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Saturday, 27 October 2007
Henri Dutilleux à l'honneur à Versailles
Nicolas Sarkozy absent, Claude Guéant très présent, Gergiev adulé.
Henri Dutilleux dans la Galerie des Glaces ouverte pour lui tout seul !

Le concert d'hier à Versailles a commencé dans la pagaille. En partie grâce à Pagaillon qui a mis tous les bâtons dans les roues avec un insigne mépris des artistes. On peut féliciter le choix qui l'avait nommé jadis ministre de la culture! Jack Lang - que je n'aime pas - était d'une autre stature!
Tout s'est ligué contre la malheureuse soirée. Pour commencer les embouteillages de départ de vacances. Puis le "dialogue" entre les syndicalistes voyous et Nicolas Sarkozy. Ceux-ci avançant la rue comme argument et refusant de discuter. Les téléspectateurs ont pu admirer la patience et la fermeté du Président face à de véritables malfrats,qui ne parlaient que de rapports de force avec un ton plus que menaçant. Le Président essaya de leur expliquer que l'on ne pouvait favoriser une classe sociale par ailleurs fort bien pourvue au détriment de la majorité des français qui travaillent et qui n'ont pas les moyens de faire du chantage. Peine perdue.
Le soir le Président - déjà ébranlé par son divorce (quel gâchis qu'un amour qui tourne à l'obsession!) finit la journée épuisé. On le serait à moins. Au dernier moment on lui représenta qu'on avait besoin de lui ailleurs que dans une salle de concert : au bureau ! On imagine la déception de ceux qui s'étaient précipités non pour entendre un des plus grands chef du monde, et acclamer le plus grand de nos compositeurs, mais pour avoir une chance de serrer la main à Nicolas Sarkozy? Heureusement ils n'étaient pas très nombreux, et l'assistance passa une des soirées culturelles les plus mémorables.
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Tuesday, 31 March 2009
CHRONIQUE
Deuxième fondation. Mors ultima ratio
Socrate, cher à mon coeur, qui sponsorisait la deuxième fondation, l'a tuée dans l'oeuf. Il fut certainement influencé par l'unanimité des muséologues qu'il a consulté et qui pour des raisons que je ne commenterai pas ici ont condamné sans appel un projet qu'il ne comprenait pas. Comment ne pas donner raison aux experts?
Mais il avait aussi des arguments bien plus forts. Il estimait en effet que cette Deuxième Fondation avait besoin de décennies pour être viable et qu'elle ne pouvait être menenée à bien que par moi. Or mon espérance de vie maximum est de trois ans, sauf miracles de la médecine. Il avait incontestablement raison. Ne faut-il pas être fou pour me suivre dans le chemin du futur? Par ailleurs seul un sponsor compréhensif et passionné peut patronner un projet culturel qui ne peut être considéré qu'avec répugnance par un pur homme d'affaires. Or Socrate n'est ni Getty, ni même Costakis qui avec des moyens tres limités construisiit un ensemble, le premier du monde de peintures de l'avant-garde russe. Il ridiculisait du même coup tous les muséologues consultés par Socrate, et responsables de l'avortement douloureux de cette Deuxième Fondation.
Que faire? Comme ces fourmis dont on a dévasté la fourmilière et qui se mettent aussitôt au travail pour la reconstruire, je ne me résigne pas à abandonner un projet auquel je crois et qui est nécessaire à notre civilisation comme une petite chandelle allumée dans les ténêbres. Je vais donc me mettre en quête d'un sponsor susceptible de m'aider.
Par ailleurs l'important pour moi n'est pas la Fondation mais l'affection profonde que nous nous portons Socrate et moi et qui est indépendante des vicissitudes materielles Paradoxalement elle sort renforcée de sa décision de mise à mort de notre projet commun. Il me l'a en effet annoncée avec une extrême délicatesse et dans sa lettre qu'il m'adressa transparaissait une sorte de tendresse qui me toucha.
Je suis encore plus fou que je le pensais, mais c'est plus fort que moi. J'agis comme si j'avais vingt ans et toute la vie devant moi!
En dépit de ces bonnes résolutions, je me sens quand même perturbé, et mon corps avait par avance annoncé la décision de Socrate. Il accuse maintenant le choc.
Soyez heureux, vous qui êtes jeunes, courageux, travailleurs et en bonne santé. Dans le typhon qui s'annonce bien d'opportunités s'ouvriront à vous.
Il est 7h22, mais j'ai repris ce papier rédigé hier nuit à 2h28.
Bruno Lussato.
Saturday, 29 November 2008
CHRONIQUE
Notations
Aujourd'hui, la journée était bien remplie. J'ai tenu à revoir les manuscrits miraculeux de Heribert Tenschert et de faire partager mon émotion à S*** et à Michel, mon chauffeur, toujours avide de sensations culturelles.

Ci-dessus de gauche à droite, S*** et les enfants, Heribert Tenschert et Bruno Lussato.
Nous avons tous ressenti le même émerveillement, avec un sens du miraculeux qui impregnait les pages aux lettres d'or du livre d'heures de Ramo de Ramedellis (Padoue, 1380) le seul connu au monde. Merveilleux comme le Livre de Kells en ce qu'il semble avoir été fait par des anges et non une main humaine.
Un autre livre étonnant était ce Fiore du Virtù (Modène 1340) de l'atelier de Tomaso da Modena, fait pour le Podestà de Modène Bertran del Pogetto. Ce qui frappe est la combinaison de couleurs profondes de bleu lapis lazuli, de vert et de brun sépia avec des bordures oranges. L'état de fraîcheur est incomparable, comme tous les livres de Tenschert, et les 35 miniatures sont autant de tableaux indépendants du texte.

Autre merveille, l'Armorial de la Toison d'Or commandé sans doute par Charles Quint et comprenant cinq miniatures pleine page très expressives, dans le style de Simon Bening, représentant les premier souverains de l'ordre accompagnés par leur blason en pleine page à quoi il faut ajouter 185 armoiries. Une erreur stupide du copiste remplaça Wilhelm von Nassau, par Guillaume comte de Nassou. Or ce dernier était l'ennemi juré de Charles Quint. C'était comme représenter le marquis de Sade, au Paradis! En conséquence, il n'était plus question d'offir le manuscrit à Charles Quint, sans quoi il eût fini dans les propriétés royales!

Il serait trop long d'énumérer les autres chefs d'oeuvre, dont un maître ressemblant au Bourdichon des Heures d'Anne de Bretagne, mais bien antérieur et de facture supérieure.

Et une bible de 48 lignes, incunable magistralement enluminé, de Schoeffer de Mayence, le collaborateur de Gutemberg, daté du 14 Août 1462.
Je m'en vais à Genève Ludi soir avec mon ami S*** et Claude Burgan pour assister à la vente.
Cet après-midi je suis allé voir l'exposition Tàpies chez Lelong, rue de Messine, et j'ai appris que l'artiste est atteint d'une terrible affection: la macula. C'est une tâche noire qui apparaît au centre de la rétine et qui envahit peu à peu le champ de vision. C'est comme la surdité chez Beethoven : une tragédie et un ascèse. Les dessins et sculptures exposés étaient intéressants, mais aucun n'était comparable à la force des pièces anciennes. Aucun ... Sauf un. C'est une sculpture en terre cuite émaillée assortie d'une croix et de multiples incisions. La force de cette oeuvre dominait toute l'exposition et elle figure parmi les plus émouvantes et la plus puissante de ce que je connais de lui. Si j'avais eu 150 000 euros, et trente ans pour en jouir et assister à sa reconnaissance, je me serais précipité ! Mais je suis loin d'avoir l'un et l'autre et je me contente de rêver.
Sandrine est venue me voir resplendissante. Elle va au bal des débutants (comme adulte bien sûr) et j'en profite pour vous présenter ma muse préférée !

Cet après-midi, nous sommes passés Marina et moi, devant une présentation de la vente du 4 décembre. Nous avons été frappés par la puissance funèbre et saisissante des stèles funéraires de Borneo. Mimi de Bourbet se demande avec suscpicion comment des bois en un tel état de conservation, datant du XIIe siècle dans une lande battue par les catastrophes climatiques, peut se trouver dans un tel état! La réponse se trouve peut-être au musée du Qaui Branly. Nous irons y faire un tour demain.


Un poteau funéraire. Modang. Telen river. Kalimantan. Borneo. XIIe-XIIIe siècles.

Poteau funéraire fortement stylisé, presque abstrait. Voir ci-dessus.
Nous avons trouvé également un objet destiné à la collection monétaire : un rouleau de plumes d'un sucrier cardinal. La longueur, la finesse des plumes et la beauté de leur couleur, les fils ornés de coquillages, permettent d'acheter un service, un beau cochon ou une épouse. Il provient des îles Salomon, .

Pour terminer avec cette vente, voici une très impressionnante tête d'un monolithe en basalte, Ejagham, région de la Cross River, Nigeria. Elle a été répertoriée alors que le monolithe était entier. Bien que cette tête n'appartienne pas à un pôle réservé à l'Océanie, il peut constituer un jalon dans la ligne de la spiritualité.

A demain et bonne nuit,
votre Bruno Lussato
Monday, 25 May 2009
CHRONIQUE
Suite et fin de Pinball
La description de Kosinski sur l'accueil triomphal réservé dans les mass média à la triomphatrice du concours de Varsovie, me laisse perplexe. En effet tous ces concours n'intéressent que les magazines spécialisés et du point de vue médiatique sont tout simplement des non-évènements. Penser que les chaînes de télévision, la grande presse, accorde à la musique classique la même place que le festival de Cannes, la remise d'un Oscar, ou un concours de formules I me paraît tout simplement grotesque. A mon avis Kosinski tombe ici dans la romance et le kitsch. Ce n'est certes qu'une réaction et en lisant plus attentivement le texte, je trouverai la clé de cette invraisemblance.
Aujourd'hui il a fait un temps radieux à Deauville, et j'ai à nouveau joui de mon jardin. Mais les heures heureuses ont été assombries par la santé de Marina, dont la solitude totale lui pèse, elle qui était si heureuse et courtisée dans sa jeunesse, puis avec un mari qu'elle adorait.
Christa mon épouse, qui lui était inexplicablement hostile, et la fit beaucoup souffrir, changea la dernière année de sa vie. Elle comprit tout le mal qu'elle avait causé, minée par la souffrance, lucide sans se plaindre étonnée par mon amour. Son visage embellit, comme d'un enfant au regard naïf et émerveillé. Pour en revenir au rôle des personnages de Kosinski qui se jurent une fidélité d'une éternité modérée, je dois constituer une exception, car jamais il ne me vint à l'esprit de me remarier, ni d'avoir une liaison quelconque. Le souvenir de la chère disparue emplit encore mon coeur d'un chagrin irrépressible, mais sans le sentiment de culpabilité qui empoisonne encore aujourd'hui mes jours finissants.
Malgré que j'en aie, m'en voulant à mort, je ne parviens pas de me défaire de la profonde affection qui me lie au jeune homme. Il sera demain à Paris, et rien ne s'oppose à ce qu'il me parle, mais il ne le fera pas, en dépit de son intérêt immédiat, car je lui suis plus utile qu'il ne le pense, et il est en mon pouvoir de lui nuire sérieusement. Mais jamais cela n'arrivera car c'est cela l'affection : vous assumez les vilenies et le malheur de l'être cher. Rappelez vous l'amour touchant que le fils Jimmy Osten, porte à Gerhard Olsen son père, envers et contre tout. Mon fils a passé deux jours sur la Côte d'Azur, invité par Victor Pugachev, le successeur légitime de la dynastie illustre des Pugachev. Ils devaient aujourd'hui assister à la remise d'un prix à la Kosinski : celui d'une course de formule I.
Il est 4h15 du matin et il est temps de songer à dormir. Bonne nuit. Votre
Bruno Lussato.
Tuesday, 13 March 2007
Je viens d'apprendre que Virus est en vente depuis quelques jours au prix de 25€. Un de mes anciens étudiants l'a acheté chez Auchan, mais on doit certainement le trouver à la Fnac ou d'autres librairies.
J'ai reçu un mot très aimable de Patrick Le Lay que je ne puis reproduire, s'agissant d'une correspondance privée. Néanmoins j'en ai retenu que concernant l'affaire du temps de cerveau vendu à Coca-Cola, il n'a jamais prononcé telle quelle la phrase qu'on lui avait attribué. Si c'était le cas, je serais complice d'une opération de désinformation. Ce qui n'a rien étonnant puisque, comme chacun de nous, j'ai un cerveau gauche et un cerveau droit, et qui peut déceler dans ce dernier, ces tumeurs morales, que j'ai qualifié de noeuds sémantiques? Je prie mes lecteurs de me signaler les désinformations que j'ai certainement pu y propager et de me permettre de les corriger.
Je n'ai pu obtenir aucun renseignement précis sur la phrase incriminée. Si elle est apocryphe, je le regrette, car c'est une formule particulièrement heureuse et qui en tout cas correspond à la stratégie de bin des mass média. Préparer les cerveaux (et les cervelles, ne soyons pas sexistes) à accueillir les "armes de distraction massives originaires de Matrix (la société de consommation) ou de Médusa (ses adversaires idéologiques).
Ce blog est essentiellement culturel, je n'en attends donc pas l'affluence d'un blog politique ou dédié à un thème à la mode. Je n'ai donc pas encore essayé de le populariser, d'autant plus qu'il n'a que six semaines et en voie de constitution. J'ai été d'autant plus étonné de constater que sa fréquentation n'est pas nulle, et qu'elle est même en augmentation. 1712 visiteurs pendant tout le mois de février, et 1805 pour les deux premières semaines de mars. J'aurais cependant aimé avoir un peu plus de commentaires, les forums à ce niveau, c'est passionnant et je trouve qu'on y apprend à débattre de sujets académiques dans une langue plus évoluée que les smileys. N'hésitez pas et donnez votre avis. Ne me dites pas que vous n'en avez pas! Mon ton polémique devrait susciter des réactions, et c'est un peu son but. J'espère que tant de talents et d'esprits originaux qui sont confinés dans leur solitude, pourront s'exprimer ici.
Je voudrais bien ouvrir une catégorie pour eux. C'est ainsi que le grand calligraphe Claude Mediavilla, qui consulte régulièrement ce blog, est convié à y participer dans la rubrique : écriture. A ce propos il m'a conseillé comme modèle de blog de très grande qualité, le site de Gabor, un des plus grands typographes mondiaux. www.typogabor.com. Vous serez émerveillés par le blog qui y est contenu. A voir en particulier l'oeuvre de Herman Zapf, un des plus grands calligraphes et typographes du XXe siècle. Pour ceux d'entre vous qui voudraient créer un site de haute qualité graphique, voici une source exemplaire d'inspiration.
Saturday, 10 January 2009
CHRONIQUE
La nuit des Rois (suite)
Je viens d'acheter deux éditions bilingues : celle de Laffont dans Bouquins, et celle toute nouvelle de Gallimard dans la Pléiade traduite par un homme de théâtre pour le théâtre.
L'analyse de Victor Bourgy pour "Bouquins" est proche de la vision toute personnelle que je vous ai présentée lors du billet précédent. Après avoir fait re marquer que la nuit des rois est l'épiphanie qui suit de douze jours Noël et qu'elle est propice à la fin des réjouissances, il dément que le titre "comme vous voudrez" dénote une désinvolture de l'auteur pour sa pièce, qui au contraire est la plus murie et la plus aboutie de la série. Il démontre que la division en romanesque et théâtre de marionnettes, est fausse. En fait tous les personnages sont fortement intégrés, partageant la même propension à la rêverie et à la mythomanie ou à l'illusion, si l'on excepte Viola et son jumeau.
A ce propos, Shakespeare a introduit pour la première fois le thème de la gémellarité, point nécessaire à l'intrigue. Il suffit pour cette dernière que les frère et soeur se ressmblent suffisamment pour entrâiner une méprise, ce qui est le cas de toutes les sources de la comédie. On rappelle que Shakespeare fut très affecté par la mort d'un de ses jumeaux.
Un exemple d'intégration, est l'attention dont Olivia est le centre : Orsino (ne serait-ce qu'un mois) Viola-Cesario, Messire André, Malvolio, sont tous amoureux de la comtesse. Orsino de son côté n'aime pas Olivia ni Viola, mais l'amour. Il est inconstant tout en proclamant sa fidélité.
Un ressort troublant, que je rappelais à propos de La confusion des sentiments de Stefan Zweig, est la passion homoérotique, notamment d'Antonio (l'Eraste) pour Sebastien (l'Eromène). Il s'ensuit une liaison amoureuse sans résolution, à la différence de celle d'Orsino pour Cesario. Les souffrances homoerotiques sont longuement décrites dans les Sonnets où c'est le poète qui est victime de cette passion.
Dans La nuit des Rois il serait donc faux de ramener le plan à une intrigue principale, sérieuse,et à un théâtre de marionnettes séparé, pièce rapportée en quelque sens. La fusion de l'ensemble porte la contradiction au sein même de toutes les répliques, elle envahit la pièce et la traduction du club français du livre intensifie le contraste.
Dans le prochain billet, vous trouverez des exemples de traduction.
Pour l'instant je m'emploie à retrouver des travaux sur Word, qui bien qu'enregistrer ont mystérieusement disparu. Avis à Emmanuel s'il lit ce billet.
Bonne nuit et à demain.
Bruno Lussato
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