la Grèce (Socrate) ou des milieux fantaisistes (le jeune homme a plusieurs frères qui voulent sa peau, LH III qui vient tout droit de l'Entretien). En revanche le personnage réel était énoncé sous sa véritable identité, faisant partie de ma vie, de ma famille, au même titre que Marina ou Sandrine. J'ai donc déclaré dans ce journal nommé Chronique, leur existence et leur relation avec moi. J'ai donc été stupéfait, comme les internautes, par leur revirement. Du coup de personnages positifs, il se sont révélés comme des êtres inconsistants, méprisants et méprisables, ingrats et sans coeur. J'ai alors changé leur nom mais le mal était fait.
L'ARRIVISTE CHANCEUX Un de ceux qui ont émis l'hypothèse d'une réaction négative des Poliakoff en présence de leur citation sur le Blog, a été lui même présenté comme un arriviste. Il n'a pu s'en plaindre, car après des mois d'absence et des baudruches crevées, il ne s'est mis en contact avec moi, un peu gêné tout de même, que lorsqu'il s'est aperçu que nous avions par l'intermédiaires de mon fils, des relations communes. Voici un exemple de notre conversation d'hier soir :
"Je me suis reconnu dans le portrait que vous avez fait de moi comme arriviste? Pourquoi ? - Parce que vous êtes un arriviste. - Qu'est-ce qui vous permet d'affirmer que je suis un arriviste? - Prenez un dictionnaire ou relisez le billet. Si je dois vous rafraîchir la mémoire, je vous rappelerai les critères principaux : tous subordonner à une progression dans l'échelle sociale, faire sonner ses relations, promettre ce qu'on ne peut pas tenir et faire espérer des avantages hypothétiques, afficher une franchise de commande, avoir le charme du courtisan accompli et plaire aux femmes, se faire inviter par les très riches dans des yachts ou des villas prestigieuses, se glisser dans la cohorte des amuseurs qui mettent de l'animation par leur talent d'animateur etc. - Je ne suis pas comme cela. Il faudrait qu'on se parle pour que vous me connaissiez mieux. - Je n'ai jamais fermé la porte à qui frappait pour me voir. Tous ont quelque chose à apprendre et à enseigner. Il faudrait que vous soyez présent pour que nous puissions parler hors blog et hors téléphone. - Je vous promets de le faire. Mais vous m'avez causé du tort. - Allons donc ! Si les cocus sont les meilleurs gens du monde, il vaut mieux être du côté de ceux qui leur plantent des cornes. Des arrivistes? Croyez-vous être le seul de leur espèce? Ils sont partout.
Vous trouverez dans le corps du blog la suite des lectures sur le Mingei.
Le règne des hommes SOUVENIR DES CAPUCINS PAR RAFFAELLA SIMONI BERNARDI MALAGUTI Nous évoquions récemment les moments exceptionnels que nous avions vécu aux Capucins, et son émotion était contagieuse, à tel point que je la priai de coucher par écrit ce qu'elle m'avait exprimé. Elle consentit de bonne grâce et m'adressa aussitôt par e-mail un texte merveilleux et poétique que j'essayerai de traduire de mon mieux afin de vous faire ressentir, bien imparfaitement des moments fastes de mon projet culturel.
Un lieu reste dans mes yeux par sa beauté, dans le cœur, par les émotions et les sentiments qu’il suscite. Continuer à lire "Le journal du 6 août 2009" Sunday, 5 October 2008Le journal du 6 octobre 2008CHRONIQUE Logiques de crise
Cela n'en finit pas. Tous mes visiteurs et mes clients veulent avoir ma version de la crise en cours, sur son évolution, et éventuellement sur les mesures à prendre pour se prémunir. Outre que je ne suis pas Madame Soleil, ce n'est pas ma vocation, ni mon job d'aborder des domaines où tous se plantent. Je ne puis que recueillir du discrédit " Oui vous m'aviez averti il y a des mois... des années et j'aurais dû suivre vos recommandations. Je ne l'ai pas fait, je n'y croyez pas. Mais c'est votre faute. Vous n'avez pas su me convaincre ! " D'autres, il est vrai me remercient et me félicitent, mais le mérite n'est pas mien. Je ne suis pas le seul à avoir anticipé sur la précipitation des désastres. D'autres l'ont fait en même temps que moi, et ils sont si nombreux qu'ils forment un mouvement cohérent. Et d'ailleurs les bases de leur raisonnement remonte au temps de Jay Forrester, le fondateur des mémoires à tores et de l'écologie. Avec Général Dynamics (ouvrage luxueux en noir et rouge!) puis Urban Dynamics, enfin World Dynamics, il jeta les bases théoriques qui furent imprudemment et impudemment, exploitées par Meadows patronné par Aurelio Peccei du Club de Rome, et auteur de Halte à la croissance.
Ma dernière visite au grand homme (Forrester, pas Meadows !) au MIT, me laisse l'image indélébile d'un homme sec aux yeux clairs et froids. Il était furieux de l'exploitation qui était faite de ses théories. Les charlatans commencèrent à pondre un système à 1200 équations, en expliquant que c'était à titre démonstratif et qu'il fallait injecter des sommes considérables (qu'ils voulaient obtenir à tout prix) pour en tirer de premieres prédictions significatives. Puis, emportés par leur enthousiasme, ils prétendirent avoir décelé le futur dans leur boule de cristal. Et leur recommandation majeure était un arrêt de la croissance, la limitation volontaire de notre consommation et de notre activité industrielle, dont les conséquences sur l'écologie seraient néfastes en matière de pollution et d'épuisement des ressources naturelles. C'était l'époque du film Soleil Vert dans lequel un recyclage écologique inédit, transformait les bouches inutiles en aliments pour le reste de la population.
Si le Club de Rome pêcha par manque de prise en considération de quelques centaines de millions d'équations, faute de temps et d'argent, le temps se chargea de suppléer à cette lacune et aujourd'hui le futur qu'ils auraient décelé avec des moyens adéquats, commence de lui-même à se profiler, que dis-je, à faire irruption dans notre vie quotidienne. Mais ce qui n'est pas prévu ne peut être corrigé et se manifeste de la pire des manières. Ce qui reste valable dans les équations de Forrester, c'est la théorie de base et les notions fondamentales de la théorie des systèmes, alors en pleine éclosion avec West Churchman,(Wharton), Johnson, Kast et Rosenzweig,(Seattle), Stafford Beer (Manchester, Wharton). Leurs théories s'allièrent aux travaux sur le sens de Bertallanfy, de Korzybsky et de Hayakawa. C'est la synthèse entre ces courants de pensée qui permet de fonder une des grandes visions explicative de la crise que nous vivons.
J'ai subi aujourd'hui une séance particulièrement frustrante. Un de mes disciples particulièrement intelligent (celui qui ressemble tant à L.H.) est venu me voir de Nice. Il devait rester deux jours, il me consacra deux heures! Et pendant ces deux heures je dus visiter avec lui l'exposition de Nolde, et ... lui expliquer les ressorts de la crise économique que nous vivons.
Je vous ai quelque part dans le blog vivement conseillé d'acheter Ariane à Naxos dans la version admirable et hilarante de l'Opéra de Dresde. Dans le prologue on expose l'action: un richissime oligarque... pardon bourgeois, donne à ses hôtes deux spectacles avant le feu d'artifice. L'un est de la commedia dell'Arte, improvisation follement gaie animée par des masques : Zerbinette, et Arlequin... L'autre est un opéra sérieux qui pleure sur la triste mésaventure d'Ariane, fille du Roi de Crête, et abandonnée par Thésée. Chacun se bat pour passer devant l'autre, mais parait le majordome. Le souper a fini en retard, on ne peut retarder le feu d'artifice, on donnera donc les deux pièces ... en même temps!
Mon Lars N°2 me traite comme le majordome. Je pensais lui faire visiter Nolde, puis la soirée venue, lui expliquer les arcanes de la situation économique, et voilà : il m'annonce avec un calme imperturbable que son jet part à huit heures. Etant arrivé avec une heure et demie de retard, il ne me reste que l'option d'Ariane à Naxos : lui expliquer à la fois Nolde et lui commenter l'exposition et la théorie systémique qui me parait bien expliquer la crise! On imagine ma satisfaction! Et qui a lu le livre de L.H. aura compris qu'on ne resiste pas à l'autorité de mon disciple. Ce qu'il veut, il l'obtient.
Me voici donc contraint de me focaliser sur les tableaux majeurs de Nolde : les premiers paysages éclatant d'une lumière intérieure dorée, la simplification brutale des tonalités et l'expression dramatique du Christ dans le polyptique de la crucifixion, le contraste entre la superficialité des dandys occidentaux, leur morgue et leur suffisance, l'accord avec la nature et l'harmonie de la vie des natifs des îles Salomon, dontl'occident s'emploie à détruire ce qu'il y a de plus précieux : l'accord spirituel et le sens esthétique admirable. Les images de mer démontée, des paysans solides et frustes, l'angoisse que dégagent les landes désertes, dont les chaumières isolées incendiées par la lumière triste du crépuscule orageux... Et en même temps, lui parler des feedbacks positifs et négatifs, des boucles oscillantes, de l'hystérésis et de la demi période. Fondre tout cela avec les notions de sémantique, et fuir la perte de sens (le mot remplaçant la chose) et celle de l'affectivité, du sentiment et de l'amour, évacués par un How qui remplace un Why.
Mais ce faisant j'ai été contraint à un considérable effort de compactage, de condensation, de synthèse. Dire que j'ai atteint mon but, serait présomptueux, mais peut-être en reste-t-il quelque chose d'utile? Tant il est vrai que l'information est magnifiée par le manque d'information (Russel Ackoff, Wharton). Essayons donc de retrouver le fil de mon échange avec L.H.2. Tout d'abord j'ai bien différencié les deux logiques opposées : l'analyse systémique et la théorie des systèmes. La première stipule qu'on peut déduire le comportement du tout à partir de celui de ses composants.En étudiant, problème après problème, ces fragments confiés à des spécialistes compétents on espère progressivement réduire les disfonctions. L'analyse des systèmes fait donc appel à des réunions interdisciplinaires afin de faire communiquer les spécialistes. L'économie moderne nait de là. Le risque est que chacun écoute sans s'entendre ou s'entend sans s'écouter; c'est sour les apparences d'un langage commun, voire d'une synergie, une tour de Babel.
L'approche antithétique est la synthèse des systèmes, dite aussi Théorie des systèmes ou approche systémique. Pour l'approche systémique, le tout est plus que les parties, les relations entre objets, plus importantes que les objets. Continuer à lire "Le journal du 6 octobre 2008"
Posté par Bruno Lussato
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Wednesday, 26 March 2008Le journal du 26 mars 2008CHRONIQUE RÉÉDUCATION CORRECTEURS DE NOTES, CORRECTEUR D'ORTHOGRAPHE.
Je n'aime pas,vous le savez,dévoiler mes problèmes de santé, sauf lorqu'ils sont légitimés par une connaissance et une réflexion qui peut être riche d'enseignement pour tous.
Ainsi que vous l'avez deviné, j'ai passé par de dures épreuves, avec la nuance que j'ai failli trois fois y laisser la vie. La cause était une fluctuation et des négligences dans le diagnostic. Trois erreurs de diagnostic provenant aussi bien de grands mandarins de la faculté que de médecins moins réputés.
La conséquence la plus inquiétante a été la mise hors fonctionnement de mon cerveau droit, celui des émotions, des affects, du qualitatif, et de la mémoire court terme. En revanche la partie gauche, celle qui gouverne les activités professionnelles est plutôt hypertrophiée, ce qui évidemment m'est précieux en ces temps troublés.
Quand je me suis remis au piano, je me suis aperçu avec horreur que je ne pouvais jouer plus de deux mesures sans trébucher. Que faire? J'ai choisi ma sonate la plus familière, la VIIIe de Mozart, qui était tellement rodée que je pouvais la jouer sans y penser et sans faute. Je décidai de réapprendre chaque note en me concentrant à son niveau, en reconstruisant chaque mesure. Je mis ainsi une semaine pour me réapproprier une oeuvre que je jouais depuis soixante ans! A présent quand je la joue, chaque nuance, chaque thème, la moindre transition, sont contrôlés au note par note. Non seulement les fautes de "frappe" étaient nombreuses mais elles afecctaient la compréhension du contenu. Je compris qu'une sorte de correcteur de frappe inconscient, rectifiait mécaniquement les erreurs. Il est aujourd'hui absent.
Je dus procéder de la même manière pour le réapprentissage de l'oeuvre. Alors qu'en cas de doute ou d'hésitation, mon correcteur de notes, reconstruisait automatiquement les mélodies, rien ne m'est plus donné.
Emmanuel Dyan me reprocha mes fautes de frappe qui affectent sérieusement la crédibilité du blog. Ce n'est pas sérieux, répétait-il, cela fait amateur. Je vais vous installer un correcteur d'orthographe. Résultat, je tapais sans soin laissant les caractéres erronés apparaître en rouge suivis de choix discrétionnaires de la part du scripteur. Mais cet outil est souvent irritant. Il laisse passer des erreurs grossières et signale des prétendus erreurs dépendant d'un contexte particulier, d'un vocabulaire technique ou étranger. En définitive on passe beaucoup de temps à corriger le correcteur. Je décidai de réapprendre à relire chaque mot, chaque note, manuellement sans un secour logiciel particulier. Evidemment ce choix était imposé. Mais comme mon réapprentissage passait par l'analyse de chaque mot, autant surveiller l'orthographe.
Continuer à lire "Le journal du 26 mars 2008" Friday, 15 May 2009Le journal du 14 mai 2009CHRONIQUE Comment développer son esprit
Aujourd'hui la journée a été orientée par des clients et des amis, très préoccupés par les qualités nécessaires pour affronter cette crise qui menace, comme les vents d'enfer se devinent aux lointaines frontières de l'oeil du cyclone.
Notamment un dirigeant de haute qualité, qui n'est pas sans rappeler Marchionne de Fiat, a mis en place avec ma soeur des séminaires culturels visant au développement de l'esprit des cadre dirigeants, et même des employés. Ma soeur est un vétéran en la matière puisqu'elle a organisé à la satisfaction générale des séminaires dans mes deux fondations. Il a fallu la persévérance brutale des bureaucrates qui pullulent toujours aux abords du pouvoir, pour saper tout effort dans ce sens.
Mais ce n'est point le cas en ce qui concerne notre Marchionne bis. Il coopéra avec enthousiasme à l'effort de formation dans sa division, la plus importante du groupe et grâce à lui, la plus profitable en dépit des évènements. Je l'enjoignis de penser aux employés les plus modestes à condition qu'ils soient motivés. Cela va de pair avec l'autonomie qui leur est conférée et qui serait imprudente si les bénéficiaires n'étaient pas formés au préalable au savoir ultime : comment se comporter en humains.
Mais la question décisive a été posée par Olaf, qui devait partir en voyage à Vancouver ce soir, et qui eut la délicatesse de remettre son départ au 15 très tôt le matin. Il vint me retrouver à 23 heures et nous parlâmes de son développement. Je promis pour la semaine prochaine, si Dieu m'en donne la force, de lui préparer un "package culturel" qui suscite son développement. Ce fut une merveilleuse et émouvante soirée. Je lui parlai de l'intérêt de la haute culture pour équilibrer les soucis légitime dûs à la crise et qui vont de l'obsession à la panique.On est bientêt saisis de ce qu'on pourrait nommer des crampes de l'esprit. On laisse alors bien des opportunités et des voies tortueuses menant à la salvation.
Je lui expliquai coment Beethoven muta totalement à l'extrême fin de spn oeuvre : le dernier Quatuor, et surtout la Xème Symphonie du maître de Bonn. Je ne puis entendre cette oeuvre sans penser au pauvre sourd, sans un sou et réduit à la générosité admirable des londoniens. Sa seule visite, était un tout jeune homme, dernier de la dynastie des Von Breuning . A vrai dire vrai, les parents étaient inquiets des étroites relations qui perduraient entre leur fils Gerhard et le musicien excentrique en fin de course. Gerhard lui apportait du vin du rhin, des confitures, qui remplissaient de joie le solitaire. Un jour il reçut la visite de vieux Hummel qui fit le pélerinage de Hambourg (si je ne me trompe) et à moitié infirme. Quand il vit dans quel état se trouvait Beethoven, il s'exclama en pleurant : Ah, le pauvre homme ! Ah! Le pauvre homme!
Je fis entendre à Olaf avant de le quitter, la première partie du premier mouvement, avant l'allegro déchainé. Il se montra bouleversé par cette musique douce, pénétrante, répétitive, inédite. Il était heureux. Nous partageâmes ainsi un moment inoubliable.
Certes LH III était encore plus doué pour la culture, mais jamais il ne put pénétrer au centre des dernieres oeuvres de Bach ou de Beethoven. Il faut en effet posséder une âme pour communiquer avec le compositeur qui écrit en tête du manuscrit de la Messe Solennelle : "que parti du coeur, cela aille au coeur." Et il se révèle que celui que j'aimais plus que tout au monde, l'héritier de tous mes manuscrits, semble ne pas avoir de coeur ! Comment est-ce possible?
Bon, il faut bien que je fasse mon travail de deuil et que je tourne une page de ma vie. C'est aux approches de la fin que le partage se fait entre les vrais amis et les flatteurs intéréssés.
Ce à quoi je dois m'atteler pour la semaine prochaine, c'est à constituer ce qu'on peut appeler le package de l'île déserte. Comment ceux que j'aime peuvent se cultiver sans moi, après moi. La question n'est pas stupide pour mes clients. En effet ils ne sont pas du tout convaincus qu'ils puissent trouver quelqu'un pour me succéder, ils disent que nul ne peut m'imiter et ne se résignent pas au fait que je ne serai plus là. Et je dois avouer, que certains d'entre eux sont remarquables, ils apprennent avec moi les clés du métier, ils ont de l'expérience et de la bonne volonté,mais il est vrai qu'ils n'ont pas mon autorité. Ce n'est pas une question d'âge, car cette autorité je l'ai eue dès mon premier travail au BHV. Alors d'où vient-elle? La réponse je la connais depuis longtemps mais elle bien mieux synthétisée que ce que je pourrais tenter par un papier récent d'Edgar Morin. Il leur manque à mes successeurs une année propédeutique culturelle. Nous sommes en France,et malgré tout un atavisme perdure chez beaucoup de gens simples : ils respectent la culture et sont proche d'une injonction juive. Elle dit : vends tes moutons, vends tes chameaux, vends tes tapis précieux, afin de donner une bonne dot à ta fille , et qu'elle puisse se marier à un savant.
Je l'ai dit hier nuit à Olaf : tellement englué dans ses soucis qui ne sont que trop réels, il tourne un peu en rond, comme obsédé par les mesures à prendre à moyen terme et dans l'urgence, alors qu'il méconnait la piste susceptible de sortir du labyrinthe. La culture, pratiquée quotidiennement permet une extraordinaire prise de distance à condition qu'on lui donne la signification énoncée par Edgar Morin. Vous trouverez dans le corps du billet, le package culturel.
EDGAR MORIN ET MOI Fidèle à ma manie des digressions, je voudrais ici rappeler mes relations avec Edgar Morin. J'occupais au CNAM la chaire de TSO créée pour moi sous l'égide du Président Pompidou et elle représentait l'autorité officielle en matière de Théorie des Systèmes.Or pendant mes cours, mes étudiants ne cessaient de me dire: vous devriez rencontrer Edgar Morin, il pense comme vous. Mais je n'avais guère le temps. En effet Morin était un philosophe, un vulgarisateur, un littéraire, en quelque sorte un penseur professionnel du plus pur style académique. J'étais au contraire un praticien terre à terre, un mandarin un peu orgueilleux et je n'aurais jamais pu me résigner à faire des courbettes pour obtenir des billets d'avions et des voyages d'étude. J'étais consultant permanent d'une douzaine de grands groupes et je pratiquai les tarifs internationaux. Les voyages, je me les payai moi-même, de même que mes fondations. J'écrivais au compte-gouttes, des ouvrages sévères et complexes. Edgar Morin au contraire était très prolifique et écrivait remarquablement bien, notamment son livre "comment sortir du XXème siècle était un modèle de clarté et de style. J'étais bien loin de l'égaler mais je tenais à mon indépendance financière et pensais en termes d'action, y compris culturelle. Je ne dissertais pas sur les sonates de Beethoven, je les jouais, et j'en analysai du dedans les mécanismes le plus subtils.
Continuer à lire "Le journal du 14 mai 2009" Thursday, 23 July 2009Le journal du 23 juillet 2009CHRONIQUE COLLECTIONNER, ÇA VOUS DIT? Collectionner c'est être en contact avec des opportunités, comme telle vente aux enchères dans une station balnéaire où l'ennui vous guette, mais ça peut être aussi un esprit, que vous avez dans le sang. Carl Gustav Jung, vous dit qu'il est dû à l'introverti qui fait des crises d'extraversion. Normalement un introverti est replié sur lui-même, ramenant tout à lui, l'incitant à la prise de distance par rapport à l'environnement. Mais lorsqu'il est séduit par telle marotte, telle tentation d'un objet désiré, il s'oublie. Il est dévoré par l'objet, phagocyté. Il perd tout sens de la mesure et chante se mérites sous tous les tons . Mais l'esprit de la collection ne se borne pas à l'amour éclectique d'une catégorie d'objets. Il s'y ajoute un besoin de complétude. Il faut que la collection soit complète, la série respectée, autrement dit comme un puzzle qu'il faut achever. Mais il est rare que dans l'univers des collections on atteigne ce degré de complétude, d'autant plus que l'on trouve quelquefois des pièces en double, et que d'autres sont hors portée, gelées dans des musées.
Continuer à lire sur le corps du blog.
Journal des temps d’innocence, suite.
L'EXPULSION BRUTALE DES "MACARONIS"
On se souvient du terrible réquisitoire de Jerzy Kosinzki contre ceux qui de déchaînent contre ceux qui ne correspondent pas aux normes de la communauté. (L'oiseau peint, lâché dans une volière d'oiseaux non peints et déchiqueté par eux). J'étais évidemment un oiseau peint par mon langage très pur du XIXème siècle, ma passion pour la lexture et le dédain des jeux de ceux que je considérais comme des voyous.
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