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Thursday, 12 March 2009Le journal du 12 mars 2009CHRONIQUE L'imposture du siècle
Une fois de plus j'entends des commentaires angoissés sur les nouvelles plus ou moins incohérentes qui viennent de toutes part à propos des mesures à prendre en cas de catastrophe, le pire étant évidemment la rupture du flux monétaire.
Mais avant d'aborder, une fois de plus, ce sac de noeuds, je tiens à remercier notre ami S*** qui a consenti de livrer au blog (voir ci-dessous) ses magnifiques et énigmatiques paraboles. J'espère que vous les apprécierez autant que moi.
J'en reviens à la chronique quotidienne. J'ai quitté cet après-midi un de mes clients particulièrement résistant face à la crise et d'un flegme imperturbable. Un de plus qui me pose avec beaucoup de sérieux cette question : que va-t-il se passer, et quelle est notre position? Je sors également à l'instant (1h 45) d'un très intéressant dîner où j'étais invité par M.Baron, le responsable et créateur de la vente-culte numismatique de Genève. J'avai été underbidder pour la pièce la plus chère du monde, le fameux Hadrien que me disputait d'un Baron T*** prêt à investir des sommes presque illimitées pour ce chef d'oeuvre de la numismatique romaine. J'abandonnai les enchères à 22 000 FS . (Ce chiffre est évidemment erroné, lire €1.500 000) ayant ainsi contribué à instaurer le record mondial absolu. Nous évocames avec Baron cette extraordinaire aventure, mais aussi la chance que j'eus d'avoir les plus belles monnaies gauloises jamais vues, à un prix record il est vrai. Cela a été possible parce que les monnaies gauloises sont notoirement sous-évaluées, notamment à cause de ce qui fait leur valeur esthétique : un étonnant modernisme digne de Picasso et confinant à l'abstraction. De quoi heurter la sensibilité esthétique des numismates, foncièrement conservatrice et élevée dans le culte d'Euanetos et des bronzes romains.
Je me suis consolé d'avoir manqué la vente de la splendide monnaie à l'effigie de Caligula et annoncée fleur de coin. Fleur de coin, elle l'était certainement lors de sa mise en circulation, mais au moment de sa découverte, elle était altérée par des concrétions qu'il a fallu nettoyer en remettant à neuf ce bronze magnifique. L'Hadrien au contraire, moins "neuf" a gardé sa patine originale qui lui donne une partie de son charme.
Cela dit, nous avons quitté le domaine de la numismatique pour rejoindre celui d'un autre domaiine touchant à la monnaire : les risques d'une rupture du flux monétaire et le retour au troc. Un avocat de mes amis était persuadé que cela n'arriverait jamais pour plusieurs raisons, dont la puissance américaine qui serait garante du dollar. On l'a constaté lors des fluctuations du cours de l'or, du jamais vu! On suppose que l'Amérique fait contrepoids en écoulant su le marché une partie de ses réserves en or. Mais on n'a jamais pu savoir la quantité de metal précieux détenue dans les coffres de Fort Knox. Par ailleurs, à force de se délester de son or, la réserve de Fort Knox finit par s'épuiser sans que des ressources physiques réelles et un enrichissement correspondant viennent compenser cette hémorragie.
On a compris ce mécanisme régressif en tirant les conséquences d'une annone télévisée du président de la France. Nicolas Sarcozy déclara en substance que s'il n'avait pas mis de l'argent de côté, qui sert aujourd'hui à renflouer les banques, les gens feraient la queue pour obtenir la restitution de leur monnaie de singe (sous quelle forme ? Or cette accalmie préservant pour un temps la paix monétaire et sociale, ne peut que tourner mal, car elle ne résoud aucun problème de création de richesses. Nous sommes venus un peuple d'assistés et les entreprenurs qui refusent de vivre au crochets de la communauté, sont rudement frappés par des mesures punissant le mérite et les hauts revenus dont une bureaucratie haineuse et une discrimination injuste et démotivante. Les responsables en sont principalement les intellectuels français, non seulement de gauche, qui par mauvaise conscience et égalitarisme mal placé optent pour le suicide et l'accueil de nos pires ennemis. Mais en cas de catastrophe, les intellectuels seront balayés comme des fétus de paille et les bouches inutiles comme les immigrés qui clament sans honte leur haine du pays d'accueil, donnant une image négative au dépens de ceux qui veulent travailler et vivre paisiblement, et qui en sont les premières victimes.
Au contraire la seule richesse de l'Amérique n'est ni la prétendue haute technologie qui est copiable et se démode rapidement, ni la terreur qu'inspire la prétendue force américaine (on connaît ses échecs lors de ses interventions) mais sa possibilité de vivre en autarcie en se fermant au reste du monde, et surtout la capacité pour les américains de repartir de zéro, courageusement en ne comptant que sur leur ténacité, leur travail est leur capacité d'adaptation pour affronter les moments difficiles. Ajoutons à cela que les Etats Unis n'ont pas d'ennemis intérieurs comme nous, mais que le sens patriotique, la fierté d'être américain domine tout. Cela est la véritable richesse de l'Amérique qui peut éventuellement garantir la validité du dollar, d'autant plus que les dettes sont payées par le monde entier.
Malheureusement ces prropos révigorants se heurtent à l'évolution prise par le monde. L'intégration de plus en plus poussée des cortex individuels en un supercortex à l'échelle mondiale (ce que De Rosnay nomme le cybionte). Nous ne seront, dit le vulgarisateur futurologue, que les neurones d'un cerveau planétaire intégrant tout le savoir du monde. Ainsi se félicite t-il de présager la fin des égo-citoyen, par des citoyens égaux. Nous payerons certes les bienfaits du cerveau planétaire par une perte partielle de notre libre-arbitre, de notre autonomie d'action et de pensée, de notre champ étroit de vision, ceci au profit du super organisme qui sait tout. De Rosnay comme les aristocrates orléanistes affecte de croire à un libéralisme écologique, néodarwiniste. On est ainsi dans l'orthodoxie BCBG. et on hurle avec les loups.
Or deux considérations majeures doivent tempérer notre enthousiasme. D'une part nous sommes en train de conférer une valeur au signifiant, sans penser que le signifié qui lui donne son sens a une valeur négative, comme dans les états en faillite : Pays Bas, Islande etc. Faire confiance à la monnaie est souscrire à une dette sans l'espoir de remboursement comme ces héritages maudit que l'on accepte sans penser que l'on risque de s'endetter jusqu'à la fin de nos jours. Le signifiant ne tire plus sa valeur que d'un signifiant, sans jamais être garanti par une richesse réelle. Cela pose aussi la question de définir une richesse réelle. L'or et l'argent ont une valeur mythiques inscrite dans l'inconscient des populations travalleuses. Croire que le nickel ou l'aluminium peuvent être des substituts est une erreur profonde comme le montrent les ennuis de Oleg Deripasca ou de Potanine, dont la fortune est fondée sur la détention de ces métaux.
La notion de valeur réelle est liée à l'utilité combinée à la rareté ou la valeur culturelle du bien. Et elle varie selon les strates de la société. Actuellement si le marché des actions et des biens de qualité moyenne (substituable) indique une forte déflation et une valorisation de la monnaie, il n'en va pas de même pour la strate inférieure qui voit les prix de première nécessité, et des servies, s'envoler, ou de la classe supérieure qui constate que les pièces d'art et de culture d'exception, pièces majeures et presque uniques dans l'histoire de l'humanité, attegnant des prix records ainsi que le montrent la vente du siècle Pierre Bergé, Yves Saint Laurent, qui a pulvérisé touts les records mondiaux et la vente exceptionnelle de monnaies réalisée par Baron, phénomène qui continue sur sa lancée.
En ce qui concerne la strate inférieure, il faut constituer une réserve de survie qui puisse nous permettre de tenir un an à un an et demi. On y stockerait du riz, des boites de conserve, des piles électriques, des bûches ou des générateurs d'électricité. Auniveau au dessus, il faut acheter une ferme avec les fermiers qui en échange de leur services possederaient un bout de terrain.On serait ainsi protégés des violences (qui partent de Paris et des métropoles) d ela faim, et du froid.Pour ceux qui veulent aussi éviter les grandes chaleurs, il faudrait des systèmes de conditionnement d'air alimentés par des cellules solaires, ou encore habiter ces demeures aux murs épais qui protègent des intempéries et des grosses chaleurs. Mais au niveau supérieur, les gens qui disposent de milliards de dollars ne peuvent tout convertir en provision de survie ou en fermes. Une ferme est un lieu de vivre qu'il ne suffit pas de payer, mais qui exige que l'on vive comme dans un kibboutz. La seule possibilité qui s'offre à ces hommes aisés, voire riches, est d'acquérir des biens d'importance majeure et en nombre très limité encore dans des mains privées. On les désigne comme des iiii car si on en manque la vente on peut attendre dix ou trente ans (c'est le cas d'un livre de Grolier ou de l'Apocalypse de Dürer. Les iiiii sont des pièces majeiures dans leur domaine et d'une telle rareté, que si on les manque et qu'elles finissent dans un musée ou une grande fondation, elles deviennent intouchables pour le commun des mortels. Un exemple est donné par la première édition de l'ouvrage de Copernic qui est sur notre liste de iiiii pour la 2ème fondation. Ou encore un appartement de l'avenue Gabriel donnant sur les jardins.
Certes on se heurte à la réticence des barbares qui préfèrent perdre de l'argent par des procédés éprouvés qu'en gagner, comme Saint Laurent, en investissant dans des biens culturels. Ces barbares sont hélas nombreux et les programmes scolaires comme la télévision et l'université, entretiennent ou créent la confusion entre le pire et le meilleur. Socrate se retournerait dans sa tombe
Enfin le pire n'est pas là..Teilhard de Chardin et Leconte de Nouyï ont émis l'hypothèse que lorsqu'on dépasse le seuil de l'infiniment petit ou l'infiniment complexe, apparraissent des réalités qui nous semblent paradoxales,telles que le chat de Schroedinger qui est à la fois mort et vivant, ou la non séparabilité qui stipule qu'une particule peut dans l' 'infiniment grand remonter le temps,et dans l'infiniment petit se trouver simultanément ici et à l'autre bout de la galaxie! De même le franchissement du seuil de l''infiniment complexe que nous devons à l'internet et à l'intégration des organisations, risque d'entraîner l'apparition d'un monstre que nous ne pouvons comprendre et qui nous opprime impitoyablement. Matrix ou le monolithe de L'Odyssée de l'Espace, donnent une faible idée de ce qui nous attend.
Quand ce seul sera-t-il franchi? Quand cet effrayantt basculement aura-t-il lieu? On ne peut le savoir exactement. Mais il surviendra sans transition, sans signes avant-coureurs, échappant à l'imagination et défiant tout raisonnement. Actuellement nous sommes dans l'oeil du cyclone ainsi que le montre notre fixation sur l'aide à des gens ou des ïles, qui ne veulent pas le bien de leur communauté. phénomène de gravité tout à fait négligeable par rapport à une catastrophe majeure. Au lieu de travailler comme les Américains, de prendre des risques, de faire preuve d'imagination. les îles de la Réunion, de la Guadeloupe saccagent durablement l'économie de leur communauté et détruisent durablement leurs richesses touristiques et leur potentiel économique.
La solution apparut à tous les membres de ce dîner : il faut faire marche arrière : désintégrer, rétablir l'autonomie des nations. Les populations comprendront alors les vrais problèmes car on les rattachera à leur expérience concrête forcément locale, au lieu d'en référer d'une manière aussi fataliste que péremptoire aux nécessités d'une économie mondiale.
Bruno Lussato, 3h24 du matin.
Voir dans le corps du billet une interprétation de la parabole de S***
Continuer à lire "Le journal du 12 mars 2009" Saturday, 24 November 2007Le journal du 25 novembre 2007
MINUIT Pôles sémantiques et polémique Médusienne Nous touchons le nadir des visites de ce mois : 769 visiteurs. Mais simultanément, la qualité et le nombre des commentaires m'a apporté beaucoup de joie et surtout, beaucoup d'enseignements, de leçons, de recul sur moi-même. Je pense tout naturellement aux derniers commentaires de Méduso et d'Herbe. Ils dépassent et de loin de simples observations, et me contraignent à faire preuve de plus d'objectivité ! C'est pourquoi, le billet que je commence à minuit,leur est dédié. Et cette heure, cette date, ce jour, sont empreints d'une signification très spéciale dont je ne puis que vous livrer et à distance, une clé. Mais auparavant, prenons connaissance des commentaires de nos deux amis. . Meduso à B.L.
Herbe à Meduso
Non, ce n'est pas un problème de communication mais - beaucoup plus préoccupant, de possession au sens démoniaque du terme. Je pourrais évidemment renvoyer à nouveau l'internaute à De Closets, ou à Conquest, pour la partie factuelle... ou tout simplement à Les Mains Sales de Sartre, le plus impitoyable réquisitoire anti-médusa. Pour l'infrastructure théorique, n'oublions pas que ce blog n'est qu'un sillage laissé par Virus. Je ne puis étant donné la taille de ces billets (souvent trop lourds) ajouter de surcroît les informations exigées par Méduso. Qu'il se décarcasse un peu, et il trouvera plus de preuves qu'il n'en faut. Je ne vais pas ajouter l'information banale à de l'information banale pour tous, sauf ceux qui nient le réel. Je n'ai pas non plus l'intention de vous dire que du temps de Galilée, la terre était plate, ni de vous le prouver ! Vous trouverez ci-dessous une clé et une synthèse, beaucoup plus personnelles. Continuer à lire "Le journal du 25 novembre 2007"
Posté par Bruno Lussato
dans Théorie de la desinformation
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Tags pour ce billet: dérives du blog, gauchisme, haine de l'argent, le blog : n'importe quoi, Médusa, riches coupables
Sunday, 14 September 2008Le journal du 15 septembre 2008CHRONIQUE Anticipation
Je ne puis que rêver ce billet, car je me trouverai aujourd'hui à Bruxelles, en train de visiter la fondation d'UCCLE. Mais mes pensées seront avec vous.
LE LIVRE DE L.H.
En attendant
mes impressions de Bruxelles j'aimerais vous livrer des extraits d'un livret composé avant l'Entretien et qui a beaucoup ému mes amis. Il est surtout étroitement rattaché à la thématique de "dédicace". (Faust I I). L'auteur interrompt son travail en 1962 et pense le réécrire aujourd'hui. Mais le monde entretemps a changé. Il ne le reconnait plus, des banques réputées commme Lehmann Brothers solides et compétentes s'effondrent en quelques jours, lur valeureux personnel qui après avoir sué sang et eau toute leur vie, se trouve à la rue pour satisfaire quelques spéculateurs. C'est le système sur lequel nous sommes bâtis. Et le reste suit.
Le livre de LH, est un recueil de souvenirs orienté autour d'une jeune homme de 23 ans, que je retrouve aujourd'hui pratiquement à l'identique. J'en livrerai quelques extraits dans l'espoir qu'ils ne lasseront pas l'internaute.
Quelques mots sur l'apparence physique de ce livre de 148 pages. Il est relié en veau bleu ciel, bien passé à la lumière et que j'ai décoré en or fin sur le premier plat, par deux épis d'orge en or et de lettres découpées et contrecollées de basane d'ocre rose, la couleur de l'écriture étant bleu gris et brun rosé.Le papier est un merveilleux Richard de Bas (Auvergne) non ébarbé avec un tranche-fiils bleu ciel. L'écriture est tracée au rapidographe (je ne savais pas calligraphier en ce temps-là). Le verso de la première page porte la photo d'un jeune homme couché sur le ventre, les cheveux très blonds dont une mèche cache les sourcils, les yeux rêveurs et durs tout à la fois, les lèvres sensuelles. C'est Lasse Hall, beau -fils de la grande cantatrice Kirsten Flagstad qui fit périr dans des conditions atroces son deuxième mari Johangsen.
La relation des évènements qui marquèrent cette période pourrait être gënante par les suppositions que ne manqueraient pas de hasarder bien des esprits malveillants. ... Leur souvenir m'étouffaient et ces pages que je vous livre me restituent l'image d'un inconnu : moi; et d'un autre : celui à qui j'avais causé du tort et qui se montra mon meilleur, mon seul ami. Conscient de ma méprise, je me mis immédiatement à sa recherche et le retrouvai. Il me demanda de détruire toutes les notes décrivant notre rencontre. Mais ce me serait intolérable et mon récit sera assez évasif pour perdre toute couleur anecdotique. Ce qui se glissera entre les lignes,je serai le seul à le savoir et se perdra avec mon oubli.
Christiane Hall
... J'habitais alors au Grand Hötel,place de l'Opéra et était fasciné par Christiane Hall, une splendide créature qui sortait tout droit d'une légende nordique. Ce fut le coup de foudre. Ses yeux étaient d'un bleu trouble, tirant sur le vert, veloutés, des yeux pers. Elle semblait très voluptueuse, mais sans la moindre intention vicieuse, plutôt animale. ... Avant de partir elle me dit que son frère Lasse devait passer un an à Paris pour faire un stage et qu'il descendrait au Grand Hotel (celui où résidaient les grands chanteurs, et Georges Sebastian le spécialiste du grand Opéra) Je fus impressionné de connaître quelqu'un qui lui tenait de si près. C'érait un lien que je cultiverais en me faisant un ami de son frère, qui devait nécessairement lui ressembler.
Lasse Hall ... A ce moment précis on frappe. Je distingue dans le couloir un homme de haute taille dont je ne distingue que la silhouette dans la pénombre du couloir. Je prends congé d'un faux ami avec qui je m'ennuyai en compagnie, je rentre dans ma chambre du 648, découvre mon nouvel invité et un éblouissement me saisit. Pour me ressaisir je lui indique un fauteuil un peu défraîchi et l'inonde sous un flot de banalités ... Lui m'examine froidement comme pour me jauger, puis après un long silence, sourit. " Je parle mal le français et je le comprends à peine, pouvez-vous parler moins vite?" Je suis confus et je commande une glace, ou préfère-t-il un éclair au chocolat? Dieu que le service est lent dans cette usine... J'ai peur qu'il décommande et se ravise. Une fois le thé et les éclairs commandés, j'aurai le temps de lui parler, de le retenir.
Que s'est-t-il passé? J'étais simplement en présence de Christiane au masculin. La ressemblance était stupéfiante bien qu'ils ne fussent point jumeaux. Mais sur le moment, je fus sidéré : même chevelure blonde, épaisse, sans éclat, une mèche retombant sur le front. Je retrouvai les lèvres pâles et bien dessinées, assez charnues, les deux grandes incisives supérieures, un peu enfantines, le nez assez court, le front large et bas, le visage triangulaire et plein... J'étais d'autant plus surpris que je m'attendais de façon toute théorique à cette ressemblance. Il m'arriva par la suite de telles intuitions mais je ne m' y suis jamais accoutumé.
Lasse était vêtu d'un complet gris qui lui allait mal car trop strict. et négligé tout à la fois. J'étais vaguement troublé car j'éprouvais pour ce garçon (ou cet homme jeune?) un sentiment de curiosité passionnée et de répulsion physique. Par sa carrure massive, il faisait homme du peuple, mais son comportement était naturellement racé.
En me quittant, il me proposa de dîner avec une de ses amies, au Grand Hötel et on achèverait la soirée dans une boîte. D'instinct et sans réfléchir, je refusai vivement. Je regrettai aussitôt mon refus, peu conscient de mes mobiles. Gëne? Timidité? Répulsion? Nous nous fixames rendez-vous Mercredi à 17 heures, au studio, après ma leçon de piano.
Continuer à lire "Le journal du 15 septembre 2008" Sunday, 19 July 2009Le journal du 18 juillet 2009CHRONIQUE MARCHANDS ET EXPERTS J'en reviens au sujet qui me tient à coeur en ce moment : la constitution de la troisième fondation, cette réssurgence de la deuxième, condamnée par les experts
Continuer à lire "Le journal du 18 juillet 2009" Monday, 16 March 2009Le Journal du 17 mars 2009.II.CHRONIQUE Éloge et illustration du faux
Complément au billet du 16 mars "La meilleure introduction à l'art".
A propos du faux Della Robbia qui m'a été vendu pour authentique par François de Rickles (La vente du siècle) voici quelques histoires de faux qui devraient nous faire réfléchir.
LE CAS CHOU LING
Chou-Ling fut, voici quelques décennies mon professeur de peinture chinoise. A cette époque le célèbre Jean-Pierre Dubosc, grand expert un peu spécialisé dans les oeuvres de Wang Uyan C'hi et de Chen Tcheou (l'orthographe varie selon les modes et les conventions en vigueur), actuellement on écrit Wang Yuanqi et Shen Zhou) m'avait présenté deux magnifiques makemonos (rouleaux horizontaux). Si on peut considérer le premier comme le Cezanne chinois, c'est à Botticelli, son contemporain qu'on pourrait comparer le second. Le premier (Environ 1687, dynastie des Qing),prononcer Tchen-jô) m'était offert pour 36 000 francs de l'époque, le second (Un des quatre grands maîtres de la dynastie Ming) pour 50 000 francs, c'est à dire bien au dessus de mes moyens. Je travaillais alors au BHV et mon premier achat avait été un excellent Steinway de New York, le second une belle huile de Hartung achetée à Galliera dans une vente aux enchères, absorbant chacun des achats un an d'économies drastiques. Le Wang Yuan C'hi était mon préféré alors que le Chen Tcheou m'impressionnait et me remplissait d'une admiration respectueuse.
En ce temps-là, je passais mes week ends dans une minable et pittoresque auberge de Recloses datant de 1820 et je passais mon temps à errer dans les gorges de Franchard et les environs rocheux. Le paysage était dépaysant, on se serait cru dans une Chine miniature à la fois par les formes étranges des rochers et celles, torturées des pins et des érables. Je retrouvai ce paysage dans le makemono de Wang Yuan C'hi et je m'y promenais comme on dû le faire les lettrés chinois en déroulant l'illustre rouleau : avec un peu de musique de luth accompagnée par les camélias à l'écoute. Généreux, Jean-Pierre Dubosc qui m'avait initié à l'art de ce peintre, me consentait un payement échelonné qui me permettrait en deux ans de m'acquitter de la dette.
J'étais tombé amoureux du makemono, il se confondait avec le charme qui m'enchaînait aux sites sauvages de la forêt de Fontainebleau, dans les parages d'Arbonne. Cela devenait une obsession. J'en révai toutes les nuits. Je devais l'avoir, le contempler et le parcourir avec révérence pendant les moments de solitude et de cette nostalgie qui m'étouffait. Cependant avant de sauter le pas et d'accepter deux ans de privations, je consultait Chou Ling. Ce dernier sourit et me déclara que comme tout lettré chinois il ne pouvait me donnait son avis. Si je l'aimais, eh bien, je n'avais qu'à l'acheter. Comme j'insistais il me donna le conseil suivant : photographiez le rouleau avec une pellicule lumière naturelle mais en lumière artificielle, puis projetez la diapositive sur un grand écran. Etonné je m'acquittai de cette bizarre formalité et ce qu je vis me laissa sans voix. Le rouleau était truffé d'incohérences, et les rochers étaient sans vie, faibles. L'imagerie m'avait caché la peinture. En voyant ma confusion Chou-Ling sourit et me demanda combien Dubosc m'en demandait.
Je m'ouvris à Dubosc de mes conclusions et lui demandai des explications. Il était affreusement gêné : c'est qu'il s'agit vraisemblablement d'une oeuvre de jeunesse hasarda-t-il. Mais le style était celui dela maturité. Après cela je m'éloignai de celui qui m'avait trompé, en regrettant de ne pas connaître l'original.
Bien plus tard , alors que je visitai le De Young Museum à San Francisco, je fus attiré par une très grande salle plongée dans noir le plus profond. Des centaines de chaises inconfortables faisaient face à une peinture très longue et étroite. En m'approchant, je découvris avec émerveillement ce que je pris pour l'original du makemono.En m'approchant de plus près quelle ne fut pas ma surprise de constater que c'était mon faux Wang Yan C'hi ! Je téléphonai aussitôt à Suzan W*** la directrice du département, que j'eus aussitôt (car on se trouvait aux Etats Unis, pas en Europe!) et lui posai la question suivante : votre Wang Uyan C'hi combien de temps avez vous vécu avec lui avant de l'acheter? - Quelle question : cela aété immédiat. Je l'ai vu,j'ai eu le coup de foudre et je l'ai acheté à Dubosc qui s'y connaît parfaitement, croyez-moi. J'ai quand même l'oeil et je n'ai pas besoin d'heures pour me décider quand une oeuvre est d'une telle qualité! - Vous êtes donc sûre qu'il ne s'agit pas d'un faux? - Un faux? Pas besoin de me poser la question !
- Allez le voir de près, et observez avec un loupe le rocher central et la ligne d'horizon et retéléphonez moi au Sheraton.
Mes propos durent lui mettre la puce à l'oreille car deux heures plus tard, elle était au téléphone. "C'est un faux, pas de doute" dit-elle laconiquement. - Et qu'allez vous en faire? A ce qu'il parait c'est un des clous du musée et vous allez priver une foule d'admirateurs qui grâce à lui voient s'éveiller leur intérêt pour la peinture chinoise ! - Pas question, je restituerai cette chose à Dubosc. C'est une question d'éthique. Un musée ne peut exposer un faux, ce serait se montrer complice du faussaire et un encouragement pour les escrocs. - Mais si vous ne vous en êtes pas aperçue et que vous avez admiré cette oeuvre, pourquoi ne pas en faire profiter les visiteurs? - Je vous l'ai dit, nous sommes un musée réputé et ce serait offrir un exemple déplorable. Notre réputation et notre crédibilité en seraient affectées et pour longtemps.
Je ne fis pas observer à Mme W*** qu'exception faite des musées de Stockholm, d'Honolulu, du Musée du Palais à Formose, et des collections privées japonaises secrêtement cachées par des amateurs privés depuis des siècles, seules 27% des peintures chinoises anciennes sont authentiques ( Je n'ai pas eu les moyens de vérifier, et d'ailleurs comment serait-ce possible?).
Une décennie plus tard j'assistai à l'inauguration du nouveau musée Guimet, merveilleusement rénove, et je fus à peine surpris de voir mon Wang Uyan C'hi trôner à la place d'honneur déployé dans une vitrine longue et étroite (ce qui est d'ailleurs contraire à son utilisation qui commande qu'on le déroule lentement). Est-il besoin de préciser que je me gardai bien d'avertir le conservateur, en admettant qu'on veuille bien me recevoir.
Alors? Quel est votre sentiment? Faut-il le dire, pour reprendre le titre d'une pièce de Labiche ?
Le cas de la ciste étrusque Voir la suite dans le corps du billet (mention : continuez à lire...)
Je m'octroie une petite pause pour remercier notre ami S*** de sa contribution.Son interprétation de la précédente parabole est très imaginative et " Far -fetched " pour un esprit prosaïque comme le le mien. De même on ne s'attendra pas dans mon interprétation de la seconde parabole, à trouver une illumination morale et sociétale. Je prends les choses à la lettre et je trouve que c'est très bien ainsi, ce qui est une manière de compliment pour l'auteur.
Le fermier peut être un chef d'entreprise, un négociant en vins, ou tout simplement ... un fermier! Ce peut être une grande banque comme celle où mon fils gravissait péniblement les échelons qui menaient au poste de Sénior Vice President, et qui sous l'effet de la récession dut licencier, ne pourvant nourrir tout le monde. La coupure du cordon ombilical fut à la fois une perte financière et un sentiment moral d'ingratitude. Il s'exila le coeur serré. Mon transfuge était un des meilleurs de l'entreprise, mais il ne savait pas plaire. Son père, ou était-ce son patron, préféra les flatteurs et les courtisans. Mais une fois que l'homme imaginatif et rebelle eût quitté l'entreprise, la vie fut éteinte et incapable de résister à la concurrence qui demandait une adaptation créative aux conditions nouvelles, elle périclita et dût fermer définitivement. Tous furent mis au chômage mais le père - ou le patron qui aimait bien le jeune transfuge et qui avait un remords de l'avoir ainsi chassé sans ménagement, fut soulagé de constater que son jeune protégé aussi injustement traîté, avait émigré au Quebec et débuté une nouvelle carrière, acquis des connaissances nouvelles et élargies, et comme bien des français qui privés d'emploi dans leur pays réussissent aux Etats Unis, il fit fortune.
Continuer à lire "Le Journal du 17 mars 2009.II." Sunday, 7 June 2009Le journal du 8 juin 2009CHRONIQUE COULEUVRES ET LAPINS
Ce Dimanche, je devais recevoir trois visites :
Alexandre Del Valle, un courageux et talentueux spécialiste de l'Islam passionné par l'équilibre des forces et des idéologies qui broient les populations,
Pierre Seznek un ambitieux qui cherche frénétiquement à étendre son réseau de relations en Russie et son amie. Sezneck chante magnifiquement et a le don rare d'attirer à lui les plus somptueuses - et admirables - créatures. Sa dernière amie allie une beauté éblouissante à une vive intelligence et un charme irrésistible. En définitive, elle s'est décommandée, puis hier au dernier moment cela a été le tour de Pierre lui-même. Des lapins...
Cette semaine, le jeune homme dont il a été beaucoup question, dans ces derniers billets, m'a posé, lui, des lapins téléphoniques. Cela va plus loin, d'ailleurs car il s'est froidement assuré que je ne pourrai me dégager de son emprise, en me tendant un piège, puis en me faisant avaler des couleuvres. J'en ai beaucoup souffert, et il le sait.
C'est la même attitude méprisante qui, par mimétisme sans doute, affecte mes relations avec une de ses employées les plus efficaces, que j'ai pourtant aidé de mon mieux auprès de son patron. J'avouerai que je n'en fais pas grand cas, car cela dissipe les illusions que je pouvais nourrir sur cette femme intelligente qui s'est révélée une arriviste au petit pied.
DERNIERE MINUTE Alexandre del Valle n'est pas venu! L'erreur ne vient pas de lui, le pauvre, mais de Pierre Seznek, qui a omis de l'avertir qu'il ne pourrait pas le véhiculer dans sa voiture, et n'a pas non plus jugé bon de m'avertir. Enfin, il faut de tout pour faire un monde, et il faut se fier à l'infiabilité de certains individus. Comme le dit Brecht, comme on fait son lit on se couche, si quelqu'un doit crever, c'est toi ! Marina et Jean-Marie, avaient préparé un succulent repas pour Del Valle et nous devrons le consommer demain, si nous sommes toujours à Deauville, car il est possible que je parte à Paris. C'est demain en effet que je saurai à quelle sauce je serai mangé et quand je serai opéré, si l'opération est possible. Ils se sont tous donné beaucoup de mal. Socrate voulait m'emmener en Israël où il connaît les meilleurs chirurgiens, mais ici, j'ai des attaches, je ne suis pas un numéro pour le Professeur Paul. Je me souviens que Sergei Pugatchev ne jurait que par un procédé censé vous guérir instantanément. Il suffisait d'appliquer le principe selon lequel une très forte fièvre tuait les virus. On vous portait le sang pendant quelques instants à une température non pas de 40° mais de 60°. Certes on avait de fortes chances d'y laisser la peau, mais avec la satisfaction de tuer cette saloperie de virus!
J'en serai quitte pour aller au cinéma, ce qui m'arrive une fois par an ! Dans le corps du billet j'ai l'intention de transférer mes impressions sur Stefan Zweig, dont je viens de lire "Les vingt quatre heures de la vie d'une femme". Continuer à lire "Le journal du 8 juin 2009"
Posté par Bruno Lussato
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