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Thursday, 27 September 2007
Pour Popol, de la part de l'idiot-gaucho-bobo
Dans l'espoir qu'il pourra trouver grâce à cette série une vague idée de ce que l'on nomme la culture.
La civilisation numérique et la culture.
On répète à l'envi, depuis quelques décennies, que nous entrons dans la civilisation numérique, que le livre, le disque et autres moyens privatiques de transmission d'information et de culture ne seront plus que des vestiges, des témoins d'une époque révolue.
Ce n'est pas faux. La télévision, le téléchargement, l'image par téléphone, les jeux vidéo, l'ipod, ont supplanté pour beaucoup le journal et le disque. La qualité est au rendez-vous grâce à la photocopie, les sites et les blogs de qualité, des écrans à plasma qui rivalisent avec le cinéma et permettent à chacun de disposer de son auditorium personnel.
Pourtant, nous objecte-t-on, jamais le papier n'a proliféré comme aujourd'hui. Les éditeurs proposent à tout bout de champ des tombereaux de livres, dont certains sont vendus à des millions d'exemplaires, d'autres, il est vrai, sont mort-nés. Les magazines, les journaux ont bénéficié des autres média.
Continuer à lire "Accéder à la culture humaniste"
Saturday, 14 April 2007
Warhol est-il un fumiste?

Emmanuel Dyan me pose la question sous une autre forme. Warhol est-il un artiste important?
- Oui, très important.
- Aussi important que Picasso?
- Non, car un tableau de PIcasso est en soi une oeuvre méditée,travaillée, unique, organiquement constituée, tout en étant novatrice. Ue oeuvre de Warhol, vous secoue, elle vous fait voir la vie, l'image, la réalité d'une autre façon. Mais en soi elle n'est pas aussi forte qu'un Picasso, ou un Klee.
- Et Basquiat?
Marina Fedier qui est une fan de l'artiste intervient.
- Basquiat c'est très fort, plus que Warhol. Il émane de ses tableaux une énergie, une violence, une originalité dans l'expression et dans les formes, qui sont impressionnantes. Comme Bacon, ou Picasso. MAis pour les apprécier il faut voir les oeuvres elles-mêmes, et s'impregner de leur présence, les situer dans une rétrospective de l'artiste. Les reproductions ne donnent qu'une simple référence visuelle qui ne vaut qu'à condition d'avoir été exposés au tableau lui-même.
- Et Duchamp?
J'interviens à mon tour.
- Ce qui est important chez lui, c'est sa démarche. Je ne parle pas évidemment du Grand Verre ou du Nu descendant l'escalier qui sont des oeuvres classiques aujourd'hui. De même, Etant donné le gaz d'éclairage etc. représentant une scène érotique très mystérieuse qu'on ne peut voir que par le trou d'une serrure, annonce les installations du XXIe siècle.
Lorsqu'on considère La Divine comédie de Dante, ou encore Guernica de Picasso, on est en présence d'oeuvres autonomes, closes, tirant leur signification de leur organisation interne. En revanche ce que l'on vend dans les galeries de Matthew Barney: une photo encadrée de vaseline, un costume , des objets mystérieux et, ne peut être considéré que comme des fétiches, des fragments épars de l'oeuvre, un peu comme des ruines ou ces frises du Panthéon éclatées entre plusieurs musées. De même un tableau de Warhol ne représente rien si on ne le met pas dans son contexte. Dans le catalogue édité à l'occasion de l'exposition sur Los Angeles, à Beaubourg, on expliquait qu'un galériste avait commandé en dépôt-vente une série des Brillos de Warholl? Des caisses toutes identiques. Je crois qu'il y en avait une trentaine. Et voici que quelques tableaux sont vendus. Le galériste comprit que l'effet impressionnant de l'accumulation de ces cartons d'emballage, tous identiques, était détruit par l'absence d'un seul élément. Il finit par reprendre à son acheteur les tableaux vendus et à Warhol, il demanda des conditions de paiement pour le reste des cartons. C'est ainsi qu'on ne peut considérer une oeuvre isolée de l'artiste que comme un fragment. On ne peut juger Warhol que sur un ensemble assez vaste de pièces et de documents, reconstituant la démarche de l'artiste, et qui est très novatrice. Par ailleurs en voyant une matrice de Marilyn Monroe on s'aperçoit que l'artiste a calculé les rapports chromatiques d'une manière très subtile.
- Et Duchamp?
- Hans Richter qui était un des grands protagonistes de DADA et que j'ai assez bien connu, me disait en souriant que l'urinoir et le porte-bouteille, n'étaient que l'oeuvre d'un jour. Une fois le choc subi, le message compris, elle était anéantie, elle n'avait plus qu'une valeur de fétiche, de talisman, d'autographe. Par la suite l'éditeur Schwartz persuada l'artiste après la guerre de 39-45, de signer des répliques pour des collectionneurs et des musées. Duchamp accepta, mais il avoua qu'il avait envie de jeter les faux urinoirs à la tête des imbéciles qui les payaient à prix d'or. La jobardise atteint dans ce domaine des sommets et on peut affirmer que le message de Duchamp a été déformé d'une manière intentionnelle : c'est donc de la désinformation pure. Ce cas est intéressant car il nous conduit à nous intérroger le part de l'autosuggestion et de la stratégie marketing des musées et des galeries, dans le processus de l'art contemporain.
Note : Masterclass 3 a été complété aujourd'hui et traite de la bureaucratie à la française .
Voir la suite du journal, ci-dessous. Thème : Serendipity ou un argument en faveur de la zététique
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Tuesday, 23 December 2008
CHRONIQUE
Dépression de Noël
Non, merci de votre sollicitude. Ce qui est déprimé ce n'est pas moi (un petit coup de cafard, hier, vite balayé par des coups de téléphone vivifiants) mais le nombre de visiteurs qui a rarement été aussi bas. Dame! Tous préparent les fêtes, achètent (parcimonieusement) des cadeaux, et surtout s'en vont en famille dans la maison familiale en Sologne, en Ardèche ou - pour les chanceux - à Monaco. Et puis pour les plus jeunes ou qui se croient tels, il y a les innombrables offres désespérément exotiques. En général on laisse à la maison son ordinateur, et voilà! Le chiffre baisse et nous sommes entre fidèles.
Je dois mettre au point ma plaquette pour la deuxième fondation afin de convaincre un éventuel sponsor. Je l'imagine comme suit : une introduction sur l'intérêt du projet. Je suis evidemment très appuyé par mes trois marchands : Stéphane Clavreuil pour les livres rares, Heribert Tenscher pour les manuscrits à peinture, et Claude Burgan pour la numismatique. Il s'est heureusement remis et je le vois tout à l'heure. Ce quinquagénaire a courageusement tenu tête à un voleur armé et l'a traîné devant les policiers! Il a failli être victime des tirs de balle, bien réels.
Après l'introduction (buts, moyens, ambitions, économie du projet...) des intercalaires détaillant l'organum (c'est à dire le réseau sémantique) de chaque vitrine, avec l'auteur, le titre, la date de l'objet. Entre les intercalaires on trouve les fiches détaillées de chaque pièce accompagnée d'illustrations. Ce n'est pas toujours facile en cette période de Noël où les photographes sont en vacances, et les ouvrages en cours d'acquisition appartiennent à la réserve de Tenschert ou viennent de rentrer, car il y a beaucoup de mouvement dans le secteur des pièces d'exception.
Ci-dessous vous trouverez quelques réflexions préliminaires en langue française. Pour des raisons de discrétion, la provenance, le prix et la source, sont occultés, d'autant plus qu'il ne s'agit que d'un rêve, une utopie, tout au mieux un argumentaire pour un généreux mécène (allez le trouver en ce temps de crise, mais la foi dit-on, soulève des montagnes). Rappelons nous l'appel désespéré de Wagner à un prince salvateur providentiel et improbable qui l'aiderait, lui, pauvre nomade criblé de dettes, à réaliser son projet monstrueux : Der Ring des Nibelungen. L'Anneau du Nibelung. A ce moment précis, le jeune Louis II de Bavière venait d'accéder au pouvoir. Fanatique de Wagner il exauça, et au delà, son rêve le plus fou. Il fut moqué, critiqué, traité de fou, mais aujourd'hui Bayreuth est devenu une vache à lait de la région, et il faut attendre huit ans pour obtenir une place ! Qu'on se le dise.
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Sunday, 28 September 2008
CHRONIQUE
Ruptures
La journée de demain s'annonce agitée et pleine d'embûches. J'espère recevoir L.H. que j'enverrai voir Nolde, et peut-être, le soir, écouter le Chant de la Terre, ou les Gurre-Lieder.
MATIN
Semailles et moissons
le nuage qui ne bougeait jamais
n'est plus
LA SITUATION INTERNATIONALE
Le jour où les poules auront des dents...
Halte!
Les poules viennent d'avoir des dents. La preuve : on me demande de donner mon avis sur la situation internationale, d'intervenir dans des tractations financières, des négociations politiques ou diplomatiques, en bref de faire ce qui est totalement en dehors de mes goûts et de mes compétences.
En matière d'évaluation géofinancière, je ne fais que suivre les deux grands scénarios, éculés à force d'être répétés.
Le scénario de la récession sévère, tient compte de la destruction massive de biens et de richesses humaines, qui tôt où tard finissent par se convertir en prospérité financière. Les gens ont pris l'habitude de gagner de l'argent sans travailler, simplement en se crevant et en gaspillant leur vie pour éviter de bâtir. Ils sont capables de sacrifier vie de famille, culture, méditation, d'occuper vingt heures par jour à éviter de travailler pour jouir dans l'intervalle de quelques heures de jouissance fugace : se dorer au soleil, se doter de pectoraux et de barres de chocolat à l'abdomen, courir après une endurance factice, machinalement faire l'amour avec des filles et des garçons plus beaux et plus jeunes. Nous nous retrouvons ramenés dans l'univers stigmatisé par Nolde (cf. le dernier billet).
Comment voulez-vous que du néant sorte une richesse durable? L'énergie du vide est une hypothèse qui ne se vérifie guère dans notre pratique quotidienne. Nous avons vu qu'en place d'attachement aux covenants d'une grande firme, les dirigeants et leurs troupes ne cherchent que leur intérêt immédiat, érigeant l'infidélité en valeur cardinale. Faute de covenants, la firme en tant que système humain se dissout et n'est plus qu'un agrégat brownien d'intérêts conflictuels. L'entreprise cesse d'être la "coalition coopérative" chère à Chris Barnard et aux grands maîtres du management. Le poules, il leur pousse des dents de carnassier.
Il nous sera donné de vérifier par l'absurde, les sages préceptes de "l'efficiency work" qui visaient à faire plus avec moins, à supprimer les complications e les sources inutiles de dépenses. Aujourd'hui les complications sont devenues manière de gagner sa vie, les parasites qui en vivent, les imposent par la mode et la superficialité, aux dupes qui les adoptent, et qui au lieu de chasser les marchands du temple, les louent comme source de profits. Tout cela par un effet de rétroaction positive au niveau des particuliers (la complixation engendre la complexité) se traduit par des boucles de rétroaction négative mal réglée au niveau des états (des mesures brutales, venues mal à propos, et ne tenant aucun compte des phénomènes d'hystérésis).*
Bien. Mais il ne s'agit encore que du scénario inévitable, rationnel, contrôlable par des leaders charismatiques et providentiels. Ce qui est infiniment plus dangereux est le scénario catastrophe, celui qui tient compte de la rupture ultime, fille de la mondialisation et de la globalisation.
Rappelons nous que comme nous l'enseigne la Sémantique Générale de Hayakawa et de Korzybski, le mot n'est pas la chose, que le signifiant n'est pas le signifié et que depuis Law on sait bien que le papier monnaie ne représente qu'un torchon de papier qui ne vaut que s'il est fondé sur une réalité réelle, physique (l'or par exemple ou le pétrole) ou une réalité psychologique (celle qui nous berce d'espoirs fallacieux). La suppression des accords sur le volant or, due à la nécessité de financer la guerre du Viet-Nam, a remplacé la réalité physique d'une garantie matérielle et limitée, par une pseudoréalité psychologique fondée sur des mythes s'invincibilité (le "progrès", la puissance américaine, la compétence de nos argentiers, la validité des théories économétriques etc).
Or on a tellement abusé de cette tolérance à la réalité on a tellement tiré sur la corde, que la réalité physique se venge et nous retombe sur le crâne comme une volée de briques.
Le scénario de la récession tient compte du fait que lorsqu'on travaille mal ou pas du tout, on récolte la pauvreté. Mais il permet de supposer que si l'on se ressaisit, la prospérité perdue renaîtra.
Il en est tout autrement avec le scénario de la catastrophe.Il ne s'agit plus ici d'une déviation du sens, mais de la perte générale de sens. Les peuples et leurs élites vivent dans un état d'apesanteur morale et psychique qui justifie tous les fanatismes religieux, fondés sur le sens et l'appartenance communautaire. Le mot trop sollicité nous est donné en place de la chose. La chose , diluée, ne peut plus remplir son office de construction du monde, d'ordonnateur des richesses. Elle s'escamote et se cache.
Cela signifie que le divorce entre le mot (actions, obligation, papier monnaie, unités financières) et la chose (de quoi manger, se vêtir, respirer, circuler, vivre, en un mot) aboutit à la faillite du mot et le retour cruel de la chose dépourvue de mots. Le système financier ne peut plus fonctionner. De faillite en faillite, la réalité psychologique (perte de confiance) se cumule à la réalité physique (pénurie de biens), aboutissant à l'instauration d'une économie du troc. Le troc, c'est le mot récusé par la chose qui parle à elle-même.
Mais on imagine que ce heurt brutal ne peut que soulever des phénomènes de panique généralisée et de paradoxes insoutenables. C'est l'apocalypse, au sens précis du terme, car la globalisation a détruit les sanctuaires. Même la Russie, richissime en réalités physiques : gaz et matières premières, est touchée. Simultanément dans l'équation immobilier (la chose concrète, physique) / argent (la chose abstraite, volatile), les deux sont perdants. Il s'agit d'une situation paradoxale et les peuples comme les élites n'aiment guère les paradoxes.
En fait il se produira un processus que connaissent ceux qui ont vécu des guerres mondiales (ce qui a été mon cas). En un premier temps un désastre actuel est porteur de richesses potentielles proportionnées. Ceux qui survivront en sortiront considérablement renforcés. Pendant la guerre, Aimé Maeght a fait fortune grâce à sa femme, Guiguitte, marchande de poisson. En ces temps de marché noir, un dîner valait un Fernand Léger ! Mais une toile de Léger ne servait guère un estomac qui a faim!
Actuellement, les seuls biens qui aillent à contre-courant de la panique financière, sont les objets riches de sens, ainsi que le constate un article résent du NY times. Nolde se révèle ainsi avoir économiquement raison.
Voici encore une bonne raison de crééer une fondation spirituelle et culturelle. Ce qui est authentiquement précieux, résiste au temps et à la mode. Une reliure ayant appartenu à Grolier est convoitée depuis Louis XIV qui en a acheté à prix d'or et en a interdit la sortie de notre pays!
L'article de l'International Herald Tribune
Saturday-Sunday 27-28, 2008
A WAVE IF SANITY IN ASIAN MARKET
By Souren Mélikian
It is back to fundamentals across the whole breadth of the Asian Art Market. At a time when the world's financial systems wobbles on its foundations, the path taken by the art of the past centuries diverges spectacularly from that of the broader economy.*
In the contrast with the Dow Jones, prices did not go up and down like a yo yo during the auctions that went on through the week,begining September 15...
Monday, 15 December 2008
CHRONIQUE
Seconde Fondation
Prélude à Fondation, Fondation, Fondation et Empire, Fondation foudroyée, Seconde Fondation, Fondation et Terre ... Tels sont, si ma mémoire ne me fait pas défaut, les titres du polyptique impressionnant d' Asimov. La fondation dont je vous ai si longtemps entretenu, commence à émerger des limbes et le département de numismatique est assez avancé.
Un traquenard nous attendait cependant, mon successeur et moi. Contrairement à la Fondation d'Uccle, dont le but et de faire se rencontrer les civilisations au sommet, la seconde Fondation se place sous le signe de l'évolution des idées de l'homme et des outils qui lui servent à communiquer avec lui-même et les autres. Or on m'a rappelé qu'une autre fondation poursuit le même but. Il ne s'agit de rien moins que de la Fondation Bodmer qui fait l'admiration du monde entier et qui détient des trésors inestimables comme la Bible de Gutenberg ou les manuscrits des poetes grecs. Notre tentative faisait pietre figure auprès de ce couloir souterrain reliant deux bâtiments émergents comme deux fourmilières dans un champ. J'ai gardé un mauvais souvenir d'une administration qui avait refusé avec beaucoup de morgue mon offre de déposer dans la Fondation ma collection d'instruments d'écriture, alors la première au monde. Si ma proposition avait été acceptée, elle serait aujourd'hui indemne alors qu'elle a été volée en 2001 au cours d'un cambriolage sanglant.
Il était donc nécessaire d'innover de telle sorte que les deux organisations soient à l'abri de toute comparaison.
Je me suis alors appuyé sur une base théorique et deux idées pratiques.
La base théorique
Elle se fonde sur la mesure de la signification d'un ensemble d'objets. Elle dépend des liens d'intégration entre ses éléments entre eux et avec notre arrière plan psychologique. Or dans la fondation Bodmer, un manuscrit ou un objet n'entretiennent que des relations chronologiques assez pauvres avec les objets voisins et sont souvent dépourvus d'émotion. Au contraire nous avons entouré chacun de nos objets d'un réseau aussi riche que possible avec des objets auxiliaires chargés de construire un contexte passionnant et pédagogique et essayé de les relier à notre expérience personnelle.
La scénographie
C'est une des deux idées de mon successeur.
Un exemple : hier je m'interrogeais sur l'opportunité d'acquérir deux monnaies à la prochaine vente de New York. Hélas elles risquent de dépasser mon budget mais l'exemple en soi est instructif.
La première pièce, clou de la vente représente côté avers un beau portrait de Brutus, côté revers un trophée militaro-naval et la mention du monnayeur : Casca. La pièce est datée 42 BC, soit deux ans après le meurtre de Jules César par des conjurés dont le bien-aimé de César Brutus. Casca, dont le nom figure au revers de la monnaire, porta le premier coup mortel, par derrière.

L'autre pîèce réunit les portraits de César et de son héritier Octave, qui plus tard deviendra sous le nom d'Auguste, le premier empereur romain. La date d'émission est 43 BC, soit un an seulement après le meurtre de César.
Ces pièces ont été émises à un moment particulier, dans un but prémédité. Octave fit frapper l'émission au moment de partir pour Rome où il conquit par la force le titre de consul. Cette monnaie rappelait opportunément qu'en tant qu'héritier de César, il avait la légitimité pour lui.

Ci-dessus : A gauche Octave, à droite César.
En ce qui concerne Brutus, l'affaire est différente. Octave décida de venger César, avec l'aide de Marc-Antoine et livra bataille aux conjurés à Philippes. Brutus était ennemi du culte de la personnalité, mais, travaillé par des pressentiments à Philippes et à l'approche du jour décisif, il comprit qu'il devait apparaître à ses soldats comme un chef légitime afin d'augmenter ses chances de les motiver. Il décida de paraître dans une monnaie d'or, forgée par Casca (le premier conjuré à poignarder César) et à rappeler par les trophées et la lettre L, censée représenter la victoire de Brutus à Lycie ses combats victorieux.
En seulement deux pièces, voici donc condensée une histoire tragique, que l'on peut projeter (à condition que la fondation soit dotée du statutconvenable de club pédagogique) en faisant appel à Jules César la pièce poignante de Shakespeare interprétée magistralement par l'équipe de la BBC et de Time-Life Films :


La grande question est : comment voir une pièce non traduite, en anglais? Si vous connaissez un peu la langue, vous bénéficiez des sous-titres en anglais. Vous pouvez alors suivre sur une édition bilingue. Mais mieux encore, vous vous précipitez sur une bonne traduction et veous lisez l'histoire. Les images raconteront tout.
Mais de vous parler de Shakespeare n'était pas mon propos. Essayez simplement d'imaginer ces deux pièces bien éclairées et leur agrandissement, ces images, étant alternées avec de courtes séquences du film enfermées et visionnées à travers des oeilletons. Voici un exemple de scénographie. Et je puis vous assurer que ce serait un spectacle très émouvant, unique. Tout d'abord parce que ces pièces sont très rares (17 pour Brutus,5 pour Octave-César) , puis parce que les conservateurs et les numismates ne se soucient guère de ces détails qui dépassent leur spécialité, et que les historiens imaginatifs ne connaissent pas la numismatifs. Sans compter que si vous pensez à Hadrien tel qu'il est dépeint par Marguerite Yourcenar, et tel qu'on le cerne dans les monnaies, cela donne à réfléchir. Voici le grand homme flanqué numismatiquement par sa pauvre femme qui dut le subir avant d'être acculée au suicide, et son sigisbée Antinoüs , vous perdez vos illusion. Et puis, à propos de Brutus, songez qu'il s'agit d'un portrait sans complaisance, une manne pour les physiognonomistes !
Le cheminement ludique
Après avoir imaginé la solution scénographique, mon successeur a concocté un schéma destiné à tenir le visiteur en haleine. Il est basé sur la constatation suivante: vous ne pouvez accéder réellement aux objets exposés, fondation Bohr, ou pas. En effet il ne s'agit pas d'édifier une pinacothèque, mais de montrer des monnaies, des livres, des manuscrits... Et ceux-là il faut les feuilleter, le toucher, les faire pivoter, entendre le bruit du parchemin ou du vélin, admirer le grain de ce merveilleux papier médiéval qui ne vieillit pas, frais comme au premier jour. Que faire? Comment résoudre la quadrature du cercle. Mais je réserve la réponse à un prochain billet, car il est 5h57 du matin et je viens seulement de rentrer de l'hôpital.
Mais faites-moi plaisir. Achetez une bonne édition bien reliée des pièces de Shakespeare. La meilleure est celle du Club du Livre parue après la guerre. Avec un peu de chance vous la trouverez peut-être sur Amazone? Et vousn'avez pas besoin de lire tout de suite mais de les garder précieusement. Un jour vous aurez envie d'y jeter un coup d'oeil et la magie vous enveloppera de son féérique manteau et vous fera oublier vos ennuis.
Votre dévoué
Bruno Lussato.
Ce 15 decembre 2008
Saturday, 1 September 2007
L'aventure des grands-mères adoptives
Un bouleversement de Société Depuis la découverte de la pilule, la femme a pu contrôler ses naissances, faire ses études et n’être mère que lorsqu’elle était prête.
La diffusion de la pilule a de ce fait entraîné des changements profonds dans l’organisation de la Société. De plus en plus l’homme aide la femme, notamment pour les travaux ménagers et l’éducation, mais cela demeure insuffisant. En fait les parents sont tous deux débordés ; et n’ont qu’un temps limité à consacrer à leurs enfants. Les séminaires, les voyages d’affaires, les réunions tardives, la surcharge due aux restrictions de personnel, dévorent un temps précieux, phénomène aggravé par le cloisonnement extrême de la société, l’absence du personnel de maison qualifié, dont le coût s’accroît d’année en année à cause des charges sociales. Les hommes et les femmes, estiment peu valorisant le travail d’employé de maison, et lui préfèrent un poste de caissière dans une grande surface !
De surcroît, les appartements sont de plus en plus petits et il devient impossible de loger les grands-parents, ou le personnel de maison. Les grands-parents absents, souvent à la retraite dans une ville éloignée, les parents absents au travail, on n’a plus de temps pour entretenir une famille. les enfants se retrouvent seuls, dans une famille rétrécie, dont les oncles, tantes, grands-parents sont dispersés dans le monde et forment des diasporas inefficaces. Le seul compagnon de l’enfant est la télévision, et plus récemment les jeux vidéo. Mais un écran de télévision, même plat, interactif et en home cinéma, ne peut donner de l’écoute, de la compassion, en un mot d’amour.
La solitude des femmes âgées De leur côté, beaucoup de femmes proches de la soixantaine –ou plus-, ne vivent pas à proximité de leurs petits enfants. Elles se sentent inutiles et esseulées, ou se réfugient dans des activités artificielles comme le bridge.
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