Mercredi, 21 novembre 2007Album de familleRétroliens
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Cher Professeur, encore une fois, quel beau texte ! Mais pourquoi voir avant tout de l'orgueil dans votre volonté de jouer les Variations Goldberg, les Kreisleriana ou la sonate op. 106 ? Il y avait peut-être là une certaine part d'orgueil (le coeur humain est si complexe), mais il y avait certainement aussi (et je crois qu'elle était prépondérante) une aspiration à la beauté qui brille sur ce que vous appelez si justement les sommets. Vos choix mêmes en sont garants (vous ne nommez pas les Etudes d'exécution transcendante et tant d'autres oeuvres qui attirent les orgueilleux). Ne noircissez donc pas ce qui est tellement beau chez vous ! A mon sens, l'humilité ne demande jamais de changer le bien en mal, mais exige plutôt de tout percevoir et accepter dans sa juste perspective : humildad es andar en verdad, selon le mot célèbre de sainte Thérèse d'Avila dans le Château intérieur.
#1
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22.11.2007 17:37
C'est vous qui avez raison. Ma volonté de pénétrer sans relâche ces enigmes sans fond, s'apparente à la fois au désir de visiter les cimes inviolées, et de me baigner dans le sentiment le plus noble que je connaisse - à défaut d'avoir vécu un grand amour : l'admiration pour le génie à son apogée. Il n'y a pas que de la beauté étincelante dans ces pages, on y trouve aussi du désespoir, ce que savait fort bien Alfred de Vigny : l'adagio de l'Op.106 n'est qu'un pur sanglot. Mais le génie transmue la douleur morale la plus cruelle en un chant d'amour et de consolation. Tenez, écoutez par exemple l'adagio du quatuor Op.135: un oisillion, têtu, frêle, s'obstine à chanter l'espérance sur fond de ténèbres en deuil.
#1.1
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22.11.2007 22:11
Cher Professeur, le point que vous touchez m'apparaît fondamental, et vous avez entièrement raison de nuancer mon affirmation : en fait, je crois qu'il faudrait même aller plus loin, et ajouter que les chefs-d'oeuvre ne visent pas la beauté en elle-même, du moins directement, à la manière d'une fin, mais plutôt la communication d'un «sentiment-intuition» (comme les mots nous manquent pour décrire ce qu'il y a de plus précieux!), qui peut être de désespoir. Et oui, il me semble à moi aussi que les plus grands chefs-d'oeuvre n'offrent cependant pas l'expression d'un désespoir pur, sans lueur de consolation. (Les exemples qui me viennent à l'esprit de désespoir pur, définitif, absolu en musique sont des oeuvres intéressantes, mais pas du plus haut niveau, à mon avis du moins : je pense au Gibet de Gaspard de la Nuit ou à certains des derniers nocturnes de Fauré, entre autres exemples possibles.) Par ailleurs, une de mes idées centrales est que l'émotion, quelle qu'elle soit, que communique la grande musique, n'est pas une émotion brute (l'émotion brute, on la trouve chez Gounod, Massenet, Verdi, Puccini etc.), mais une émotion d'un type particulier qui nous chuchote obscurément au coeur (par l'esprit) une intuition qui échappe à l'expression normale, rationnelle, et qui porte à la fois sur la subjectivité du créateur et sur des réalités objectives perçues par ce dernier. Que vous en semble-t-il ?
#1.1.1
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22.11.2007 23:30
Tout est compliqué et diffus dès que l'on touche les critères artistiques. Vous devez avoir une réponse dans un de mes billets sur l'Art Contemporain.
L'hypothèse est que le but que recherche d'oeuvre d'art résulte de la combinaison de six critères fondamentaux, les HUMELD. Les uns privilégient l'aspect esthétique pur (Phidias), d'autres le plaisir le plus immédiat, gustatif, culinaire, c'est "l'Art de combiner les sons d'une manière agréable à l'oreille (définition du XVIIIe siècle français) pour les autres c'est la communication des sentiments et des passions( que parti du coeur, cela arrive au coeur exige Beethoven), ou encore une construction logique d'une économie et d'une novation souveraine (J.S.Bach, Arnold Schönberg), les autres enfin voient dans l'Art une manière faire évoluer le cerveau vers plus de complexité, de raffinement. Les grandes oeuvres combinent tous ces critères en les chauffant à blanc.
#1.1.1.1
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23.11.2007 05:35
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à propos dim. 05/06/2011 à 15:23
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à propos ven. 13/05/2011 à 00:20
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à propos sam. 18/12/2010 à 12:47
Il est vrai que le style préci
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à propos sam. 13/11/2010 à 08:15
Management et physique quantiq
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à propos mer. 22/09/2010 à 17:45
MARINA ou PIERRE.
Merci de m'
écrire ou de me téléphoner.
A
bientôt.
ELIO
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