Virus
Friday, 27 April 2007
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Je rencontre des problèmes de connexion Internet que j'essaye de résoudre. A ce soir.
Aujourd'hui nous avons atteint le chiffre record de 446 visites. Merci de votre fidélité.
Bruno Lussato
Wednesday, 25 April 2007
Il y a ni et ni
Pour François Bayrou point de consigne de vote. Les voix de ses électeurs ne lui appartiennent pas. Chacun est libre de juger. Quant à lui, il nous apprend qu'alors il était infréquentable, et, miracle! en l'espace d'une élection il est devenu charmant pour tous. TSS + TSS = NI NI + epsilon
Mais les deux TSS par lesquels il renvoie dos à dos les deux gagnants, sont faussement équilibrés. C'est comme s'il disait d'un air détaché: choisissez comme bon vous semble, je me garderai de vous influencer : entre la gentille incompétente et le dictateur facho, je me garde bien d'intervenir.
On avait prétendu qu'il serait neutre pour éviter d'indisposer les électeurs de gauche et ceux de droite. Mais en fait il a pris partie, non pour Segolène mais contre Sarkozy, son attaque a été si virulente qu'elle équivalait à une consigne de vote. Ainsi le masque est tombé et le bon apôtre au dessus de la mélée est apparu comme un partisan de la gauche bien pensante.
Ainsi la diabolisation a gagné tous les partis politiques à l'exception de Villiers. S'il gagne, Sarkozy, ce sera dans un mouchoir de poche et s'il perd, ce sera grâce à Bayrou, qui sera récompensé dans l'immédiat par un portefeuille à gauche, dans le futur, par un parti surgi des décombres de l'UMP.
Tuesday, 24 April 2007
Des corps politiques amphotères
J'ai toujours été fasciné par les corps amphotères. Ce sont des molécules qui en présence d'un acide (yang) se comportent comme une base (Yin) et en présence d'une base, comme un acide. Ce sont des sortes de transexuels : femmes avec des mâles hypervirils, hommes avec des femmes maternelles. Ce sont de véritables oxymores chimiques, comportant le H de l'acide, le OH de la base. L'élément qui porte le H, et le radical OH, faut-il le souligner, n'est ni tout à fait un métalloïde ni tout à fait un métal. Il est même des métaux virtuels comme l'ammonium. Celui-ci, doté d'un OH, donne une base forte : l'ammoniaque, mais loin d'être, comme on pourrait le penser un métal alcalin, comme le sodium ou le potassium, c'est un radical (NH4) composé d'azote et d'hydrogène. C'est à dire un metalloïde. Le même azote, N, peut donner un acide fort, l'acide nitrique. C'est l'eau forte des graveurs sur cuivre. Voici donc ce "nitrogène" Dénomination anglo-saxone de l'azote), N, capable de générer de l'eau forte NO3H, ou de l'alcali volatil NH3OH.
Petite chimie électorale
Enfant, je me destinais à la carrière de chimiste, et c'est d'ailleurs par des études en chimie minérale et des colorants, que je commençai mes études d'ingénieur chimiste au Conservatoire National des Arts et Métiers, pour ensuite bifurquer vers des sciences humaines, comme la psychologie industrielle ou l'organisation du travail. Mais ce que j'ai appris de ma première passion pour la chimie, a durablement structuré mon esprit et m'inspire toujours une grille de décodage de la vie. Et voici notre Bayrou national transformé en azote, générant tantôt de l'acide droitier au contact de la gauche sectaire, tantôt de la base compassionnelle en présence du libéralisme.
C'est cette équation chimique qui oriente toute la vision électorale des partis qui d'un coup, avec un bel empressement, courtisent l'électeur amphotère, en des termes presque semblables de part et d'autre.
La diabolisation comme thème central de la manipulation.
J'ai écrit que l'un des tests les plus sûrs de la désinformation à l'oeuvre, est la diabolisation de l'adversaire. Au cas où l'on en douterait, que l'on compare la violence relative des médias de gauche envers Sarko et celle des médias de droite (s'il en est pour se déclarer ainsi) à l'égard de Ségo. Et ce n'est pas parce que Sarkozy répète inlassablement "pourquoi tant de haine?" que cette haine n'existe pas. Ceux qui créditent leur adversaire d'une brutalité potentielle, font preuve, eux, d'une brutalité bien réelle. Qu'est-ce que les mots "racaille" et "kärcher", appliqués d'ailleurs à des voyous qui restent des voyous, fussent-ils des banlieues chaudes, à côté des injures dont on abreuve un candidat qui a récolté les voix d'une grande partie des français et qui n'a jamais qu'on le sache, tué personne?
L'unanimité pour le grand amphotère
Un autre critère de la désinformation est l'unanimité du discours, quel que soit le parti et les tendances. De ce point de vue, nous sommes servis. Outre l'adhésion générale autour des mots totems comme identité nationale, lutte contre la pauvreté et contre l'exclusion, et de mots tabous comme sélection, hiérarchisation, extrême droite (alors que extrême gauche est perçu avec sympathie) on trouve une étonnante conjonction de points de vue sur l'amphotère Bayrou. C'est le seul cas que je connaisse où la droite s'accorde avec la gauche : les compliments sur le courageux vaincu-vainqueur de l'éléction. De Marianne au Figaro, on ne trouve que des qualités au NI NI moqué avant le premier tour. et combattu par Le Monde.
Orientation politicienne des débats
La pauvreté étonnante du langage aidant, on finit par ne plus savoir si on lit Libé ou Valeurs Actuelles. Mêmes phrases, mêmes mots, mêmes mensonges : la langue de bois universelle dans toute sa splendeur. L'étoile sémantique gauche et l'étoile sémantique droite, sont happés par le trou noir central. Cela prouve également l'inféodation de la presse aux calculs politiques. Si l'on comprend que les acides et les bases fassent la cour aux amphotères Bayrousiens, arithmétique électorale oblige, rien n'oblige la presse d'imiter cette posture. Or, elle suit les champions qu'elle soutient, ouvertement ou souterrainement. Marianne qui prend à partie Le Monde pour sa critique de Bayrou (le nini) écrit un extraordinaire panegyrique sur son héros. Le Monde, lui, se garde bien à présent de froisser le nouvel arbitre.
Les deux arithmétiques : celle du réel, celle de l'élection.
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Monday, 23 April 2007
Les éléphants et le clown éméché
Le cirque électoral
Dès que la prudence et la perspicacité existèrent, on vit naïtre une grande hypocrisie.
Le Tchou-Tsieou.(Ve siècle av. JC.) Sentence en trois caractères.
S'il est évident que - par nécessité professionnelle - les politiciens sont égaux devant la mauvaise foi et l'hypocrisie, il en est cependant aui sont plus égaux que les autres, pour ajouter une nouvelle paraphrase à l'expression d'Orwell dans Animals Farm. Et la palme revient sans conteste au quatuor d'éléphants qui en choeur chantaient les louanges de la madonne en blanc. Le pire était à mon sens Fabius qui d'une voix cauteleuse déclarait en substance : " je sens que les mots prononcés par Sarkozy : kärcher, racaille, origine génétique de la pédophilie, sont particulièrement inquiétants, ils n'annoncent rien de bon ". IL illustrait ainsi à merveille le procédé de désinformation consistant à sortir de son contexte un mot et le répéter en lui donnant une valeur incantatoire après l'avoir détourné de son origine. Ce qui m'impressionnait était moins le tons que le sourire, le visage gras, la petite bouche en coeur... C'est Schiller je crois qui disait qu'à quarante ans un homme a le visage qu'il mérite. J'y pensais en regardant le beau quatuor d'éléphants; Hollande le falot, Jack Lang, le vieux beau, Kouchner la diva, et pour couronner le tout, Fabius. De l'autre côté se trouvait la dignité avec Simone Weil et Bertrand qui fut d'ailleurs le seul à dénoncer les fausses symétries. "Vous qui dites que vous êtes les représentants du changement, qu'avez-vous fait pendant que vous étiez au pouvoir? " Après tout Fabius était premier ministre, avec bien plus de responsabilités que Sarkozy.
Les discours présidentiels furent un festival de pensée unique tournée vers ce que les conseillers en communication, sortis tous du même sérail soufflaient aux candidats. Les deux vainqueurs sémantiques furent sans doute Le Pen (le drapeau Français, l'ordre républicain, les valeurs civiques, la sécurité) et Bayrou (l'oxymoron gauche-doite et nègre-blanc). Et voici Nicolas Sarkozy clamer les valeurs du coeur, l'aide aux malades, aux exclus, aux handicapés, enfin, toutes les litanies débitées par Royal. Celle-ci en revanche, faute de compétence, a été incapable de tenir un discours sur l'économie. Partout la fusion du Yin et du Yang, qui a fait l'objet de mon article sur le Figaro Magazine, fut consommée dans les discours. Je devrais réclamer des royalties.
Le seul a oser dénoncer que le roi est nu, fut Bernard Tapie. Il est vrai qu'il était légèrement ivre et que son contrôle s'était relâché. Et voici qu'il nous apprend que ses amis les éléphants n'avaient de cesse que de psalmodier TSS, "tout sauf Ségolène" et de les traîter de faux culs. Un silence glacial salua cette saillie. Il n'y a que la vérité qui blesse.
TSS+TSS=NI NI + epsilon.
Voir plus bas la formule présidentielle décodée
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Thursday, 19 April 2007
Avis à mes amis les internautes
Je pars sans mon ordinateur jusqu'à lundi.
En effet, là où je me rends, il m'est sans doute impossible de me connecter à mon blog. Il me faudra donc expérimenter un subterfuge qui me permettra de continuer à communiquer avec vous pendant les week-ends et les vacances. Toutes les suggestions sont les bienvenues.
L'esprit bat la campagne
Que Dieu nous protège des gens qui veulent notre bien.
Il n'est d'homme plus dangereux que celui qui croît se situer dans le camp du bien, à l'exception d'une femme qui se croit le bien.
France est la patrie de Tartuffe
La route de la misère et de l'oppression est pavée de bonnes intentions.
Je suis déçu.
Je pensais que la revue de presse aux approches du premier tour de l'élection, me donnerait l'occasion de démasquer de subtils sophismes, des attaques perverses, une mobilisation des intellectuels contre la droite impérialiste, de nouveaux outils de manipulation... Hélas. Ce que je constate dans la presse, de Marianne au Figaro, ne mérite même pas un détour. Point n'est besoin de décoder, tant les procédés relèvent de l'intoxication la plus grossière.
Des remarques simples s'imposent :
1. Le premier critère de la désinformation : la diabolisation, joue à fond contre Sarkozy. Certes, il est de bonne guerre d'avancer des arguments tels que l'incompétence, l'imprudence, l'impulsivité, l'utopie, etc.. Ces arguments ont été utilisés contre tous les candidats par leurs adversaires. Mais ce n'est pas de cela qu'il s'agit, mais une argumentation appuyée sur des postulats sans fondement, des pétitions de principe, des condamnations d'avance, une haine à fleur de peau, des invectives rappelant les pires excès verbaux de la commune et des communistes sartriens. Ce que l'on ressasse sont des mots magiques : racaille, kärcher, eugénisme, état policier.
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Tuesday, 17 April 2007
Une interessante revue de la désinformation en période électorale.
Tiré de Chronic'art. Cyril de Graeve. chronicart.com

C'est avec le plus vif intérêt que j'ai lu les points de vue d'éminents collègues sur la désinformation afin de les comparer avec les idées que j'expose dans Virus. La Serendipity a joué puisque c'est le hasard qui a voulu que je prenne connaissance des interviews des auteurs, dont j'ignorais l'analyse sur la campagne présidentielle. J'ai donc été surpris de voir une étonnante convergence d'appreciations, sans que chacun des textes ne fasse double emploi avec les autres. Voici quelques reformulations des iinterviewes dans le langage de Virus.
Pierre-André Targueff s'en prend à la lacheté des assujettis à la pensée unique. Il souligne vigoureusement l'existence des mots-totems et des mots-tabous qui sont les véhicules de la désinformation. Il dénonce l'usage magique des mots, tel que le décrit Hayakawa, et qui tend à criminaliser les mots en eux-mêmes.
Pour l'auteur l'esprit totalitaire c'est se taire et faire taire ceux qui oseraient utiliser les mauvais mots. Les mots ne sont pas jugés par leur contenu, mais par leur provenance. Des mots comme "travail, famille, patrie, identité nationale, race" doivent être évités même s'ils correspondent à une réalité, parce que Le Pen ou Villiers les ont utilisés. Les voici donc diabolisés.
Une autre dérive consiste à nier ce qui n'est pas complètement définissable, même si cela existe, comme l'identité nationale.
L'auteur dénonce également la dérive anti-socratique (l'apesanteur hiérarchique). " On se garde d'ailleurs de valoriser, car valoriser c'est juger et donc "hiérarchiser" mot-scandale. Il faut aussi se garder de cnoisir, car il n'est pas de choix sans "exclusion"(nom du MAl absolu)
Bibliographie : Les contre-réactionnaires, le progressisme entre illusion et imposture, Denoël.
Bernard Stiegler.
La télécratie nous lobotomise. Il emploie des formules creuses comme : il nous faut des emplois pour lutter contre le chômage. Mais on tait que le travail apporte quelque chose au delà de l'emploi, ce qu'avait noté Marx lorsqu'il disait que le travail était le propre de l'homme. Pour la télécratie, le travail est purement de l'emploi, du travail animal.
Le langage de la télécratie ne crée que de la dissociation au contraire de la véritable discussion.
De même le mot "démocratie participative" (Segolène Royal) est un pléonasme.
Bibliographie. La télécratie contre la démocratie" Flammarion 2006.
Elisabeth Levy
Les médias, premier pouvoir, sans contre-pouvoir. Ce ne sont pas les médias qui sont à la botte des politiques, mais les politiques qui sont à la botte des médias. Les puissants ne sont pas ceux qu'on croit.
Les médias déterminent nos cadres de références (c'est à dire l'espace sémantique) .
Quand on prétend ne pas avoir d'opinion c'est qu'on a l'opinion dominante (le poisson ne voit pas l'eau dans laquelle il nage).
La cohabitation entre le gauchisme culturel (relativisme des valeurs, métissage, etc) et le discours "ultra-libéral" (partage d'octopus, la pieuvre médiatique en deux territoires réservés : MAtrix pour l'économie, Médusa pour le 'reste").. " Dans un même journal, la rubrique économie encense l'entreprise qui gagne et la rubrique sociale se lamente sur ceux qu'elle laisse sur le carreau".
Les mots qui n'ont pas de sens. Lire la suite de l'article.
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