Saturday, 8 December 2007Le journal du 9 décembre 2007Rétroliens
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Vous nous avez promis les planètes. J'attends toujours. Vos billets sont très clairs et bien plus pédagogiques que les livres que j'ai consultés, mais ils se font rares.
Critique de "earthlingonfire" (note 4/5) :
1952 : premier enregistrement intégral de Tristan et Isolde en studio. La direction est typique du dernier Furtwängler : la vision est supérieurement ample et cohérente, mais l'édifice, pour être monumental, a quelque peu la tristesse d'un grand château vide. Disparues l'énergie prophétique, les fulgurances, les acharnements paniques, les escalades vertigineuses des années 20 et 30. Reste une immense leçon de musique et d'interprétation, immense comme ces tempi qui indiquent clairement que le regard que le chef porte sur la partition n'est pas à hauteur d'homme, mais transcendant. En ce sens, sa direction est opposée à celle de Böhm à Bayreuth en 1966 (DG), qui dès le prélude orchestral du I s'immisce dans le corps de l'auditeur, et en particulier dans sa respiration. Celle de Furtwängler n'est pas une respiration humaine mais surhumaine. Pemière conséquence : cette version s'apprécie peu en termes sensoriels ou émotionnels. Deuxième conséquence : les chanteurs se voient imposer des tenues excessives. Non pas qu'ils y perdent le souffle, mais ils doivent faire durer les notes plus longtemps qu'ils n'y mettent du sens, sacrifiant la parole à la musique. C'est particulièrement le cas de Blanche Thebom (Brangaine déjà guère marquante) dans le I, où elle doit souvent prolonger l'émission en regardant sa montre. Le Marke de la basse noire Greindl sent son Fafner à plein nez. Flagstad est en fin de course pour les grands sopranos dramatiques, avant de se reconvertir en mezzo. Les moyens sont toujours remarquables, mais, par rapport aux plus grands enregistrements de représentations des années 30, la voix n'arbore plus cette absolue plénitude de la couleur et de la chair de haut en bas de la tessiture et du début à la fin de chaque phrase. Quelques années après Melchior et Lorenz, Suthaus (Tristan) représente, avec ses contemporains Svanholm et Vinay, une baisse du niveau. Aujourd'hui, bien sûr, il serait un titulaire majeur du rôle, grâce à une voix techniquement adéquate, à une couleur sombre et à une interprétation assez intense. Le kavalierbariton Fischer-Dieskau est encore un peu jeune, voire léger, mais on ne peut faire la fine bouche indéfiniment... Le I, avec sa gigantesque progression du prélude à l'arrivée en Cornouaille, a la carrure que Furtwängler (seul ?) pouvait lui donner. Mais entre une Isolde empâtée, un Tristan sans grâce lyrique, et un Furtwängler ruminatif, le II perd toute sa charge érotique. Le III, en revanche, est logiquement le moment fort d'une telle interprétation, long poème de la mort, mais dont l'apogée dans le Liebestod de Flagstad est gâché par l'interpolation des notes aiguës... doublées par Elisabeth Schwarzkopf. On est tout de même en droit de se demander si la vision, hautement légitime, défendue par Furtwängler et mettant en avant la continuité unificatrice de la ligne et de la phrase musicale, et en particulier dans ce solo, censées porter l'unité de l'univers, n'est pas en contradiction flagrante avec un tel charcutage. L'orchestre Philharmonia est splendide, avec ses cordes irisées et ses vents poétiques ; la prise de son monophonique sur bande magnétique est un progrès évident mais les cuivres saturent, et décolorent donc, souvent.
Je pense avoir trouvé, toujours chez EMI, strictement le même enregistrement, mais réedité le 25 mars 2004.
23 euros (au lieu de 43 euros pour l'édition de 1997 montrée en photo)
Que vous disais-je? Je n'ai pas lu cette critique et pourtant elle est copie conforme au musicalement correct wagnérien. Le même pinaillage sur le "charcutage" de Flagstad, qui rend sourd le cuistre à l'émission miraculeuse de la cantatrice, qui dépasse de loin les insuffisances techniques minuscules (vois les critiques adressées à Cortot pour les mêmes raisons), les formules littéraires vides et infalsifiables ne sginifiant rien telles que la comparaison de l'interprétation de Furtwaengler à un grand monument vide. On ne nous dit pas non plus comment infuser de la passion brûlante et en même temps prendre du recul par rapport à une lecture au premier degré plus dynamique. Je connais les versions anciennes, elles sont souvent inécoutables et l'excitation dramatique spectaculaire qui les caractérisent, risque d'ajouter une incandescence à une autre. Pas un mot non plus sur la lisibilité et la clarté contrapuntique du chef, l'inspiration intérieure. Oui, on peut faire mieux, mais sur des points de détail.
Concernant le backhaus chez decca, il ne semble plus disponible. Mais je pense avoir trouvé une réédition :
Wilhelm Backhaus, Chopin: Piano Works
Testament SBT 1335 73:52 (Distrib. Harmonia Mundi):
"The Testament reissue of the 1950-1952 Geneva-based Chopin recordings by Wilhelm Backhaus (1885-1969) is the same Decca set of inscriptions prior licensed to Ermitage (ERM 186-2) in 1996."
Je crois que c'est de celle-ci qu'il s'agit : même enregistrement à Genève. Pas de problème à son sujet avec les philistins (les pédants) , ils ne daignent même pas en parler.
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Wed 02/03/2011 à 21:10
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Sat 18/12/2010 à 11:47
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à propos Album de famille
Wed 22/09/2010 à 15:45
MARINA ou PIERRE.
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A
bientôt.
ELIO
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Les deux disques ont un point commun : la qualité du son. On sait à quel point je ne suis pas porté vers la beauté sonore lorsqu'elle s'exerce au détriment de la signification profonde de l'oeuvre dont elle ne doit pas - pour les oeuvres-abîmes - constituer une délectable parure sonore. Mais il est certains cas ou le son émis est d'une telle beauté, d'une telle force expressive, d'une telle noblesse, et appliqué avec un tel respect, qu'on est saisis, qu'on ne peut plus entendre les autres versions, que du plus profond des entrailles les pleurs, les sanglots, l'insoutenable deviennent douloureux et s'emparent de tout votre être, sans discussion, sans analyse.