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Sunday, 8 June 2008
CHRONIQUE
L'Europe, un concept creux?
Tout porte à y penser. Hier j'ai reçu la visite un homme remarquablement lucide, grand homme d'affaires habitué à parler net et - il faut le dire - un peu fanatique et imbu de chiffres. Il a échoué dans ses exposés auprès du Pouvoir et ne peut dialoguer qu'avec des experts et des techniciens. Je lui ai expliqué un certain nombre de clés pour être supportable par ceux qui nous dirigent et qui ne sont pas des experts ni des logiciens.
Tout d'abord condenser sa pensée selon la loi des 20/80. Limiter son propos aux 20% en quoi réside la substantifique moelle. De toute façon, au delà (loi de Russell Ackoff) le discours perd de sa force. Qui veut trop prouver ne prouve rien. Notre homme, sûr de la force logique et comptable de ses propos (et elle est indubitable) ne prend pas la peine de se mettre au diapason d'un politique et encore mieux de ceux qui nous gouvernement et dont dépendent bien des décisions et ne nous épargne pas un maillon de sa démonstration. Ce qui aboutit à un paradoxe : si ceux à qui nous nous adressons ne comprennent rien à rien et ne sont capables que de discours creux et de fausses manoeuvres, pourquoi essayer de les convaincre? Et si "après tout ça peut être utile" (formule de rhétorique qui révèle une mauvaise attitude envers des décideurs hyper-occupés ) pourquoi ne pas se mettre à leur niveau de langage? Mais mon ami n'a pas pratiqué la sémantique de Hayakawa, le maître de la discipline, il fait des affaires, il veut que l'Europe existe, qu'elle ferme ses frontières et cesse d'obéir aveuglement aux diktats d'un pays en faillite vivant au dépens du monde entier (les USA) et imposant à ses victimes consentantes sa loi. Tout cela risque de mal finir dit-il et il a raison.
Toutes ces réflexions m'incitent à consacrer un billet à l'enseignement de S.I. Hayakawa, d'autant plus qu'il est introuvable en France et - je crois - même pas traduit !
En attendant, on ne perd jamais rien si un haut personnage sur-occupé vous accorde une heure, de tout lui exposer en vingt minutes, et de lui déclarer " ceci est l'essentiel, inutile d'entrer dans des détails qui ne sont pas à votre niveau. J'essaie de protéger votre temps". Vous vous levez et vous partez, laissant votre interlocuteur satisfait et étonné tout à la fois. Il vous recevra plus volontiers la prochaine fois.
C'est d'ailleurs ce que pratiquaient naguère les américains. Ils vous recevaient rapidement ... cinq minutes ! - et si cela marchait, , régulièrement de quart d'heure en quart d'heure on faisait connaissance. Les responsables de ces réunions interminables qui font perdre leur temps aux trois quarts des gens qui seraient mieux à leur travail qu'à écouter des pros pérorer, feraient mieux de s'en inspirer.
Fallite culturelle
On me fait remarquer la dérive dangereuse de la France. Quand on pense que Besancenot est avec Kouchner un des personnages les plus populaires de Français, on peut légitimement craindre un déferlement de l'extrême gauche post soixante-huitarde, et on sait ce quelle sont ses effets! Pauvre France.
Autre faillite impressionnante, celle de la culture. J'ai relevé déjà que la sympathique rue Louis- Philippe, la rue du papier a été décimée. Mais en passant devant les quais, j'ai jeté un coup d'oeil sur les étalages. Les bouquinistes qui ont fait la gloire et le charme de cette institution bien parisienne, ont disparu ! On n'y trouve plus que des tours Eiffel, des tasses marrantes, des cartes postales, bref, l'équivalent du quartier chinois de San Francisco. De loin, l'illusion de l'abondance et de la variété, de près un vertige de clones : le même boutique répliquée à l'identique des centaines de fois, côte à côte.
Le nouveau Moyen Âge
Nous voici revenus au moyen âge. D'une part la populace qui ne commença à être civilisée que du temps de mademoiselle de Scudery, de l'autre la cour et surtout les moines, qui concentrés sur leur labeur, dans un environnement coupé du monde, édifiaient leurs chefs-d'oeuvre. Aujourd'hui, ce n'est même plus la cour, qui à la différence de jadis ne se préoccupe nullement de culture, mais d'amateurs, de collectionneurs et d'experts, formant un petit cercle fermé et élitiste.
J'essaie de ne pas y penser car je me sens impuissant. Certes "plutôt que de lancer des imprécations contre les ténèbres mieux vaut allumer une petite chandelle", mais cette chandelle risque de mettre le feu aux poudres, ajoute un de mes visiteurs d'hier!
Il faut quand même garder la foi, les choses ne tournent pas toujours comme prévu et les miracles existent. Sur ces mots d'espoir, je vous dis à demain
Votre affectionné Bruno Lussato.
Wednesday, 31 October 2007
Rythmes et interférences
L'horloge astrologique
L'interprétation astrologique, on l'a vu, est d'une complexité confondante car elle doit tenir compte d'une multitude de paramètres indépendants, qui tantôt s'interpénètrent, tantôt entrent en collision.
Ci-dessous, extrait de la couverture du livre de Solange de Mailly-Nesle. L'Astrologie. Nathan. Dans La société de l'Esprit, Marvin Minsky montre que plusieurs personnalités distinctes se partagent notre terrain psychique. Nous sommes comme une maison habitée par des locataires pas toujours conciliants.
Le but de l'astrologie humaniste est précisément de tenir compte de ces personnalités, dotées toutes de potentialités qui leurs sont propres pour dégager notre "génie personnel", entravé par des freins et des conflits que nous devons assumer pour les dépasser. Cela suppose de nous extraire de la "pensée unique" qui fait de nous des "spécimens sociaux" que Marcel Duchamp nommait les "moules malik" qui habitent son chef d'oeuvre : La Mariée mise à nu par ses célibataires même". Les célibataires, caparaçonnés de plomb sont des types sociaux : le juge, le policier, le militaire... sans personnalité propre. Ils sont animés de l'extérieur par un fluide,du gaz d'éclairage d'après Duchamp !
Continuer à lire "Initiation à l'astrologie humaniste. Marina Fédier. 1"
Tuesday, 4 December 2007
Hommage à la déesse Pelée
Il m'a été échu à moi aussi d'avoir bénéficié d'une vraie famille avec une femme golfeuse et bridgeuse, un fils plein de vie et de paresse. Entre le golf de l'une et le motocross de l'autre, il m'est arrivé vivre des moments de pur bonheur, et un des meilleurs remontent à des vacances à la Martinique, où un ami d'enfance de ma femme était sous-préfêt de l'Isle. A vrai dire, la pêche sous-marine révélait en guise de trésors, de vieux pneus, des oursins noirs incomestibles et des cannettes de Coca Cola. Le palace de l'Isle, le Bakoua était une batisse bruyante, dont les chambres ronronnaient toute la nuit du bruit de l'air conditionné mal réglé; La cuisine, parlons-en ! Non. N'en parlons pas.
Parmi les attractions charmantes de l'Isle, l'excursion s'imposait des ruines de St Pierre, enseveli en 1902 par le volcan de la Montagne Pelée et des sources d'Ajoupa-Bouillon, riches en bilarziose. Nou avons aussi visité une plantation en pleine forêt vierge, de roses procelaines noires et des mancenilliers, à la sève corrosive et aux baies mortelles.
Une plaquette pour touristes fut éditée à l'occasion de la rencontre historique du Président Américain John Ford, si je ne m'abuse, et de M.Giscard d'Estaing, dans une ancienne plantation d'esclaves. La plaquette affirmait que depuis cette commémoration, la Martinique servait de pont d'union obligé entre l'Amerique et l'Europe. Une nouvelle ère de coopération se levait dans une aube radieuse, bénie par Aimé Césaire, l'immortel poète de l'Isle.
La plaquette était truffée de poémes conçus par les poètes de l'Isle, disciples d'Aimé Césaire, de feuilletons romanesques dans le plus pur style du XIXe siècle colonial, et approuvé par la commission Aimé Césaire; et surtout de petites annonces très intéressantes. Je confectionnai alors à partir d'un cahier d'étudiant "conquérant" un florilège de ces hagiographies. L'un des poèmes avait pour thème l'Océan, et c'est sa déclamation à Madame de Bournet, ce soir, qui provoqua notre fou-rire inextinguible.
Pour ne pas vous faire lanterner, voici le sommaire de cette auguste plaquette.
Plaquette commémorative tirée à 15 000 exemplaires limités pour les présidents de la France, des Etats-Unis, Monsieur Aimé Césaire, etc....
Citations : Mon Dieu, que vous êtes français !, s'était écrié le Général de Gaulle.
"Et l'on passait à notre cou de bête domptée, le collier de la servitude et du sobriquet. (Aimé Césaire).
Un témoignage du docteur Grataloup, témoin oculaire de l'Eruption Néfaste.
Les révélations du gouverneur Louis Mouttet qui n'hésita pas à sacrifier la vie des habitants, pour les inciter à voter plutôt qu'à fuir. Bel exemple de patriotisme.
Hommage à la Martinique à Aimé Césaire
(La lèche hystérique de la mer,
Aimé Césaire).
L'Océan, poème de Tristan Camomille, émule d'Aimé Césaire, chantre immortel de L'ISle.
Une Allégorie de Monsieur Luçat de Brunhof
Notre feuilleton : La Nymphe de Lagardère, grand roman de Georges de Val Argent. Troisième partie, : La faute de Jeannine. Une mystérieuse rencontre.
Ce ne sont pas seulement les bouches,
mais les mains
mais les pieds,
mais les fesses,
mais les sexes;
et la nature toute entière qui se liquéfie.
Aimé Césaire.
Une interview exclusive sur les volcans, de Monsieur le professeur Amédée Léonie Pomponne, professeur d'Histoire Naturelle au lycée Aimé Césaire d'Ajoupa Bouillon, membre du comité de vigilance du Carbet.
Le billet de Napoléon Crotti : Nous bien servir c'est bien servir la France.
Les nouvelles du monde entier.
La page folklorique.
Continuer à lire "Le journal du 5 décembre 2007"
Tuesday, 30 June 2009
CHRONIQUE
FUITE
Tous sont sur le départ sauf moi. Je suis obligé de rester actif et mon appartement qui est aussi un bureau, en activité. Bien que tout ce qui puisse avoir une quelconque valeur, Socrate Papadopoulos a insisté pour installer chez moi un garde du corps à demeure, chargé de surveiller la personne qui arrose tous les jours les plantes, et mon informaticien qui est en train d'imprimer les blogs, le corriger puis les donner à la duplication. L'appartement est tellement encombré qu'en ce qui me concerne ce n'est pas de départ que je devrais parler mais de fuite!
J'ai eu ainsi une nouvelle preuve de la fidèle sollicitude de mes amis et de mes deux fils adoptifs Oleg et Misha. Sergei Pugachev a été également plein d'égards pour moi, et j'espère qu'après San Remo, je pourrait terminer chez lui ma convalescence provisoire. On se tiendra ainsi compagnie mutuellement dans sa propriété de la Côte d'Azur.
Sandrine reste aussi à Paris, immense travailleuse; la femme idéale selon mes critères. Ah! Si j'avais eu quarante ans de moins! Et puis j'ai ma fille adoptive Tatiana qui vient me voir demain, toujours pleine de sollicitude, comme toute fille à papa! J'ai donc de quoi être heureux.
N'était une ombre au tableau. Alors que ce soir je m'escrimai avec mon Apple, qui ne veut décidément pas accepter mon blog et mon nouvel ami Guilhery, on sonne à la porte : c'était l'intense objet de ma douleur,le jeune homme dont je vous ai entretenu. J'étais dépenaillé,en pyjama, décoré d'une ceinture lombaire; lui d'une élégance impéccable comme d'habitude. Il avait tellement l'habitude de me poser des lapins que je ne l'attendais pas!
L'entrevue fut pire que tout ce que je pouvais en attendre. Un mutisme glacial... pire, indifférent. Lorsque je lui posais la question de savoir comment il pouvait passer de l'affection la plus réconfortante à une indifférence totale. Il me répondit : je ne sais pas. Il fut le seul, lui fis-je remarquer, à ne pas avoir pris de nouvelles de mon opération. Il répondit distraitement, "je vois que ça c'est bien passé puisque vous êtes là". Je passai des considérations affectives ainsi enterrées par son cynisme, à des affaires ponctuelles qui le concernaient. Pas de réponse.
Par ailleurs il m'avait causé un grave préjudice et je lui demandai une réparation symbolique.
- Quel préjudice?
- Vous avez ruiné ma réputation auprès de personnalités importantes pour ma carrière.
- Oui? Je vous donnerai la réponse demain. Je compris alors que je n'en n'obtiendrais même pas un geste symbolique. Je lui demandai pour finir ce qu'il comptait faire dans le futur de nos relations.
-Ce que vous voudrez, me dit-il.
- Mais ça dépend de vous. Que voulez vous de moi?
- C'est à vous de me le dire.
J'arrête car ce dialogue surréaliste est pire qu'une prise de bec franche. Il va venir me voir demain, mais il m'a entraîné dans un piège pour que je sois sous sa coupe et il joue avec moi, et le sait.
Un jour peut-être dévoilerai-je son identité, que connaissent mes amis intimes.Si ce n'était le piège dans lequel il m'a englué, il y a longtemps que j'aurais pris la fuite, comme le recommendait La Bruyère, qui dit que lorsqu'on est en présence d'un homme cruel et puissant, même les antipodes seront trop proches pour se garder de son influence destructrice.
Cela nous ramène à des notions de bien et de mal dont j'ai discuté ce soir à dîner autour d'un Sushi, avec Sacha. Ses interrogations étaient si angoissantes et si justes que je lui ai demandé d'en faire un billet. Je lui répondrai alors.
Il est 5h30 et je vous dis bonne nuit.
Bruno Lussato.
13 heures , lire dans le corps du blog , si cela vous dit, mes souvenirs d'enfance.

En fouillant dans ma bibliothèque de manuscrits à la recherche de quelque ouvrage personnel que je pourrais laisser en souvenir à un ou une qui m'ont été fidèles en ces jours difficiles, j'ai trouvé un très joli volume en cuir artisanal fabriqué pour moi à San Remo sur un merveilleur papier à la forme, Amalfi, le meilleurs de toute l'Italie.
Il m'a semblé que cela pourrait intéresser certains d'entre vous, d'une part parce qu'il écrit la vie cent ans en arrière (Tunis avant la guerre et pendant, vivaitau siècle dernier), d'autre part parce qu'il complète les réflexions de Sacha sur l'impossibilité de concilier contact avec la nature, exploitation autarcique et productivité. Vous trouverez ce Journal des temps d'innocence dans le corps du blog.
Continuer à lire "Le journal du 30 juin 2009"
Thursday, 19 July 2007
Art vivant
Une application frappante de mon billet sur l'eau vive, est la création artistique. Il suffit de se promener dans les galeries et dans les musées même célèbres, pour constater qu'à côté d'oeuvres qui nous frappent et qui changent notre regard, on trouve des centaine d'autres qui sans être mauvaises, ni même médiocres, suintent l'ennui.
Le musée du Louvre est ainsi empli de centaines de mètres de cimaises où sont accrochées des peintures au bitume du XIXe siècle. Les figures sont exotiques ou mythologiques, les poses maniérées, les couleurs affadies par une sorte de clair obscur imitant l'ancien. Le temps s'est vengé en assombrissant encore ce qui l'était déjà trop et en avalant dans une nuit sans gloire, des épopées glorieuses, des portraits convenus.
Bruno Lussato avait acheté un Contraste de formes de 1913, * la meilleure époque de Fernand Léger. Son pédigree était impressionnant : il provenait de la galerie Louise Leiris et il était authentifié par Kahnweiler, le découvreur et marchan officiel de Picasso, Léger, et bien d'autres génies. Il avait été exposé par Berggruen où il avait fait la couverture du catalogue préfacé par le célèbre Douglas Cooper et l'affiche de l'expo. Mieux encore, il avait été sélectionné par le Guggenheim qui le considérait comme une oeuvre marquante de l'artiste. Un des spécialistes avait déclaré : "ce tableau fonctionne". Bruno Lussato avait analysé le tableau et avait conclu à son importance historique Mais je n'étais pas convaincue car pour moi, précisément, ce tableau ne fonctionnait pas. Il était statique, faible, sans vie. Je finis par convaincre Bruno de le vendre, car il ne tenait pas le coup devant des oeuvres de Klee, de Tàpies ou de Hartung qui faisaient partie de l'exposition. Lussato envoya la photo à Sotheby's qui, très embarrassé, répondit qu'il faisait partie d'un lot de faux Léger, fourgués à Kahnweiler. J'écrivis à Cooper qui avait préfacé le catalogue. Il répondit à l'encre rouge, ce qui est mauvais signe chez lui, que le tableau était en effet un faux et qu'il avait écrit la préface sans le voir !
* NOTE: Les Contrastes de forme de Leger sont des oeuvres héritées du cubisme, composées de cylindres, de cones, de figures au fort relief et aux couleurs élémentaires assez brutales : rouges, jaunes, bleus et blancs. Le faux Léger dérogeait à cette franchise des couleurs, il montrait des tons pastel et des dégradés qui n'étaient pas dans la manière du peintre. Il reste à se demander pourquoi les conservateurs du Musée Guggneheim; Berggruen le marchand le plus avisé, et bien d'autres, ne se sont pas aperçus de la fraude. La réponse est que la signature de Kahnweiler a orienté leur regard. Ils ont attribué à une innovation ce qui était dû à une maladresse du faussaire.
Les leçons à tirer de cet épisode sont doubles.
Continuer à lire "Le billet de Marina Fédier. N°3"
Wednesday, 17 October 2007
Chronique
Le petit noyau de commentaires commis par les trublions de service : Vincent, Poil à Gratter, Alexandre de Lisle, et bien d'autres, me réjouit au plus au point. En dépit des fautes de français (voir mes remarques su l'influence destructurante de l'écriture sur ordinateur), les questions soulevées sont intelligentes, et bien souvent embarrassantes, toujours perturbantes. Elles décapent les idées les plus solidement reçues. Je me permets de vous conseiller de lire cet échange, mes commentaires sont partie du blog à égalité avec des billets plus ambitieux. Remercions ceux qui osent ou prennent la peine de répondre, ils disent tout haut ce que d'autres pensent plus bas.
Si Poutine n'existait pas, il faudrait l'inventer !
Il est raide, macho, dictatorial, retors, de mauvaise foi, grossier, brutal, mégalomane, et pourtant je ne le trouve pas antipathique. La raison, je ne la connais pas, c'est purement instinctif. C'est un personnage qui s'est trouvé là par hasard et qui a occupé une chaise vide, d'où il est difficile de le déboulonner.
J'ai des amis russes, qui l'ont bien connu du temps de Eltsine. C'était un homme tout à fait falot, un homme d'administration, sans vision ni réelle vision. Nul n'aurait pu imaginer une telle ascension. Aujourd'hui, certains, sans plaisanter, affirment qu'il est l'homme le plus puissant du monde à cause des énormes réserves énergétiques de la Russie, et de sa prise en main durable sur le système. Il n'est redevable qu'à lui-même de ses décisions, même si elles sont inspirées par les circonstances.
Poutine, faut-il le répéter, n'a pas de stratégie, pas de vision long terme. Ce n'est pa là un défaut par les temps qui courent, bien au contraire. Il sème désordre, provocations et contradictions pour sonder l'Occident et laisse toutes le options ouvertes sans jamais s'engager vraiment pour aucune. Notamment à propos de l'Iran, nulle conviction derrière ses proclamations. Mais il y a 25 millions de musulmans en Russie, et l'Iran est proche. Et puis, n'oublions pas que Poutine est avant tout un homme d'affaires mesurant l'intérêt de ses alliances, à l'aune de l'intérêt économique court terme. Il lance une bombette sémantique et attend les commentaires et les retombées (nécessairement verbales)..
Paradoxe : Pour faire court et provocateur, les Russes adorent les Allemands et détestent les Français. Poutine adore Sarkozy et ne peut pas blairer Merckel. .Il y a un peu de vrai dans cette boutade. Il est vrai que Nicolas Sarkozy a bien des points communs avec son homologue russe, et n'aime guère le pharisaïsme. Quant à l'Iran... bah. attendons de voir les retombées de toute cette gesticulation. Les médias sont contents, et les gens bien informés,de la concierge au soviétologue, se donnent des airs d'importance en prédisant l'avenir dans le rétroviseur.
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