Contes et légendes
Tuesday, 25 December 2007
I cannot touch it
I may not see it
I do not know it
Oscar Wilde Texte révisé 2ème correction
HORS DES SENTIERS BATTUS
1. Le Labyrinthe
Un soir,
étourdi par le vacarme de la solitude, échauffé par la canicule d'un feu intérieur, je résolus de fuir rmon pays natal, ma maison, le foyer où s'entassaient tant de néfastes souvenirs, parasites vénimeux qui rongent l'âme et étouffent l'espoir.
J'errai d'abord dans les rues mortes. Sur le pas des formes se montraient des silhouettes familières. Plus loin je vis un riche édifice que l'on eût pris tout d'abord pour un temple. C'était un marché, le plus vaste et le mieux achalandé du monde. Je crois que tout ce que l'on peut y concevoir y était exposé. Les échanges les plus disparates s'y tenaient, on y troquait la richesse contre l'honneur,
la santé contre la richesse, la puissance contre la santé; le génie contre la puissance; mais l'on y vendait surtout des mots.
Il y en avait de gracieux, de consolants, de nobles, de puissants. Et par leur propre force, ces mots agissaient, influençaient les puissants et la plèbe.
Cependant ces traficants me paraissant d'un naturel ennuyeux, je m'aventurai dans d'autres régions. Là, point de mots à vendre mais des caresses, des jouissances. Des homme de toute condition et de tous âges s'y pressaient. On achetait de l'affection poour solitaire; de mets pour rassasier, de la vanité pour humiliés.
Je n'avais pour tout bien, que mon corps et mon âme. Mais l'on me fit remarquer que le premier était peu exercé à remplir sa fonction auprès d'amateurs éventuels. J'étais inconsommable. Quant à la seconde, était-elle bien cultivée? Auquel cas elle trouverait un acquéreur qui viendraient recueillir les mots quelle pourrait produire.
Hélas, dis-je; mon âme s'est dépouillée de tous mots et souvenirs utiles, elle les a abandonnés dans un foyer en ruines et ce qui en reste est peu de chose
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Corrigé ce 2 janvier 2008
5. Jour de fête
Ce matin, j'ai voulu me perdre dans la forêt. Au milieu du sentier brûle une branche de sapin. Les bûcherons qui l'ont abattu ne sont pas loin. Le vent m'apporte leur cris joyeux et chasse la fumée bleue vers la vallée. J' m'écarte du sentier et suis la vapeur percée par le pâle soleil d' hiver. Des ombres grises et rouges, serpentent sur le sol...
Du haut d'un tertre, je découvre un amphithéâtre : des gros rochers alignés dans l'air cristal, dans l'air de fête, de gros rochers contemplent tout en bas, je ne sais quel combat préhistorique.
Mais ici, tout baigne dans la sérénité, la mousse est douce au pas et les feuilles mortes craquent comme du pain frais.
Mais je n'ai pas faim. On ne mange pas chez les Dieux.
5. Veillée de fête
Hors de Sentiers Battus
Ce soir,
je le passerai au coin du feu. Nul bruit de réjouissances, nulle joie trop vive, ne troublera mon esprit tendu, n'engourdira mon âme inquiète. Tout mon être aiguisera ses antennes invisibles pour capter des messages venus du lointain.
...Messages d'amour et d'amitié de ceux qui m'ont tant donné d'eux-mêmes ... parfois à leur insu ... et de ceux qui sinterrogent peut-être, seuls et dispersés dans le monde.
Je veux leur adresser des cartes que je dessinerai en attendant la venue de l'Hôte. Je serai prêt à l'accueillir puisque nul bruit profane ne masquera ce lui de ses pas, nul chant sacré n'étouffera le son lointain de Sa Voix ...
Dans le billet qui suit j'essaie de fusionner, ces vagues de subjectivité qui créent un authentique rapport à l'autres, et des informations factuelles, ou du moins, porteuses d'enseignement. Le pivot qui permet le passage est la métaphore. Mais il faut savoir la déchiffrer.
Le billet que je reproduit ici, provient d'un texte parmi ceux issus de ma solitude à Recloses et que j'ai évoqué dans le billet précedent. A première vue il s'agit d'un poème en prose, mais décodé il revêt un sens tout nouveau, : une boucle en train de se clôturer au bout des qualques décennies. Il fait partie d'un recueil qui s'appelle : Hors de sentiers battus, qui a précédé largement l'Entretien. Le texte original est accompagné par des aquarelles de lavis rose et violet. Terminé le 5 octobre 1963 à minuit, il constitue le quarantième recueil de la série.
Il évoque la veillée de Noël solitaire, à l'auberge de la Glandée. Il y en aeu beaucoup de plus. Vous constaterez la similitude avec l'esprit du blog.
Tuesday, 4 December 2007
Une communication à mes amis
Trop, c'est trop !
L'effet de médications très lourdes, votre gentillesse à tous et votre sollicitude, le respect et la confiance que mon entourage ont porté à "Monsieur le Professeur", m'ont détourné de l'esprit et du but de ce blog dont la devise "L'information derrière l'information" et le titre : décodage", ne m'autorise guère à faire part de problèmes personnels ni de ce qui bouleverse les tréfonds de mon être.
Il est temps de reprendre le harnais, et d'évacuer ce qu'il y avait de trop personnel, d'exagérément émotionnel dans les billets passés. Néanmoins, tout n'a pas été également inutile dans cette "perte de contrôle affectif", avec ce qu'il suppose d'auto-apitoyement, alors que tant de misère, tant de malheurs nous entourent. Croyez-vous que je ne ressens pas le mal à vivre, les humiliations et les incompréhensions, la solitude, qui vous accompagné dans votre parcours? J'ai connu cela, et au delà, et je vous dis, ne vous laissez pas aller, luttez, ne craignez pas de vous engager dans des sentiers arides et risqués. Les choses changent, mais pas seulement dans la mauvaise direction.
La neige est douce, la neige est chaude
A ce propos, parmi les DVD incontournables, achetez "Rêves de Kurosawa", le plus beau film que j'aie jamais vu, et qui a eu si peu d'audience. Une des séquences du film : tempête de neige, montre une cordée prise dans le brouillard, les vent hurlants, la neige meuble comme des sables mouvants. La nuit tombe et le bivouac, on n'en retrouve plus la route. Et soudain comme par magie (car c'est de la magie) les vents tombent, la neige scintille de cristaux, le ciel est d'un tendre bleu de paradis. Apparaît alors la fée des neiges; souriante, apaisante. Elle dit " La neige est douce, la neige est chaude" elle caresse délicatement les soldats qui s'abandonnent au sommeil. Mais le chef, le héros hargeux et pugnace, les secoue, les incite à ne pas se laisser aller, de ne pas s'abandonner à ce sommeil qui ressemble fort à un coma. Furieuse, la fée de transforme en un démon furieux et s'envole dans les airs. On est sortis de l'oeil du cyclone, et la sorcière a déclenché les vents hurlants. Mais infatigable, le chef oblige les sémicomateux à mettre un pas devant l'autre, à résister au mortel engourdissement, à s'arracher de l'emprise de la neige collante. Et voici. Soudain, les nuages disparaissent, le ciel s'éclarcit, le soleil du couchant illumine le camp. Car il était là le camp ! A quelques pas, et on allait se laisser mourir aussi près de la salvation ! Exultation des hommes sur fond de musique militaire claironnante et joyeuse. Quelle leçon, pour vous peut être, pour moi sûrement.
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