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Sunday, 2 December 2007
Les fraises sauvages 6
Retour sur le film d'Ingmar Bergman
Cela fait exactement cinquante ans que j'ai vu Les Fraises Sauvages, lors de sa parution dans une salle parisienne, en 1957. J'avais donc vingt-cinq ans et je venais de décrocher mon diplôme d'ingénieur du CNAM,où j'enseignai sans interruption jusqu'à l'âge de soixante huit ans.
Depuis, j'ai dû revoir le film une ou deux fois, au approches des années soixante. J'ai donc eu largement le temps de l'effacer de ma mémoire. Ce n'est que récemment (lors de mes billets sur les Fraises Sauvages), que, je ne sais pourquoi, ce film est surgi de mon inconscient et s'est violemment emparé des tréfonds de mon être. J'ai alors essayé de m'en souvenir et j'ai enregistré dans mon billet, ce qui m'en était resté. Je viens aujourd'hui, après ce demi-siècle d'absence de visionner le DVD récemment doublé en français. Les distorsions opérées dans mon inconscient au cours de ces années d'oubli, me paraissent aujourd'hui significatives.
Le vieux professeur, a trois ans de plus que moi, il ne s'apprête pas à recevoir le prix Nobel, mais plus modestement une médaille de jubilé pour les cinquante ans d'enseignement de la médecine. Il se nomme Isak Borg, on l'appelle "professeur" et il est chargé d'honneurs.
La scène du rêve ressemble comme je l'imaginais à "La Maison du Docteur Edwards" et aussi impressionnante. Et puis, tout le reste y est. Les personnages de sa jeunesse, une mère rigide morte-vivante, une vie sentimentale ratée, un fils qui lui témoigne respect et reconnaissance tout en le détestant silencieusement. Une belle-fille ravissante, Marianne qui lui donnera un peu de tendresse. Et surtout, ce que j'avais oublié tout en étant impregné, la terrifiante scène du tribunal, où toutes les actions du professeur sont scrutées, jugées, sanctionnées. Actes de condamnation :
1. Incompétence. Oui, incompétence !
2. Insensibilité envers les autres.
3. Rigidité et égoïsme, mesquinerie.
Le professeur est dêchu. Il n'est plus qu'un vieil homme sans qualités. Sa vie conjugale, ses rapports familiaux, ont été marqués par le repli et la lâcheté.
Ce qui sauve cette fin de vie, c'est la reconciliation avec Marianne et de son fils dont il est l'artisan, cette vie florissante qui finit par arracher à la mort son mari et se penche sur lui avec tendresse.
La fin du film nous montre le vieillard au lit, bercé par les souvenirs de son enfance. Réapparition récurrente des étranges rêves venus de l'enfance et envahissant comme des nappes de brouillard, le champ désolé de sa conscience retrouvée.
Mais la fin que j'avais reconstituée, était plus belle peut-être. La fenêtre s'ouvre, laissant pénétrer la gaie lumière matinale, pendant que la fidèle gouvernante débarrasse le lit. Cela se termine, comme les autres films Giulietta, Le Satyricon et Rêves, par des points de suspension.
Références
On trouvera une excellente analyse du film, utile vu sa complexité à
dvdclassik-.com/critiques/fraises -sauvages - dvd.htm
le DVD est disponible chez amazon ou fnac.com avec un second film.
J'avais alors estimé que Les Fraises Sauvages étaient avec Giulietta degli Spiriti de Fellini et Rêves de Kurosava étaient parmi mes préférés, et certainement les plus proches de ma sensibilité. Après avoir vu le DVD, mon point de vue s'est modifié. Ce film est désolant, terrifiant, désespérant. Par ailleurs il me semble incompréhensible pour qui n'a pas une sensibilité très particulière. Mais en le visionnant, je me suis trouvé face à une terrible confrontation, qui m'a confirmé et approfondi, ce que j'avais écrit dans les billets antérieurs sur Les Fraises Sauvages. Tout d'abord, après avoir renoué avec le film, je ne trouve pas une ligne à changer dans mes commentaires, bien au contraire. On peut dire que bien des situations du film original se retrouvent dans ma vie ratée, et ont fini de m'ouvrir les yeux sur l'étendue de l'échec : doutes sur l'incompétence, le coeur, la réussite affective, l'amour.
Ceux qui verront le film seront frappés par sa similitude avec les billets antérieurs, la place du titre de "Professeur",notamment décliné par sa femme de chambre et ses clients, ce respect et cette confiance glacée et surfaite sans doute. Et le professeur Isak Borg, le voici lui aussi, dès la scène du rêve, transformé en un être frêle, et déplumé, un simple raté, un mendiant, un moineau en quête de bribes de croutons, ... Le vieillard errant.
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Saturday, 15 December 2007
La France honore Bill Viola.
Ci-contre, Bill Viola, Kira Perov, Bruno Lussato, Marina Fédier, Sergei Pugachev.
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C'est une de mes obsessions. Ma conviction est que c'est le Président de la France, représentant le pays tout entier, qui doit honorer les plus grands génies du temps. La France a toujours été un véhicule de culture et de raffinement, et récompenser officiellement les grands artistes, peut susciter par mimétisme des vocations à tous les niveaux de la population et des jeunes. Malheureusement les honneurs étant réservés aux foot-balleurs ou aux débiles incapables de chanter sans micros, on ne voit que trop les résultats. Le mimétisme joue à contre-culture.
Mais le Président idéal qui voudrait retourner le situation, devrait proposer que l'on récompense et qu'on donne en exemple les grands génies de notre temps, ceux dont les oeuvres seront encore exemples du patrimoine mondial dans les dictionnaires futurs, alors qu'on aura oublié les oeuvres inquafiables qui entraînent l'audimat. Mais quel courage pour le chef de l'Etat que d'accepter de sacrifier sa popularité en promouvant ces grands hommes ignorés par le brouillon de culture populaire! Il sera taxé d'élitiste, s'il le fait, de plouc s'il ne le fait pas.
C'est pourquoi en accord amical avec des proches de Nicolas Sarkozy je me suis mis à la recherche d'artistes incontestés par leurs pairs. Le projet Newwave (Elkann, Bonnet, Marina Fédier) a servi de support par sa solidité théorique qui rejette les phénomènes de mode et de snobisme. On ainsi filtré parmi les artistes majeurs qui font l'Art de demain, Bill Viola, Richard Serra, Matthew Barney, Bruce Neuman et Daniel Richter. Malheureusement il est trs difficile de les atteindre, et ils sont peu enclins à perdre du temps dans un pays d'ignorance et declin.
Je me suis mis en chasse et le plus respecté d'entre eux a finalement accepté de faire un crochet de la côte Ouest et pour atteindre Madagascar. La date définie a été le 15 et j'ai dû me livrer à des trésors de persuasion pour que tous les horaires soient maintenus, menaçant de me faire hara-kiri. Heureusement, j'avais le soutien convaincu de Claude Guéant, serviteur de l'Etat unanimement respecté et humaniste de grande culture, et de Cédric Goubet, chef de cabinet du président. On ne peut apprécier cet acte fort, si l'on oublie que "Force de la Terre" auquel appartient Nicolas Sarkozy, a toutes les qualités qui font la prospérité d'un pays, mais qui par son indifférence à la culture des cimes, s'attire le mépris et les moqueries d'un establisment culturel arrogant et hagneux. Le président essayera je l'espère à contnuer dans cette voe : rapprocher de notre nation autrefois protectrice de arts, des artistes et des compositeurs qui assurèrent notre gloire.
Bill Viola, sa femme et collaboratrice Kira Perov, et leur deux gosses ont été accueilli avec tous les honneurs et ont même reçu en cadeau une vénérable bouteilles d'un cru exceptionnel de l'ELysée. Un même cadeau avait été offert à Poutine pour son anniversaire, par un chef d'Etat Poutine et s'est perdu en cours de route! Le menu était d'un raffinement extrême bien que léger faisait honneur à un des artisanats majeurs de notre pays. Et quels vins! Je vous donne une recette : le beurre Verneuil, utilisé dans le menu, le goût de vrai beurre que je croyais avoir oublié depuis mon enfance.

Aucun formalisme, pas de snobisme dans cette journée qui s'est terminée chez moi en présence d'un des convives qui désirait connaître l'artiste.
En Novembre, on donnera Tristan à l'Opera dans la fantasmagorie de Viola et je crois bien que tout le staff suivra Nicolas Sarkozy à la représentation. Pourquoi pas vous? Pour les internautes qui sont vraiment accrochés j'ai envie de ménager un contact sympathique avec Bill Viola. Attention, anglais indispensable. Mais c'est sans doute un rêve utopique.
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Sunday, 15 March 2009
CHRONIQUE
Caricatures

Le moment est venu de vous livrer une interprétation de l'immense parabole qu'est le texte Typhon, ainsi que divers commentaires qu'il a suscités.
Le premier commentaire vient de ma muse préférée, qui n'avait alors lu que l'introduction du récit. Elle avait peur que celui-ci ne verse dans la caricature. La suite de celui-ci devait lui donner raison dans la mesure ou MacWhirr est un personnage vraiment caricatural. Cela nous mène à nous interroger sur la nature et l'intérêt de la caricature qui pour bien des gens a une connotation négative que ce soit à l'égard de l'artiste qui se livre à ce genre mineur, ou du sujet ainsi portraituré. C'est que l'inculture générale les porte à prendre pour référence les "nuls", les dessins satiriques du canard enchaîné ou des masques de carnaval. C'est ne pas faire grand cas des chefs-d'oeuvre de Daumier ou des grands dadaïstes. Mais les connaît-on?
Indépendamment de ces cas d'exception, où les artistes étaient conscients de leur rôle de caricaturistes, il est des périodes et des cultures, ou la caricature est la règle constante.Si l'on appelle caricature le procédé qui consiste à forcer le trait pour faire rire ou à des fins expressives, un bon exemple est donné par la numismatique romaine, qui au contraire de l'art hellénistique, loin d'idéaliser les empereurs ou les héros, les portraiture en faisant ressortir les moindres défauts quand il y en a (Auguste, Hadrien, en sont dépourvus) de façon à améliorer la ressemblance, un peu comme les dessins satiriques visant les dirigeants actuels.
Je vous donne ci-dessous un exemples d'effigies tirées de pieces romaines.



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Ci-dessus les empereurs Vespasien, Gaius (Caligula) et Hadrien.Au dessous Brutus, le héros de Shakespeare. On découvre dans ses traits accusés (sans doute forcés) le petit parvenu avide et sans envergure.
Note : Cette pièce exceptionnelle, la meilleure des onze connues dans le monde a été acquise par la Deuxième Fondation.
Comme on a pu le constater, pour les monnayeurs romains, caricature était expression de vérité et vérité de l'expression.
En ce qui concerne la litterature, l'universalité de la caricature ne se discute même pas. Que serait Molière ou Balzac sans ces personnages décrits au vitriol et tournée en dérision? Ce n'est que la musique qui n'offre que peu de prise à la caricature. Une plaisanterie musicale de Mozart, Ariane à Naxos ou le Rosenkavalier de Richard Strauss figurent parmi les rares exemples.
La caricature et la vie
Notre éducation si souvent tournée vers l'ironie et la dérision, n'admet cependant pas la caricature comme art à part entière, sauf quand il est couvert par l'alibi de l'ironie et de la dérision. Notre caractère modéré abhorre ce qui est illogique et exagéré. Quand un La Bruyère tourne dans ses Caractères en ridicule les moeurs de sont temps, soit. Le propos est toujours écrit avec finesse et satisfait notre amour pour la logique. Mais il en est tout autrement pour les tirades des fous de Shakespeare ou des sorcières de La nuit de Walpurgis de Faust I (Goethe).
Mais ces propos ne sont guère valables dans le cas où les personnages de l'écrivain sont eux-mêmes des caricatures. Et c'est précisément le cas de MacWhirr. L'approche d'un typhon économique mène à la découverte stupéfaite de ces personnages obtus, incapables de voir plus loin que le bout de leur nez. Des Macwhirr abondent à tous les niveaux de la Hierarchie et tout particulièrement en Hollande patrie des dirigeants sérieux, conscencieux et disciplinés, en un mot professionnels à 120% ! Un certain nombre d'entre eux raisonnent exactement comme le héros du récit.Cela est même plus fréquent qu'on ne l'imagine dans notre propre pays. Alors que nous dansons sur un volcan, des manifestants et des bureaucrates se préoccupent de leur plan de retraite et d'une grève dans une île qui vit en parasite. Les managers que je connais fixent à leurs directeurs des objectifs ambitieux et déplorent une baisse de CA comme si elle était de leur fait. Ils agissent exactement,comme s'il se ne devait se passer rien d'excessif, et que cette crise n'était qu'une des péripéties qu'ils avaient déjà expérimentée dans leur carrière. Ils demandent avec anxiété : quand croyez-vous que la crise finira, alors que la bonne question est : quand croyez-vous que la crise éclatera?
Le texte Typhon contient une surprise, un double fond caché. A vous de le découvrir. Essayez de deviner, car la clé est bien en évidence sous vos yeux et autour de moi personne ne s'en est douté.
Sur ce défi, je vous dis bonne nuit, faites travailler vos méninges!
Bruno Lussato 23h07
Rosenkavalier
Sunday, 9 November 2008
CHRONIQUE
SURSIS
J'ai subi ma première opération avec anesthésie générale le 5 Novembre et non sans appréhension car je craignais les effets secondaires, et notamment l'amnésie qui m'empoisonne ma vie, due à une encéphalite grave qu'il a fallu traiter pendant l'année, quitte à laisser une tumeur cancéreuse à présent inaltérable. Je devais subir un traitement autrement lourd le 7, et la douleur est parait-il insupportable. Je serai donc hors d'état de fonctionner. Miraculeusement, je n'ai jamais été plus en forme que maintenant, comme si mon corps délivrait l'énergie de tout un mois en quelques jours. Je suis même de bonne humeur et je serais heureux si autour de moi je ne voyais pas souffrir sans pouvoir faire quoi que ce soit pour soulager leurs souffrance.
J'ai obtenu un sursis pour le traitement lourd parce que mon plus cher ami avait besoin de moi, et je m'étais fait le voeu de tout lui donner, y compris ma vie et ma santé (qui ne valent pas grand chose il est vrai!). J'ai trouvé autour de moi des trésors d'affection profonde et assidue d'amis que je ne connais que depuis trois ans au plus. Les anciens m'ont déçu ou délaissé, ne prenant même pas la peine de savoir quelle avait été l'issue de l'opération du 7. Elle n'eut pas lieu, mais ils n'en savaient rien.
N'écoutez pas les voix sussurantes et négatives qui vous soufflent "tu es naïf, tu fais confiance à des gens que tu ne connais que depuis un an, il faut du temps à l'amitié". Les donneurs de conseil ont beau avoir sous les yeux la démonstration de leur erreur, rien n'y fait tant un préjugé l'emporte sur le réalisme. Et puis ... ne pas faire confiance à quelqu'un qui vous manifeste une chaude affection, même si elle est rapide comme un coup de foudre, c'est pratique la pensée négative. Elle vous empêche de vous abandonner à l'autre, de le comprendre et par dessus tout de l'aimer. Car c'est toujours l'amour et la reconnaissance qui animent le moineau déplumé que je suis devenu. J'ai eu la preuve que mes nouveaux amis me sont restés attachés lorsqu'ils n'avaient plus besoin de moi... car c'est ainsi que tout contact s'est initié avec moi. Je rendais des services souvent important à mes nouveaux amis, et sans me faire payer. (J'ai déjà écrit un billet sur les relations conflictuelles entre l'amour et l'argent).
Cela dit, j'ai passé mon temps à me cultiver. Ainsi que je vous l'ai dit, outre la fondation qui se constitue à Bruxelles et qui aura le nom de ma soeur et le mien, je tisse en secret ma seconde fondation. Secret tout relatif puisque vous, mes chers internautes avez toujours été au courant de ce projet, mais l'audience d'un blog est limitée et confidentielle; le varme médiatique est tel aujourd'hui, qu'il faut dépenser des fortunes pour se faire entendre!
A propos de l'audience du blog, j'avoue que je n'ai pas osé regarder les statistiques de peur de recevoir un choc. Entre mes séjours à l'hôpital, les pannes de réseau (que Orange soit maudit !), le serveur qui modifie ses programmes, et mille autres raisons, mon blog a été lacunaire. Savez-vous ce qu'on ressent quand vous êtes obligé de recommencer deux, trois, quatre fois un texte que vous finissez par oublier. J'ai trouvé un moyen pour y rémédier. J'enregistre, puis je transfère dans le blog grand public. Si tout ou partie disparaissent inopinément , je transfère le blog de copie dans le blog d'enregistrement en appuyant sur "éditer". Mais tout à l'heure j'ai regardé à tout hasard les statistiques et j'ai eu un choc inverse Certains jours ont fait près de 10.00 entrées et aujourd'hui on a dépassé les 15.000 entrées. Ahurissant mais encourageant. Merci à tous pour votre assiduité et votre intérêt pour ce modeste travail d'apprenti. Le pauvre Sacha, devait prendre le relais du billet avant hier mais il s'est heurté aux anomalies du serveur.
J'ai avec Marina, couché sur Word le but de la première fondation qui porte nos deux noms grâce à la générosité de notre sponsor qui a tenu à ne pas pparaître publiquement et insisté pour que nous figurions comme initiateurs du projet. Elle m'a rédigé le même travail pour la seconde fondation, qui portera mon seul nom.
Ces deux fondations ont ceci de commun qu'elles comportent des lignes, comme par exemple le fil diachronique qui court des premières monnaies mésopotamiennes au système monétaire virtuel fondé sur le dollar à la dérive. Un autre exemple de ligne, est l'évolution de la pensée humaine de Homere à Einstein.
Certaines de ces lignes se concentrent en des pôles. J'appelle ainsi des ensembles museaux pouvant sinon rivaliser avec les grands musées, du moins égaler en intérêt et accessibilité les grandes fondations comme la Getty Foundation.
Pour cela il est indispensable que Marina et moi, nous couvrions tout le champ des connaissances, de la numismatique à l'astronomie, de la littérature anglaise à la peinture chinoise et la poterie japonaise... Les meilleurs professeurs sont les marchands ou les sommités qui veulent bien vous accorder tout le temps nécessaire.
J'essayerai de partager avec vous les fruits de mon apprentissage et en attendant je vais me coucher, car il est près de quatre heures du matin.
Amicalement votre
Bruno Lussato
Wednesday, 2 May 2007
Projet contre projet ? Ou ... ?
Gardera-t-il son calme face aux provocations ?
L'une : travaillez moins et gagnez plus. Suspension de la liberté du travail : retraite à 60 ans, 35 heures généralisées. Partenaires sociaux = ?
L'autre : les paresseux gagneront moins que les autres. Liberté complète de travailler comme on le souhaite, autant qu'on le souhaite et jusqu'à l'âge que l'on souhaite.
La diabolisation de l'un des candidats (devinez lequel) est bien réelle, ceux qui se gaussent de sa position de victime feraient bien de venir inspecter l'ascenseur de mon immeuble : il est literallement vandalisé par des inscriptions Sarkozy SS, Sarkozy non. Je voudrais bien qu'on me donne le contre exemple. Bruno Lussato.
OUI..., MAIS
Il en a presque trop fait, car il regardait sans cesse le bout de ses chaussures alors que Ségolène pouvait passer pour une femme de conviction.
A chaque fois, Sarkozy dominait par son calme et en contredisant les chiffres énoncés par son adversaire. Le climax fut déclenché par une maladresse de Sarkozy. Il aborda avec décontraction le thème des handicapés, alors que Raffarin avait supprimé 7000 postes d'aides. Certes, il n'était pas alors premier ministre, mais on ne s'arrête pas à cela dans un tel débat. La maladresse du côté Royal a été moins cette "colère sacrée", "cette révolte" qui n'est pas de l'énervement, que la transformation de son visage, révélant un instant à quel point la madone pouvait se transmuer en une redoutable mégère. Le sourire devenu rictus méprisant, les yeux lançant des éclairs, le doigt accusateur pointé contre son adversaire, tout cela pouvait effrayer ceux qui ne la connaissaient pas sous ce jour. Ce qui était certain, est que l'énervement n'était pas dans le camp de Sarkozy, qui suivant les conseils prodigué, répétait " ne vous énervez pas, Madame, quand on veut être présidente on ne perd pas le contrôle de ses nerfs... - Je n'ai pas perdu le contrôle de mes nerfs, je suis en colère... " - "Qu'est ce que ce serait si vous les perdiez" sourit Nicolas, rendant sa politesse à la gauche qui le présentait comme un excité.
En fait Ségolène Royal tirait sans cesse le débat vers le bas (le compassionnel, les handicapés, les vieux, et pour finir ses qualités de femme, mère de famille etc... pendant que Nicolas Sarkozy jouait l'apaisement, montrant ostensiblement un respect pour la personne de Royal, alors que cette dernière refusait de se prononcer sur la personne de Sarkozy, interessée uniquement par le débat d'idée. Mais elle demeura dans le flou, aussi bien dans le compassionnel (vous avez arrêté un grand-père devant la porte d'un lycée et sous les yeux de son petit neveu, c'est indécent) l'autre répliquant : où fallait-il l'arrêter? Dans la rue? Chez lui? - Pas de réponse.
Même flou pour le nucléaire, les deux adversaires se contredisant formellement. Ou encore sur la Turquie, Ségolène demandant une pause de réflexion pour respecter la parole donnée, sans se prononcer, Sarkozy lui demandant si quarante ans n'étaient pas suffisant pour donner une réponse, et s'il fallait encore attendre dix ans (chiffre énoncé par Ségolène) pour refuser l'entrée. Alors que Ségolène se rangeait à l'avis de Chirac, militant pour que "l'on respecte ce grand pays", Sarkozy répondait qu'on pouvait respecter la Turquie et déclarer qu'elle se trouvait en Asie mineure, et que seuls les ennemis de l'Europe voulaient son rattachement au continent pour mieux le faire éclater.
Les commentaires de la 3ème chaîne montraient que les UDF basques voteraient nul ou Ségolène. Il estimaient que Sarkozy a déjà fait le plein des voix du centre, tendance droite. Auquel cas il perdrait.
Les memebres consultés de l'ISD pensent que ce débat ne changera pas le pronostic du vote qui se jouera dans un mouchoir de poche.
Si Nicolas Sarkozy etait Yang mâtiné de Yin, Ségolène se révéla plus Yang que Yang, en dépit de son contenu compassionnel Yin. On pense à la Reine de la Nuit dans le premier acte de la Flûte Enchantée de Mozart. La femme tendre, éplorée, la mère victime du méchant mâle, se mue soudain en virago conquérante, au sourire devenu de compatissant à carnassier. Mais le personnage personnifie les forces des ténèbres, en serait-il de même pour la redoutable Ségolène Royal qui en déplorant la fracture en deux blocs, essayait par tous les moyens de diaboliser son adversaire, en l'accusant d'immoralité.
Un moment comique fut donné par la proposition de Royal, de plutôt que réprimer les délinquants, faire raccompagner par les policières qui rentrent chez elles par des policiersn ce qui permettrait ainsi d'augmenter le nombre de fonctionnaires. Royal faisait preuve d'angélisme, en supposant qu'il suffit de former des voyous pour qu'ils renoncent à leur violence, et qu'il n'y a qu'a augmenter le SMIG pour que ceux qui actuellement travaillent 39 heures en traînant la patte, deviennent brusquement motivés et performants en 35 heures... ce qui permet d'augmenter leurs loisirs jugés insuffisants. (Il pourraient faire du sport, s'occuper de leur famille, voir des jeux vidéo), ainsi on gagnerait la bataille de la compétitivité.
Enfin, chaque fois que Ségolène ROyal pressée par Sarkozy de donner des chiffres ou de prendre position, elle répondait invariablement : je discuterai de cela avec les "partenaires sociaux". Pitoyable.
Saturday, 17 March 2007
Rythme des arbres. La première partie de l'analyse.
La transcription de la plaquette " une initiation visuelle à Rythme des arbres de Paul Klee se poursuit. On en est au feuillet 17 (sur 60). Il est montré l'importance qu'avait pour Klee la vue plongeante sur le paysage. Il détestait les peintures où on voit une énorme surface de ciel, plus ou moins vide, qui surplombe une masse dense de terre, de rochers et de feuillages. Cezanne avait ressenti le besoin de relever les plans inclinés, ce que Picasso reprendra à son compte. Pour bien se rendre compte de la signification de ce basculement, il vous suffira de prendre n'importe quelle vue dégagée, coucher de soleil ou ciel serein, et de la renverser. C'est précisément ce qu'avait fait Kandinsky, par inadvertance. Vous constaterez un déséquilibre gênant entre le vide du bas et le trop plein du haut. D'habitude, on ne le remarque pas parce que nous sommes conditionnés par notre expérience quotidienne, et par les tableaux impressionnistes ou classiques. Mais si on fait abstraction de ces conditionnement, on constatera que du point de vue de l'homogénéité de la toile, cette opposition entre vide et plein est gênante. C'est pourquoi les peintres autrefois s'ingéniaient à donner de la densité au ciel, par des nuées orageuses, ou des angelots et autres figures allégoriques. Dans ses paysages, Cezanne unifia la toile en incorporant dans le ciel des touches de brun et d'ocre, appartenant au sol. Klee n'hésita pas à découper une bande étroite provenant du bas de l'aquarelle pour la coller au dessus du ciel. Dans l'oeuvre analysée, Klee opte pour une vue d'avion, une de ces images plongeantes auxquelles Arthus Bertrand (La terre vue du ciel) nous a accoutumé.
Cependant, inspiré par le cubisme qui montre plusieurs angles de vues simultanément, Klee montre les champs vus d'avion, et les arbres, debout, vus d'en bas. C'est une merveilleuse métaphore : nous devons être capables de considérer les faits simultanément selon des points de vue antagonistes.
Dans les jours qui viennent, j'espère poursuivre mon voyage au centre de ce petit tableau, microcosme de l'univers d'un artiste, elle-même accordée au cosmos. Pour ceux qui veulent avoir une idée de l'oeuvre et de la personne de Paul Klee, que je considère comme le plus grand peintre du XXe siècle, après Picasso (c'était aussi l'avis de ce dernier, qui fit le pélerinage à Berne pour rencontrer l'artiste gravement atteint); je conseille vivement un DVD qui vient de paraître et que vous trouverez dans les boutiques des musées d'Art moderne.(Le Sourire de l'Ange, par Paul Klee et Michaël Gurnitz).Même ceux qui connaissent l'oeuvre du peintre seront bouleversés par cette évocation précise et sensible, de l'artiste que Picasso estimait le plus grand de son siècle (lui excepté).
Appel à contributions
J'ai reçu de nombreux encouragements de la part de visiteurs, qui ont apprécié dans ce petit blog, la simplicité de la présentation et la densité du contenu, inhabituelle paraît-il. C'est précisément ce qui m'inquiète. Il devient très difficile de retrouver un blog ancien traitant par exemple de la calligraphie ou de la campagne présidentielle. C'est que la structure de blog ne se prête pas à une vision synoptique commode, un peu comme les catalogues des éditeurs de livres, de disques ou de produits diététiques.
Les deux moyens qui s'offrent à nous sont la recherche des mots-clé et la réduction de l'importance des introductions, qui ne devraient être que des accroches. On peut bien entendu multiplier les liens. C'est ce que je compte faire en dépit de la corvée que représente ce travail. Déjà le seul fait de transcrire une image, exige 17 manipulations, ce qui pour un homme aussi distrait que moi, représente des heures perdues à tout reprendre à zéro. La dernière de ces erreurs a été signalée par des internautes, qui pour une fois voulaient ajouter leurs commentaires et qui on trouvé une interdiction. Cela tombait juste sur le bloc-notes traitant de la prestation de Madame Royal, que d'aucuns ont trouvé décevante par son arrogance mal dissimulée et une suffisance de son attitude contrastant avec l'insuffisance de ses propos. Ces critiques m'ont soupçonné d'avoir suspendu intentionnellement les commentaires. Cela m'a enragé : pour une fois que les gens veulent s'exprimer, ils trouvent porte close!.
Ceux qui veulent m'aider à faire grandir ce blog qui ne demande que ça, pourront le faire de trois manières:
1. En habitant ce blog par leurs commentaires. Ils seront assurés de recevoir des réponses, commençant par "merci d'être là, vous posez des questions très pertinentes, vous avez raison". Avec cette particularité, : je le pense.
2. En me soumettant des critiques et des propositions d'amélioration.
3. Pour les pros, en me signalant des astuces, et des raccourcis. Les manuels pour les nuls, c'est trop compliqué pour moi. Mais je comprends lorsque j'ai devant moi une voix vivante.
Il est certain que s'il est un domaine ou la création est collective, c'est bien celui du blog. Ensemble tout est possible, et madame Royal comme Monsieur Sarkozy, vous enjoignent de contribuer à ce bloc consacré à l'élévation de la culture et à la recherche de la juste information.
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