La France au travail et les Français à la pétanque
J'ai été en retard pour la rédaction du journal du 25, étant occupé à changer d'hôtel. Me voici passé du Château au Grand Hôtel. Cet établissement, fréquenté entre les deux guerres par ma mère et se amies, avait conservé voici quelques années un charme désuet. Il n'était pas très luxueux, mais confortable, le public était sympathique : beaucoup de vieux couples, des genevois venu assister aux ventes aux Enchères de Me Kohn, à la recherche d'opalines Napoléon III, de tapis anciens, de Renoirs presque authentiques, de Trouilleboeuf, authentiques, et autres meubles estamplillés Jacob. Une de figures les plus marquantes étaient Marcel Dassault, accompagné d'un général-assistant-garde du corps et de son épouse, Lucienne Marino, pianiste. La piscine manquait du confort le plus élémentaire, et c'est pourquoi voici quelques années j'émigrai au Château qui venait de s'en doter une, magnifique, et dont le parc était un véritable paradis vert. Le château ayant décliné, à la suite de manque de personnel qualifié, je descendis au Grand Hôtel.
De très importants travaux avaient été entrepris par les groupes qui l'ont acquis. Les chambres, jadis confortables et gaies, furent enrichies de sombres boiseries, de tissu caca d'oie et grenat, d'immenses écrans à Plasma flanqués d'un clavier, d'un hammam turc et d'un jaccuzi minuscule de style mauresque, d'une salle de musculation avec tout ce qui faut pour acquérir des plaques en chocolat. Les salons de l'hôtel, le bar et les galeries, redécorées en un faux modern style, étaient également caca d'oie, brun tombac, grenat, étaient aussi sombres que les chambres. Ces dernières, ressemblaient à des bureaux de managers allemands, les salons évoquaient par leur atmosphère, l'hôtel fantomatique de Shining. Ce soir, le seul être vivant était un ivrogne accoudé au luxueux bar anglais, dépourvu du moindre barman. La piscine était toujours dépourvue du confort le plus élémentaire, tele que la présence de douches chaudes.
La réception était impersonnelle et composée uniquement de jeunes gens parfaitement inexpérimentés, aux yeux atones, et à la voix monocorde. Il me fut impossible de dîner dans un des nombreux restaurants, bondés par dés émirs du golfe et de joueurs genevois. Je commandai un repas au Room Service, ne sachant me servir du logiciel de commade relié à l'écran plasma. Mais la voix que j'eus au téléphone ne savait pas ce qu'était l'eau de badoit et d'évian. Seule la vittel avait cours. On m'apporta une omelette au goût de papier mâché inondée de patates frites, un plateau de fromages d'une qualité stupéfiante. Trois rondelles de chêvre, une tranche de conté, quatre bouchées trônant sur une soucoupe.
Je rencontrai un vieux valet de chambre, un rescapé de l'ancien système. Il s'interessait à tout, observait tout, contentait les moindre déisr du client. Je l'nterrogeai sur le jeune age du personnel, notamment de réception. Il me répondit
" cet endroit est devenu un hôtel de séminaires. On ne recrute plus que des jeunes, en nouvelle embauche, sans aucun métier et ne s'occupant que de leurs vacances. Nous en avons un qui est en arrêt maladie depuis un an et demi, et qu'on voit constamment jouer à la pétanque. Les clients, ils s'en f***. Par dessus le marché, Partouche qui a acheté le casino, veut vendre l'hôtel et fait de économies drastiques sur le personnel, pour accroître la marge bénéficiaire. Le patron n'est qu'un employé aux ordres sans autorité ni métier. On sent que l'hôtel n'est pas à lui.
Ne pouvant dormir à cause du bruit du moteur du conditionnement d'air (avant c'était silencieux mais il n'y avait pas d'air conditionné), je decendis dans le hall spectral, désert et sombre. Saisi par l'angoisse je sui remonté dans ma chambre ,me suis précipité sur mon blog. et voilà : vous me lisez !
Moralité de l'histoire : que voulez-vous que fasse un Sarkozy pour remettre la France au travail si les Français ne veulent pas s'y mettre? Peut-on faire boire in âne qui n'a pas soif?