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Tuesday, 24 March 2009
CHRONIQUE
Epreuves
Le billet que je viens de terminer (il est 2h18) est certainement le plus long que le blog ait enregistré. J'ai averti que ceux qu'hérisserait la longue énumération de livres à peintures que je destine à L.H. III qu'ils pourraient sans dommage sauter ce billet. Je ne regrette pas de l'avoir écrit et il me suffirait qu'une poignée de visiteurs l'apprécie pour trouver récompense et justification à cet effort considérable (il a fallu scanner et photographier des manuscrits, en affrontant un réseau qui ne marche que quelques heures par jour, d'une manière dont la logique m'échappe).
Je m'attends à quelques péripéties aujourd'hui et j'espère que je pourrai vous retrouver cette nuit. Que deviendrais-je sans mon blog? Bien fidèlement votre,
Bruno Lussato.
KLEE
Lectures récentes
Ainsi que je vous l'ai annoncé au cours d'un précédent billet, j'ai dévalisé le MAM. Ce qui m'interessait était moins des photos inédites que les textes qui accompagnait ces encombrants albums, souvent on trouvait en un seul livre de nombreux points de vue originaux. Ils éclairaient telle face cachée mais toujours suprêmement pensée, de Paul Klee. En voici des photos de couverture. Les commentaires suivront.

Le titre de cet ouvrage est décevant. Il laisse entendre qu'on a interwievé ou retrouve les textes de génies comme Einstein, Picasso ou Schoenberg sur Klee. Mais il n'y a rien de tel dans cet ouvrage. En revanche il évoque l'essentiel sur le peintre en un nombre lmité de pages par Roland Dosschka. Ce qui fait tout l'intérêt de ce livre, pour les connaisseurs de Klee est la découverte d'oeuvre rarement ou jamais publiées provenant principalement de la collection Rosengart à Lucerne et de collections privées allemandes. Attention : on ne parle du parcours du peintre que jusqu'en 1937.

Ce livre présente outre que des oeuvres de l'Ex fondation Paul Klee, à Berne (aujourd'hui le Centre Paul Klee) l'oeuvre architecturale de Renzo Piano en cours d'achèvement. Les très nombreuses photos du chantier intéresseront plus les architectes que les amateurs de peinture.

Cet ouvrage, édité à l'occasion d'une exposition Klee à Las Palmas (Canaries) n'apporte rien. On peut le rejeter sans hésitation.

Cet ouvrage édité par Actes Sud en Septembre 2008 est très intéressant pour qui est intéressé par les rapports - très significatifs - entre Klee, la mise en scène, et la musique. Cela permettra notamment de lire le texte magistral de Pierre Boulez, reproduit dans Klee - Le pays fertile , condensé en quelques pages et plus facile d'accès. Il est également passionnant de trouver des oeuvre dont certaines sont inédites, regroupées autout de ce thème. édité à l'occasion d'une exposition au Palais des Beaux Arts à Bruxelles.
Note : le réseau ne fonctionne que par intermittences et je suis obligé d'attendre qu'il veuille bien se rétablir. Passer d'Orange à SFR est une course d'obstacles contrairementà ce qu'on m'a dit.
Ce livre édité à l'occasion de l'exposition Klee à la National Gallerie de Berlin est très intelligemment divisé par thèmes d'influence de l'artiste : religion, <théatre, Musique, Peinture et architecture etc. A lui seul il suffit comme livre base sur le peintre. Le problème qui en interdit la lecture au plus grand nombre des français est qu'il est entièrement rédigé en anglais
Les Etats-Unis ont toujours joué un rôle important, grâce à l'intelligence de collectionneurs comme Katherine Dreyer et les Arensberg. Ce rôle est devenu fondamental lors de la chappe nazie et ce n'est pas le France très conservatrice qui eût pu accueillir le fugitif, ni le faire vivre par des commandes. Le peintre finit pas se retirer dans sa ville natale, et abandonner ses illusions sur le rôle de l'Allemagne dans le développement de son oeuvre. Il dut se rabattre sur les Etats-Unis où il fut accuelli par des transfuges comme lui, devenus marchands de Tableaux et des professionnels éclairés au premier rang desquels on placera Heinz Berggruen. Ce livre fort intérêssant pour les spécialistes détruit bien des idées reçues qui ont cours dans les milieux de l'intelligentsia parisienne.

On ne peut qu'être ahuris que de prendre connaissance des marionnettes de Klee, conçus à l'origine pour son fils Felix, mais devenus ensuite des oeuvres à part entière. Ces marionnettes sont fabriquées par les matériaux les plus pauvres, destinés à la poubelle. Les poupées de Klee montre avant l'Arte Povera, et à l'instar de Kurt Schwitters qui l'a précédé avec ses assemblages, que l'art transcende le matériau, et le transcende. Un bien beau livre, très original, et qui parle de lui-même. Il peut être montré à des enfants. Ce serait un beau cadeau d'anniversaire.
Il est 0h55 et je vais continuer ma nuit en lisant les livres de Klee. A ce propos j'ai reçu le coup de fil d'une charmante journaliste, qui est révulsée par les propos de Boulez, de Bergé... et de Klee lui-même. Socrate de son côté et son avocat, récusent ma démarche. Ce dernier ne voit pas le lien entre collectionner des monnaies, des livres anciens, des manuscrits à peinture et... si l'on ajoute le corpus de la première fondation, de l'art océanien, le japon populaire, etc. et entre ma personnalité profonde. C'est qu'il pense aux manifestations extérieures dont l'hétérogénéité dissimule -mais en même temps permet de révéler, les principes organiques qui les sous-tendent.
Socrate ne va pas aussi loin. Après avoir trouvé mon plan (donc l'expression des principes) trop peu intégré, il en trouve la nouvelle mouture trop compliquée. Peut-être a-t-il raison. Je vais par conséquent ne pas me laisse décourager et entamer avec lui un intéressant dialogue.
Il faudra qu'un jour je vous livre ce plan aménagé.
J'ai fait don à S*** dont vous avez été nombreux à apprécier le talent, notamment pictural, un accordéon japonais libellé Les voies de la qualité, Tokyo, 1er Juin 1987. Joël de Rosnay et moi, étions de retour d'une mission pour le compte d'Hermès. Il s'agissait d'inaugurer la valise carbone. Ce grand attaché-case était en fibre de carbone noirâtre, et rebaptisée : grain de caviar, ce qui était bien vu. Elle était renforcée de coins en fibre de carbone et doublée du plus beau cuir, qui exhalait son parfum dès qu'on ouvrait cet espèce de coffre-fort, inusable comme tout produit de Hermès. Nous descendîme à l'Hôtel Seibu, à Ginza, le plus luxueux de son genre. On vint me chercher dans une immense Bentler bordeaux, copie de celle de la famille royale britannique, on nous gratifia d'une secrétaire perticulière, les suites étaient décorée par l'épouse de M.Dumas-Hermès avec un soin et une élégance discrète. Devant mon lit était incorporé dans le mus un immense écran. On pouvait rêver devant deux images : l'une représentant un champ d'orge, l'autre les fonds sous-marins d'un lagon. Les caméra étaient rigoureusement immobiles.Les seuls mouvements prevenaient du vent qui inclinait les champs tels une chevelure blonde, avec fond bleu inaltérable, et vols de corbeaux traversants à la Van Gogh.
Malheureusement la conception de la valise, en dépit de sa qualité, était defectueuse. Si vous êtes astucieux, à la lecture de ma description vous aurez deviné pourquoi. Pour nepas vous faire languir, je vous explique tout de suite les incongruités qui dénaturent ce coûteux bagage.
Pourquoi de la fibre de carbone? Cetrte matière très dure, très résistante aux hautes températures est très légère. Pourquoi dès lors la renforcer avec de coins en ...fibre de carbone? Les coins servent à protéger une matière délicate comme le box ou le croco, par des dispositifs durs, en acier ou en bois. Ce n'est pas le cas ici.
Mais il y a pire. La raison d'être de la fibre, matière d'un aspect un peu ingrat, est la légèreté. Or la valise est entièrement doublée par un magnifique box en cuir naturel, pesant une tonne! Alors?
Alors, le fonctionnalisme a été sacrifié au symbole : l'alliance de la tradition et de l'artisanat du cuir, où excelle Hermès, et de la futurologie d'un matériau High-Tech.
Moins glorieusement, on a surfé sur le chic le plus superficiel, le clin d'oeil, la volonté d'avoir un produit d'exception (un peu comme le téléphone vertu). Le résultat fut un échec pour la maison, et l'occasion d'un voyage de rève pour De Rosnay (conseiller du parc de la Vilette et auteur d'un incunable du reductionnisme : "l'homme symbiotique". Au moment de Mai 68 cet aristocrate afficha comme bien des nobles, des idées égalitaristes d'autant plus généreuses qu'elles ne lui coûtaient rien.
Pedant le voyage de retour, ma tête était pleine d'exemples d'une qualité suprëme : splendeur discrète des grands magasins, aux patisseries mauves, roses, et vert jade: étage noble où les kimonos et écharpes se montraient dignes des plus beaux brocards brodés, surpassant les habits de la cour du Roi Soleil, et les somptueux "washis", ces papiers rares que les japonais ont porté au rang d'une porcelaine chinoise, et les jardins des temples à Nagoya et à Kyoto, et le lustre aux dix mille cristaux de Minami Tada, qu'on peut contempler à l'hoter Royal d'Osaka, et pour finir, ce succulent boeuf de Kobé, massé par des Geishas et gavé à la bière, plus cher que du caviar, plus rare que la meilleure des truffes... Et cette propreté, cette courtoisie, ce silence serein, cette attention protée aux détails... Tout cela m'habitait pendant le voyage dans le merveilleux avion de la JAL, aux cabines individuelles ornées d'un paravent et baignant dans la musique de Chopin. (Cela est du passé hélas, la qualité exceptionnelle a baissé moins qu'ailleurs certes, mais que de beaux rèeves évanouis).
Et dans l'avion, les couleurs du japon nous poursuivaient, comme la persistance de la mémoire rétinienne : ces verts jade, rose saumon, violet lavande et mauve du lilas d'été, ocre doux et orange mandarine,jaune-vert acide. J'avais emporté avec moi un petit makémono orangé, plié en accordéon,et quelques feutres de couleur, et je confectionnai pendant la traversé ce ce qui constitua la charte de mon centre des capucins.Il devait échoir à S*** en gage d'estime et d'affection.

Pendant que je traçais paisiblement mes signes colorés, Joël s'affairait sur son ordinateur. Voyez-vous, m'expliqua-t-il, je fais l'économie d'une comptable. Pour chaque conférence je soustrais de mes émoluments, les frais qui les grèvent : pourboires, dépenses vestimentaires, achats de souvenir, timbres-poste, taxis non pris en charge, etc... (Je cite de tête, et je ne jurerais pas de la lettre, mais l'esprit y était).. Voici donc la genèse du petit document que j'aimerai vous soumettre si un jour mon serveur le permettait.
Paris, 2h02.
Bonne nuit. Bruno Lussato.
Monday, 19 March 2007
Des bruits et des couleurs...
on ne discute pas, c'est bien connu.
Je suis allé, dimanche, à la séance de midi, voir La môme. Je ne suis pas qualifié pour donner mon avis sur ce film, n'étant ni cinéphile, ni particulièrement attiré par la chanson de variétés. Il est évident que j'apprécie Edith Piaf, comme Charles Trenet ou Georges Brassens. Il faudrait être sourd ou sans âme pour être insensible aux chansons de ces artistes. Mais ce n'est pas de cela que je veux vous entretenir mais précisément de la surdité et de l'âme.
Je suis un peu sourd. l'âge, plus d'un demi-siècle de pratique constante du piano, une prédisposition héréditaire, expliquent cela. On me reproche d'ailleurs, de trop "monter le son de la télé". Mais totalement sourd, j'ai failli le devenir en sortant de ce film, une deli-heure avant la fin. Mes amis se sentaient mal : qui des bourdonnements, qui des vertiges, ou encore de l'oppression, mais n'osaient pas le dire. La salle du Gaumont Elysées était prestigieuse, mais aucun bruit de bagarre, aucune clameur, aucun hurlement ne nous a été épargné. L'apothéose fut le choc de la voiture qui transportait Edith Piaf et qui l'expédia à l'hopital. L'explosion sonore qui accompagnait les images fugurantes de l'accident, fut sans doute encore plus vraie que nature. De quoi faire grimper les taux d'insuline et accroître la fidélisation de l'assistance.
Il est admis qu'aux approches de 90 décibels, une hécatombe de connexions neuronales se produit, et que les femmes enceintes risquent de mettre au monde des enfants qui seront mal entendant à l'âge de quarante ans. J'ai demandé à un charmant jeune homme inquiet de nous voir quitter la séance, et qui devait manager les relations publiques, la raison de ce vacarme. Il nous répondit avec prudence, étant lié par le devoir de réserve, que les distributeurs l'imposaient et que si, comme le demandaient les spectateurs, on baissait le niveau sonore, les dialogues devenaient inaudibles. Depuis deux ans environ, la tendance est à pousser le son, car les jeunes deviennent sourds, agressés continuellement par la musique téléchargée qui se déverse dans leurs tympans. Pourtant, objecté-je, on n'est pas assourdis lorsqu'on va à l'Opera, où il y a une centaine d'instruments et autant de choristes. - C'est un autre niveau d'acoustique, d'oeuvre, de public - soupira-t-il. Puis il se tut. Le devoir de réserve...
Continuer à lire "Le bloc-notes de Bruno Lussato"
Saturday, 26 May 2007
Apocalypsis cum Figuris
Apocalypse à images ...
Tel est le titre d'une suite de gravures sur bois, chef d'oeuvre effrayant de Dürer; illustrant un texte d'un égal effroi.
Ci dessous, titre du tapuscrit original de L'Entretien

L'apocalyse aurait été écrite par un nommé Jean de Patmos (à ne pas confondre avec Saint Jean, l'évangéliste) peu de temps après la mort de Jésus Christ. Il prédit toutes sortes de malheurs et de persécutions qui attendaient les premiers chrétiens avant que le Règne de Dieu puisse enfin s'installer sur une terre ravagée par tous les maux.
S'il est une oeuvre qui appelle le décodage, c'est bien celle-ci, notamment à cause de sa forte charge symbolique. Prosaïquement on peut estimer que cette prophétie était destinée à consolider la foi des Chrétiens, et leur faire prendre patience en attendant des jours meilleurs. Le texte apocalyptique rappelle à certains égards le noeud sémantique Djihad par sa condamnation de la bête immonde, la Jezabel, la prostituée universelle qui pervertit les esprits faibles. Mais il en diffère par le pacifisme des soixante dix vieillards et par son style hallucinatoire et imagé qui réussit à nous donner l'impression d'assister au jugement dernier.
Les historiens de l'école de Fomenko ont remarqué l'abondance de signes astrologiques et on essayé de retrouver à l'aide d'un simple logiciel, la preuve et les dates de événements décrits de façon spectaculaire.
Or en essayant de retrouver la date précise correspondant à l'horoscope décrit par la position des étoiles, les eclipses et les autres phénomènes cosmogoniques, on s'est aperçu que la configuration des étoiles présentes lors de la vision du coel de Patmos, correspond à la fin du XVe siècle. C'était la date de la découverte de l'Amérique et de profonds changements dans la situation de l'Eglise. L'Apocalypse de Jean, serait de ce fait, si l'on conteste la chronologie de Scaliger, dépourvue de toutes bases historique, bien plus proche de nous, et surtout concommitante avec de profonds changements dans l'histoire et dans la conception du monde.
Mais à mon sens la force de la vision apocalyptique provient de ses métaphores aisées à mettre en images, et la floraisons est riche. On trouve le texte illustré dans des parchemins illustres. Citons Le Beato de Liebana (Ed. FMR, Franco Maria Ricci) les tapisseries grandioses et superbement présentées à Angers.
Cependant c'est en musique que le texte a démontré son efficacité onirique. Pierre Henry a créé un oratorio aux effets quelquefois trop spectaculaires, et tombé depuis dans l'oubli.
Curieusement en notre siècle de remise en question de toutes les valeurs, on assiste à 'un combat implacable entre forces du bien et celles considérées comme le mal. Ce manichéisme est typique des textes sacrés occidentaux, et les passages jadis condamnés pour hérésie, sont aujourd'hui admirés comme des jalons dans l'histoire de la science et des techniques. On ne connait à partir de ce texte hallucinant que deux oratorios, celui de Pierre Henry, un peu court, et un autre, signé Adrian Leverkuhn, de loin supérieur.
Le docteur Faustus est sans doute la tentative la plus réussie. Le grand Oratorio est décrit par le Professeur Sérénus Zeitblom, pendant qu'il ,impuissant, à la fin de l'Allemagne nazie. Dès que l'on a lu le programme de l'oeuvre, on a la tentation irresistible de se précipiter chez les disquaires pour acquérir l'exécution dirigée par Eugène Ormandy.
La bonne raison qui nous empêche d'assouvir notre curiosité, est que l'exécution n'a jamais eu lieu. Car Sérénus Zeitblom et d'Adrian Leverkuhn sont les fruits de l'imagination fertile de Thomas Mann, fécondée par l'immense érudition de Theodor Adorno ..
Je suis frappé par la modernité du chef d'oeuvre de Leverkuhn, et par son exploitation de la prophétie. En effet dans l'Apocalypse, on cite des sauterelles d'acier, vrombissant comme des centaines de chevaux, où encore une pollution généralisée. On y décrit aussi des écrans présents dans tous les foyers et diffusant l'image du faux prophète et celles des scènes sensuelles et sexuelles. La licence, la paillardise, le blasphème, tout ce qui est condamné par le Vatican aussi bien que par l'Islam, est aujourd'hui politiquement correct. Le monde est désormais divisé en deux blocs : le monde laïque et le monde religieux, chacun allant à la dérive, comme des continents flottant sur du magma et s'éloignant les uns des autres.
Lorsque l'on contemple le monde depuis la vision apocalyptique, tout bascule. Les thèmes modernes relatifs à l'avortement, l'écologie, le développement durable, l'égalité et le partage, la rapacité des multinationales et des spéculateurs, le mariage homosexuel et l'adoption, le retour à la barbarie d'un continent déchu, sont tous abordés dans la "révélation", et on nous renvoie à une gigantesque lutte entre le bien et le mal. La relativisation des valeurs les plus sacrées, honteusement détournées de leur majesté a entraîné le réveil de jeunes aspirant à la venue d'un âge nouveau.
Continuer à lire "Le journal du 26 mai 2007"
Monday, 25 May 2009
CHRONIQUE
Suite et fin de Pinball
La description de Kosinski sur l'accueil triomphal réservé dans les mass média à la triomphatrice du concours de Varsovie, me laisse perplexe. En effet tous ces concours n'intéressent que les magazines spécialisés et du point de vue médiatique sont tout simplement des non-évènements. Penser que les chaînes de télévision, la grande presse, accorde à la musique classique la même place que le festival de Cannes, la remise d'un Oscar, ou un concours de formules I me paraît tout simplement grotesque. A mon avis Kosinski tombe ici dans la romance et le kitsch. Ce n'est certes qu'une réaction et en lisant plus attentivement le texte, je trouverai la clé de cette invraisemblance.
Aujourd'hui il a fait un temps radieux à Deauville, et j'ai à nouveau joui de mon jardin. Mais les heures heureuses ont été assombries par la santé de Marina, dont la solitude totale lui pèse, elle qui était si heureuse et courtisée dans sa jeunesse, puis avec un mari qu'elle adorait.
Christa mon épouse, qui lui était inexplicablement hostile, et la fit beaucoup souffrir, changea la dernière année de sa vie. Elle comprit tout le mal qu'elle avait causé, minée par la souffrance, lucide sans se plaindre étonnée par mon amour. Son visage embellit, comme d'un enfant au regard naïf et émerveillé. Pour en revenir au rôle des personnages de Kosinski qui se jurent une fidélité d'une éternité modérée, je dois constituer une exception, car jamais il ne me vint à l'esprit de me remarier, ni d'avoir une liaison quelconque. Le souvenir de la chère disparue emplit encore mon coeur d'un chagrin irrépressible, mais sans le sentiment de culpabilité qui empoisonne encore aujourd'hui mes jours finissants.
Malgré que j'en aie, m'en voulant à mort, je ne parviens pas de me défaire de la profonde affection qui me lie au jeune homme. Il sera demain à Paris, et rien ne s'oppose à ce qu'il me parle, mais il ne le fera pas, en dépit de son intérêt immédiat, car je lui suis plus utile qu'il ne le pense, et il est en mon pouvoir de lui nuire sérieusement. Mais jamais cela n'arrivera car c'est cela l'affection : vous assumez les vilenies et le malheur de l'être cher. Rappelez vous l'amour touchant que le fils Jimmy Osten, porte à Gerhard Olsen son père, envers et contre tout. Mon fils a passé deux jours sur la Côte d'Azur, invité par Victor Pugachev, le successeur légitime de la dynastie illustre des Pugachev. Ils devaient aujourd'hui assister à la remise d'un prix à la Kosinski : celui d'une course de formule I.
Il est 4h15 du matin et il est temps de songer à dormir. Bonne nuit. Votre
Bruno Lussato.
Tuesday, 13 March 2007
Je viens d'apprendre que Virus est en vente depuis quelques jours au prix de 25€. Un de mes anciens étudiants l'a acheté chez Auchan, mais on doit certainement le trouver à la Fnac ou d'autres librairies.
J'ai reçu un mot très aimable de Patrick Le Lay que je ne puis reproduire, s'agissant d'une correspondance privée. Néanmoins j'en ai retenu que concernant l'affaire du temps de cerveau vendu à Coca-Cola, il n'a jamais prononcé telle quelle la phrase qu'on lui avait attribué. Si c'était le cas, je serais complice d'une opération de désinformation. Ce qui n'a rien étonnant puisque, comme chacun de nous, j'ai un cerveau gauche et un cerveau droit, et qui peut déceler dans ce dernier, ces tumeurs morales, que j'ai qualifié de noeuds sémantiques? Je prie mes lecteurs de me signaler les désinformations que j'ai certainement pu y propager et de me permettre de les corriger.
Je n'ai pu obtenir aucun renseignement précis sur la phrase incriminée. Si elle est apocryphe, je le regrette, car c'est une formule particulièrement heureuse et qui en tout cas correspond à la stratégie de bin des mass média. Préparer les cerveaux (et les cervelles, ne soyons pas sexistes) à accueillir les "armes de distraction massives originaires de Matrix (la société de consommation) ou de Médusa (ses adversaires idéologiques).
Ce blog est essentiellement culturel, je n'en attends donc pas l'affluence d'un blog politique ou dédié à un thème à la mode. Je n'ai donc pas encore essayé de le populariser, d'autant plus qu'il n'a que six semaines et en voie de constitution. J'ai été d'autant plus étonné de constater que sa fréquentation n'est pas nulle, et qu'elle est même en augmentation. 1712 visiteurs pendant tout le mois de février, et 1805 pour les deux premières semaines de mars. J'aurais cependant aimé avoir un peu plus de commentaires, les forums à ce niveau, c'est passionnant et je trouve qu'on y apprend à débattre de sujets académiques dans une langue plus évoluée que les smileys. N'hésitez pas et donnez votre avis. Ne me dites pas que vous n'en avez pas! Mon ton polémique devrait susciter des réactions, et c'est un peu son but. J'espère que tant de talents et d'esprits originaux qui sont confinés dans leur solitude, pourront s'exprimer ici.
Je voudrais bien ouvrir une catégorie pour eux. C'est ainsi que le grand calligraphe Claude Mediavilla, qui consulte régulièrement ce blog, est convié à y participer dans la rubrique : écriture. A ce propos il m'a conseillé comme modèle de blog de très grande qualité, le site de Gabor, un des plus grands typographes mondiaux. www.typogabor.com. Vous serez émerveillés par le blog qui y est contenu. A voir en particulier l'oeuvre de Herman Zapf, un des plus grands calligraphes et typographes du XXe siècle. Pour ceux d'entre vous qui voudraient créer un site de haute qualité graphique, voici une source exemplaire d'inspiration.
Saturday, 10 January 2009
CHRONIQUE
La nuit des Rois (suite)
Je viens d'acheter deux éditions bilingues : celle de Laffont dans Bouquins, et celle toute nouvelle de Gallimard dans la Pléiade traduite par un homme de théâtre pour le théâtre.
L'analyse de Victor Bourgy pour "Bouquins" est proche de la vision toute personnelle que je vous ai présentée lors du billet précédent. Après avoir fait re marquer que la nuit des rois est l'épiphanie qui suit de douze jours Noël et qu'elle est propice à la fin des réjouissances, il dément que le titre "comme vous voudrez" dénote une désinvolture de l'auteur pour sa pièce, qui au contraire est la plus murie et la plus aboutie de la série. Il démontre que la division en romanesque et théâtre de marionnettes, est fausse. En fait tous les personnages sont fortement intégrés, partageant la même propension à la rêverie et à la mythomanie ou à l'illusion, si l'on excepte Viola et son jumeau.
A ce propos, Shakespeare a introduit pour la première fois le thème de la gémellarité, point nécessaire à l'intrigue. Il suffit pour cette dernière que les frère et soeur se ressmblent suffisamment pour entrâiner une méprise, ce qui est le cas de toutes les sources de la comédie. On rappelle que Shakespeare fut très affecté par la mort d'un de ses jumeaux.
Un exemple d'intégration, est l'attention dont Olivia est le centre : Orsino (ne serait-ce qu'un mois) Viola-Cesario, Messire André, Malvolio, sont tous amoureux de la comtesse. Orsino de son côté n'aime pas Olivia ni Viola, mais l'amour. Il est inconstant tout en proclamant sa fidélité.
Un ressort troublant, que je rappelais à propos de La confusion des sentiments de Stefan Zweig, est la passion homoérotique, notamment d'Antonio (l'Eraste) pour Sebastien (l'Eromène). Il s'ensuit une liaison amoureuse sans résolution, à la différence de celle d'Orsino pour Cesario. Les souffrances homoerotiques sont longuement décrites dans les Sonnets où c'est le poète qui est victime de cette passion.
Dans La nuit des Rois il serait donc faux de ramener le plan à une intrigue principale, sérieuse,et à un théâtre de marionnettes séparé, pièce rapportée en quelque sens. La fusion de l'ensemble porte la contradiction au sein même de toutes les répliques, elle envahit la pièce et la traduction du club français du livre intensifie le contraste.
Dans le prochain billet, vous trouverez des exemples de traduction.
Pour l'instant je m'emploie à retrouver des travaux sur Word, qui bien qu'enregistrer ont mystérieusement disparu. Avis à Emmanuel s'il lit ce billet.
Bonne nuit et à demain.
Bruno Lussato
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