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Friday, 11 May 2007
Chronique

In memoriam Alexander Zinoviev
Le plus lucide des opposants soviétiques, connu universellement pour Les Hauteurs béantes (Editions de l'âge d'homme) a regagné la Russie en signe de désaveu d'un Occident qui selon luit menace l'humanité. Zinoviev pense qu'à la fin de la guerre froide, ce n'est pas à l'émergence d'un monde libre qu'on a assisté, mais une superstructure venu des Etats Unis qui parasite les valeurs occidentales qu'elle prétend incarner. Cette superstructure fermée dirige les populations anesthésiées et rassurées par la ^propagande et la désinformation. Zinoviev rejette cependant les théories du complot dans son dernier essai La Grande rupture, sociologie d'un monde bouleversé. (Même éditeur1999).
Pour son dernier écrit, et surtout à cause de son évolution tout à fait incorrecte jusqu'à la fin de sa vie, Zinoviev a été discrédité. Il est vrai que ses positions sont souvent tranchées et déplaisantes, cependant elles portent la marque d'un esprit original et fort. Sa conception de ce qu'il nomme l'occidentisme a influencé Virus notamment pour la description de ce que je désigne par le terme Matrix . Je lui avais proposé d'écrire la préface de Virus, mais trop tard. A la suite de sa mort, de nombreuses commémorations ont eu lieu et je regrette de ne pas pu y assister. Une carte que sa fille Poline Zinoviev vient de m'adresser, me rappelle opportunément que le grand écrivain était aussi un peintre à l'expression puissante et apocalyptique. Poline, son mari Youri Fillipov, l'éditeur de mes vidéocassettes pédagogiques, et toute la famille, sont des artistes et des amoureux de culture. Poline notamment a fait des illustrations remarquables autour du Ring de Richard Wagner. Je saisis cette occasion pour lui rendre également hommage.

Où il est question à nouveau de la désinformation en parapsychologie.
Les péripéties de cette théâtrale campagne présidentielle, riche en désinformations nombreuses et variées, et dont mes commentaires ont suscité de nombreuses visites et des réactions passionnées sur ce blog, m'ont distrait de ce qui a suscité le plus grand intérêt et que j'ai appelé dans Virus, la plus grande désinformation de l'histoire des sciences : le fait parapsychologique. Il ne s'agit pas pour moi de prendre parti pour ou contre les partisans de la parapsychologie, mais de déplorer qu'il y ait des pour et des contre. Cela m'évoque plus le climat de la campagne électorale que nous sommes en train de vivre, que la sérénité froide qui devrait entourer un débat scientifique.
Mais ce qui pour moi pose vraiment problème, est l'étouffement délibéré et hargneux, la mauvaise foi évidente, qui entoure les quelques résultats à peu près probants en faveur de la parapsychologie. Comment est-il possible de ne pas engager des budgets et des ressources importantes, pour explorer un domaine beaucoup plus lourd de conséquences que la face cachée de la lune? Lourd de conséquences pour notre vision du monde, au niveau cosmogonique comme à l'échelle humaine.
Ce qui motive mon soudain intérêt pour la question parapsychologique, est la découverte dans le labyrinthe du blog, d'un commentaire très important du Dr. Mario Varvoglis, répondant d'une manière nette à ma question également nette. "Existe-t-il un et au moins un dispositif expérimental, qui prouve selon les standards les plus rigoureux en vigueur dans les sciences humaines, l'existence d'un ou de plusieurs faits que l'on ne peut que rattacher à la Parapsychologie, et excluant les singularités statistiques, les biais instrumentaux, ou, bien en tendu, la fraude consciente ou subconsciente? "
Dans la suite de mon article vous trouverez l'argumentation du Dr Varvoglis.
Continuer à lire "Le journal du samedi 12 mai 2007"
Saturday, 10 March 2007
*** De la désinformation musicale
La désinformation a été définie par l'ISD, mon Think Tank, et dans VIRUS, comme une altération intentionnelle et souterraine, du chemin qui mène de l'émetteur au récepteur. La source émettrice, dite "objet" en théorie des ensembles, émet des messages contenant une information spécifique. Elle peut consister en un évènement factuel (accident, expérience scientifique), en un discours ou un roman, c'est à dire un ensemble d'idées, ou une oeuvre artistique. Dans ce dernier cas l'émetteur est généralement un créateur : l'auteur, le poète, le compositeur , le peintre etc. exprimés par une oeuvre (scénario, livre, partition...) L'émetteur émet une suite de massages spécifiques et répondant à une réception idéale, telle qu'il la désire. Bien souvent, la notation de l'oeuvre ne permet pas de connaître avec précision l'intention créatrice. On en est donc réduits aux conjectures, et le message transmis est erronné, infidèle, sans qu'on puisse parler de désinformation. La désinformation commence, lorsque le responsable de la communication altère les informations en connaissance de cause, c'est à dire lorsque la notation est assez précise pour lever toute ambiguïté. Dans le cas étudié dans nos analyses des sonates de Beethoven et de Mozart, l'attitude des interprètes consistant à enfreindre sciemment les notations du compositeur, et celle des critiques qui les encouragent dans cette voie, sont bien de la désinformation, au sens propre du terme : on a retiré de l'information sur l'idée que l'artiste se fait de son oeuvre.
En relisant l'excellent ouvrage de Robert Taub : playing the Beethoven Piano Sonatas (Amadeus Press, Portland, Oregon, 2002) je suis tombé sur une citation de Beethoven que j'avais oublié et qui illustre bien l'attitude du compositeur face aux altérations commises par des artistes illustres.
Vous devez pardonner un compositeur qui préfererait plutôt entendre son oeuvre, exactement comme il l'a écrite, qu'exécutée autrement, quelque soit la beauté du jeu.
-- Beethoven à Czerny, 12 février 1816
On ne saurait être plus clairs. Ce billet ironique était la réponse d'une exécution virtuose et pianistique maniérée commise par Carl Czerny et qui avait fait sortir Beethoven de ses gonds.
La furie qui saisissait le compositeur devant la moindre inexactitude de ses imprimeurs, l'intense frustration ressentie devant les altérations même de détail de ses indications, viennent confirmer la précision de son processus créateur. " Il croyait, rappelle Taub, que ses oeuvres étaient si organiques, et si fortement intégrées, que le fait d'en altérer un aspect aurait changé la nature de sa vision musicale". C'est la définition même d'un réseau fortement connexe que connaissent bien les mathématiciens. Les remarques que nous avons émises au sujet des déformations peuvent sembler intilement détaillées. Il n'est rien, car celles que nous avons déploré, loin de changer des aspects superficiels de l'oeuvre, dénature au contraire l'ensemble.
Le cas semble donc clos, tout au moins en ce qui concerne Beethoven (bien qu'on retrouve la même intransigeance chez pratiquement tous les grands compositeurs de cette époque). Mais c'est oublier des considérations épistémologiques. Taube part en effet d'un acte de foi dans le compositeur : "le compositeur sait ce qu'il est en train de faire". Ce postulat est hérité d'un noyau sémantique que l'ai appelé "Force de la Terre" et qui correspond à la conception humaniste de l'art, s'exprimant par des mots tels que "génie, sublime, respect de l'intention transcendante de l'artiste" etc. Il heurte de front deux autres noeuds sémantiques : "Force de la terre régressive" (la bourgeoisie matérialiste du XIXe siècle, caricaturée par la gauche et par les intellectuels), "Medusa", la contestation radicale de l'humanisme occidental, et prenant le contrepied de tous ses postulats.
Pour le "bourgeois" (et bien entendu la masse déculturée), seul l'utile et l'agréable sont pris en considération. L'interprète est donc tenu à obéir à l'idée que le public se fait d'une exécution prestigieuse. Il faut à la fois ne pas heurter de front ce que l'on entend dans les autres interprétations, aplanir, lisser, vulgariser le propos, et se permettre des maniérismes agréables, qui permette à l'auditeur de s'exclamer ; ça c'est du Gould, ça c'est Arrau!". Jouer d'une manière respectueuse risque à la fois de heurter le public et sacrifier son originalité en s'effaçant derrière la pensée du compositeur.
Pour l'intellectuel dit "de gauche" et les bourgeois qui le suivent, tout ébaubis, les divergences sont beaucoup plus profondes. En effet le noeud sémantique Medusa, prend le contrepied de tout ce à quoi Force de la Terre. Notamment l'idée d'un génie paraît indécente, elle rompt le pacte d'égalité entre tous les hommes. Pour Medusa, le compositeur n'a pas plus de voix au chapitre que n'importe quel auditeur, quelle que soient ses dispositions et sa formation. En principe, tout se valant, on devrait pouvoir admettre, aussi les versions respectueuses de la pensée de l'auteur. Mais le mot respect lui-même est suspect. La meilleure manière de montrer que l'on est tout à fait libéré d'une quelconque sujétion à un prétendu génie, est de se démarquer radicalement de ses intentions. Cette posture atteint des proportions inouïes dans les mises en scène théâtrales et d'opéra, où les provocations deviennent la règle obligée, et les versions classiques "bourgeoises, ou conventionnelles" sont aussi rares que méprisées. La conséquence de cette attitude, est que l'on préfère confier les mises en scènes d'opéra, à des dramaturges qui ignorent tout de la mise en scène, et si possible qui détestent l'oeuvre et le compositeur qu'ils représentent. Sur le plan pianistique, Glenn Gourd déclarait détester certaines des oeuvres qu'il jouait ... à sa manière.
Les mêmes qui applaudissent aux déformations les plus patentes des chefs d'oeuvre du XIXe siècle, font souvent preuve d'un purisme absurde et tatillon dans la musique baroque. Ils boudent le pianos et les orchestres contemporains et ne sauraient admettre que les instruments anciens et les styles les plus surannés. Ce sont les mêmes qui se pâment devant des orchestres chétifs, baptisés de "romantiques". Un seul point commun entre les deux attitudes : le désir de se démarquer du goût populaire. Jouer une oeuvre dans l'esprit, lui confère un dynamisme, une évidence, qui peut passionner des néophytes. Jouer sur des instruments modernes , comme les transcriptions de l'Art de la Fugue de Bach par Scherchen ou Munchinger, risque de faciliter l'accès de ce sommet ésotérique à des ignares. Au contraire on louera l'interprétation prétendûment authentique de l'oeuvre, au clavecin, ou aux instruments à cordes anciens, d'une qualité soporifique propre à décourager les profanes.
Friday, 19 December 2008
CHRONIQUE
Coup de colère
Il est 3h26 du matin. Jusqu'ici j'attends avec patience que Windows veuille bien trouver la source de la panne "ce qui peut prendre quelques minutes" , puis l'ayant apparemment trouvée, s'il lui est possible de la réparer sans que mes données personnelles soient détruites. (Encore quelques minutes) puis toutes sortes de questions sont posées sur l'écran, à laquelle l'ordinateur répond de lui-même; autrement on me conseille parmi dux options incompréhensibles, une tout aussi absconce. Que voulez-vous que je fasse: j'obéis aux "suggestions", et au bout de panneaux indicateurs (voulez-vous que je vous rappelle plus tard?). Oui, plus tard, plus tard dis-je. Enfin au bout d'un temps interminable pendant lequel l'écran est inactif, puis des logos défilent, je me retrouve à la case départ! Il est 3h33 et je n'ai plus envie de continuer, d'autant plus qu'on m'a averti : d'autres ruptures et interruptions risquent de se produire plusieurs fois!
Mon ordinateur VAIO VGN AR61ZU (PROCESSEUR INTEL T8300 4 GB/Go de mémoire, de 500 GB/Go est remarquable de qualité et de vitesse. De ce point de vue la technique a fait des merveilles. On n'a pas à attendre, tout est instantané. De même ma Canon MP600 me ruine en cartouches sans cesse obsolètes, mais d'une précision et d'une vitesse stupéfiante. Que de progrès accomplis depuis cinq ans! Tout marche parfaitement à condition de ... ne pas utiliser le réseau, et de faire tout sur place. C'est ainsi que voici quelques décénnies je promus la "microinformatique" déconnectée, ou "privatique" de la "télématique" chère à Alain Minc et qui voulait tout faire sur le réseau omniprésent. Pour moi, il y avait le micro, outil familier à vos ordres, sans fil à la patte, et un système de communication par exception, comme le fax, le téléphone, ou l'internet, que l'on utiliserait beaucoup moins si la globalisation n'avait détruit les pouvoirs locaux et les cloisonnements bénis. Ces sombres crétins plongés dans leur ignorance de la systémique, s'imaginent que l'uniformisation standardisée et le "tout est possible" constituent un progrès, alors que de Jean Piaget à Kurt Lewin, les plus grands maïtres aboutissent à la conclusion contraire : la perte de variété, la suppression des cloisons protectrices, entraînent un état de régression alarmant du système.
Le problème, c'est que pour comprendre cela, il faut comme en médecine, apprendre beaucoup de choses inutiles pour le moment, et qui ne serviront peut-être jamais. Et la tendance est au "tout tout de suite".
Suffit de pester contre les ténêbres de la barbarie. et ne baissons pas les bras. Allumons quelques chandelles et construisons de petites chapelles. En attendant, je m'en vais au lit rêver à un monde sans windows (que n'ais-je adopté Apple!) et je vous engage à en faire autant.
Votre dévoué et un peu coléreux,
Bruno Lussato.
P.S. Je m'aperçois que des zones entieres de textes vous sont transmises en bleu. Rien à faire pour s'en débarrasser.
Tout est entré dans l'ordre: il a suffi que je remettre en "éditer" le dernier billet, puis que j'appuie su retourner au blog. Vous vous demandez comment j'ai trouvé le truc? - Je ne sais pas. J'ai essayé d'explorer toutes les voies au petit bonheur la chance.
Wednesday, 25 July 2007
Infirmières torturées, Cécilia accusée
Voici un beau titre médusa. Le plus piquant c'est qu'il correspond à la réalité. Aucun journal n'a osé critiquer Kadhafi, ni accuser son comportement indigne, mais toutes les indignations ont été à la Prmeière Dame de France, qui a osé contribuer au sauvetage des malheureuses, en dépit des procédures. Il est plus grave de sauver un malade contre la médecine que de le laisser mourir selon la médecine affirmait déjà Molière. On pourrait appliquer son raisonnement à l'affaires des infirmières bulgares. Ah, si Molière était parmi nous ! Mais il est possible qu'il n'aurait pas fait "branler" Caouet.

Ci-contre
l'icone de
l'affaire.
Les connotations de cette image de Libération : tout est bien qui finit bien. Femme en forme et radieuse, un happy end pour tous, un win-win, gagnant-gagnant comme dirait Ségolène Royal : triomphe pour Kadhafi, la moralité sort gagnante. Une seule accusée : ,non par Kadhafi mais Cécilia qui a outrepassé ses droits qui sont d'ailleurs inexistants. Elle aurait dû rester à sa place et laisser agir les bureaucrates de l'Union Européenne dont on a pu admirer l'efficacité. Quelques unes auraient pu y laisser leur peau, mais au moins les procédures auraient été sauves.
Un modèle d'euphémisme :
La première chaîne titre : ... elles étaient détenues dans des conditions très difficiles
Enfonçons le clou et voyons les réactions des quotidiens français les plus importants.
Continuer à lire "Le journal du 26 juillet 2007"
Monday, 11 February 2008
A l'occasion de sa remise de la légion d'honneur dans les salons de la Présidence, au Sénat par Monsieur Poncelet, mardi le 12 janvier 2008.
Je me faisais une joie d'assister à cet évènement faste associé à un ami très cher, mais des ennuis de santé m'ont contraint à ne pouvoir sortir de mon lit.
Ce n'est donc que par la pensée que je pourrai me joindre à vous, mon cher Arnaud et à votre famille.
J'ai pensé d'établir une compilation avec le texte passionnant de que vous m'avez fait connaître, celui de Grimm qui concentre tout ce que nous aimons dans la culture classique et qui donne un sens à culture grécoromaine, judéo chrétienne, celle que nous tenons de nos aïeux, de notre terre, des plus hauts exemples que ces siècles surgis de la terre et de la passion de l'excellence nous ont légués, cette culture qui se raréfie sous bien des attaques et des vulgarités.
Il y a avait bien des raisons à vous associer à cet illustre et méconnu écrivain, : de tous les éxemples représentatifs de cette admirable civilisation, Grimm représente celui le plus proche de ce que j'ai perçu de votre personnalité, pendant des années d'échanges féconds et vivifiants.
Le mot élite appliqué à votre personnalité, prend tout son sens. Vous échappez à ces distinctions plus ou moins affectées par des subtilités formelles qui fixent degrés et grades. Vous apparteniez quand je vous ai connu à la plus haute cétégorie d'être méditant et pensant. J'ajouterai donc à ce que vous étiez alors : la réincarnation vivante de l'homme admirable que vous m'avez appris à connaître, ce que vous êtes devenu depuis, au terme d'une difficile mutation et qui complète ce que Grimm avait d'un peu dilettante et paresseux.
Comme Grimm vous avez les qualités, toutes les qualités de l'humanisme, le souci de la perfection, un vrai esprit critique, le sens du beau et l'horreur de l'à peu-près, du mélange confus entre le sublime et le vulgaire. Une amabilité naturelle et un désir de dépassement qui exclut toute facilité.
Mais voici : vous êtes aussi un entrepreneur ayant charge d'un patrimoine humain que votre famille vous a transmis, et vous vous êtes interrogé sur la diffilcile coexistence entre le monde de l'économie et celui du coeur, entre le cynisme des décisions qui assurent la survie dans la jungle qui est la notre, et cet humanisme, qui maintient un équilibre entre les valeurs sociales, économiques et familiales. Exceptionnels sont ceux qui ont pu l'établir puis le préserver. Des exemples quotidiens me le démontrent tous les jours, croyez-le.
Au terme d'une quête douloureuse et chancelante : "dois-je ou non continuer à diriger l'acquis de mes ancêtres, ou me retirer sur mon île bienheureuse ? " vous avez élaboré une subtile alchimie qui vous permet de préserver à la fois les valeurs d'humanisme et de coeur, tout en veillant à la prospérité de votre firme et en protégeant les forces de travail qui vous ont fait confiance.
Vous avez su vous épanouir en développant à la fois les axes du père Six, l'autorité sous tous ses facettes que Kojève a si bien décrites, autorité du père, du juste, du guide, de l'homme de décision et d'action. Soyez-en honoré car vous avez su réussir ce qui aujourd'hui passe pour un pari impossible.
Avec mes regrets de ne pouvoir être parmi vous autrement que par ces quelques lignes, veuillez recevoir mes vives félicitations pour votre nomination et pour votre chère famille, Madame Gobet et ses trois enfants si attachants.
Bien fidèlement votre
Bruno Lussato
Sunday, 14 June 2009
CHRONIQUE
Serendipity
En anglais cela signifie coïncidence heureuse entre évènements n'ayant aucun rapport les uns avec les autres. .. Carl Gustav Jung en a tiré une Théorie de la synchronicité, et Rupert Skedrake sa théorie des chmaps morphogénétique ou théorie des ondes de forme.
Après la civilisation de la peine, voici celle de la panne, me rappelait Marina. Il faut dire aussi que j’y ai mis du mien.
Lorsque je me réveille ce matin à 7H30, je trouve mon portable Nokia reposant paisiblement sur une flaque d’eau. Je suppose que pendant la nuit, encore abruti par le paracétamol, j’ai dû en me versant un verre d’eau, répandu un peu du liquide. Toujours est-il que la batterie avait pris de l’eau. J’ai séché comme j’ai pu et j’ai essayé de réveiller mon Nokia. Son écran s’alluma un court instant en me regardant d’un œil torve, et se replongea aussitôt dans le coma. Kaputt, comme son patron !
Me voici dans une boutique SFR qui vend également de l’Orange et du Bouygues ? D’un air compétent ils testent le moribond, mais il ne répond pas aux chatouilles, il est mort. Que faire ? C’est simple prendre le tout nouveau Nokia. Comme le précédent modèle de mon choix, il n’est fait que pour téléphoner, et ne peut photographier, ni jouer au jeu de go, ni entendre 10.000 titres de musique en conserve téléchargé, ni d’éplucher les pommes de terre. Le vendeur me vante le nouveau modèle, à mi chemin entre le mien et le célèbre Vertu, le portable pour milliardaires , soi-disant fabriqué par des artisans –horlogers anglais, pièce par pièce, montés sur des rubis ; Celui-ci coûte quand même 120 euros. Je veux récupérer 49 euros provenant de mes points orange, mais on ne peut pas admettre ma requête sans ma carte d’identité. Et celle-ci, je l’ai oubliée à Paris. Marie-Jo, mon employée de maison, l’envoie par fax. Mais le vendeur déclare ne pouvoir l’accepter, car il lui faudra une seconde copie pour être admise sur orange Que faire ? J’achète donc cette sublime merveille. On met la puce, et une surprise m’attend : tous mes contacts ont disparu, car ils ne figurent pas sur la puce ! Je me résous donc à surpayer le nouveau Nokia. J’ai passé pas mal de temps à mettre à jour la liste des contacts. Une fois que cette tâche ingrate une surprise m’attend. Mon vieux Nokia est sorti du coma et fonctionne parfaitement bien ! Le moribond était ressuscité. J’enrage car j’ai été trompé par le vendeur de SFR qui voulait me vendre un modèle onéreux, plutôt que de me remettre en route le mien. J’aurais gagné bien du temps précieux.
SENDIPITY
C’est comme je viens de le définir le terme qui désigne une coïncidence remarquable. C’est aussi le nom de mon logiciel.. Marina, hier, a été se dégourdir en se promenant à Bagatelle. Elle s’est assise auprès d’un type qui travaillait sur son ordinateur, entouré d'un tas de papiers étalés sur le banc.-- Il apostrophe Marina : n’êtes vous pas la sœur du professeur Lussato ?- en effet, mais comment le savez-vous ?
-je vous ai vu sur le blog de Bruno Lussato- que je suis tous les jours. J’ai été un de ses anciens élèves et ce serait un honneur de le rencontrer ! «
Le soir, notre homme était chez moi. Son nom est Marc Guihery et il se révèle aussi coopératif que compétent. Il examine mon Apple et trouve plusieurs solutions pour le rendre identique à l’original qui se trouve sur mon gros PC de Sony.. Mais la solution adoptée était instable, et il a passé plus d’une heure au téléphone ce matin tôt pour détecter la fausse manœuvre.
LE POINT SUR L’AIRBUS
Aujourd’hui les langues se délient et la télévision adopte un parler vrai ce qui n’est pas le cas des journaux. Mon diagnostic est confirmé : deux facteurs contradictoires, l’un propre à la dérive technologique, l’autre à la politisation et à la bureaucratisation de la France. La dérive technologique
La dérive technologique consiste a céder à la mode du tout électronique. L’homme est coupé de toute initiative, de toute prise sur le réel et son intuition ne profite pas au système. Le résultat est que tous sont tributaires des interprétations très sommaires de la machine qui apparaissent dans les écrans. Or vouloir traiter électroniquement, ce qui le serait plus efficace manuellement, non seulement est ruineux, contribuant à nourrir les fabricants et les vendeurs de logiciels, mais introduit des vulnérabilités excessives dans le tout-électronique. On en voit un exemple dans la robustesse des voitures japonaises qui sont très peu évoluées électroniquement, et la fragilité des voitures européennes dont l’électronique vieillit et tombe en panne. C’est ainsi que les meilleurs modèles de Mercédes n’ont pas de pannes mécaniques. Toutes les pannes sont dues à l’électronique.
L'ambiance anti-patrons
Mais il n’y a pas que cela. L’ambiance anti-patron et revancharde attisée par les syndicats fait passer le temps normalement réservé à la maintenance après celui employé à ces négociations syndicales où chacun, et en particulier les mieux lotis, défend sans pudeur ses privilèges sans se soucier du bien publice, ni m'ême de la simple conscience professionnelle. Or, depuis six mois, aussi bien dans les höpitaux que dans les écoles, dans les transports en commun, ou dans les bureaux de poste, le public et en particulier, les plus démunis, sont pris en otage. Cette attitude irresponsable est un des facteurs déterminants de la catastrophe de l'Airbus, qui pour être spectaculaire et très médiatisée est moins grave que les milliers de victimes mortes de l'absence de conscience professionnelle et de compassion de gens qui se disent de gauche !
La bureaucratie à la Française
Cette expression est due à Octave Gélinier, jadis membre respecté de la CEGOS, ancêtre des grands cabinets d'organisation et dont la réputation franchit les limites de sa société.
La France a la bureaucratie la pire d’Europe. Michel Crozier a passé le plus clair de son temps à l’étudier et son verdict est aussi pessimiste que sans appel. Dans une bureaucratie, la motivation des dirigeants et des employés est réduite , on s’épuise à lutter contre l’absurde. C’est ainsi qu’alors qu’une somme minime et un temps très court étaient suffisant pour assurer une sécurité, menacée depuis six mois, et que les Brésiliens agirent aussitôt, l'organisation bureaucratique d'Air France n'eut même pas conscience du problème.
La dérive américaine
Il ne faut pas pour autant encenser la vision technologique des Etats Unis. Ces gens sont tombés sur la tête. Un exemple simple : dans le même hôtel de luxe, dans les mêmes magasins les plus prestigieux, il fait 18° en été, alors que l’on atteint 37° à l’extérieur, et 28° l’hiver. Ceci, indépendamment des grippes et refroidissements qui guettent ceux qui ont oublié de se munir d’un pull en cachemire en été,
Mais, debout lâche voyageur ! Au lieu de te lamenter, relis « The painted bird » de Kosinski et tu sera heureux de vivre dans notre décennie. Sors, et profite de la nature, de la vie en famille, des plaisirs simples.
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