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Tuesday, 24 June 2008
CHRONIQUE
Canicules
Les grandes métropoles ont chaud, bien d'autres sites aussi, à commencer par la Provence. Certes, pour ceux qui peuvent se le permettre il y a l'air conditionné. Mais dès qu'on l'arrête, la chaleur revient, pire qu'avant. Par ailleurs il est inefficace pour les appartements où les murs des voisins gardent la chaleur. Ce n'est que dans de grands établissements:hôtels, bureaux, administrations, que tout l'environnement est air conditionné. et puis, à l'exemple des Américains, l'intérieur est réfrigéré alors que l'extérieur est une fournaise. De quoi attraper la crève, sans compter les germes véhiculés par des tuyaux mal entretenu, véritables nids à poussière et à germes.
Hier j'ai voulu visiter l'exposition de Hokusai au musée Guimet. Elle se trouve au sous-sol et elle est assez exiguë. A la caisse on m'a vivement dissuadé d'y pénétrer. L'air y est irrespirable à cause de la chaleur véhiculée par les visiteurs trop nombreux, et vers la fin, ils laissent dernière leur passage eux une véritable étuve. Le seul remède : y aller à dix heures, dès l'ouverture. Derrière moi, un bruit de sirène, le SAMU. Un des visiteurs vient d'avoir une attaque. Ainsi périodiquement on doit véhiculer d'urgence des imprudents qui affrontent la canicule interne plutôt que de se sauver, pour ne pas perdre le bénéfice de la queue interminable et le montant de leur billet.
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Monday, 8 October 2007
Qui veut noyer son chien l'accuse de sectarisme catholique.
Un complément d'informations et une chronologie destinés à compléter le billet principal. Cliquer ici ►♦♦♦
Mémorandum
Aperçu des mesures visant à poursuivre la TFP comme « secte pseudo-catholique »
• 1995 La Commission parlementaire d’enquête sur les sectes en France inclut la TFP sur la liste des 173 sectes comme « secte pseudo-catholique » (Rapport Guyard)
• 1999 La Commission parlementaire d’enquête sur la situation financière, patrimoniale et fiscale des sectes (Rapport Brard) donne la TFP comme exemple de groupement sectaire s’étant enrichi grâce au « mass-mailing » et ayant fait l’objet en 1993 d’un redressement fiscal, preuve du caractère lucratif de ses activités.
• 1999 Une enquête est confiée à un officier de police de la Brigade de Répression de la Délinquance Economique – BRDE – qui envoie un courrier à quelques centaines d’anciens donateurs réguliers de la TFP pour leur demander la raison de l’interruption de leur don et les inciter à porter plainte contre l’association. En 2004 et 2005 des perquisitions sont opérées aux sièges de l’association En 2007, l’enquête suit son cours sous la responsabilité du magistrat en chef actuel du pôle financier sans que l’association n’ait jamais eu accès au dossier
• 17-12-2003 Le Tribunal Administratif de Paris annule le redressement fiscal de 2 millions d’euros reconnaissant le caractère parfaitement désintéressé de la gestion et des activités de l’association, et condamne le fisc à verser à cette dernière 2 000 euros pour procédure abusive
Continuer à lire "Un cas de désinformation : la traque TFP"
Wednesday, 11 March 2009
CHRONIQUE
Mélanges
Mon serveur consentant à obéir, je vais regrouper ci dessous les photos qu'il avait rejétées.
Voir notamment le billet du 5 mars sur le Mingei.

Il est 17h 37. Depuis 13 heures mon serveur n'accepte plus de transferer quelque image que ce soit sur mon blog!
Emmanuel Dyan brille par son absence ! Ce mouvement d'humeur ne tient pas compte du fait que l'univers ne tourne pas autour de moi, ni de mon blog, et que le pauvre a des obligations professionnelles qui assurent après tout son gagne-pain, tout comme moi d'ailleurs. Mais alors que j'ai la chance de disposer de mon temps comme je l'entends, l'immense majorité des gens compétents sont surchargés. Ils sont si rares! Cette impatience est d'ailleurs teintée d'un soupçon d'ingratitude,défaut que je déteste,que car si ce blog existe et qui a le succès qu'on sait, c'est entièrement grâce à lui. Donc, un grand merci à Emmanuel, et je sais ue je parle au nom detous les internautes!
Autour de L'Entretien
Dans l'attente hypothétique d'une remise en marche prochaine de mon serveur, je voudrais vous entretenir d'une de mes préoccupations de ce 11 mars. Il s'agit de la version définitive, au propre, des volumes 35 x 35 sur papier éléphant destinés au département des munscrits anciens de la BNF. Deux considérations motivent cette décision : les peintures et la calligraphie, souvent innovantes qui ont inspiré la décision de la BNF de m'accueillir dans son sanctuaire le plus précieux, mais d'une facture très inégale ; des parties du texte ininteressantes ou d'une crudité insoutenable, atroce, pis encore que les passages les plus affreux de STEPS de Jerzy Kosinski. D'après Coetzee qui parle par la bouche d'une de ses créatures : Elisabeth Costello, en livrant impunément au public de pareilles ignominies, on ressuscite l'esprit du mal. Pour Coetzee, le mal a une existence en soi. Il est lové au plus profond de nous mêmes. Si en théorie nous devrions subir une répulsion indicible à son contact, émotionnellement il risque d'exciter les zones les plus troubles de notre inconscient. l'esprit dumalserait un archétype, ou si l'on préfère, un esprit qu'il faut bien se garder de réveiller.
Malheureusement le graphisme le plus réussi est précisément celui consacré au mal. On sait que la partie la plus populaire et sans doute la plus forte de la Commedia, la Divine Comédie de Dante, est précisément l'enfer. En sacrifiant l'horreur je prive L'Entretien de l'essentiel de son originalité, de sa force et de son accessibilité. Jusqu'ici cela ne me gênait guère car la consultation de l'oeuvre à la BNF est assortie de tant d'entraves, que seuls quelques privilégiés pourront y avoir accès. Mais si je mets au propre le texte, c'est en vue de le diffuser et les choses deviennent différentes. Jusqu'à présent les "moreceaux choisis" que j'ai imprimé moi-même, ont résolu le problème. Il suffisait de modifier les images et d'éliminer les séquences mal pensantes. Mais si je décide de mettre au propre l'ensemble de l'oeuvre, le problème ressurgira à nouveau. Cette mise au net devra donc être assortie de difficiles modifications afin de conserver la forme innovative de la calligraphie et des images, et la dureté du texte.
Hermann B*** un ami de longue date, a connu le mal en tant que spécialiste de la sécurité délégué par Bruxelles en Yougoslavie. Il a assisté à toutes les horreurs de la guerre ethnique entre musulmans et chrétiens, à toute la perversité de l'intoxication dont ont été victimes et complices les bons intellectuels occidentaux. Ajoutons à cela un vif penchant pour l'ésotérisme et on comprendra que non seulement il pouvait admettre lespassages les plus durs,mais il voulait posséder avec avidité, les brouillons et la genèse de ce travail, livres manuscrits à ne pas laisser traîner. Il lui seront donc destinés.
Hermann a apprécié mon projet, et bien qu'il aime le format "jésus", il préfère évidemment que je continue le manuscrit "Pepys". Je rappelle ci-dessous l'apparence du "Jesus" et du "Pepys".

Ci-dessus le format Jesus.

Ci-dessus le format original sur papier "éléphant" 35 X 35 cm

Ci-dessus, manuscrit "Pepys" vol. II
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Sunday, 21 September 2008
CHRONIQUE
Des valeurs et des prix
Je n'ai jamais eu la notion du sens, des prix, tu temps, de tout ce qui est chiffré, confusion mentale aggravée comme vous le savez par mes nombreuses anesthésies. Mais vous conviendrez avec moi que dans la conjecture spéculative dans laquelle une solide et valeureuse banque d'affaires, de la plus haute réputation (Lehmann Brothers) disparait en quelques jours il y a de quoi s'affoler.
NOTE À L'INTERNAUTE
Grâce aux efforts réunis de Sandrine et d'Emmanuel Dyan, on est arrivés je ne sais comment à vous placer une illustration sur le Blog à laquelle je tenais le plus : celle du jeune Lars Hall, dont vous verrez la reliure du livre, mais surtout le dessin pris voici cinquante ans. J'aurais bien aimé lui accoller son sosie s'il n'était interdit de citer des noms et de reproduire les photos. Il parait que la ressemblance est si frappante que je risque d'avoir des ennuis, car il se reconnaîtra. Heureusement le livre et la photo datant de 1962 le danger est écarté ! Je vous engage vivement à voir son portrait au début du billet. Il a la même importance que le "Portrait de Dorian Gray" d'Oscar Wilde. Reportez vous au billet du 15 septembre 2008, "continuer à lire".
En ce moment,ma soeur procède à la politique d'achat du Centre Interculturel d'Uccle, dit ici " grande fondation". La tâche doit se faire rencontrer les différents civilisations au niveau culturel le plus élevé. (On évite de toucher à Jeff Koonz). On y trouve en même temps des objets "habités" par un Dieu, et des chefs d-oeuvre d'artisanat. Parmi les contraintes on trouve les exigences suivantes :
1. Les objets doivent être de la plus haute qualité muséale de niveau américain. On sait en effet qu'en Europe il est interdit aux musées de vendre des pièces, ce qui limite les possibilités d'achat. Au contraire aux Etats Unis, il est permis aux grands musées de se défaire de leurs pièces moyennes, pour en acheter de meilleures, ou plus conforme à leur plan de recherche et leur orientation. Ce qui explique la plus haute qualité de bien des pièces, et l'accès à des pièces majeures;
2. Les objets ne doivent pas être anonymes, mais avoir une histoire à raconter, des caractéristiques exceptionnelles qui se prêtent à l'enseignement et à la pédagogie.
3. La nécessité de ne pas surpayer les oeuvres . Cette contrainte est la plus difficile à suivre. En effet dans le secteur des pièces muséales les marchands n'ont pas de problème pour vendre leurs pièces, mais au contraire pour se les procurer et de les remplacer. C'est particulièrement vérifié pour les boutiques exclusivement destinés à des musées où les marges de négociation, souvent pratiquement inexistente.
4.La nécessité de frapper très fort pour certains ensembles qui attirent les amateurs et le grand public. Un exemple en est des collections célèbres rapportées par des explorateurs connus. Une fondation comme celle d'UCCLE est vulnérable à deux points de vue : elle doit possèder tout son patrimoine et elle refuse d'organiser - comme Giannada" des prêts. Sa dimension est de taille limitée.
5. Une ouverture à un vaste public local (Bruxelles) mais débordant sa zone de rayonnement. Dès visiteurs venus d'autres régions européennes doivent pouvoir être attirées et on profiterait notamment de la place favorable de Bruxelles en tant que ville de culture et centre politique et administratif.
6. Il faut éviter une trop grande spécialisation des collections et des conférences, réunions et entités de recherches. Certains domaines peu connus tels que "le toit du monde" (Art chamatique de l'HIMALAYA.) et qui peuvent devenir des centres d'expérimentation et de recherche.
Les prix
J'ai eu l'idée d'accompagner MADAME FEDIER dans une partie de sa prospection des marchands et des ventes aux enchères. J'au pu ainsi, selon mon habitude, prendre du recul et me poser des questions relatives au rapport prix-qualité et des ordres de grandeur. Afin de complémenter la grande fondation, Myriam Mastroianni pour Andorre me donna l'idée de me concentrer sur les minuscules. Notamment pièces de monnaies, bibliographie, statuaire nouvelle calédonienne, ou nègre et livres d'heures.
Une des réflexions qui m'aida à cerner les ordres de grandeur de prix dont on aurait pu penser qu'il serait plus abordable pour les miniatures que pour les pièces majeures: la taille des pièces d'où l'idée de créer un musée de toutes petites pièces où - à prix égal on atteindrait une qualité digne des très grands musées; puis l'exploration de civilisations inconnues et peu àla mode. Citons de minuscules pièces du haut moyen âge ou de la statuaire nègre , et l'art des netzuke.Parmi les "exotiques" l'Art du toit du monde (l'Himalaya et le Népal) ou de l'Asinara (Sardaigne) sont des exemples. Or en comparant les prix, on retrouve à peu près les mêmes prix. Citons les décadrachme, les reliures de Jean Grolier, les livres d'heures médiévaux. Citons ainsi quelques psaultiers, des éditions rares de bibliophiles, des partitons musicales come celle de l'Art de la Fugue.
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Tuesday, 21 April 2009
CHRONIQUE
La plume et la pensée
On pense trop souvent que la pensée est chose abstraite qui se fixe certes dans l'écrit, mais qui est indifférente à la forme de ce dernier. Quelle importance que ce soit une demi-onciale du IXème siècle, comme celle du Livre de Kells, La Divine Comédie dans le premier folio illustré d'après Botticelli, ou en livre de poche?
LE JARDIN ALBERT KAHN
Je me permets une digression pour vous présenter ces jardins et en particulier la section dédiée au Japon. J'y suis allé un moment ce matin, car le temps était radieux et cette description par les images, aurait mieux trouvé sa place dans le billet dédié au printemps. Vous pouvez vous procurer le catalogue, un peu confus et dont les images ne vaudraient pas les votres sur un seul coolpix de Nikon.

Pour voir mes photos, reportez-vous au corps du billet.
Le tout début de l'écriture
Vous trouverez une explication très claire et remarquablement complète dans le livre magistral de Claude Mediavilla Calligraphie parue en 1993 à l'Imprimerie Nationale. L'exploit constitué par les 332 pages grand format de ce volume abondamment illustré par des reproductions, des planches, des synoptiques, n'est pas près d'être recommencé. On ne saurait assez recommander l'achat de ce livre exceptionnel.
J'essayerai de synthétiser les principales étapes de la découverte de l'écriture sans remonter au déluge,c'est à dire aux grottes de Lascaux! Tout le monde sait que l'origine des signes scripturaux a pour fondement la nécessité de comptabiliser les biens.C'est à Sumer et à Uruk au niveau dit Warka IV , 3500 Ans avant Jésus-Christ qu'apparaissent les premières tablettes sémi-pictographiques. La transition se fait graduellement vers les célèbres tablettes cunéiformes. J'en avais une dans le cadre de ma collection du Musée du Stylo et de l'écriture, et elle disparut au cours du hold-up sanglant de 2001, avec l'essentiel des pièces les plus rares.
Mais le rôle ne se limita pas par la suite à favoriser les inventaires et les échanges commerciaux. Entre 2000 et 1000 BC, l'extension considérable de cette écriture la rendit propre aux échanges diplomatiques dans tout le Proche-Orient.
En Egypte, trois mille ans avant notre ère, l'Egypte disposait déjà d'un système phonétique et symbolique complet et elle comprenait trois types d'écriture dont une, dite démotique était tracée sur papyrus et devint adoptée par l'administration mais aussi la littérature. Malheureusement la civilisation des pharaons ne se soucia guère de précision et en resta au stade de l'évocation et de l'hiératique. Elle en mourut.
La Crête offre un exemple d'une civilisation extrêmement aboutie, dotée d'une écriture très différenciée, témoin ce disque d'argile trouvé à Phaestos, daté de 1700 BC et non pas taillé mais moulé à partir d'une matrice. Malheureusement cette écriture nous est encore totalement impénétrable en dépis de toutes les recherches et demeure une des plus irritantes énigmes de l'histoire de l'écriture.
L'alphabet phénicien à partir de 1200 BC est à la base de toutes les écritures occidentales modernes. Il est encore écrit de droite à gauche et ne comporte que des consonnes ce qui est encore le cas de l'hébreu et de l'arabe contemporain. Il donna naissance à l'alphabet grec, matrice de toutes les langues occidentales, du latin au cyrillique. Les lettres grecques appelées par Hérodote lettres phéniciennes, est le plus riche de toutes l'Antiquité et a été le premier à noter les voyelles. Mais son orientation est toujours de droite à gauche.Les grecs ont abandonné les consonnes gutturales sémitiques et ont utilisé les signes des gutturales sémitiques en sognes destinés à figurer des voyelles dont on ne pouvait se passer. En 338 BC, on distingue trois types d'écriture : celle des livres et manuscrits, celle de chancellerie, et celle des documents privés. On notera que les premières monnaies existaient déjà depuis plus de deux siècles et de ce fait constituent des documents irremplaçables.
C'est à l'alphabet latin que l'on doit les premières réalisations vraiment esthétiques. On distingue l'écriture actuaire relativement négligée et utilisée pour les actes juiridiques et comptables, et la magnifique écriture monumentale dont les caractères sont encore les notres. Mais ce n'est qu'à partir du IVème siècle que l'orientation vers la droite l'emporte définitivement.
Par ailleurs la capitale romaine présente de nombreuses variantes et ne s'est pas créée d'un coup. Ce n'est sans doute qu'au IIème siècle qu'elle se stabilise. Elle donnera naissance à toutes les écritures ultérieures. Il est également de noter l'abandon du pinceau, pour des instruments comme un simple bout de craie carré ou un calame biseauté. Dernière particularité d'une extrême importance : l'écriture même la plus élaborée était exécutée à main levée sans recours au compas et à la règle. Le maître la possédait en lui et l'exprimait avec une spontanéité créativité remarquables. On est loin des théorisations de Tory et autres humanistes qui recherchèrent des règles de construction rationnelles, n'aboutissant qu'à une sorte de perfection froide, mécanique et ennuyeuse.
Les ancêtres chinois
Comme Claude Mediavilla, expert en la matière, l'explique dans son ouvrage l'abcdaire de la calligraphie chinoise (Flammarion 2002) l'écriture chinoise daterait de la dynastie Chou (soit 800 BC).Mais ce n'est qu'en 221 BC qu'elle devint unifiée, telle qu'on la connaît.
Une caractéristique de cette écriture, est qu'elle ne se contente pas d'être compréhensible et de refléter le signifié,mais elle devait être belle.Certes, l'écriture occidentale peut revêtir des aspects d'une grande beauté, mais il restent stéréotypés, si l'on excepte la cursive courante, plus intéressante pour le graphologue que pour l'amateur d'art.C'est ce qui explique qu'en Occident, l'écriture ne parvint jamais à la distinction d'art majeur, comme en Chine, où elle était prisée à égalité avec la peinture, qu'elle complétait souvent. Ces remarques expliquent aussi la dissociation opérée par les "intellectuels" et les muséologues, qui dans bien des cas ne voyaient pas de différence entre un texte bien ou mal calligraphié, ou diffusé en livre de poche, voire téléchargé dans l'internet ! On se reportera avec fruit, à l'avis Une caractéristique de l’écriture chinoise est qu’en principe elle est formée de blocs tenant dans un carré, et disjoints. Mais on peut également relier ces blocs entre eux pour former un ductus fluide et imaginatif, ressemblant à une cursive spontanée, l’esthétique en plus. Cette variété inépuisable de formes, hautement individualisée permet de distinguer les grands maîtres des honnêtes calligraphes. Rien de tel dans la calligraphie occidentale d’une grande uniformité au sein d’un modèle donné : caroline ou fraktur. Certes les calligraphes contemporains essayent de s’évader de ce carcan mais ils tombent alors dans l’art pour l’art alors que dans la calligraphie chinoise, les deux sont indissolublement liés.
L’écriture arabe partage avec l’écriture chinoise la continuité de son ductus qui lui confère une beauté indéniable et des possibilités de variantes individuelles. Là encore, la calligraphie a une fonction sacrée ou hautement symbolique, sans atteindre néanmoins le raffinement de la peinture chinoise. Dans les deux écritures on se sert, non pas de la plume, mais du pinceau ou di calame.
Est-ce à dire que l’écriture occidentale est impuissante à transmettre une impression de beauté et qu’autant avoir recours à un téléchargement par l’Internet ? Rien n’est moins vrai. Un excellent exemple est fourni par le célèbre Livre de Kells antérieur à l’an mil et dont on disait que seuls les anges pouvaient réaliser les arabesques d’une extrême complexité et d’une liberté dans la rigueur jamais dépassée. Sans nul doute notre expert muséologue cité par Socrate eût préféré le texte donné par l’internet à cette réalisation unique. (Il en existe des facsimile superbes et réussis, car le manuscrit n’a pas d’ors, impossible à reproduire, mais de l’orpiment jaune).
d'un des experts qui ont fait échouer la deuxième fondation. On le comprend. Il était fermé à ce à quoi les chinois et les japonais sont ouverts, et cette attitude devient hélas dominante aujourd'hui dans notre société utilitaire.
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Friday, 12 September 2008
CHRONIQUE
Commentaires de la dédicace
Le billet d'hier présente la dédicace assortie de sa traduction inspirée en partie par l'excellent traduction de Jean Amsler, modernisée par Olivier Mannoni, d'après Gérard de Nerval (Gallimard 2007, in-folio), en partie par du mot à mot.
Le lecteur pourra ainsi apprécier la sensibilité de ce poème en quatre sections. Je me propose dans ce billet qui fait suite au précédent de livrer mes impressions subjectives et les résonances qu'évoque dans tout mon être vieillissant et nostalgique ce contact avec un des plus grands génies de la pensée occidentale.
LA DÉCOUPE
La première section comprend huit vers, et montre le poète céder à l'inspiration venue d'ailleurs, comme un esprit étranger. Je ne puis que comparer les pulsions qui dans un paysage de tempête me poussaient à accueillir en dépit de ma volonté les images impérieuses.
" Vous insistez, eh bien! Agissez comme bon vous semble. Ces images rajeunissent le vieillard qui se trouve vibrer au nouveau souffle.
La deuxième section de huit vers est déchirante.Elle rappelle avec une tendresse et une peine indicibles, kes âmes de bien, compagnons chéris, aujourd'hui disparus ou morts, alors que Goethe est toujours vivant et vigoureux.
- Vous apportez avec vous les images de jours heureux... le premier amour, la première amitié renait avec vous ... comme ces photographies à demi jaunies. Mais la tristesse domine le souvent: la douleur devient neuve...
La troisième section de huit vers, évoque un départ, un changement inquiétant. C'est celui qui surprend celui qui, revenu à son oeuvre, s'aperçoit que les temps ont changé, et qu'il ne se reconnait plus dans la sensibilité du temps. (ma peine résonne pour la foule inconnue, son ovation même inquiète mon coeur.)
La dernière séquence de huit vers est la plus poignante. Evocation du grave empire des esprits, loin de la mondanité et des divertissements des nouvelles générations. Mais quoi de plus émouvant que les larmes qui succèdent aux larmes, comme si les écluses d'une affectivité enfin extériorisée s'ouvraient béantes. La fin est la plus surprenante et situe le royaume hors temps où se réfugie le poête:
"Ce que je possède, je le vois comme au loin,
et ce qui fut aboli devient pour moi réel."
Invisible translation du temps.
LES RÉSONANCES
Les mots clé forment des pivots émotionnels, difficiles à traduire, et formant une musique de mots que Schumann dans Scènes de Faust" a rendu avec une telle empathie, que cette musique (exceptée l'ouverture moins réussie) semble composée par un artiste inconnu, jamais entendu, irrégulier de forme et fascinant. Et on finit par découvrir que cette mussique est celle des vers de Goethe. Ce dernier n'acceptait que Mozart, le plus grand des interprète de l'âme humaine, mais il était mort hélas. Il refusa l'approte de Beethoven, et il avait raison, car ce dernier était trop personnel, pas assez noble, ni fuyant, ni subtil. Mahler, réussit la fin, mais trip long. Ce qui caractérise Faust est la prodigieuse concision.
Les résonances, on ne peut les apprécier qu'en allemand.Voici des exemples.
Schwankende Gestalten... figures vacillantes. Mais le mot Gestalt, qui devait inspirer la théorie de la forme, ne désigne nni une forme (trop vide) ni son contenu (trop matéiel).
Ihr Bringt mit euch die Bilder froher Tage. Vous apportez avec vous l'image des jours heureux. Le mot Bild, insiste sur l'imagination visuelle du vers.
Dominent les thèmes suivants : la nostalgie des jeours passés, plaisir et douleur, le dépaysement, les images floues et tremblantes,les légendes à demioubliées, le contraste entre les pleurs et les sanglots, contrepointés par les spires lentes et dignes du chant tantôt noble, tantôt chuchoté et appreoximatif (donnant raison aux malveillants qui déploraient l'affaiblissement causé par l'âge, de ses forces créatives).
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