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Monday, 24 November 2008Le journal du 24 novembre 2008CHRONIQUE Du lointain À propos du deuxième Faust de Goethe.
Ainsi que j'ai dû vous le dire dans quelque billet, j'ai une copine... Ou appelons-là une muse, un ange gardien, un oeil critique... Nous nous entendons parfaitement, même goûts et la seule chose qui me manque ou qui lui manque pour que je marie avec elle, ce sont quarante ans de différence à mon détriment, pour ne parler que des tares les plus anodines. On est presque jumeaux par notre jugement sur les êtres et les choses mais... Mais voilà elle esIl est une femme, et une femme élégante. Elle aime aussi s'amuser, plaisanter, me décrire ou me montrer un sac de chez Vuitton ou le tissage artisanal d'une robe faite pour elle par une copine de talent.
Il se trouve que nous avons passé un CD, Il s'agissait des Scènes de Faust de Robert Schumann, dans la version de Benjamin Britten qui les surclasse toutes. En effet cette oeuvre étrange qui semble tissée avec des rayons de lune, est d'une texture tellement fragile qu'elle ne passe ni transcrite au piano, ni exécutée par n'importe quel chef. Elle est littéralement informe, et les critiques; même d'aujourd'hui la dénigrent , pressentant dans cette dernière pièce du cimpositeur, l'ombre de la folie qui devait l'emporter quelques mois plus tard. D'ailleurs, voici quelques années le manuscrit entier (plus d'une centaine de pages fut ravalé chez Sotheby's. Il ne se trouva nul mécène pour payer dix millions de francs le chef d'oeuvre absolu de Schumann.
En écoutant une fois de plus cet oratorio, une impression bizarre se confirma. Cette musique n'était pas du Schumann. Son style se différenciait de toutes les oeuvres les plus audacieuses, y compris Tristan ! Qu'y avait-il de si particulier dans ces notes? - C'est qu'elle se glissait aux vers de Goethe, docilement, et ne se répétait jamais, un peu comme Erwartung d'Arnold Schönberg. De même que les vers ne se répétaient jamais, les sons, intimement impregnés de la musique du poeme, ne se présentaient jamais deux fois, onde mouvante continue, prolongement des vibrations qui émanent du chef d'oeuvre de Goethe. Oui, je pourrais affirmer que cette musique n'était pas de Schumann mais du maître allemand, qui refusait que Beethoven mette en musique son double drame.
J'ai quelque part une pensée pour Goethe, alors qu'humilié, meurtri par son vieux corps traitre à la jeunesse de son esprit, il aborda non sans hésitation la deuxième partie : Faust Zweite Teil. Ihr naht euch wieder, schankende Gestalten / Die fruh sich einst dem trüben Blick gezeigt. / Versuch' ich wohl, euch diesmal festzuhalten? Notamment la derniere période m'arrache les larmes des yeux : Ein Schauer fasst mich, Träne folgt den Tränen/, Das strenge Herz, es fühlt sich mild und weich;/ Was ich besitze, seh'ich wie in Weiten,/Und was verschwand, wird mir zu Wirklichkeiten.
Voici ma traduction, du simple, élémentaire, mot-à-mot.
Vous vous rapprochez de nouveau, formes vacillantes, qui autrefois apparutes à mon regard voilé. Essayerai-je vraiment, cette fois de vous saisir? ... Un frisson me saisit, la larme suit les larmes, ce coeur si fort, je le ressens doux et faible; ce que je possède, je le vois comme dans le lointain, et ce qui s'évanouit, deviendra pour moi réalité agissante.
Le deuxième Faust s'ouvre par un poème aussi émouvant : dans un paysage charmant, au crépuscule, Faust couché sur un lit de fleurs , las, agité, cherche le sommeil. Tout le poème se passe du crépuscule à l'aube, et Ariel détaille les différentes phases de la nuit.
Le choeur dit : Quand les airs s'emplissent de tiédeur/dans la clairière ceinte deverdure, avec ses douces senteurs, ses voiles de brumes, le crépuscule s'abaisse vers la terre. Puis, on avance dans la nuit : La nuit déjà s'est appesantie sur la terre, saintement l'étoile se joint à l'étoile... Puis : Déjà se sont évanouies les heures; Dissipées joies et douleurs, Pressens ta guérison prochaine; Aie confiance dans l'aube qui point. Le son s'amplifie, le rythme s'agite dans la musique comme dans le poème : Les vallons reverdissent, les collines ondulent en vagues buissonnantes propi;ces au repos/ et dans le flot mouvant des vagues d'argent nage la semence vers la moisson. Nous reviendrons sur ces vers mystérieux. Und in chwanke Silberwellen/Wogtdie Saat des Ernte zu. On à l'unisson : Ecoutez, écoutez l'ouragan des heures!
Dans le volume XVI de L'entretien, p. 1697, daté de 372 avant 2000, j'ai trouvé une transposition des mots mystérieux:
LES VALLLES VERDOIENT:/LES CHAMPS SE FRONCENT:/ LES COLLINES ONDULENT:/ LES BUISSONS DANS L'OMBRE DISSIMULENT LEUR SECRET. Sous les vagues dorées de la chair, la semence vogue vers la matrice/pour des bonheurs féconds...Solitaire je veille inconscient de la fuite des heures n'écoutant que le vent qui me traverse, indifférent à mon bonheur, à mon malheur.
J'écoutais la musique. J'étais ébranlé dans mes entrailles, et j'entendis enfin la voix lointaine de S*** qui me parlait de Dior. Je compris alors que j'errais dans un pays, dans une lande lointaine, mais qui était soudan devenue proche. Parler de futilité était devenu impossible, c'était dans un monde matériel, vivant. J'eus beaucoup de mal à l'extraire de cet état. Je crois que cette soirée cela me fut impossible. Je compris aussi la raison de mon faible succès auprès des femmes, autrefois. J'étais un étranger.
Tout à coup, pendant que je rédigeais la suite, au moins deux longs paragraphes, voici que subitement apparaît Google à la place, effaçant tout ce que je venais d'écrire ! Je suis trop fatiguer pour tout reprendre, je puis tout au plus vous annoncer que c'est avec vous que j'ai débuté la journée des mes soixante seize ans. Et j'en suis heureux. Auparavant j'avais des ennuis avec mon insertion, et mystérieusement mon billet se colorait de couleurs bariolées. C'est m'explique Emmanuel que j'utilise l'informatique du pauvre, mais que je n'ai pas à m'en faire, il est là. Mais lorsqu'il n'y est pas, ce qui était le cas hier soir et aujourd'hui je suis en panne! Dès que l'insertion sera rétablie, je vous afficheri les coordonnées des disques et livrees à commander sur l'internet.
Bien fidèlement Bruno Lussato. Voici enfin les titres des disques et des livres vivement conseillés.
Ci dessus la distribution de la version Britten. Comme l'a fait Goethe, Schônberg a écrit un monument à l'écriture evanescente et informelle. Leibowitz comme Britten peuvent seuls nous livrer le secret de cette musique où tout fonctionne par allusion,et la musique informelle, considérée avec méfiance.
ci-contre, l'ouvrage traduit par Henri Lichtenberger, de loin la meilleure traduction
FIN. BL. Sunday, 2 August 2009Le journal du 3 août 2009CHRONIQUE CASTES
Hier soir me téléphone un charmant arriviste prefessionnel: Boris Borodine, BB pour les amis. Doté pour tout bagage d'un charme caché, d'une belle voix et d'un gentil gratter de guitarre, il attire les plus belles femmes, les plus riches, les plus intelligentes, sans avoir pour autant un physique de don Juan. Quel est son secret?
Manifestant la plus sincère admiration, la plus féconde solidarité, pratiquant le name dropping sans citer de noms, BB était très convainquant je l'avoue. Je le chargeai d'une mission qu'il se faisait fort de mener à bien. C'était voici quelques mois ! Depuis, silence radio. Il s'est excusé hier de son silence prolongé, sans donner la moindre raison mais réitérant ses sentiments profonds d'amitié, assortis d'un "aidez-moi !, moi je vous aide". Et je dois reconnaître que dansle passé, il est venu en aide à un de mes meilleurs amis, ce qui est beaucoup et qu'il m'a présenté une relation intéressante mais qui n'a pas eu de suite. Qu'importe? L'intention compte.
Qu'est-ce qui a valu ce soudain réveil de sollicitude? - C'est qu'il se trouvait dans un somptueux yatch de 75 mètres, appartenant à un riche Russe, à bord avec le meilleur ami de mon fils Roderigo, marchese de Montegambero. La mer était radieuse et on apparaillait vers Capri !
Mon fils, de son côté, passait des week ends agréables après avoir été premier témoin du Mariage du Marquis de Montegambero avec Patricia Hutton : sky nautique et divertissements entre jeunes chez Igor junior, le frère d'Axel Poliakoff invité habituel de la maison où j'ai été si mal accueilli par Igor sénior.
Je n'envie pas cette joyeuse et insouciance jeunesse car mon tempérament me pousse à la construction de mon esprit par la fréquentation des grands artistes et des génies qui honorent l'humanité. Je suis la vivante antithèse de ce monde factice de courtisans et de courtisés, de cette connivence dans l'adoration de l'éphémère.
Marina s'étonnait du fait que certains de mes amis les plus puissants et les plus affectionnés, n'aient jamais pensé à m'inviter sur leur yatch même pendant leur absence, alors que j'en aurais eu bien besoin pour me retaper,, et qu'ils le mettaient à disposition de relations beaucoup moins proches que moi, s'il faut les en croire.
Je crois que j'ai eu hier la confirmation de ce que je pressentais.
Nous sommes à l'époque ou la table des seigneurs (hommes d'état, magnats hyperfortunés, vedettes de la télévision, du ciéma, du show biz) admet les parasites les plus éhontés, les courtisans qui les amusent, mais jamais des savants, des artistes sérieux, ou tout simplement des hommes sages.
Comme me le disait le grand poète Yves Bonnefoy au cours d'une visite qu'il me fit l'honneur de me rendre, il est des temps où les riches et les puissants acceptaient à leur table des artistes et des hommes de science. Ainsi cette semaine vous trouverez dans Le Figaro Magazine, un article sur François Premier. Il était de ce temps et avait contribué à le modeler. C'était alors, pour employer les termes de Bonnefoy, les hautes eaux. Mais aujourd'hui, les puissants et les riches font table à part, reléguant les hommes d'esprit à la table des mendiants. Ce sont les basses eaux, et nous sommes dans une période de basses eaux.
En d'autres termes il existe deux castes étanches.. Celle qui habite les somptueux bateaux, qui circule en jets et conduit des lamborghini, est en complète incongruité d'avec les professeurs et chercheurs. C'est pourquoi mes amis Socrate et Olaf, ne m'ont jamais invité sur leurs bateaux pour une croisière de rève. Tout simplement cela ne leur venait pas à l'esprit. Ils n'arrivaient pas à visualiser "Le Professeur", en un lieu ou plane le souvenir des courtisanes. Car l'acajou bien astiqué des cabines d'un yacht dégage des ondes, comme les vieilles pierres d'une fermette. On ne "voit " pas Edgar Morin, ni Pierre Boulez, en train de paresser sur le Phocea ! Ce n'est pas qu'on ne veuille pas les recevoir, mais on n'imagine pas un tel accouplement entre sérieux et la légèreté vide. Il ne restait à Edgar Morin qu'à accepter pendant un mois mon hospitalité du Centre Culturel des Capucins, zone franche.
Je me trouve, vous le savez, à Divonne. Le temps est nuageux, l'eau de la piscine est froide, on doit subir comme à San Remo la promiscuité d'émirs mal élevés, d'enfants brailleurs... Enfin, ce n'est pas un camping, mais un château reconverti qui a bien du mal à joindre les deux bouts. Le climat est excellent pour la santé mais le plaisir est, pour moi, pur méridional, la Méditerannée, et, ne fut-ce qu'une semaine, paresser sur un yacht de rève, serait un moment de bonheur que j'emporterais avec moi.
On pourrait penser que le terme "caste" emprunté à la civilisation hindoue est une métaphore. Mais ce n'est pas du tout mon intention., je prends tout cela à la lettre. Les deux castes dont j'ai parlé sont aussi étanches, aussi radicales qu'en Inde, mais d'une manière bien plus sournoise, plus subtile, non énoncée, inconnue du public dont la gauche-caviar attise la jalousie. Mais il ne s'agit pas d'une sépartion entre les riches et les pauvres. Je ne vois pas Gérard Mulliez tout fortuné qu'il le soit, sur le pont d'un magnat de la finance. Et bien des sans-le-sou comme Boris Borodine, sont admis dans le yacht qui est en train d'appareiller pour Capri. Non c'est une affaire de caste, c'est tout.
A quelle caste appartiens-je? La question vaut d'être posée car les deux castes : celle de la jet society, celle du milieu académique, me rejettent également. En dépit de mes titres et de mon statut d'ex-professeur à la Wharton School, je ne fus jamais reconnu par mes pairs. C'est que je dédaignais leurs séminaires, produisaise des livres plutôt que des "papiers" dans les revues qu'il faut, et que je menais une vie plus que confortable, me subventionnant moi-même. Cela est inconvenant selon leurs standards. Mon statut réel dans la caste des intellectuels était inférieur à celui d'un chercheur de l'université de Trifouillis-les-Oies. Depuis, je fais partie des sans-castes, des déracinés; des painted birds, des errants. Autrement dit à la caste la plus basse de l'Inde : les intouchables. Et cela se sait, cela se sent, et entache gravement ma réputation. C'est peut-être une clé de la désaffection et du mépris que témoignait cet été Axel Poliakoff à mon égard.
Comme on revit dans ses enfants; au moins théoriquement et biologiquement, je suis heureux qu'au contraire de son père, Pierre Lussato-Johäntgen participe de la caste d'en haut en tant que co-propriétaire d'un fond d'investissements prometteur, sans jamais toutefois renoncer à la culture où il suit mes conseils attentivement. Il fit un détour appréciable, seul de son groupe, par Taipeh, ex. Formose pour un pélerinage au Musée du Palais dépositaire presque unique des chefs d'oeuvres de la Chine, arrachés au régime maoiste. Quelle fierté de penser qu'en accord avec son épouse qui partage l'amour des polonaises pour la musique classique, il élèvera ses enfants dans le respect des grands musiciens et de cet humanisme qu'il peut revendiquer en tant que sémi-italien de culture française.
DU BLOG NOTES VISSICITUDES DU BLOG
Vous vous trouvez dans une ville étrangère et un malaise vous terrasse. Si nous sommes en France, les passants feront charitablement in détour pour ne pas vous piétiner et vaqueront à leurs affaires sans vous avoir fourni la moindre aide à moins qu’une personne âgée ne passe par là. Mais rassurez vous, IBM est là qui veille ! Automatiquement dès que vous avez pressé sur le bouton rouge, on vous énoncera un formulaire décrivant vos symptômes. D’après vos réponses, le logiciel établira un diagnostic et l’adressera aux spécialistes les plus renommés de la région. Seront choisis ceux dont le site sera le plus proche de l’endroit où notre homme est tombé. Salzmann, sous François Mitterrand a été encore plus loin puisque le Président J.L. Servan-Schreiber, a fixé comme but à l’institut mondial de l’informatique, la diffusion dans les pays du tiers monde d’un bidule de 500g remplaçant le médecin traditionnel. Monday, 15 December 2008Le journal du 15 décembre 2008CHRONIQUE Seconde Fondation
Prélude à Fondation, Fondation, Fondation et Empire, Fondation foudroyée, Seconde Fondation, Fondation et Terre ... Tels sont, si ma mémoire ne me fait pas défaut, les titres du polyptique impressionnant d' Asimov. La fondation dont je vous ai si longtemps entretenu, commence à émerger des limbes et le département de numismatique est assez avancé.
Un traquenard nous attendait cependant, mon successeur et moi. Contrairement à la Fondation d'Uccle, dont le but et de faire se rencontrer les civilisations au sommet, la seconde Fondation se place sous le signe de l'évolution des idées de l'homme et des outils qui lui servent à communiquer avec lui-même et les autres. Or on m'a rappelé qu'une autre fondation poursuit le même but. Il ne s'agit de rien moins que de la Fondation Bodmer qui fait l'admiration du monde entier et qui détient des trésors inestimables comme la Bible de Gutenberg ou les manuscrits des poetes grecs. Notre tentative faisait pietre figure auprès de ce couloir souterrain reliant deux bâtiments émergents comme deux fourmilières dans un champ. J'ai gardé un mauvais souvenir d'une administration qui avait refusé avec beaucoup de morgue mon offre de déposer dans la Fondation ma collection d'instruments d'écriture, alors la première au monde. Si ma proposition avait été acceptée, elle serait aujourd'hui indemne alors qu'elle a été volée en 2001 au cours d'un cambriolage sanglant.
Je me suis alors appuyé sur une base théorique et deux idées pratiques. La base théorique Elle se fonde sur la mesure de la signification d'un ensemble d'objets. Elle dépend des liens d'intégration entre ses éléments entre eux et avec notre arrière plan psychologique. Or dans la fondation Bodmer, un manuscrit ou un objet n'entretiennent que des relations chronologiques assez pauvres avec les objets voisins et sont souvent dépourvus d'émotion. Au contraire nous avons entouré chacun de nos objets d'un réseau aussi riche que possible avec des objets auxiliaires chargés de construire un contexte passionnant et pédagogique et essayé de les relier à notre expérience personnelle. La scénographie C'est une des deux idées de mon successeur. Un exemple : hier je m'interrogeais sur l'opportunité d'acquérir deux monnaies à la prochaine vente de New York. Hélas elles risquent de dépasser mon budget mais l'exemple en soi est instructif. La première pièce, clou de la vente représente côté avers un beau portrait de Brutus, côté revers un trophée militaro-naval et la mention du monnayeur : Casca. La pièce est datée 42 BC, soit deux ans après le meurtre de Jules César par des conjurés dont le bien-aimé de César Brutus. Casca, dont le nom figure au revers de la monnaire, porta le premier coup mortel, par derrière.
L'autre pîèce réunit les portraits de César et de son héritier Octave, qui plus tard deviendra sous le nom d'Auguste, le premier empereur romain. La date d'émission est 43 BC, soit un an seulement après le meurtre de César.
Ces pièces ont été émises à un moment particulier, dans un but prémédité. Octave fit frapper l'émission au moment de partir pour Rome où il conquit par la force le titre de consul. Cette monnaie rappelait opportunément qu'en tant qu'héritier de César, il avait la légitimité pour lui.
Ci-dessus : A gauche Octave, à droite César.
En ce qui concerne Brutus, l'affaire est différente. Octave décida de venger César, avec l'aide de Marc-Antoine et livra bataille aux conjurés à Philippes. Brutus était ennemi du culte de la personnalité, mais, travaillé par des pressentiments à Philippes et à l'approche du jour décisif, il comprit qu'il devait apparaître à ses soldats comme un chef légitime afin d'augmenter ses chances de les motiver. Il décida de paraître dans une monnaie d'or, forgée par Casca (le premier conjuré à poignarder César) et à rappeler par les trophées et la lettre L, censée représenter la victoire de Brutus à Lycie ses combats victorieux.
En seulement deux pièces, voici donc condensée une histoire tragique, que l'on peut projeter (à condition que la fondation soit dotée du statutconvenable de club pédagogique) en faisant appel à Jules César la pièce poignante de Shakespeare interprétée magistralement par l'équipe de la BBC et de Time-Life Films :
La grande question est : comment voir une pièce non traduite, en anglais? Si vous connaissez un peu la langue, vous bénéficiez des sous-titres en anglais. Vous pouvez alors suivre sur une édition bilingue. Mais mieux encore, vous vous précipitez sur une bonne traduction et veous lisez l'histoire. Les images raconteront tout.
Mais de vous parler de Shakespeare n'était pas mon propos. Essayez simplement d'imaginer ces deux pièces bien éclairées et leur agrandissement, ces images, étant alternées avec de courtes séquences du film enfermées et visionnées à travers des oeilletons. Voici un exemple de scénographie. Et je puis vous assurer que ce serait un spectacle très émouvant, unique. Tout d'abord parce que ces pièces sont très rares (17 pour Brutus,5 pour Octave-César) , puis parce que les conservateurs et les numismates ne se soucient guère de ces détails qui dépassent leur spécialité, et que les historiens imaginatifs ne connaissent pas la numismatifs. Sans compter que si vous pensez à Hadrien tel qu'il est dépeint par Marguerite Yourcenar, et tel qu'on le cerne dans les monnaies, cela donne à réfléchir. Voici le grand homme flanqué numismatiquement par sa pauvre femme qui dut le subir avant d'être acculée au suicide, et son sigisbée Antinoüs , vous perdez vos illusion. Et puis, à propos de Brutus, songez qu'il s'agit d'un portrait sans complaisance, une manne pour les physiognonomistes !
Le cheminement ludique Après avoir imaginé la solution scénographique, mon successeur a concocté un schéma destiné à tenir le visiteur en haleine. Il est basé sur la constatation suivante: vous ne pouvez accéder réellement aux objets exposés, fondation Bohr, ou pas. En effet il ne s'agit pas d'édifier une pinacothèque, mais de montrer des monnaies, des livres, des manuscrits... Et ceux-là il faut les feuilleter, le toucher, les faire pivoter, entendre le bruit du parchemin ou du vélin, admirer le grain de ce merveilleux papier médiéval qui ne vieillit pas, frais comme au premier jour. Que faire? Comment résoudre la quadrature du cercle. Mais je réserve la réponse à un prochain billet, car il est 5h57 du matin et je viens seulement de rentrer de l'hôpital.
Mais faites-moi plaisir. Achetez une bonne édition bien reliée des pièces de Shakespeare. La meilleure est celle du Club du Livre parue après la guerre. Avec un peu de chance vous la trouverez peut-être sur Amazone? Et vousn'avez pas besoin de lire tout de suite mais de les garder précieusement. Un jour vous aurez envie d'y jeter un coup d'oeil et la magie vous enveloppera de son féérique manteau et vous fera oublier vos ennuis.
Votre dévoué Bruno Lussato.
Ce 15 decembre 2008
Sunday, 28 June 2009Le journal du 29 juin 2009CHRONIQUE IDOLES Idole de fertilité shamanique Mingei. La patine difficile à reproduire en photos est causée par les milliers d'attouchement des femmes désirant avoir un enfant. C'est un rare exemple de fétiche japonais.
Ce billet a été évidemment inspiré par les réactions mondiales exceptionnelles à l'annonce de la mort prévisible de la star Michael Jackson. Ci-dessous à la une de France Soir.
CONTRADICTIONS PRATIQUE ET ESTHÉTIQUE
ON A LES IDOLES QU'ON MÉRITE De l'Hôpital Cochin, je vous souhaite une bonne nuit. Votre Bruno Lussato.
Posté par Bruno Lussato
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Thursday, 10 May 2007Une interview dans Cronic'art # 35 avril 2007Le meilleur des exposés sur Virus, huit leçons sur la désinformation, d'après de nombreux lecteurs qui ont été frappés par la clarté de la présentation de concepts ardus et quelque peu rébarbatifs. Je pense que cette lecture est indispensable pour qui n'a pas lu Virus et qui veut comprendre l'esprit du blog. Je remercie vivement M. De Graeve pour avoir mis son talent au services de mes idées, et de m'avoir autorisé à reproduire l'article sur mon blog. Continuer à lire "Une interview dans Cronic'art # 35 avril 2007" Saturday, 14 March 2009Le journal du 14 mars 2009CHRONIQUE Typhon
C'est une histoire hollandaise mais qui s'appliquerait à n'importe quel pays, à n'importe quelle activité, à n'importe quelle organisation. Seul point commun : un paradigme édifiant par les temps qui courent : des dangers d'être un bon gestionnaire hyperprofessionnel et pragmatique par les temps qui courent. Etre dans l'oeil du cyclone, conduit à se fier à des accalmies trompeuses. Dans bien des cas le courage se trouve dans la fuite et non dans l'affrontement volontaire de la tempête dans l'espoir que le navire tiendra grâce à l'engagement et l'abnégation de l'équipage. Mieux vaut éviter de se trouver dans cette situation : reculer pour mieux sauter! Détourner l'obstacle, fuir le danger potentiel toute honte bue, quitte à se faire traîter de lâcheté et de faiblesse. Prendre ses précautions pour assurer une survie coûte cher.Les patrons ont l'oeil fixé sur les résultats, visant les économies à court terme (on se serre la ceinture) et ne peuvent tenir compte d'une catastrophe qui n'existe que dans les livres des prévisionnistes. Comment peuvent-ils savoir sans expérimenter? D'où tirent-ils leur certitude alors qu'il n'ont jamais traversé la mer déchaîné et furieuse? Pratiquons la pensée positive, disent ces bons managers, et ne cédons pas au catastrophisme démobilisateur. Quel que soit l'obstacle, l'homme trouvera toujours une solution pour y faire face. C'est ce que disent Fruttero e Lucentini, auteurs de L'apologie du crétin.
Lire l'histoire hollandaise dans le corps du billet (mention continuer à lire)
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