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Monday, 20 July 2009
CHRONIQUE
VOTRE BLOG
Ce blog a atteint un âge respectable. Il a été entièrement imprimé sur papier par Michel Ferreira ce qui fait un nombre impressionnant de fascicules mais assure la pérénnité du contenu. Je réfléchis actuellement sur les règles à appliquer pour le rendre vraiment efficace.
Le Blog est constitué par une suite de billets qui constituent une sorte de journal de ma vie, ou du moins de ce qui pourrait en être rendu public. Il doit être constamment être réactualisé. C'est ainsi qu'un sympathique Jeune Homme dont j'ignore tout, me demande de retirer son nom qui figure dans un billet de voici deux ans. Je m'étonne un peu de sa crainte de figurer dans des fichiers croisés, alors que bien des personnaités très discrètes et puissantes ne font pas tant de chichis, n'ayant rien à cacher. J'attends de retrouver mon PC familier, à Paris pour procéder à la rectification.
Autre exemple : je me suis laissé aller à un jugement injuste, inspiré par des considérations personnelles envers un grand collectionneur de tableaux qui était également un homme d'une grande élégance de sentiments; : Alain Gaston-Dreyfus. Devant l'indignation de sa famille, j'ai dû faire amende honorable, mais le mal était fait. Désormais je ne dénigre que de gens nocifs ou sous le couvert de l'anonymat. De ceux que je nomme, je ne veux retenir que les aspects positifs.
L'organisation du billet
Le billet se présente sous un titre en bleu au dessous du mot chronique en rouge. Ce dernier montre bien que je suis un chroniqueur mais de quoi ? De mon monde personnel, c’est à dire de ce que je retiens de l’information qui m’assiège par les journaux, la télé, les ondes, et les conversations avec des humains qui ne sont que des miroirs de ce qu’on entend à la télé. Les catastrophes font vendre, c’est pourquoi on ne filtre le monde qu’au travers de la grippe porcine, de la chute d’un airbus, des cas de viols en série perpétrés par un sadique qui devrait depuis longtemps être mis hors d’état de nuire, le scandale de tel sportif dopé, de tel autre acheté et corrompu, les faillites des grandes banques, la fermetures des usines, les tremblements de terre, l’étalage des supplices et des massacres chinois, iraniens, et bien sûr l’enfer africain qui continue de s’enfoncer dans l’innommable. Tout ceci se passe sous nos yeux dans un planète vouée au désastre.
Voici donc la manière de nous maintenir dans un état de stupeur dépressive, pour de pures raisons de marketing. Voici la raison pour laquelle mes billets ne reflèteront qu’un écho assourdi et lointain de cette denrée que l’on nomme l’information. Ces naïfs me disent : il faut bien s’informer, en parlant du journal télévisé. Et tous bêlent : il faut s’informer, il faut s’informer, mee, mee, bee, bee.
Les italiques en bleu au dessous de chronique, posent un intéressant problème. Elles annoncent d’une façon lapidaire le sujet d’ensemble. Mais lorsque je les trace, je ne sais pas encore de quoi je vais parler ! Voici un puissant défi à l’imagination.
LES CHRONIQUES DU JOUR
Les grandes chroniques présentent des sujets de fond qui peuvent intéresser des spécialistes pointus, comme des curieux. Par exemple, les notes sur la bibliophilie sont suivies par plusieurs grands marchands, des directeurs de musées, des collectionneurs de haut niveau, mais aussi par ceux qui s’intéressent à la vie des objets et qui apprennent à découvrir comment des musées comme le Marmottan ou d’immenses collection scomme la Barbier Muller ont été édifiés.
En ce moment, faute d’instrument, et de documentation, j’ai dû espacer mes notes sur la musique et l’opéra. Beaucoup le regrettent, car, en dépit de la banalisation galopante des sons internet, les français aiment fondamentalement la musique classique, et l’aimeraient bien plus, si on les initiaient au lieu de leur débiter en vrac du baroque, du Ravel, de la musique d’Europe centrale, on les cadrait sur l’ancien testament (les préludes et fugues du clavier bien tempéré de Bach) ou le nouveau testament (le sonates de Beethoven dans leur développement). Un de ces jours, je voudrais bien aborder à nouveau le sujet qui parle le plus à mon cœur.
On pensera que j’ai donné un espace exagéré au Mingei. C’est qu’on ne parle bien que de ce qu’on connaît, et mieux encore, de ce qu’on découvre avec émerveillement. C’est ce que l’on peut appeler la perception à l’état naissant par allusion à la chimie.
Lorsque j’étais enfant je nourrissais une passion pour la chimie qui me mena d’ailleurs à suivre des leçons de chimie tinctoriale au CNAM, avec M.Denivelle, président de Francolor. J’étais fasciné par l’activité agressive du chlore au moment de son apparition dans un pôle d’une pile électrique. Puis le chlore s’assagit et devient un corps comme un autre. Evidemment j’ai appris de puis que la formule n’est pas la même : Cl2 pour le chlore stabilisé, chaque atome étant couplé à un autre, Cl - pour l’autre, l’atome célibataire cherchant à s’accoupler.
De même lorsque j’abordai, adolescent les sonates du début de Beethoven, œuvre débordant d’humour, d’imagination mélodique, de sentiment, chaque nouvelle sonate lorsque je l’apprenais au piano me paraissait une sorte de bouillon musical agréable et informe, où surnageaient quelques mélodies qui chantaient dans ma tête. Puis au fur et à mesure que je jouais, d’autres mélodies toutes aussi belles apparaissaient, cependant que les autres devenaient un peu éteintes à force d’être prévisibles. Ce n’est qu’après deux mois (ou un mois pour l’auditeur de l’exécution de Wilhelm Kempf) que tout devenait mélodie et à la fois délicieux et chantant mais un peu statique. L’élément de surprise que donne l’apparition d’un chant envoûtant d’un magma informe d’où on ne l’attendais pas, lui conférait un caractère magique, actif, vivant, comme doué d’un mouvement propre. Un bon exemple est le Ring de Richard Wagner. J’ai passé un demi-siècle à l’analyser sous toutes les coutures et j’ai découvert un monument de clarté et de logique unique au monde. Mais aucun passage ne me donne plus de vague à ‘âme, et peu nombreux , ceux qui me font pleurer. Alors que lorsque je n’y connaissais rien et que je crevais d’ennui pendant la presque totalité de l’œuvre, des passages comme le chant du printemps, les chants héroïques et mélancoliques du jeune héros : Siegfried, sa mort poignante, me hantaient des nuits durant, me remplissaient d’un trouble presque douloureux, et me faisaient monter des larmes irrépressibles aux yeux hallucinés.
Il en est ainsi pour l’exploration de toutes les œuvres d’envergure, dites artistiques. D’autres, de simple artisanat, fût-il d’une qualité suprême, ne parleront jamais à notre cœur, mais seront quand même touchées par ce phénomène de l’état naissant. Le goût se forme et ce qui nous semblait alléchant nous fait honte aujourd’hui, ce qui nous rebutait, devenir source de délectation subtile.
Dans le cas des Mingei, certaines pièces dont la fondation d’UCCLE vient d’acquérir, me semblent des ruines hideuses, des poteries à la surface lépreuse, craquelée, à la couleur terne. Je viens de nommer une pièce « sublimissime » pour adopter le langage de Boudin, qui précisément à cause de là beauté de ces craquelures l’incita à la guetter pendant des années pour l’acheter en salle des ventes.
Ce qui n’est que support d’information pour l’art conventionnel, est contenu d’information dans le Mingei. C’est l’esprit de la matière, et il faut apprendre les différences entre tel ou tel textile, les veines et la patine de tel crochet de bouilloire, les figures noires sur fond orange tracées pendant la cuisson.
LE CORPS DU BLOG
On y trouve des illustrations, des documents, des notices, des images qui permettent de donner vie à la chronique ou encore des détails spécialisés. On y trouve notamment le portfolio qui délivre une série d’images cohérentes : photos de famille, de lieux décrits dans le billet, de documents ou d’extraits d’autre documents.
LE BLOG-NOTES
Ce sont des informations factuelles de ce que je vis pendant la journée. C’est le blog notes qui permet à mes amis de savoir si je suis toujours vivant, où je me trouve, quelles mésaventures surviennent et les bonnes suprises aussi, mes doutes rétrospectif sur mes jugements passés. Il peut arriver que j’interrompe la grande chronique, pour y insérer tel événement soudain.
Je souffre de problèmes d’irrigation du cerveau, et il m’arrive, ce qui est extrêmement gênant, de me trouver subitement ailleurs. Ce sont des pertes de conscience très courtes, pendant lesquelles font irruption toutes sortes d’images vivaces, venue d’un proche conscient. Je refleterai ce comportement bizarre dans le style du billet. IL est donc possible que tel feuillet du blog notes surgisse au détour d’une réflexion dans la grande chronique.
LE JOURNAL DES TEMPS D'INNOCENCE
On dit souvent que les vieillards ont tendance à parler de l'extrême passé, comme si le présent avait moins de poids ainsi allégé de toute action. Cen'est pas mon cas puisque je suis empli de projets que je ne pourrai jamais, faute de temps, réaliser. Mieux vaut ne pas gaspiller son temps en évoquant avec une complaisance teintée de nostalgie, les temps heureux de l'enfance. Mais j'ai commencé à recopier des extraits trouvés dans un manuscrit que je croyais perdu et ces derniers, comme éveillés par un exorcisme, m'assaillent de temps à autres. Ce sont les esprits gentils des grands hommes que j'ai fréquentés au temps où les enfants jouent et luttent. Vous les excuserez de faire ainsi irruption, à l'instar des flashes prospectifs du blog-notes.
Thursday, 23 August 2007
Rêves d'acier

Tribune de Genève du 22 août 2007
Beaucoup de bruit pour rien, si on analyse le fait divers. Des ivrognes ont molesté des noirs, et on a découvert à leur domicile la panoplie du parfait débile.
Des images telles que celles-ci, à la une, laisse accréditer la thèse d'un péril nazi, alors que dans l'autre sens, des photos terrifiantes de "tournantes" et supplices barbares, infligés par des africains immigrés à des suisses, sont interdites pour ne pas "choquer la population". De même l'incident où le professeur a traité de "bamboula" un ougandais qui défiait toute discipline, suivant les cours, casque à la tête en train de se trémousser, a indisposé une partie de la population. En effet le professeur a été condamné à un mois de prison et le fauteur de troubles n'a subi aucune sanction. On lui a donné un professeur de math plus tolérant et une confortable indemnité. Des scènes de ce genre, répétées incessament donnent à une partie de la population l'impression, hélas fondée - que l'exception en faveur des immigrés de couleur, noirs ou maghrébins, est préméditée, de même que la propagande en faveur des noirs qui ont réussi. Cette réaction, fortement minoritaire dans les média, risque de s'amplifier et de provoquer un contre-médusa, proche du nazisme, ainsi que le montre ce communiqué, parfaitement toléré.
Continuer à lire "Le journal du 24 août 2007"
Thursday, 12 June 2008
CHRONIQUE
Monumenta
En ce moment Paris, sur le plan des expositions muséales accomplit de hauts faits : Louise Bourgeois, les dessins et eaux fortes de Goya ou encore, au musée de la ville de Paris, un artiste encore supérieur à Keith Harring.
Mais actuellement deux expositions dominent tout : Richard Serra au Grand Palais, qui succède à Anselm Kiefer et le dépasse d'une certaine manière, et au Musée de la Ville de Paris une retrospective Peter Doig, considéré à juste tritre par l'ensemble de la critique (mais non du public) comme l'équivalent contemporain de Van Gogh. Les deux rendent indispensables un détour par Paris. Quand à ceux qui négligent ces événements, ils sont sigulièrement indifférents à l'Art de notre siècle.Ces deux expositions monumentales, allez y de ce pas.
Continuer à lire "Le journal du 10 juin2008"
Tuesday, 18 September 2007
La désinformation du point de vue de la guerre des représentations
Cher professeur,
J'ai beaucoup aimé votre dernier texte ainsi que celui de Marina Fédier. Et après avir relu votre théorie de la désinformation contenue entre autres dans VIRUS, je vous propose ce billet.
La Guerre des Représentations
Les représentations géopolitiques sont des perceptions collectives (politiques, religieuses ou autres) déployées pour mobiliser les groupes antagonistes. Leur but est :
- d'émouvoir; - de légitimer son camp; justifier sa violence, sa cause;
- et de délégitimer l’Autre, le diaboliser, discréditer sa cause
Les plus mortelles sont les représentations identitaires, (« conflits d’antériorité »). Faisant appel aux mythes essentiels, aux religions, à l’Histoire fondatrice, aux intérêts nationaux vitaux, les représentations géopolitiques ou politiques sont de véritables armes de destruction de masse représentatives (ADMR) .
La guerre des représentations à proprement parler, ou guerre non militaire, mentale, représentative, visant à gagner la paix, inhiber l’ennemi, discréditer l’adversaire pour mieux remporter le combat, s’attaque:
- aux valeurs fondamentales, au cœur du système de légitimité de l’Ennemi, de l’Adversaire ou du concurrent économique majeur, donc au moral et à la Légitimité des troupes adverses.
- au noyau dur immunitaire de l’Autre, dans le but de lui faire « perdre le nord », de brouiller, voire de renverser ses repères.
Comment ? En détruisant les capacités de défense de l’Adversaire, en retournant contre lui ses Valeurs et sa Mémoire, en imposant des « cartes mentales » (langage, cartes, images) diabolisantes, culpabilisatrices, délégitimantes. Bref, en innoculant un virus neuro-linguistique, psychologique, idéologique, métaphorique ou affectif disqualifiant et démoralisant (Mucchieli).
Continuer à lire "Un commentaire de Del Valle "
Sunday, 29 March 2009
CHRONIQUE
Première fondation
Il est difficile et pénible de bâtir dans un temps où les forteresses s'écroulent, les digues cèdent sous la poussée des flots aveugles, et les forêts flambent chassant les habitants terrorisés vers les plaines balayées par les vents hurlants. Non il ne s'agit pas d'une vision d'apocalypse mais du nouveau monde qui nous attend.
Ce billet ne concerne pas la situation internationale, je m'en suis déjà entretenu maintes fois avec vous, mais de la Première Fondation à UCCLE. Essayez d'imaginer ce que représente la mise sur pied d'une telle fondation en nageant à contre-courant. Nous devons toute notre reconnaissance à notre sponsor pour son soutien. Même si nous devons réduire la voilure l'important est de sauvegarder le futur. Marina a toutes les peines du monde pour aménager les lieux faute d'aide efficace pour l'aider en Belgique. Quant à moi on n'a pu me trouver un successeur. En revanche la collection Mingei destinée à devenir un des plus importants musées dans le monde voués aux arts populaires au Japon, progresse rapidement.Nous avons déjà acquis 75 pièces significatives et de la plus haute qualité, dont certaines particulièrement rares.
J'ai pensé qu'il vous serait favorable de jeter un coup d'oeil sur les lieux tels qu'ils sont aujourd'hui, non encore aménagés. C'est le but de ce billet et vous permettra de suivre l'avancement des travaux et des collections.

Voir la suite des photos dns le corps du billet
Continuer à lire "Le journal du 28 Mars 2009"
Monday, 15 December 2008
CHRONIQUE
Seconde Fondation
Prélude à Fondation, Fondation, Fondation et Empire, Fondation foudroyée, Seconde Fondation, Fondation et Terre ... Tels sont, si ma mémoire ne me fait pas défaut, les titres du polyptique impressionnant d' Asimov. La fondation dont je vous ai si longtemps entretenu, commence à émerger des limbes et le département de numismatique est assez avancé.
Un traquenard nous attendait cependant, mon successeur et moi. Contrairement à la Fondation d'Uccle, dont le but et de faire se rencontrer les civilisations au sommet, la seconde Fondation se place sous le signe de l'évolution des idées de l'homme et des outils qui lui servent à communiquer avec lui-même et les autres. Or on m'a rappelé qu'une autre fondation poursuit le même but. Il ne s'agit de rien moins que de la Fondation Bodmer qui fait l'admiration du monde entier et qui détient des trésors inestimables comme la Bible de Gutenberg ou les manuscrits des poetes grecs. Notre tentative faisait pietre figure auprès de ce couloir souterrain reliant deux bâtiments émergents comme deux fourmilières dans un champ. J'ai gardé un mauvais souvenir d'une administration qui avait refusé avec beaucoup de morgue mon offre de déposer dans la Fondation ma collection d'instruments d'écriture, alors la première au monde. Si ma proposition avait été acceptée, elle serait aujourd'hui indemne alors qu'elle a été volée en 2001 au cours d'un cambriolage sanglant.
Il était donc nécessaire d'innover de telle sorte que les deux organisations soient à l'abri de toute comparaison.
Je me suis alors appuyé sur une base théorique et deux idées pratiques.
La base théorique
Elle se fonde sur la mesure de la signification d'un ensemble d'objets. Elle dépend des liens d'intégration entre ses éléments entre eux et avec notre arrière plan psychologique. Or dans la fondation Bodmer, un manuscrit ou un objet n'entretiennent que des relations chronologiques assez pauvres avec les objets voisins et sont souvent dépourvus d'émotion. Au contraire nous avons entouré chacun de nos objets d'un réseau aussi riche que possible avec des objets auxiliaires chargés de construire un contexte passionnant et pédagogique et essayé de les relier à notre expérience personnelle.
La scénographie
C'est une des deux idées de mon successeur.
Un exemple : hier je m'interrogeais sur l'opportunité d'acquérir deux monnaies à la prochaine vente de New York. Hélas elles risquent de dépasser mon budget mais l'exemple en soi est instructif.
La première pièce, clou de la vente représente côté avers un beau portrait de Brutus, côté revers un trophée militaro-naval et la mention du monnayeur : Casca. La pièce est datée 42 BC, soit deux ans après le meurtre de Jules César par des conjurés dont le bien-aimé de César Brutus. Casca, dont le nom figure au revers de la monnaire, porta le premier coup mortel, par derrière.

L'autre pîèce réunit les portraits de César et de son héritier Octave, qui plus tard deviendra sous le nom d'Auguste, le premier empereur romain. La date d'émission est 43 BC, soit un an seulement après le meurtre de César.
Ces pièces ont été émises à un moment particulier, dans un but prémédité. Octave fit frapper l'émission au moment de partir pour Rome où il conquit par la force le titre de consul. Cette monnaie rappelait opportunément qu'en tant qu'héritier de César, il avait la légitimité pour lui.

Ci-dessus : A gauche Octave, à droite César.
En ce qui concerne Brutus, l'affaire est différente. Octave décida de venger César, avec l'aide de Marc-Antoine et livra bataille aux conjurés à Philippes. Brutus était ennemi du culte de la personnalité, mais, travaillé par des pressentiments à Philippes et à l'approche du jour décisif, il comprit qu'il devait apparaître à ses soldats comme un chef légitime afin d'augmenter ses chances de les motiver. Il décida de paraître dans une monnaie d'or, forgée par Casca (le premier conjuré à poignarder César) et à rappeler par les trophées et la lettre L, censée représenter la victoire de Brutus à Lycie ses combats victorieux.
En seulement deux pièces, voici donc condensée une histoire tragique, que l'on peut projeter (à condition que la fondation soit dotée du statutconvenable de club pédagogique) en faisant appel à Jules César la pièce poignante de Shakespeare interprétée magistralement par l'équipe de la BBC et de Time-Life Films :


La grande question est : comment voir une pièce non traduite, en anglais? Si vous connaissez un peu la langue, vous bénéficiez des sous-titres en anglais. Vous pouvez alors suivre sur une édition bilingue. Mais mieux encore, vous vous précipitez sur une bonne traduction et veous lisez l'histoire. Les images raconteront tout.
Mais de vous parler de Shakespeare n'était pas mon propos. Essayez simplement d'imaginer ces deux pièces bien éclairées et leur agrandissement, ces images, étant alternées avec de courtes séquences du film enfermées et visionnées à travers des oeilletons. Voici un exemple de scénographie. Et je puis vous assurer que ce serait un spectacle très émouvant, unique. Tout d'abord parce que ces pièces sont très rares (17 pour Brutus,5 pour Octave-César) , puis parce que les conservateurs et les numismates ne se soucient guère de ces détails qui dépassent leur spécialité, et que les historiens imaginatifs ne connaissent pas la numismatifs. Sans compter que si vous pensez à Hadrien tel qu'il est dépeint par Marguerite Yourcenar, et tel qu'on le cerne dans les monnaies, cela donne à réfléchir. Voici le grand homme flanqué numismatiquement par sa pauvre femme qui dut le subir avant d'être acculée au suicide, et son sigisbée Antinoüs , vous perdez vos illusion. Et puis, à propos de Brutus, songez qu'il s'agit d'un portrait sans complaisance, une manne pour les physiognonomistes !
Le cheminement ludique
Après avoir imaginé la solution scénographique, mon successeur a concocté un schéma destiné à tenir le visiteur en haleine. Il est basé sur la constatation suivante: vous ne pouvez accéder réellement aux objets exposés, fondation Bohr, ou pas. En effet il ne s'agit pas d'édifier une pinacothèque, mais de montrer des monnaies, des livres, des manuscrits... Et ceux-là il faut les feuilleter, le toucher, les faire pivoter, entendre le bruit du parchemin ou du vélin, admirer le grain de ce merveilleux papier médiéval qui ne vieillit pas, frais comme au premier jour. Que faire? Comment résoudre la quadrature du cercle. Mais je réserve la réponse à un prochain billet, car il est 5h57 du matin et je viens seulement de rentrer de l'hôpital.
Mais faites-moi plaisir. Achetez une bonne édition bien reliée des pièces de Shakespeare. La meilleure est celle du Club du Livre parue après la guerre. Avec un peu de chance vous la trouverez peut-être sur Amazone? Et vousn'avez pas besoin de lire tout de suite mais de les garder précieusement. Un jour vous aurez envie d'y jeter un coup d'oeil et la magie vous enveloppera de son féérique manteau et vous fera oublier vos ennuis.
Votre dévoué
Bruno Lussato.
Ce 15 decembre 2008
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