Politiquement correct à force d'être politiquement incorrect
Une conversation téléphonique avec Sir Kevin Bronstein
Billet revu , augmenté et corrigé, ce dimanche 11 novembre 2007
Je viens d'apprendre que Kevin Bronstein a été ennobli par la Reine, ce qui est un honneur pour tous les membres de l'ISD. Sa femme devient donc "dame Hilda Bronstein".
Bronstein avait surtout envie de parler de Bush, Nicolas Sarkozy et des autres,
-... Ah oui, la France, les grenouilles et les villas à Saint Tropez. J'y ai été invité un jour avec Hilda chez le célebre oligarque Derrick Pasqua. Quelle merveille que sa villa, la plus somptueuse de Saint Tropez ! Ah la France, quel beau pays... Pour qui n'y réside pas bien entendu; car les autochtones, les indigènes plus ou moins ... enfin, je m'entends..., ils vont eux dans les hypermarchés, les riches étrangers, rue St. Honoré.
Bush et Sarkozy, deux erreurs de casting. Georges Junior est un abruti alcoolique, coureur de jupons reconverti, et qui prouve à quel point l'Amérique est une vraie démocratie. Tous y ont leur chance. Si un imbécile peut devenir président, pourquoi pas vous? Il est vrai que vous n'avez peut-être pas un père comme le vieux Georges pour vous guider? Car derrière le junior, se cache immanent, le sénior... Il est partout, le fils, c'est un figurant stupide.
- Pour Nicolas Sarkozy, vous ne croyez pas que vous avez été un peu dur?
Je trouve cet homme intelligent, très sympathique et courageux. Il fait de son mieux. Mais pas toujours dans le régistre d'un président, mais plutôt... disons d'un ministre plénipotentiaire. Il a méséstimé la nocivicité d'ennemis prêts à tout pour l'enterrer et la France -qu'ils détestent - avec lui. Lors d'un cours à Montréal on m'avait interrogé sur ses qualités. J'ai répondu qu'il serait parfait comme directeur des Wall-Mart de Genoa City, dans le Wisconsin. Parfait. Le C.A aurait grimpé aux nues. Il aurait pu aussi développer un réseau de boulangerie et de viennoiserie. J'en connais justement une à vendre au bout de ma rue, c'et un commencement.
- Ce n'est pas très flatteur !
- Ecoutez-moi bien. Vous avez la mémoire courte ! Lorsque vous étiez professeur à Wharton, vous avez obtenu pour Hazan OZbekhan, le chef de S cube, une consultation auprès de Ali Sandagarao Mossa Saadi Bey, qui voulait, depuis ses souks de Djebel R'Sass, faire la conquête de l'Amérique. Le grand turc, consciencieusement écouta les technocrates d'Ali, y compris Veribad et la mère Monstrovic, et non moins consciencieusement explora avec sa femme, toutes les boutiques de l'Avenue Montaigne (il était descendu aux frais de la princesse, au Plaza). Puis, il disparut.
Tous attendaient le verdict qui ne venait pas. A ce prix là on n'attendait pas moins qu'un rapport de cinq cent pages en grands caractères truffé de tableaux, de chiffres, d'histogrammes, d'évaluations prospectives que sais-je? Enfin après des relances incessantes, l'oracle parlà. En deux lignes il indiqua la voie à suivre :
" Vous autres Français vous vous présentez en vainqueurs arrogant, vous serez dévorés tout crus par la concurrence et repartirez en pleurnichant. Je connais à Philadelphie, pas loin de chez mois une boulangerie à vendre. Commencez comme-ça. Les américains ils ne connaissent pas, vous créerez peu à peu une niche profitable, et c'est à votre niveau de compétence et d'avarice. "
Vous m'avez raconté alors, mon cher Bruno, que face à la réaction scandalisée de Ali et de son entourage, vous avez payé vous-même les honoraires et les frais de séjours du grand Turc et de sa femme. Ali a fait appel à Steward, Krapoksky, Levine, Pinièro, Lewis et Lewis, le meilleur cabinet, conseillé par Ben Marka. Il a ouvert des souks à Houston et à Chcago et il a tenu bon, pendant sept ans soutenant les technocrates de Ben MArka, qui avaient appris l'anglais à l'école. Mais ils avaient négligé le mexicain. Au bout de ces sept ans toute honte bue, ils ont liquidé et perdu tous leurs sous.
Mon portefeuille ne s'en souvient que trop ! Mais quoi de commun avec le président Sarkozy? Il n'est pas patron de souks sur le bassin Méditerannéen !
- Ceci c'est pour vous dire que s'implanter ailleurs, conquérir une crédibilité internationale, ça ne sait fait pas à coup de sourires et de grandes opération médiatiques. Mieux vaut réussir une viennoiserie que de rater un hypercentre commercial.
-Ce serait donc un incappable d'après vous?
- Au contraire, bien sûr on ne peut pas lui reprocher d'etre français, mais je trouve que les autres chez vous... et même plusieurs aux Etats Unis, ne lui arrivent pas à la cheville. Le pauvre, il a atterri en France, ce n'est pas sa faute ! Quel Pays !
- Avec votre scepticisme on n'aboutit à rien. Grâce à Nicolas Sarkozy, dont les sondages n'ont jamais été plus hauts qu'en ce moment, un vent d'espoir souffle sur cette baudruche dégonflée. Si les bonnes âmes s'évertuent à l'éteindre, que peut-il y faire ? Les envoyer en Sibérie, comme Poutine?
- Tiens ce serait une bonne idée ! Mais vous n'avez pas de Sibérie. Il fait de plus en plus chaud chez vous, c'est le Sahara. En Sibérie il fait meilleur. Oui, envoyez les syndicalistes à Saatchi. Ils seront ravis. Mais c'est un peu cher. Cela vaut cependant la peine de la dépense, si on pouvait s'en débarrasser.
.-Ne plaisantons pas, Sir Kevin. Au fond vous vous dites non aligné mais vous êtes désespérément correct : être contre Bush, citer cette ignoble feuille de chou qu'est le Guardian, se moquer de notre président, l'inciter perfidement au machiavélisme, ce n'est guère sérieux!
- C'est vrai, je ne suis pas sérieux. Au fond j'aime bien votre président, il a des tripes, il est travailleur , jeune, dynamique; et ce que j'en ai dit c'est pour le faire réagir. Qu'il se resaisisse !
- Je suis persuadé qu'il a fort bien mesuré la situation. Mais je le répète, il est harcelé par tant de mauvaise foi. Quoi qu'il fasse, tous lui tombent dessus. Y compris et surtout ses faux amis de la haute. Je pense qe c'est dans les classes moyennes qu'il doit se ressourcer. Et puis ces pervers qui ne cessent de lui rappeler Cécilia tout en clamant hypocritement qu'il ne faut pas intervenir dans sa vie privée, il y a de quoi enrager !
- Que tout ce bruit ne lui fasse pas oublier la Russie ! Ce sont les maîtres du monde de demain et ils le savent. Les autres aussi, sauf vous autres cocoricos.
- Je sais, je sais. Il essaie de préserver de bonnes relations avec Poutine, mais ce n'est pas facile pour un impulsif sentimental et poltique comme notre président, de dialoguer avec un homme d'affaires plus froid qu'un crocodile et plus imprévisible qu'une méduse.
- Les autres font mieux.
- Ils font des affaires, Kevin. C'est ce qu'il cherche, Poutine, pas des pétitions humanitaires de principe. Il n'a pas le temps d'en perdre avec ces billevesées. Il doit augmenter le tas de trésor énergétique sur le quel il est assis, il est encore un peu petit. Pas le temps de faire de la politique !
- Cela me rappelle Alberich se plaignant à Wotan et à Loge que son tas d'or est encore bien maigre...
- C'est normal. Ce sont des circonstances parallèles.
- Que faut-il faire alors?
- Rester assis sur une chaise à attendre le chaos, c'est pour très bientôt à présent, et puis, se dire que de toute façon, l'homme trouvera toujours une solution.
- Voyons donc... C'est du Brecht, ou du Fruttero et Lucentini !
- Exact. La Prédominance du crétin quell meilleur titre pour un essai sur la situation politique actuelle?