Wednesday, 10 October 2007
Commentaires sur mes disques préférés
DVD.
BEETHOVEN IXeme symphonie. (Avec la Vème). Arturo Toscanini, NBC orchestra. Emission télévisée du 3 avril 1948. *******
Il existe d'innombrables moutures de cette retransmission, en particulier la série de RCA dédiée à toutes les symphonies. A acheter et à conserver comme fonds de vidéothèque.
La IXème symphonie est avec le Chant de la Terre de Mahler, l'une des deux illustrations suprèmes de la forme sonate, où l'expression dramatique et poétique est magnifiée par la subtilité de la composition. Raffinement du contrepoint, novation frappante, économie de moyens, perfection formelle, proportions grandioses et discours d'une exceptionnelle densité, progression inéxorable vers un destin voulu et assumé ou subi , tels sont les caractéristiques qui me fascinent dans ces deux monuments de la musique occidentale, sommets dominant toute la production, testament et acomplissement de l'auteur, style porté à son plus haut point d'incandescence et de perfection.
La version de Toscanini est sèche, mal enregistrée, en noir et blanc, orchestre peu spectaculaire, prise de vue nulle, à peine audible. D'où vient que je l'ai jugée la meilleure version?
Tout d'abord parce que seul Toscanini l'exécute avec une telle rigueur, une telle précision, à une vitesse proche de celle souhaitée par Beethoven (proche des trois quart d'heures). La secheresse des attaques, l'énergie et la passion, mettent en valeur l'extraordinaire dynamisme de cette oeuvre tendue à se rompre, proche de la rupture. La battue sèche et d'une simplicité redoutable, la concentration des traits du maestrissimo donnent une leçon non seulement de contrôle impressionnant de cet instrument qu'est le NBC orchestra, mais aussi de probité totale. Probité, exigence, intégrité, perfection du jeu, engagement, maîtrise suprème, autorité écrasante jusqu'à indisposer les amateurs de belle musique et de sons suaves, quelle leçon de vie, dépassant de loin le simple genre musical.
Pour jouir d'un son à peu près correct, on achètera la version intégrale ofiicielle (EMI, La Voix de Son Maître) enregistrée en 1955 si je ne me trompe. Au moment de la parution les enfants de Vicent Auriol offrirent l'intégrale en microsillon au président de la République Française d'alors. Je l'enviais pour ce don, non pour sa fonction suprème.
CRITIQUE
Les New-yorkais vouaient une véritable vénération pour le maestrissimo, à qui ils avaient offert un orchestre entièrement dédié à ses conceptions et à son art suprème. Il le plia à ses exigences en usant d'un veritable terrorisme et ne se privait pas d'insulter les cantatrices indisciplinées. "Lei è un oca" lança-t-il un jour à une de ces divas à l'ego démusuré, irrespectueuse des volontés du compositeur. (Vous êtes une oie !). Il était tellement immergé dans la partition dont il réveillait les démons que les autres chefs laissent assoupis, qu'il hurlait jusqu'à couvrir le son de l'orchestre pour les premiers rangs.
Le résultat de sa IX ème symphonie est perturbant, bien loin des magies sonores d'un Karajan, de la noblesse de Klemperer. Seuls Leibowitz et Scherchen se rapprochèrent de l'authenticité de la conception beethovénienne, mais ils sont difficilement trouvable. Essayez Scherchen qui dépasse Toscanini en intégrité, mais sans l'extraordinaire maîtrise du maestrissimo. (en CD).
Ainsi que de coutume, une conception aussi radicale ne pouvait qu'agacer les critiques parisiens, plus proches des voluptés debussystes, que de la violence excessive du maître de Bonn. Tout en tressant des lauriers à Toscanini (ils n'osaient tout de même pas l'attaquer de front), ils déploraient hypocritement sa démesure, ses tempi exagérés, sa sécheresse, etc... Oublions les.
Le livre conseillé :

Cet ouvrage, écrit par un non-professionnel, met admirablement en valeur la structure de l'oeuvre. Beethoven déplorait que l'on n'aime pas sa musique mais le bruit qu'elle fait. Ceci est une carte de la musique, particulièrement utile pour aborder le labyrinthe de la plus grande des Symphonies. Les mathématiciens et les informaticiens apprécieront, pas les mélomanes qui se soucient peu de soulever le capot du moteur et qui se contentent de la griserie de la vitesse.
Continuer à lire "Accéder à la culture. La discothèque 1"
Un détail
Un de mes collègues étrangers de passage à Paris m'a fait part de son étonnement sur la capacité de Medusa à diffuser des désinformations grossières sous l'indifférence des élites, sinon leur approbation. Je ne lis plus les journaux et que je ne vois plus les nouvelles (cela n'est permis par le protocole de l'ISD, qu'à certaines période définies, afin d'éviter l'accoutumance aux médias). Je l'ai donc prié de me mettre au courant. En fait il ne s'agit de rien d'autre que d'un des procédés classiques, étudiés en détail dans Virus, et qui réside d'une double opération de contamination. Elle consiste à extraire un mot de son contexte tiré d'un propos de l'homme à diaboliser, et de rechercher un contexte connoté négativement car provenant du diable, et où se trouve ce mot pour créer une association entre les deux émetteurs. Ainsi, si Petain dit que le travail, la famille et la patrie sont choses bonnes et admirables, tout adversaire qui utilisera ces mots sera déclaré pétainiste.
L'application de ce principe concerne le discours de Fillon au sujet du test ADN.
Le contexte était l'abus flagrant du regroupement familial où sous ce prétexte on accueille des populations indésirables car non-intégrables; Ainsi, il suffit qu'une femme suivie de dix enfants africains, déclare qu'ils sont les siens pour qu'immédiatement on leur ouvre les portes de notre pays, quitte à bouleverser durablement l'équilibre démographique. Le test est un des moyens utilisés pour limiter la fraude. Il est sans douleur ni contreindications connues. Sans un tel outil on se condamne à ouvrir nos frontières à n'importe qui et à inciter à la fraude.
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Une histoire arabe
Ali Sanadagarao Mossa Saadi Bey, le milliardaire bien connu, patron des souks Ali Bâbâ, acheta un jour un âne.
C'était un tout petit âne, car on sait que les petits ânes sont trapus et résistants et il mangent peu. Et celui-ci était un peu pelé,un peu galeux, et un peu têtu. C'est pourquoi Ali Sandagarao l'obtint pour moitié prix et à crédit gratuit de un an.
Il ne mangeait pas beaucoup le petit âne, mais, sur les conseils de Veribad, Ali Sandagarao avait consulté le savant Ben Marka, qu'Allah qui est grand le protège, et le professeur lui avait appris la grande loi de la productivité : moins de moyens pour plus de résultats. Le secret de la compétitivité tient dans cette formule win-win.
Les moyens c'est quoi? L'avoine. Les résultats? Le nombre de gargoulettes transportées par jour entre la fabrique de la Goulette vieille et l'hyper-marché de Carthage.
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Tuesday, 9 October 2007
Chronique La vie après la chaire
Pour "l'autre Alexandre"
Je me suis toujours dit que je mourrais, si le Seigneur le permet, en enseignant. Depuis l'âge de cinq ans, paraît-il, je poursuivais les grandes personnes en faisant de grands discours inintelligibles, mais qui ressemblaient fort à des sermons. Plus tard, passés les sept ans, j'accablais mon père, à son retour d'un travail harassant, de longues démonstrations sur la catalyse ou sur l'action de l'air sur l'aluminium enduit de mercure. (Il s'oxyde spontanément et il en pousse d'assez répugnantes concrétions vermiculaires blanches, d'alumine). Mon père essayait de ne rien en faire paraître, mais un soir je l'entendis se plaindre à ma mère : "Qu'est-ce que j'ai fait au bon dieu pour avoir engendré un pareil phénomène! Je ne peux plus le supporter!).
Plus tard, les quelques jeunes de mon âge horrifiés, faisaient le vide autour de moi. Quant aux filles, parlons-en! Je ne savais pas conduire, pas danser, sans argent pour leur offrir un pot. En revanche je discourais sans arrêt sur l'influence de la mort sur les oeuvres des grands compositeurs, sujet qui me hantait et qui me poursuit encore aujourd'hui. La rançon de cette passion d'enseigner fut la solitude, la solitude totale. J'étais coupé du monde des jeunes et par là de toute possibilité de relation authentique et sentimentale : pas d'amis, pas de camarades, pas de flirts, ... en revanche je m'entendais à merveille avec de grands pianistes, des savants (notamment des cristallographes, des chimistes, des pianistes et des compositeurs), des personnages ayant dépassé les soixante dix ans, et qui plongeaient leur "weltanschaung" leur mémoire et leurs racines, dans l'univers post romantique. J'en héritai et cela consomma définitivement tout contact avec mes contemporains, plus proches d'un existentialisme hédonique mâtiné d'aigreur gauchiste, que de l'idéal des Zweig et des Thomas Mann.
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Une introduction à la musique classique
Dédié à Ben, un internaute de bonne volonté
On trouvera à la fin de ce billet une liste de disques conseillés
Un parcours initiatique pour la musique classique.
Ce qu'on nomme la musique classique, ou "grande musique" par rapport à la musique de variétés, n’est défini que par l'usage courant qui cependant varie selon les époques. Par exemple, les opéras de Verdi et de Rossini étaient aussi populaires que les productions d'Hollywood, aujourd'hui, et on a oublié les centaines de milliers de symphonies sans intérêt qui pendant deux siècles ont servi de musique décorative aux familles cultivées.
Ce qui permet le mieux d’établir une frontière, est la finalité de la musique classique à atteindre un raffinement technique qui la hausse au dessus d'une simple distraction, un peu comme un poème de Verlaine diffère d'un feuilleton de gare. L’argent produit, le nombre de fans, le succès médiatique, sont des critères, qui primordiaux dans la musique commerciale et populaire, sont secondaires, voire inexistants dans la musique d’élévation. Notre internaute Paul invoquait comme preuve de la qualité de Mireille Mathieu, les nombre de concerts et le nombre de spectateurs par concert. A ce compte, les plus grands compositeurs de ce temps, Dutilleux, Boulez, Glass, Dusapin, Stockhausen… se situeraient tout en bas de l’échelle des valeurs.
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Monday, 8 October 2007
Qui veut noyer son chien l'accuse de sectarisme catholique.
Un complément d'informations et une chronologie destinés à compléter le billet principal. Cliquer ici ►♦♦♦
Mémorandum
Aperçu des mesures visant à poursuivre la TFP comme « secte pseudo-catholique »
• 1995 La Commission parlementaire d’enquête sur les sectes en France inclut la TFP sur la liste des 173 sectes comme « secte pseudo-catholique » (Rapport Guyard)
• 1999 La Commission parlementaire d’enquête sur la situation financière, patrimoniale et fiscale des sectes (Rapport Brard) donne la TFP comme exemple de groupement sectaire s’étant enrichi grâce au « mass-mailing » et ayant fait l’objet en 1993 d’un redressement fiscal, preuve du caractère lucratif de ses activités.
• 1999 Une enquête est confiée à un officier de police de la Brigade de Répression de la Délinquance Economique – BRDE – qui envoie un courrier à quelques centaines d’anciens donateurs réguliers de la TFP pour leur demander la raison de l’interruption de leur don et les inciter à porter plainte contre l’association. En 2004 et 2005 des perquisitions sont opérées aux sièges de l’association En 2007, l’enquête suit son cours sous la responsabilité du magistrat en chef actuel du pôle financier sans que l’association n’ait jamais eu accès au dossier
• 17-12-2003 Le Tribunal Administratif de Paris annule le redressement fiscal de 2 millions d’euros reconnaissant le caractère parfaitement désintéressé de la gestion et des activités de l’association, et condamne le fisc à verser à cette dernière 2 000 euros pour procédure abusive
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