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Saturday, 4 July 2009
CHRONIQUE
JOUR DE MARCHÉ
Ce matin, on se lève tôt pour nous rendre au marché avant que la foule et la chaleur ne l'envahissent. On prévoit d'acheter des parapluies, des cardigans, des sacs de plage, toutes sortes de petits auxiliaires utiles. Il ne faut pas se figurer qu'il n'y a que de la pacotille au marché de San Remo. Certes, les ceintures sont en cuir bien imité, mais c'est du carton recouvert d'une couche de cuir reconstitué, mais on y trouve aussi de la lingerie Made in Italy, de belles écharpes, pas des pashmina trop vues, et des vêtements sportifs de très bonne qualité et d'ailleurs assez chers.
DÉCADENCE
Une formule de Marina, comme je l’ai déjà dit dans un dernier billet est « moins bien que l’année dernière, mieux que l’année prochaine ». Cela devrait l’inciter à faire des provisions, mais non. Elle agit comme si les produits devaient être réassortis l’année prochaine. Logique féminine. Elle avait promis à ses amies des étoles en soie naturelle 100%, elle en trouva, mais elles avaient rapetissé. Le choix était moins important et les pulls de cashmere triple fil made in Italy provenaient de gammes dépareillés. En revanche j’achetai des chaussettes de fil d’écosse, à 15euros les quatre, contre 15 pièce chez Figaret (en solde) et trois chez Intimo. Une des raisons de cette décadence est la chasse forcenée … et justifiée des marques contre les faussaires. Voici une dizaine d’années on trouvait tout le choix de sacs Vuitton, de portefeuilles et de pochettes Hermès, sans compter les foulards, les kellys, les ceintures. Et la fabrication made in Italy était irréprochable, même si elles n’arrivaient pas à la cheville de la réalisation Hermès. Il suffit de voir les coffrets et les mallettes en crocodile orangé comme le nécessaire à pique nique en crocos orangé qu’un couple de japonais qui mirent deux ans pour être livrés. Mais leur joie faisait plaisir à voir.
LE PAON ET LE MIROIR
Au retour j’ai mis, pour mon plaisir, l’ensemble sportif de chez Hermès offert par Oleg, qui m’a habillé de pied en cap dans des tonalités de bleu chiné et de beige. On y trouvait aussi une veste en lin sitôt achetée, sitôt froissée. Il était à peu près impossible d’en détecter la provenance, sauf à faire semblant de fouiller dans une des poches, pour faire ressortir une bande de cuir, seul indice de provenance de Hermès. Par ailleurs je me suis enfin rasé convenablement grâce un rasoir fabriqué totalement au Japon. Je me reconnus plus dans le miroir, j’avais grâce à Tatiana et Oleg, rajeuni de vingt ans ! Après m’être pavané comme un gigolo je m’octroyai un somme bienvenu, car au dehors il faisait lourd et chaud et une légère brume flottait qui blanchissait le ciel et effaçait la ligne d’horizon.

L'ENFER AU RÉVEIL
Je me réveillai avec les douleurs les plus vives que j’aie jamais subi dans toute mon existence, pire que les radiofréquences, pire que ma chute dans le noir, ayant posé, un jour de Noël, pendant une panne de courant, le pied dans le vide. Ce n’est point difficile à imaginer mes amis. Il est un certain nombre d’entre vous qui avez souffert de lumbagos à la colonne vertébrale. Ceux-ci avaient élu leur siège au bas de la colonne vertébrale. D’habitude j’en viens facilement à bout en me massant la zone douloureuse diffuse à la recherche du « point focal » de la douleur, et en tâchant de la circonscrire à un lieu aussi étroit que possible. Sans ménagements il faut alors masser la contracture en essayant de se faire le plus mal que possible. On constate lors que pourvu qu’on continue à presser et à meurtrir l’épicentre de la douleur, on troque la douleur qui s’emparait de tout le bassin, contre un minuscule point très localisé. Tant que vous le maltraitez vous pourrez effectuer sans problèmes tout déplacement. Si vous pouvez attendre d’autres points séparément l’effet est supportable. Vous pouvez ainsi vous déplacer, vous asseoir et surtout marcher. L’effet de ces manipulations est accru si vous disposez d’un séchoir à cheveux.
Dès lors pourquoi les hurlements de bête fauve qui accompagnèrent mon réveil ? Tout simplement parce que pour me masser il me fallait atteindre le dos avec mes doigts. Or pour cela il fallait que je soulève mon bassin, ce qui n’était guère possible. Un malheur ne venant jamais seul, d’affreuses crampes s’emparèrent de mes jambes, tétanies dues au lasilix, un médicament destiné à combattre ma maladie de foie. Or il n’existe que deux moyens pour lutter contre ces contractures abominables qui rendent vos mollets, vos cuisses, vos pieds et vos mains, durs comme des troncs d’arbre ; mais parcourus de mouvements spasmodiques autonomes : 1. L’eau très chaude pendant dix minutes, 2. Vous avez compris que j’étais coincé par ces deux maux contradictoires.
Enfin, au bout d’un temps infini, le robuste Michel vint à la rescousse et me convainquit que je devais m’asseoir, quitte à hurler un bon coup. Il me redressa d’un coup, et après une vive douleur, la douleur s’atténua dès que je pus libérer mon dos pour me masser. En comprimant d’une main l’épicentre le plus bas des contractures, je pus marcher tranquillement, faisant disparaître les crampes.
Le soir je me couchai avec une ceinture lombaire, mais c’était pure bêtise car je ne pouvais ainsi me masser.
Si je vous donne ce luxe de détails, c’est parce qu’il vous arrivera un jour ou l’autre cette affection et qu’on vous prescrira du Nifluryl , et alors, bonjour les brûlures d’estomac !
UN AMI
Je me débarrassai également de mon sentiment d’avoir commis une gaffe en mettant mon ami intime Olaf Olafson en garde contre une personne que nous aimions beaucoup tous deux et que je surpris en flagrant délit d’infidélité et de trahison. Les puissants n’aiment guère qu’on leur ôte leurs illusions, et vous prennent pour un mouchard qui pourra un jour vous dénoncer. Je lui téléphonai pour lui faire part de mon malaise et essayai d’atténuer mes attaques. Mais mon ami avec une grande douceur écarta mes scrupules. Tout cela, me dit-il, était secondaire, ce qui le préoccupait au plus haut point était ma santé ; il m’assura que dès que possible, il me rejoindrait à San Remo.
OMBRES CHINOISES
Je pus ainsi jouir tranquillement de l’excellente cuisine italienne, même si sévèrement limitée par un régime drastique. Le soleil avait percé derrière la chape d’humidité et inondait ma chambre située à l’Ouest. Et voici que d’improviste un des plus violents orages éclata, une étrange lumière jaune envahit le ciel donnant naissance à un double arc-en-ciel sur fond de foudre. Un craquement sec, et tout l’hôtel fut plongé dans le noir, même les lumières de secours avaient cédé. Nous descendîmes à tâtons jusqu’au grand salon hanté par des ombres chinoises de personnages en déroute, pendant que, bravement, le pianiste et la chanteuse continuaient d’officier, scène fellinienne s’il en fût. On libéra les clients enfermés dans la nacelle des ascenseurs et tout redevint normal… jusqu’au deuxième craquement sec. Dans ces entrefaites, la nuit étant tombée la scène devint encore plus paniquante. J’assistai à une panne analogue voici quelques années. Immédiatement le vieux Bertolini avait prévu de placer des torches électriques dans chaque chambre et plein de pittoresques chandeliers à chaque table. Mais voilà. Le fondateur et esprit des lieux c’était éteint cet hiver, et un calcul économique rationnel avait multiplié le coût d’immobilisation d’un capital lumières de secours, par la probabilité d’occurrence d’une panne prolongée, et au terme de savants calculs sur logiciels sophistiqués avait sans doute abouti à un critère de 89,75 % pour la suppression. Le vieux monsieur Bertolini ne connaissait pas l’informatique mais simplement sa clientèle.

Saturday, 2 June 2007
La feuille de route du président Sarkozy

J'ai déniché tout à fait par hasard cette minable feuille de chou, dont c'est la dernière parution au bout de qautre ans d'altermondialisme et underground.
J'ai l'habitude de me concentrer sur les écrits de mes adversaires que dans les commentaires rassurants de mes alliés. Cela fait réagir et il y a toujours quelque chose à glaner, à condition de ne pas attraper par inadvertance, quelque virus tenace et silencieux.
A la page 21 j'ai trouvé un "dossier" : Quand j'entends le mot culture etc. qui nous explique qu'avec Sarkozy, l'avenir de la culture semble sévèrement assombri.
Dans le billet : Sarko promoteur de 'l'underground , on lit : " avec d'un côté Arthur, nouveau présentateur du JT de 20h invitant lavier pour son dernier navet, et de l'autre une scène artistique décomplexée et libre de ses idées, comme pendant la guerre du Vietnam aux Etats-Unis. Laissons le vintage à Sarko, qui a réussi à sortir du placard Mireille Mathieu e Rika Zaraï. Et nous
qui prenions Chirac pour un bof... Jonathan Halimi.
Ces propos n'auraient aucune importance s'ils n'étaient partagés par une fraction de l'intelligentsia où on ne rencontre pas que des bobos et des engagés débraillés et incultes comme les écrivaillons de ces torchons culturels qui se prennent pour les garants de la "culture". Et il nous faut reconnaître qu'à première vue, ils n'ont pas tort. Le président d'un pays comme la France se doit d'honorer les grands hommes afin d'inciter les jeunes à les imiter. Afin de leur prouver que l'on peut devenir une gloire nationale autrement qu'en figurant dans Loft Story. Mais les choses ne sont pas aussi tranchées et je vais faire appel aux repères de Virus, pour essayer de faire ressortir les contradictions internes des intellectuels de gauche aussi bien que des entrepreneurs de droite.
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Tuesday, 18 November 2008
CHRONIQUE
Une visite à Genève
Mon ami S***, qui en mon absence prendra en vharge ce blog, et moi-même avons été à Genève voir Franck Baldacci un passionné de numismatique qui pendant deux ans de travail acharné a rassemblé les chefs d'œuvre en vente dans la vente du 2&3 décembre 2008. Nous avions vu le catalogue et voulions examiner les quatre pièces maîtresses de la vente. Ce qui m'attirait le moins était Hadrien. Claude Burgan m'avait affirmé avec bon sens, qu'à défaut de cette pièce, vendue à un prix exorbitant, on en trouverait celle d'un autre empereur tout aussi belle. Cette pièce avait déjà été mise en vente plusieurs fois, signe de spéculation mortifère, et qu'elle était parfaite, mais d'un prix ridicule, point de vue partaagé par mme Vinchon et par tous les numismates sérieux. Par acquis de conscience nous demandames à la voir. Ce fut un éblouissement ! Non seulement l'exemplaire était parfait, mais il s'en dégageait des ondes positives totalement insoupçonnables en voyant la photo. L'expression empreinte de bonté et de sagesse du vieil empereur était fascinante. M.Baldacci nous dit que certains amateurs étaient restés en arrêt devant ce momument pendant une demi fournée,fascinés, et je puis le comprendre. Nos yeux à S*** et à moi, ne pouvions détacher notre regard de cet homme qui semblait vivre. C'était la plus belle monnaie que nous eussions vu, mais plus que cela, un monument d'une portée universelle. Aucune autre pièce ne pouvait égaler une telle spiritualité. D'ailleurs sans loupe elle était encore plus impressionnante qu'avec une loupe, ce que nous avons constaté avec d'autres pièces très fortes.

Ci-dessus, Hadrien.
Après nous vimes la chouette en or. En dépit de son extrême rareté nous fumes moins impressionnés que par celle en argent.Celle-ci, comme Claude Brgan me le fit remarquer avait un défaut à l'avers: une double frappe :

Le détail ci-contre escamote la double frappe qui est bien visible à la vue, bien que peu gênante.En définitive, ce qui prime est largement l'état exceptionnel de fraîcheur de cet exemplaire; évalué à 20 000 € alors que la pièce rarissime en or, moins impressionnante est évaluée à plus de 400 000 €
Le revers a été utilisé pour illustrer le catalogue.

Comparez avec la version rarissime en or:

Un cas très interessant est celui du premier humain romain à être représenté sur une monnaie:

Il est décrit comme suit : Titus Quinctius Flamininus, 196 BC. La première monnaie antique à représenter un romain de son vivant. D'une extrême rareté, une monnaie spectatculaire et superbe. Provien de la coll. Nelson Bunker Hunt, Sotheby's New York 19.06.1990. 10 ex. connus à ce jour dont 4 dans des musées. Est. 200 000 FS
Voici à présent un autre de ces exemplaires vendu le 11 et 12 decembre 2006 chez Numismatica.

En voici la description: Romains une monnaie historique exceptionnelle tant par son importance historique que son état de conservation. Superbe exemplaire. Pour les Grecs comme pour les Romains, seuls les dieux pouvaient figurer sur les monnaies et ne pas respecter ce principe revenait à commettre un véritable sacrilège.10 exemplaires connus à ce jour dont six entre des mains privées. Cet exemplaire est indubitablement le plus beau de tous. En 1955 àl'occasikon de l'entrée de cette pièce dans les collectiopnsbritanniques,R.A.G.Carson déclara que c'était "l'une desplus notables acquisitions du Departementet certaienemtn la plus importante pièce ajoutée aux séries romaines". L'estimation de 250 000 FS fut pulvérisée : la pièce se vendit 460 000 FS ! Ce qui signifierait que les 200 000 FS de l'estimation est un point de départ ridiculement bas.
Un point me tracassait et je m'en voris à Baldacci : comment deux pièces peuvent être qualifiée de "plus beau", il faut donc en déduire que celle présentée à la vente du 2 decembre 2008 est inférieure à celle de deux ans auparavant.
Baldacci semblait embarrassé : il expliqua, un peu confusément que l'expression de la pièce présentée était plus douce, plus ronde que la précédente, plus agressive. Et vous, chers internautes, qu'en pensez vous. Il reste que les deux sont splendide et d'une importance historique qui va avec l'évolution. Titus avait en effet conquis les faveurs des Grecs d'Europe en leur donnanty la liberté au lendemain de la défaite macédonienne sur les Cynocéphales. C'est pour honorer leur bienfaiteur que les,Grecs émirent ces magnifiques statères en or.
Mais ce qui nous frappa au plus haut point et qui ne ressort pas du tout dans les reproductions, ce fut les pièces archaïques de Macédoine tel ce tétradrachme d'argent vers 500 BC où on voit un lion attaquer un taureau qui s'affaisse est probablement la pièce la plus ancienne d'Acanthe, dotée d'un haut relief. Un chef d'oeuvre de finesse et de brutalité.'Un superbe exemplaire à patine de médailler. FS 75 000.

Ci-dessus, on reconnaît la force des monnaies archaïque qui apparaît avec plus de force dans l'attaque du taureau par le lion.
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L'impression produite par cette minuscule monnaie est indescriptible. Par quel miracle peut-elle nous impressionner comme s'il s'agissait d'une statue de génie? Le très haut relief et la patine jouent sans doute leur rôle et l'état de conservation aussi, qui respecte tous les détails. Mais ceci n'explique pas tout. Voyez par exemple ci dessous ce homme à tête de loup, un statère delectrum de Cysique, vers 500-475 BC, " une création époustouflante, entre le monstrueux et l'harmonieux. Superbe exemplaire de cette monnaie exceptionnelle". FS 100 000.
Ici encore on perd l'effet extraordinaire que produit la pièce, même (et surtout) sans loupe. Mais voyons une pièce de la même provenance mais 50 ans plus tard:

Dans le catalogue elle est qualifiée de "composition pleine de finesse et d'élégance" et elle évaluée comme la précédente FS 100 000. Mais nous sentons qu'avec l'avènement de l'esthétisme qui trouvera son apogée avec Syracuse, on perd vitalité, puissance et émotion.
Pour terminer, voici un dinar de 862 - 866, de la plus grande rareté. Il s'agit de la première monnaie d'or frappée à la Mecque, évaluée 50 000 FS.

J'ai alors demandé si on ne pouvait pas trouver des pièces à un prix plus abordable, hors mode. On me montra une pièce datant de Charlemagne, un denier de Trévise très rare de 771 à 793, pour 10 000 FS.

Nous tombames en arrêt devant un ducat non daté de Fernand d'Aragon frappé à Naples, un très beau portrait (rnv. 1458-94).

Ainsi s'acheva notre visite. Le rêve serait devenu réalité peut-être en d'autres temps et même voici moins d'un an. Mais au fond, l'important c'est de se bercer d'illusions agréables, quand en même temps elles vous apportent de la connaissance et vous font aborder des territoires lointains et ignorés. J'espère que ces billets numismatiques vous ont interessés, et je vous avouerai que j'ai acheté un grand coffre numismatique, qui ne contiendra hélas, qu'une seule monnaire : ma chère aréthuse de Evainetos. Comme la nature,ainsi que les placards, ont horreur du vide, je trouverai bien quelque chose de très abordable à des bourses modestes et non deshonorant pour remplir ces jolis tiroirs garni de faux velours rouge et gainés de vrai cuir!
Dans le corps du billet, j'essaierai de comparer une magnifique tête de face proposée par Vinchon, à d'autres provenant de salles des ventes.
Bonne nuit,
Bruno Lussato.
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Tuesday, 14 July 2009
CHRONIQUE
JOUR DE SANG
Lorsque je demeurais au dernier étage du Rond Point des Champs-Elysées, toutes mes relations ambitionnaient de voir le défilé du 14 juillet de mon balcon... Le dernier était particulièrement fastueux et je prévoyais ce jour-là une audition du Requiem de Mozart dirigé par Joseph Krips, aux Capucins. Sefit alors un partage des eaux. Les gens que j'estimais et qui étaient de mon bord, se retrouvèrent aux Capucins pour commémorer ce jour de deuil national, où les prémisses sanglantes de ce qu'il annonçait était, avec la Saint Barthélémy et les massacres nazis justiciable de la formule d'André Malraux : "Ce jour-là l'homme donna des leçons à l'enfer". Les autres me remercièrent chaleureusement pour leur avoir permis d'assister à la liesse populaire. Ils appartenaient à un système de valeur que je comprenais fort bien mais que je ne partageais point.
En 1989, toute une école d'historiens professionnels et courageux, François Furet entre autres, s'attaquèrent au mythe tout puissant, pour essayer, derrière les concrétions accumulées d'ignorance et de mauvaise foi, de découvrir ce qui restait de réalité, puis de comprendre à partir de ces vestiges, ce qui avait pu engendrer une des grandes abérrations de l'histoire. Je veux bien que celle-ci soit forgée par les vaiqueurs, mais imagine-t-on aujourd'hui que la population allemande toute entière, commémore, ou laisse commémorer, l'avènement de Hitler ou la Nuit des grands couteaux?
Pour faire court, ce que l'on découvrit, et qui fut d'ailleurs largement diffusé et compris par érudits et classe dominante, ce fut que la réalité avait été outrageusement déformée, que ce soit par les révolutionnaires, ou par les romantiques, par Taine ou par Michelet. Et la falsification répétée à des millions d'élèves, au cours des générations, renforcée par le jour honteux promu comme un au fait, finit par devenir vérité, selon une des lois fondamentales de la désinformation.
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PETITE CHRONIQUE
J’ai eu le plaisir et la surprise de recevoir ce 14 juillet, la visite de Tatiana, qui venue de Moscou, reprend l’avion pour Moscou le 15 à 15heures. Celle que je considère un peu comme ma fille adoptive fut très contente de rencontrer les Russes dont Marina a fait la connaissance. Elle c’est une Tatiana, la grâce faite femme, rayonnante de joie et de douceur, et parlant l’italien ce qui assure un lien, car son mari, un brave homme à la voix superbe, ne parle que le russe. Tatiana (la mienne) était toute heureuse de rencontrer un compatriote et ils ont commencé à se parler avec beaucoup d’animation. Se vérifie l’adage : un Russe + un Russe = la Russie.
Je me suis fait photographier entre mes deux Tatiana. Quel joli nom ! Je me dis que si au cours de mon existence j’avais connu une de ces créatures de rêve, mon rêve eût pleinement été réalisé : tomber amoureux ! Mais Marina me ramena sur terre : elle n’aurait pas voulu de toi. Les femmes veulent un homme protecteur, qui s’intéresse à elles, qui aime se divertir … Le contraire de ce que tu es : égocentrique, enfermé dans ton univers, orienté vers ton travail, un intellectuel, quoi !
Elle a certainement raison. Mais cela fait mal. Et puis elle oublie un fait déterminant. Lorsque j’étais jeune, Staline et ses successeurs étaient au pouvoir. Les femmes russes étaient de grosses bonnes femmes aux souliers plats, habillées d’une espèce d’uniforme que récuserait une SDF, sans grâce ni intérêt. La libéralisation a transformé la race et une nouvelle génération de créatures merveilleuse en est sortie, comme le papillon sort de la larve écœurante.
Là où est Tatiana, Oleg n’est jamais loin. J’espère l’avoir au téléphone pour lui demander de faire un nouvel effort pour les merveilleux mingei que Boudin a vu au Japon.
Bruno Lussato 14 juillet à minuit, 15 juillet à 8h30
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Thursday, 4 October 2007
La Bibliothèque (comment s'en constituer une)
L'initiation à l'Art
L'art c'est comme le chinois, ça s'apprend. (Picasso).
Voici un aphorisme que je ne cesse de répéter, quitte à passer pour un radoteur. Il est en effet des formules lapidaires qui énoncent des évidences pour les hommes cultivés, qui n'en sont pas pour les incultes et les snobs. Ces derniers ce trouvent aux antipodes de la culture humaniste.
La pauvreté culturelle absolue
Le degré zéro est la pauvreté culturelle absolue, pour reprendre l'expression de Galbraith, où on n'a pas le bagage culturel suffisant pour se rendre compte qu'on n'en a pas du tout. On se contente de peu, et on se moque de ceux qui en sont pourvus, comme ces pauvres absolus qui sans abri, adossés à un cocotier, voient passer les beaux messieurs et les jolies dames, habillés en Armani et en Prada, et les montrent du doigt en se gaussant. Ils travaillent juste de quoi vivre et somnoler pendant trois jours, puis recommencent... Il en est de même pour les pauvres culturels absolus qui eux sont bien souvent économiquement riches, et qui se moquent de ceux qui, péniblement, essayent d'accéder aux nobles sphères de l'art et des lettres. Ils répètent d'un air entendu " la culture ça ne se mange pas en salade", ou encore "la culture à quoi bon gaspiller son temps? On jouit ou on se divertit, un morceau de musique, un tableau, un poème, qui exigent pour être compris, un effort, ne valent rien. Et qu'est-ce que ça signifie comprendre? Y a rien à comprendre, faut aimer. L'art ce n'est pas des mathématiques, on jouit où pas, on aime où on n'aime pas. A-t-on besoin d'aller à l'école pour aimer un beau coucher de soleil, pour apprécier un tableau impressionniste, un bon morceau de jazz, un tube de Céline Dion? "
La richesse culturelle absolue
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Saturday, 13 October 2007
Le chant de la Terre
de Gustav Mahler.
Das Lied von der Erde. Otto Klemperer, Christa Ludwig, Fritz Wunderlich. Philarmonia orchestra. EMI Classic

On peut considérer le Chant de la Terre, comme le négatif de la Neuvième Symphonie de Beethoven. Celle-ci partant du désespoir parvient au prix de longues luttes tragiques à "la divine étincelle de l'Elysée". Celle-là, partant semblablement du désespoir, sombre dans la dépression et la mort. Deux neuvièmes, car Mahler par superstition évita de nommer ainsi le Chant de la Terre, plusieurs compositeurs : Beethoven, Schubert, Bruckner, n'ayant pas franchi le seuil fatidique. La ruse se révèlera inopérante et la mort sera à Samarkande. La dixième restera inachevée comme celle de Beethoven. Deryk Cooke complètera le deux ébauches, celle à peine esquissée de Beethoven, celle plus aboutie de Mahler.
Le Chant de la Terre est une vraie symphonie en quatre mouvements. Le premier agité est une chanson à boire sur les malheurs de la terre. Le second décrit la solitude du poète au printemps et sous la désolation perce par endroit une douce nostalgie, celle des jours anciens. Le troisième mouvement est un tryptique un peu ironique, une méditation sur la beauté, la jeunesse et l'ivresse. Le dernier mouvement en deux parties se nomme l'adieu. Les deux parties sont contradictoires. La première est un monologue de l'artiste qui attend l'ami pour le dernier adieu. La seconde est distanciée. C'est l'ami qui rapporte les paroles du poète Entre les deux parties, un interlude est censé évoquer l'approche de celui tant attendu. C'est une marche funèbre d'une douceur déchirante, aux sons âpres, aux mélodies descendantes aigres-douces, l'équivalent au négatif de l'ode à la joie, et à mon avis d'une splendeur équivalente.
Continuer à lire "Accéder à la culture, la discothèque 3"
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