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Thursday, 6 March 2008Le parcours simplifié du psychisme 0
NOTE A L'INTERNAUTE Ainsi que je vous l'annoncé, j'ai commencé un "chemin de fer", parcours pédagogique écrit sans un document sous la moindre note sous les yeux, et tiré de ma mémoire. Il est pratiquement terminé. Reste à le traduire en anglais
En dépit de la rapidité et de la convivialité du transfert de XP à Vista, le travail s'est fait dans des conditions décourageantes. La plupart du temps l'accès à mon blog a été interdit soit parce qu'il n'y avait pas de réseau disponible, soit pace que j'ai fait la tentative d'un sabotage sur mon mot de passe. Il a fallu tout le talent de Guillaume Plas, un petit génie des logiciel et de son challenger Emmanuel Dyan, qui, plus polyvalent, ajoute la disponibilité et l'amitié en plus pour découvrir le mot de passe pirate qui avait été substitué pour le sabotage. pour découvrir la modification du mot de passe, coïncidant aves l'intrusion d'un internaute.
Pis que tout était l'échec répété de la fonction enregistrer sans qu'on sache qu'elle n'avait pas fonctionné. Il m'a fallu tout recommencer à zéro dans bien des cas. Il s'en est ensuivi un profond découragement et bien des nuits blanches. Il est 5h50 et je vais prendre quelques heures de répit, si je puis. Mais ce qui doit être fait doit être fait.
NOTE accessoire : L'explication : des lacunes dans les explications. On a omis de me dire qu'avant de mettre à jour le billet pour le grand public, il faut le mettre en position enregistrement, (éditer) enregistrer, puis sur actualiser la page courante , éventuellement appuyer sur F5. Dans l'ancienne configuration, ces opérations étaient inutiles, les modifications étaient automatiquement lancées sur l'internet.
Ci dessous vous trouverez dans le bon ordre le "chemin de fer" si tout se passe bien. Il n'est pas étonnant de constater une chute considérable du nombre de visites due à la difficulté éprouvée pour s'orienter dans LINUX, les bugs, les pannes de réseaux, les fantaisies de la fonction enregistrer et autres fantaisies que les experts désorientés eux-mêmes peinent à déchiffrer! Continuer à lire "Le parcours simplifié du psychisme 0" Sunday, 5 October 2008Le journal du 6 octobre 2008CHRONIQUE Logiques de crise
Cela n'en finit pas. Tous mes visiteurs et mes clients veulent avoir ma version de la crise en cours, sur son évolution, et éventuellement sur les mesures à prendre pour se prémunir. Outre que je ne suis pas Madame Soleil, ce n'est pas ma vocation, ni mon job d'aborder des domaines où tous se plantent. Je ne puis que recueillir du discrédit " Oui vous m'aviez averti il y a des mois... des années et j'aurais dû suivre vos recommandations. Je ne l'ai pas fait, je n'y croyez pas. Mais c'est votre faute. Vous n'avez pas su me convaincre ! " D'autres, il est vrai me remercient et me félicitent, mais le mérite n'est pas mien. Je ne suis pas le seul à avoir anticipé sur la précipitation des désastres. D'autres l'ont fait en même temps que moi, et ils sont si nombreux qu'ils forment un mouvement cohérent. Et d'ailleurs les bases de leur raisonnement remonte au temps de Jay Forrester, le fondateur des mémoires à tores et de l'écologie. Avec Général Dynamics (ouvrage luxueux en noir et rouge!) puis Urban Dynamics, enfin World Dynamics, il jeta les bases théoriques qui furent imprudemment et impudemment, exploitées par Meadows patronné par Aurelio Peccei du Club de Rome, et auteur de Halte à la croissance.
Ma dernière visite au grand homme (Forrester, pas Meadows !) au MIT, me laisse l'image indélébile d'un homme sec aux yeux clairs et froids. Il était furieux de l'exploitation qui était faite de ses théories. Les charlatans commencèrent à pondre un système à 1200 équations, en expliquant que c'était à titre démonstratif et qu'il fallait injecter des sommes considérables (qu'ils voulaient obtenir à tout prix) pour en tirer de premieres prédictions significatives. Puis, emportés par leur enthousiasme, ils prétendirent avoir décelé le futur dans leur boule de cristal. Et leur recommandation majeure était un arrêt de la croissance, la limitation volontaire de notre consommation et de notre activité industrielle, dont les conséquences sur l'écologie seraient néfastes en matière de pollution et d'épuisement des ressources naturelles. C'était l'époque du film Soleil Vert dans lequel un recyclage écologique inédit, transformait les bouches inutiles en aliments pour le reste de la population.
Si le Club de Rome pêcha par manque de prise en considération de quelques centaines de millions d'équations, faute de temps et d'argent, le temps se chargea de suppléer à cette lacune et aujourd'hui le futur qu'ils auraient décelé avec des moyens adéquats, commence de lui-même à se profiler, que dis-je, à faire irruption dans notre vie quotidienne. Mais ce qui n'est pas prévu ne peut être corrigé et se manifeste de la pire des manières. Ce qui reste valable dans les équations de Forrester, c'est la théorie de base et les notions fondamentales de la théorie des systèmes, alors en pleine éclosion avec West Churchman,(Wharton), Johnson, Kast et Rosenzweig,(Seattle), Stafford Beer (Manchester, Wharton). Leurs théories s'allièrent aux travaux sur le sens de Bertallanfy, de Korzybsky et de Hayakawa. C'est la synthèse entre ces courants de pensée qui permet de fonder une des grandes visions explicative de la crise que nous vivons.
J'ai subi aujourd'hui une séance particulièrement frustrante. Un de mes disciples particulièrement intelligent (celui qui ressemble tant à L.H.) est venu me voir de Nice. Il devait rester deux jours, il me consacra deux heures! Et pendant ces deux heures je dus visiter avec lui l'exposition de Nolde, et ... lui expliquer les ressorts de la crise économique que nous vivons.
Je vous ai quelque part dans le blog vivement conseillé d'acheter Ariane à Naxos dans la version admirable et hilarante de l'Opéra de Dresde. Dans le prologue on expose l'action: un richissime oligarque... pardon bourgeois, donne à ses hôtes deux spectacles avant le feu d'artifice. L'un est de la commedia dell'Arte, improvisation follement gaie animée par des masques : Zerbinette, et Arlequin... L'autre est un opéra sérieux qui pleure sur la triste mésaventure d'Ariane, fille du Roi de Crête, et abandonnée par Thésée. Chacun se bat pour passer devant l'autre, mais parait le majordome. Le souper a fini en retard, on ne peut retarder le feu d'artifice, on donnera donc les deux pièces ... en même temps!
Mon Lars N°2 me traite comme le majordome. Je pensais lui faire visiter Nolde, puis la soirée venue, lui expliquer les arcanes de la situation économique, et voilà : il m'annonce avec un calme imperturbable que son jet part à huit heures. Etant arrivé avec une heure et demie de retard, il ne me reste que l'option d'Ariane à Naxos : lui expliquer à la fois Nolde et lui commenter l'exposition et la théorie systémique qui me parait bien expliquer la crise! On imagine ma satisfaction! Et qui a lu le livre de L.H. aura compris qu'on ne resiste pas à l'autorité de mon disciple. Ce qu'il veut, il l'obtient.
Me voici donc contraint de me focaliser sur les tableaux majeurs de Nolde : les premiers paysages éclatant d'une lumière intérieure dorée, la simplification brutale des tonalités et l'expression dramatique du Christ dans le polyptique de la crucifixion, le contraste entre la superficialité des dandys occidentaux, leur morgue et leur suffisance, l'accord avec la nature et l'harmonie de la vie des natifs des îles Salomon, dontl'occident s'emploie à détruire ce qu'il y a de plus précieux : l'accord spirituel et le sens esthétique admirable. Les images de mer démontée, des paysans solides et frustes, l'angoisse que dégagent les landes désertes, dont les chaumières isolées incendiées par la lumière triste du crépuscule orageux... Et en même temps, lui parler des feedbacks positifs et négatifs, des boucles oscillantes, de l'hystérésis et de la demi période. Fondre tout cela avec les notions de sémantique, et fuir la perte de sens (le mot remplaçant la chose) et celle de l'affectivité, du sentiment et de l'amour, évacués par un How qui remplace un Why.
Mais ce faisant j'ai été contraint à un considérable effort de compactage, de condensation, de synthèse. Dire que j'ai atteint mon but, serait présomptueux, mais peut-être en reste-t-il quelque chose d'utile? Tant il est vrai que l'information est magnifiée par le manque d'information (Russel Ackoff, Wharton). Essayons donc de retrouver le fil de mon échange avec L.H.2. Tout d'abord j'ai bien différencié les deux logiques opposées : l'analyse systémique et la théorie des systèmes. La première stipule qu'on peut déduire le comportement du tout à partir de celui de ses composants.En étudiant, problème après problème, ces fragments confiés à des spécialistes compétents on espère progressivement réduire les disfonctions. L'analyse des systèmes fait donc appel à des réunions interdisciplinaires afin de faire communiquer les spécialistes. L'économie moderne nait de là. Le risque est que chacun écoute sans s'entendre ou s'entend sans s'écouter; c'est sour les apparences d'un langage commun, voire d'une synergie, une tour de Babel.
L'approche antithétique est la synthèse des systèmes, dite aussi Théorie des systèmes ou approche systémique. Pour l'approche systémique, le tout est plus que les parties, les relations entre objets, plus importantes que les objets. Continuer à lire "Le journal du 6 octobre 2008"
Posté par Bruno Lussato
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Thursday, 9 April 2009Le journal du 10 avril 2009CHRONIQUE Fondation foudroyée
J'ai une (presque) bonne nouvelle à vous annoncer : il est possible que la Deuxième Fondation, fondation foudroyée, donne naissance à une troisième fondation. Il est impossible de reconstituer l'implantation qui faisait l'otiginalité de la deuxième fondation. Une troisième fondation, tout en conservant la logique et le plan initial verra peut-être le jour dans notre pays grâce à l'aide de LH III . Vous trouverez dans le corps du billet le rapport des muséologues qui ont condamné la seconde fondation d'une manière péremptoire, ainsi que mes commentaires. Cela en dit long sur la mentalité de ces "spécialistes". Hélas, on rencontre la même morgue et le même mépris pour l'homme du commun chez ceux, qui arrivés au faîte de la gloire , détiennent notre sort dans leurs mains augustes : avocats, professeur de la faculté de médecine etc...
J'ai passé une nuit à peu près blanche poursuivi par le film de Bergman : Les Fraises Sauvages. Cest l'histoire d'un vieux professeur de 78 ans, qui se rend à Lund où il doit être honoré pour son jubilé. Il s'y rend avec sa belle-fille et chemin faisant il est poursuivi par ses souvenirs. Le passé lointain se met à revivre, mais lorsqu'il essaie de parler aux personnages radieux ou nostalgique qui lui apparaissent comme des fantômes plus vrais que nature, il n'obtient aucune réponse. Ils ne s'aperçoivent pas de la présence de cette apparition venue du futur. En faisant ainsi le bilan objectif de sa vie, le professeur s'aperçoit que, bienfaiteur admiré, il n'était qu'un affreux égoïste. J'ai été touché à vif par ce film qui me paraît correspondre à mon parcours actuel et je vous conseille vivement de vous le procurer pour l'intense poésie et la nostalgie onirique qui s'en dégage. Quelle sensibilité!
J'ai reçu le décodage de la parabole du cheval qui mangeait des fleurs d'oranger. J'avoue que le décodage m'a paru presque plus compliqué que la parabole elle-même, j'ai besoin de le digérer avant de vous en parler. Que voulez-vous, je décline et j'aurais peut-être besoin d'un peu de repos.
A propos du Musée du Palais, à Taiwan, mon fils m'a rapporté un beau livre bien relié des chefs-d-œusvre de peintures, calligraphie et bibliophilie. Quelle fut ma surprise de constater qu'il n'y avait que quelques reproductions de grands peintres, ce qui fait qu'il est impossible si on ne se rend pas à Taiwan ou qu'on n'a pas la possibilité d'acquérir des livres antérieurs à trente ou quarante ans, il est absolument impossible de se faire une idée de la grande peinture, de Tang à Yüian. Mon fils m'a expliqué que cette absence est volontaire, de même que la position du site, très reculée et incommode d'accès du musée, de ce fait presque toujours vide. Il s'agit pense-t-il de faire ligne basse pour ne pas agacer les chinois toujours prêts à revendiquer des pièces qu'ils estiment leur appartenir.
J'ai reçu plusieurs e-mails très (trop) indulgent qui disent que je ne ressemble pas du tout au vieil égoïste, bien au contraire... Mais ces internautes, ne connaissent que ma vie récente. L'âge, les souffrances, l'approche de la fin, m'ont changé, comme d'ailleurs le vieux professeur du film s'est bonifié. J'ai reçu tant d'amour, que mon coeur a fondu de gratitude et le sentiment d'avoir beaucoup plus reçu, de sollicitude et de respect que je ne mérite, a imprimé en moi un vague sentiment de malaise.
En revoyant le DVD, il est une réserve que je dois émettre : le doublage en français est raté.Comme je tiens de mon père et de ma grand-mère, d'une surdité qui me joue des tours pendables, j'attribuais cette mauvaise diction à ma capacité d'écoute altérée. Mais ma soeur qui a l'oreille particulièrement fine, n'a pas saisi le tiers des paroles prononcées. Comme elles ont un rôle primordial dans une intrigue particulièrement complexe, on ne comprend plus qui est qui, ni ce qui se passe. Il faut le génie d'Igmar Bergman, pour conserver le suspense grâce aux seules images.
Parmi les séquences qui m'ont échappé lors de la dernière fois, je noterai la mise en jugement du vieux docteur : il a manqué au premier devoir d'un médecin : témoigner de l'humanité à défaut de compassion ou de sympathie pour le patient. Il est coupable de culpabilité dit l'examen chargé d'évaluer ses mérites. Il lui faut demander pardon à l'instar du grand Professeur Chaussade, gastro-entérologue réputé, mais traitant ses clients avec une coupable désinvolture et une totale absence d'empathie. Administrant des remèdes d'une manière mécanique, sans réflechir à la nature de son patient, toujours pressé et expédiant les malades à la va-vite. Qu'il n'attende pas l'âge de 78 ans pour reconnaître ses torts.
J'ai été professeur pendant plus d'un demi-siècle. Mais j'étais pontifiant, je dispensais certes à mes étudiants une connaissance mécanique standardisée, mais quand donc me suis-je interessé à eux qui me faisaient confiance? Curieusement, comme pour le héros des Fraises Sauvages ils se persuadaient que j'étais un grand homme, et jamais ne se plaignaient de mon arrogance, de ma froideur, de mon indifférence à leurs attentes, de mon agressivité.
Continuer à lire "Le journal du 10 avril 2009" Saturday, 29 March 2008Le journal du 30 mars 2008CHRONIQUE Moshé Haïm Luzzatto, Bruno LussatO et le rabbin mystérieux.
Un nouvel épisode est venu s'ajouter à la genèse de l'Entretien, mon manuscrit à peintures de 200 000 pages enluminées et calligraphiées, destiné au département des manuscrits anciens de La Bibliothèque Nationale de France.
Je rappelerai le point de départ de ce qui semble être le déclencheur de mon manuscrit, la visite d'un rabbin qui vint me trouver à l'improviste, voici plus d'un quart de siècle, m'offrant un calame et ''kippa. Maître, commença-t-il, je viens vous voir tout exprès de Jérusalem au nom d'une confrérie religieuse de sages, consacrée à la cabale. Nous avons découvert, que vous avez hérité de l'esprit du plus grand de nos inspirateurs, le grand Luzzatto, l'homme le plus célébre d'Israël. Nous voulons que vous continuiez son œuvre et que vous nous montriez Sa voie.
Continuer à lire "Le journal du 30 mars 2008"
Posté par Bruno Lussato
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Thursday, 22 February 2007L'Encyclopédie du "Ring", compléments et suppléments*** Pour une réalisation cinématographique de la Tétralogie. Le premier volume du Voyage au coeur du Ring, Encyclopédie. paru en 2005 chez Fayard comporte 832 pages, soit la moitié de l'ouvrage complet. Bien que ce volume (dans tous les sens du terme) ait impressionné les critiques et le public, il n'est que la partie visible d'un travail de fond resté inpublié. Il a été très difficile de sélectionner les passages retenus et on a du se résigner à condenser ou à simplifier les paragraphes trop techniques ou trop décalés. Parmi eux, un projet que j'ai caressé depuis ma jeunesse : contribuer à la mise en scène cinématographique du Ring. Cet article rassemble mes souvenirs sur les tentatives ratée d'aboutir à un tel projet et un plaidoyer pour ce que j'estime être le seul moyen convenable de représenter cette monstrueuse oeuvre multimédia. On se reportera avec fruit à L'Encyclopédie du Ring, pp 715-725, de même qu'à l'article sur Obliques que j'ai oublié de mentionner dans ma bibliographie (Bruno Lussato, Projet d'adaptation cinématographique de la Tétralogie. in Obliques 1979, p.177. N° spécial sur Wagner). Ce qui suit est une version non réduite du chapitre publié dans L'Encyclopédie. .
Le Ring au cinéma, Pierre Flinois pose le problème. L'oeuvre la plus "cinématographique" de Wagner, celle qui se prête le mieux à une traduction "hollywoodienne", au premier degré de la narration, n'a pas vraiment tenté les caméras. Question d'ampleur, évidemment. Quel meilleur moyen pourtant de mettre en image la Gesamtkunstwerk? Même aboutie, ( la Tétralogie, )sur scène, ne souffre-t-elle-pas toujours des dimensions de celle-ci? Où nous montre-t-on encore Grane? (Le cheval de Brünnhilde) Où a-t-on vu un vrai "Feurerzauber"? (L'enchantement du feu). Le Cinéma, avec sa part de rêve technique, et son univers illimité semblait bien fait pour le "Ring". Et pourtant "Ring" et cinéma n'ont jamais convolé.
Les visions de la fantasmagorie du Ring
Comment respecter de telles indications sans un recours à la caméra?
On est donc amené à constater que seule une réalisation cinématographique dotée des moyens technologiques contemporains permet de respecter les principes dramaturgiques wagnériens.
Le Ring et moi.
C'est la longueur de l'oeuvre. On peut cependant le contourner en fragmentant l'oeuvre en dix épisodes. Après tout le Seigneur des Anneaux dure autant que deux journées du Ring! Le troisième handicap. Il tient à la complexité de l'intrigue. Certes de nombreuses séquences peuvent être absorbées sans réflexion et procurer émotions esthétiques et décharges d'adrénaline. Mais pour des évolutions aquatiques des nymphes nues, et un effondrement spectaculaire du Walhall pendant que le Rhin déborde, combien de passages exigeant mémoire et acuité psychologique! Le monologue de Wotan qui succède à sa discussion juridico-éthique avec Fricka, requiert une curiosité pour les ressorts de l'âme et du pouvoir que l'on ne trouve généralement que dans un public cultivé et sophistiqué. Certes, cette élite a augmenté considérablement en qualité et en quantité depuis quelques décennies, mais la mondialisation culturelle dominante la considère non sans raison comme un segment marginal.
*** Attention, paragraphe politiquement incorrect!
Les grecs, dit Nietzsche, étaient des gens d'une grande sensibilité. Ils n'ignoraient rien des duretés de la vie, de la cruauté de la mort, de l'injustice et de la violence. Mais représenter telle quelle cette situation eût été peu supportable. C'est pourquoi entre l'horreur existentielle et eux, ils avaient dressé une muraille sacrée. Ils avaient inventé les dieux de l'Olympe. La beauté avait magnifié la terreur et l'avait rendue acceptable. Transposer telle quelle la laideur du monde sur une scène eût été indigne du peuple qui inventa la tragédie. Qu'on approuve ou qu'on désapprouve le point de vue de Nietzsche, c'était celui de Wagner composant son oeuvre majeure! Les deux idées directrices du Ring visent la débanalisation et la délocalisation du Mythe. Bien que la tragédie wagnérienne mette en scène les situations les moins supportables: pédophilie latente (Alberich et les filles nubiles), inceste, viol (Hunding), viol psychologique (Siegfried sous l'emprise de la drogue), infanticide (Wotan), exécution sadique (Siegfried jouant au chat et à la souris avec Mime), camps de travail concentrationnaires, (Les Nibelungen), elle les transcende par le choeur des leitmotive qui sans relâche commente l'action, par la noblesse des personnages divins, la beauté impressionnante des héros. L'orchestre lui même traduit l'opposition nietschéenne entre Apollon (l'harmonie de l'accord parfait majeur) et Dionysos (le chromatisme dissolvant et excitant, l'accord de quinte augmenté, rebelle à l'ordre apollinien). Il en resulte le tragique exprimé par le mode mineur, celui de la lance et des héros.
Posté par Bruno Lussato
dans Wagner
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22:58
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Friday, 15 May 2009Le journal du 14 mai 2009CHRONIQUE Comment développer son esprit
Aujourd'hui la journée a été orientée par des clients et des amis, très préoccupés par les qualités nécessaires pour affronter cette crise qui menace, comme les vents d'enfer se devinent aux lointaines frontières de l'oeil du cyclone.
Notamment un dirigeant de haute qualité, qui n'est pas sans rappeler Marchionne de Fiat, a mis en place avec ma soeur des séminaires culturels visant au développement de l'esprit des cadre dirigeants, et même des employés. Ma soeur est un vétéran en la matière puisqu'elle a organisé à la satisfaction générale des séminaires dans mes deux fondations. Il a fallu la persévérance brutale des bureaucrates qui pullulent toujours aux abords du pouvoir, pour saper tout effort dans ce sens.
Mais ce n'est point le cas en ce qui concerne notre Marchionne bis. Il coopéra avec enthousiasme à l'effort de formation dans sa division, la plus importante du groupe et grâce à lui, la plus profitable en dépit des évènements. Je l'enjoignis de penser aux employés les plus modestes à condition qu'ils soient motivés. Cela va de pair avec l'autonomie qui leur est conférée et qui serait imprudente si les bénéficiaires n'étaient pas formés au préalable au savoir ultime : comment se comporter en humains.
Mais la question décisive a été posée par Olaf, qui devait partir en voyage à Vancouver ce soir, et qui eut la délicatesse de remettre son départ au 15 très tôt le matin. Il vint me retrouver à 23 heures et nous parlâmes de son développement. Je promis pour la semaine prochaine, si Dieu m'en donne la force, de lui préparer un "package culturel" qui suscite son développement. Ce fut une merveilleuse et émouvante soirée. Je lui parlai de l'intérêt de la haute culture pour équilibrer les soucis légitime dûs à la crise et qui vont de l'obsession à la panique.On est bientêt saisis de ce qu'on pourrait nommer des crampes de l'esprit. On laisse alors bien des opportunités et des voies tortueuses menant à la salvation.
Je lui expliquai coment Beethoven muta totalement à l'extrême fin de spn oeuvre : le dernier Quatuor, et surtout la Xème Symphonie du maître de Bonn. Je ne puis entendre cette oeuvre sans penser au pauvre sourd, sans un sou et réduit à la générosité admirable des londoniens. Sa seule visite, était un tout jeune homme, dernier de la dynastie des Von Breuning . A vrai dire vrai, les parents étaient inquiets des étroites relations qui perduraient entre leur fils Gerhard et le musicien excentrique en fin de course. Gerhard lui apportait du vin du rhin, des confitures, qui remplissaient de joie le solitaire. Un jour il reçut la visite de vieux Hummel qui fit le pélerinage de Hambourg (si je ne me trompe) et à moitié infirme. Quand il vit dans quel état se trouvait Beethoven, il s'exclama en pleurant : Ah, le pauvre homme ! Ah! Le pauvre homme!
Je fis entendre à Olaf avant de le quitter, la première partie du premier mouvement, avant l'allegro déchainé. Il se montra bouleversé par cette musique douce, pénétrante, répétitive, inédite. Il était heureux. Nous partageâmes ainsi un moment inoubliable.
Certes LH III était encore plus doué pour la culture, mais jamais il ne put pénétrer au centre des dernieres oeuvres de Bach ou de Beethoven. Il faut en effet posséder une âme pour communiquer avec le compositeur qui écrit en tête du manuscrit de la Messe Solennelle : "que parti du coeur, cela aille au coeur." Et il se révèle que celui que j'aimais plus que tout au monde, l'héritier de tous mes manuscrits, semble ne pas avoir de coeur ! Comment est-ce possible?
Bon, il faut bien que je fasse mon travail de deuil et que je tourne une page de ma vie. C'est aux approches de la fin que le partage se fait entre les vrais amis et les flatteurs intéréssés.
Ce à quoi je dois m'atteler pour la semaine prochaine, c'est à constituer ce qu'on peut appeler le package de l'île déserte. Comment ceux que j'aime peuvent se cultiver sans moi, après moi. La question n'est pas stupide pour mes clients. En effet ils ne sont pas du tout convaincus qu'ils puissent trouver quelqu'un pour me succéder, ils disent que nul ne peut m'imiter et ne se résignent pas au fait que je ne serai plus là. Et je dois avouer, que certains d'entre eux sont remarquables, ils apprennent avec moi les clés du métier, ils ont de l'expérience et de la bonne volonté,mais il est vrai qu'ils n'ont pas mon autorité. Ce n'est pas une question d'âge, car cette autorité je l'ai eue dès mon premier travail au BHV. Alors d'où vient-elle? La réponse je la connais depuis longtemps mais elle bien mieux synthétisée que ce que je pourrais tenter par un papier récent d'Edgar Morin. Il leur manque à mes successeurs une année propédeutique culturelle. Nous sommes en France,et malgré tout un atavisme perdure chez beaucoup de gens simples : ils respectent la culture et sont proche d'une injonction juive. Elle dit : vends tes moutons, vends tes chameaux, vends tes tapis précieux, afin de donner une bonne dot à ta fille , et qu'elle puisse se marier à un savant.
Je l'ai dit hier nuit à Olaf : tellement englué dans ses soucis qui ne sont que trop réels, il tourne un peu en rond, comme obsédé par les mesures à prendre à moyen terme et dans l'urgence, alors qu'il méconnait la piste susceptible de sortir du labyrinthe. La culture, pratiquée quotidiennement permet une extraordinaire prise de distance à condition qu'on lui donne la signification énoncée par Edgar Morin. Vous trouverez dans le corps du billet, le package culturel.
EDGAR MORIN ET MOI Fidèle à ma manie des digressions, je voudrais ici rappeler mes relations avec Edgar Morin. J'occupais au CNAM la chaire de TSO créée pour moi sous l'égide du Président Pompidou et elle représentait l'autorité officielle en matière de Théorie des Systèmes.Or pendant mes cours, mes étudiants ne cessaient de me dire: vous devriez rencontrer Edgar Morin, il pense comme vous. Mais je n'avais guère le temps. En effet Morin était un philosophe, un vulgarisateur, un littéraire, en quelque sorte un penseur professionnel du plus pur style académique. J'étais au contraire un praticien terre à terre, un mandarin un peu orgueilleux et je n'aurais jamais pu me résigner à faire des courbettes pour obtenir des billets d'avions et des voyages d'étude. J'étais consultant permanent d'une douzaine de grands groupes et je pratiquai les tarifs internationaux. Les voyages, je me les payai moi-même, de même que mes fondations. J'écrivais au compte-gouttes, des ouvrages sévères et complexes. Edgar Morin au contraire était très prolifique et écrivait remarquablement bien, notamment son livre "comment sortir du XXème siècle était un modèle de clarté et de style. J'étais bien loin de l'égaler mais je tenais à mon indépendance financière et pensais en termes d'action, y compris culturelle. Je ne dissertais pas sur les sonates de Beethoven, je les jouais, et j'en analysai du dedans les mécanismes le plus subtils.
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