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Saturday, 13 October 2007
Le Chant de la Terre de Gustav Mahler
Quand le chagrin approche,
Wen des Kummer naht
Les jardins de l'âme gisent déserts.
liegen wüst die Gärten des Seele,
Li TAi PO et le post romantisme
Les poètes chinois de l'époque Song à la fin du XIXe siècle, sont souvent très proches de notre sensibilité, la phraséologie en moins. Sans sacrifier à l'émotion ( ce que font quelquefois les hai ku japonais) ils recherchent la concision ainsi qu'on peut le constater dans le billet sur la Flûte de Jade. C'est cette veine post romantique qui a inspiré la traduction de Hans Bechtle, dont l'atmosphère sentimentale jette un pont entre le laconisme de Li Tai Po, le plus grand poète chinois, et la musique du Chant de la Terre.
Nous proposons ici le poème original du Chant de la terre par Bechtle, et l'original de l'original traduit par Franz Toussaint (Editions Piazza).
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Friday, 7 September 2007
De la superficialité des critiques et des mélomanes
Dialogue à trois, Valery Gergiev, Bill Viola, Bruno Lussato
Se reporter au billet suivant :►♦♦♦
Je ferais certainement un mauvais journaliste. Au lieu de saisir, crayon à la main les moindres propos des deux illustres artistes, le chef d'orchestre et le vidéaste, l
j'ai été happé par l'échange passionné entre Valery et Bill. Devenu protagoniste, bien modeste, je ne pouvais être à la fois dedans et dehors. Il ne me reste à l'état de souvenir que des lambeaux d'assertions, de réfutations, de rectifications, de références croisées. Je vais essayer de restituer quelques pièces d'un puzzle incomplet en priant le internautes de pallier à ma négligence, en réorganisant à leur manière, ces phrases éparses.
Un point de départ a été le commentaire prétentieux et imbécile qu'Herbe m'a communiqué et dont les nobles incompétences ont vu dans la transfiguration du corps de Tristan, un rappel d'une publicité pour aqua selzer. ►♦♦♦ Ce n'est pas aussi raffiné que l'interprétation à partir de la métaphore quantique, mais on fait ce qu'on peut même et surtout si on peut peu. Gergiev et Viola insistent beaucoup sur l'incroyable raffinement de la partition de Tristan, il n'est pas une note, une nuance, un mot, qui ne soient pas à leur place. Ce qui étonnerait bien des spectateurs qui interpretent la musique comme un magma informel, jouant sur les instincts et plongeant l'esprit dans une sorte de torpeur dissolvante.
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Thursday, 10 April 2008
CHRONIQUE
Les quatre covenants
Qu'est-ce qu'un covenant?
Ce terme de provenance médiévale, était utilisé dans le management anglo-saxon pour désigner un pacte de soumission totale et de fidélité absolue entre les élites des grandes compagnies et les maîtres. Par exemple la Shell, IBM, ou Auchan passent un tel pacte qui assure une stabilité et une adhésion exceptionnelles avec la firme. On ne quitte pas un tel lien, ce serait une trahison.
Aujourd'hui tout est changé apparement à cause de l'abandon du sentiment d'appartenance, et l'instabilité des mouvements de personnel. La notion de respect a fait place à celle d'utilitarisme.
J'ai utilisé ce terme pour désigner les relations désinteressées que j'entretiens avec de très grands groupes mondiaux. C'est la contrepartie de la fidélité sans faille que je leur assure. Les patrons des groupes doivent s'engager à signer avec moi quatre covenants :
1. La confiance totale
2. Le respect
3. La ponctualité et le contact régulier toutes les trois semaines
4. L'éternité, c'est à dire l'assurance que le contact ne sera jamais rompu.
Le dernier est le plus difficile à obtenir. En effet on peut rétorquer qu'on se connaït à la longue, et que des incompabilités d'humeur peuvent se manifester en cours de route. C'est ce qui explique qu'un seul ait osé signer un tel convenant, en signe de confiance et de durabilité. C'est pourquoi je le considère comme mon meilleur ami, à la grand rage des autres.
Mais Auchan et bien d'autres comme V.M. ou Mme de B. pratiquent depuis longtemps dans les faits une telle durabilité et je dois les considérer comme faisant partie de ma famille, mieux encore qu'un ami.
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Friday, 31 August 2007
Le règne de la domotique

J'ai émigré à nouveau au Grand Hôtel de Divonne. J'essaie désespérément de commander mon repas dans la chambre, car les restaurants sont bondés si on ne réserve pas par informatique et à l'avance. Pour cela, il faut savoir utiliser l'ordinateur qui commande à la fois la télévision, les jeux, les menus informatiques, les menus culinaires, les films porno, d'horreur ou les BD, les services qu'offre la chaîne, la boutique, etc... Ne pouvant m'y retrouver, et n'ayant pas la possibilité de communiquer avec cette catégorie en voie d'extinction de bipèdes humanoïdes qu'on nomme maîtres d'E, je finis par mettre la main sur l'informaticien maison, ce qui n'est pas difficile, car les nouveaux hôteliers, s'ils ne savent pas servir, préparer un thé, essuyer un verre, ou débarrasser une table, au moins savent-ils jongler avec l'ordinateur maison.
Ils savent aussi comment commander un plat. Un de ces préposés hôteliers a l'obligeance de venir en chair et en os me montrer comment se servir de cet engin informatisé. Il suffit d'allumer, d'activer le bouton gauche, puis attendre, alors appuyer sur le bouton central, attendre qu'un sablier apparaisse, alors eureka! on n'a qu'à appuyer sur menu. Il me demande (en français) quelle langue je parle. Je lui réponds (également en français) que je parle le français. Après avoir choisi laborieusement cette langue (du russe au hongrois ou au swahili) et répondu, on fait défiler les services jusqu'à "service d'étage". Appuyer sur menu du soir et sélectionner : potages, viandes, poissons, fromages, entremets etc... Dans poissons choisir Ferra ou turbot, puis dans contours, patates frites ou salade mixte, valider et identifier votre code après avoir approuvé le montant de chaque plat... etc.
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Sunday, 17 May 2009
CHRONIQUE
Turbulences
Cet intitulé du nouveau billet, correspond bien aux temps que nous traversons. Nous sommes ballottés à droite et à gauche, en haut et en bas; comme dans cette poubelle volante qui desservait Mexico direction Acapulco. Les riches comme Frank Sinatra avaient leurs jets. Les autres prenaient un coucou de la compagnie Aeronaves, rebaptisée par les autochtones Mortuarios Aeronaves. Dès que nous arrivames à destination, les passagers remercièrent laSainte Vierge de la Variole de les avoir encore une fois protégés.
En fait, et tout simplement, on a l'impression que les économistes, techniciens, informaticiens, électroniciens, bureaucrates à la tête des décisions majeures qui pour nous protéger des renards, nous mettent en cage, que tous ces hommes hyper-compétents, marchent sur la tête. Et plus il font d'erreurs, plus la soumission des victimes, et le sentiment de leur impunité, les incitent à perséverer et à aggraver leur mépris du bon sens et de la logique la plus élémentaire. Et ne parlons pas de leur empathie à l'égard du public, dont ils se soucient comme de l'an quarante.
Ce billet essaie de vous décrire ces derniers jours passés, émaillés, d'illustrations confirmant cette folie des gens, qui nous gouvernent.
ASCENSEUR
Nous avions des ascenseurs qui marchaient tant bien que mal. On nous les a fait remplacer par d'autres très complexes, aux nouvelles normes. Notamment, les caractères sont en braille pour les non-voyants et ils parlent, ils parlent. Des caractères fluorescents sont conçus pour les mal-entendants. Les portes sont hermétiquement bloqués en cas de panne, et nul ne peut y toucher, ni la concierge, ni quiconque. Il faut que ce soit le constructeur lui-même qui doit venir, généralement au bout de trente à quarante minutes, une éternité pour un claustrophobe, un cardiaque, un bébé (ou un adulte !) qui veut faire ses besoins. Pire nos ascenseurs aux nouvelles normes sont constamment en panne. Celui de droite est hors service depuis une semaine. Les réparateurs sont venus, sont partis, et l'ascenseur est aussitôt retombé en panne. Excédés les agents techniques ont l'air d'avoir abandonné la partie.
Boulevard Suchet, dans les immeubles Walther, ils ont toujours de vieux ascenseur à grillage, un peu poussifs mais jamais tombés en panne depuis bien avant la guerre. Si cela devait arriver, tous ceux qui montent les escaliers vous voient et la concierge vous libère aussitôt. Par ailleurs vous avez de l'air pour respirer et vous ne vous sentez pas enfermés dans un coffre fort ! Combien de temps tiendra-t-on banque contre l'administration?
Par ailleurs dans nos ascenseurs, ils ont traduit une innovation : il est impossible, quand vous êtes à l'étage, de savoir si et quand, la cabine arrive, ou si elle est arrivée. Un truc consiste à tendre l'oreille et essayer de détecter le son de la voix des cabines. Si on l'entend, c'est qu'il y a des chances que la cabine approche.
Bon. Il y a les syndics et les co-propriétaires passent le temps à protester, mais ces gens là, encore des bureaucrates, ne pensent qu'à leurs loisirs, et sont fatigués de travailler. La plupart du temps il ne répondent même pas. Cela ne sert à rien d'en changer, tous les mêmes parait-il.
J'interroge notre ami S*** mon successeur à la tête du blog : est-ce que cet exemple navrant ne pourrait pas constituer une métaphore pour - disons - l'ascenseur social - toujours en panne?
MERCEDES
J'ai une petite Mercédès que j'ai acheté voici dix ans en seconde main. Elle commence souffre de rhumatismes divers et vient le moment où je devrai la remplacer. Je comptais en acheter - toujours d'occasion - l'équivalent plus récent, mais tous m'en ont dissuadé : j'aurais les pire problèmes dûs à la fragilité et au manque de fiabilité de l'électronique. Celle-ci est excessivement compliquée car il faut suivre le progrès : GPS intégré, mémoire pour la position des sièges, et mille autres fonctions dont on ne se sert pas, comme de choisir la musique qu'elle doit donner comme fond sonore et la programmation de l'air programmé en fonction de paramètres multiples que vous devez définir sur le tableau de bord. J'en sais quelque chose, car je dois à la générosité de Socrate Papadopoulos, d'avoir à ma disposition une magnifique limousine toute neuve, ultra perfectionnée avec télévision pour chaque siège arrière, et une Hi Fi merveilleuse. Le tout conduit par le plus expérimenté des chauffeurs. Hé bien, elle est souvent tombée en panne à cause de l'électronique trop sophistiquée et non fiable. En définitive on m'a conseillé une voiture entièrement fabriquée au Japon comme la Lexus, ou une Toyota. L'amour du travail et la relative rusticité de l'équipement électronique, assure l'extraordinaire robustesse de ces voitures. Il suffit de parcourir le pays, pour comprendre ce qui le sépare de notre Occident ou de la Chine.
LES RUSSES
J'ai quelques amis russes, que j'apprécie pour leur chaleur et leur générosité de coeur et d'esprit, bine qu'ils soient aussi durs en affaire que n'importe quel occidental. Pour le reste, ils ne sont ni plus ni moins fiables qu'un belge ou un libanais. (Je ne parle pas des allemands qui sont d'une correction formelle à toute épreuve). Un certain nombre d'entre eux sont toujours passionnés de culture et la pratiquent d'une manière approfondie. La majorité, certes, est composés de nouveaux riches dotés d'un goût infect, et tombant dans le tape à l'oeil. Mais n'en est-il pas de même pour bien des Américains, des Français, des Allemands? Même ceux qui se croient cultivés ne sont que des ignorants. Leur culture, c'est du plaqué or.
Il se trouve que parmi eux, j'en connais un, charmant, de grande classe, fidèle, généreux, qui souffre d'un handicap grave. Il oublie tous ses rendez-vous et agit comme si tous étaient à sa disposition. Je me souviens qu'un jour Sarkozy alors ministre de l'intérieur l'avait invité officiellement à dix heures. Toute la garde était prévue pour lui rendre les honneurs. Mais notre homme dormait! Impossible de le réveiller. On finit par le décider de se rendre, deux heures en retard, à la cérémonie qui lui était réservée. Mais l'envergure d'un grand Seigneur et le charme d'un slave, ont fait qu'on lui pardonne instantanément.
Lorsque j'en parle, on me dit " c'est normal, c'est un Russe ! On ne peut pas se fier à ces gens-là. Un jour ils vous adorent, le suivant ils vous tournent le dos pour une raison impénétrable. Ils ne sont pas comme nous et vous avez tort de les prendre au sérieux. "
Que voulez-vous répondre à cela. Si ce n'est qu'il s'agit dans ce cas d'une pathologie rare aussi bien chez les Russes que chez les Turcs, ou les Américains ! Après tout un occidental comme LH III n'est pas plus fiable que ce Russe, avec une rigueur froide en plus. Il me fait tourner en bourrique et contribueà aggraver les turbulences de mon existence, sans complexe, etsans conscience. Mais il est occidental et on lui pardonne !
LES FRANÇAIS
Je devais me rendre à Deauville pour prendre quelques jours de repos. Mais mon employé de maison-chauffeur, celui qui m'a volé près de 50 000 euros, et à qui j'ai proposé de passer l'éponge à condition qu'il nous serve correctement, s'est fait porté absent au dernier moment pour dépression nerveuse. C'est une dame qui n'a pas voulu décliner son identité ni laisser son N° de téléphone, qui nous a téléphoné tout à l'heure pour m'annoncer qu'il était à l'hôpital F***. On me téléphonera en temps utile. Inutile de préciser que tout ceci n'existe que dans son imagination.
En attendant, je cherche désespérément quitte à le surpayer, quelqu'un pour le remplacer. Sans succès.
LH III
Il fallait bien qu'il prenne sa place dans le cycle des turbulence, lui qui n'arrête pas de jouer au chat et à la souris avec moi. Je suis malheuresement sous sa dépendance matérielle,comptant sur lui pour assurer la succession de la troisième fondation, la fondation parisienne. Lorsqu'il daigne me téléphoner - un scoop - il est d'une telle candeur, d'une telle force de conviction, d'une telle affection, que je gobe toutes ses promesses. Mais ce qu'il promet il ne le tient jamais, sans que je puisse intervenir pour lui expliquer qu'on joue contre la montre et que si jusqu'ici , pris par une fascination irrationnelle je tombais toujours dans ses rêts, aujourd'hui, avec les pauvres heures qui me sont comptées et qui fuient de plus en plus vite, je ne puis plus me permettre ce luxe. Il se débarrassera de moi, comme il l'a fait pour ses demi-frères et sa demi-soeur, sa première femme Vera, la maîtresse Christine Ludell et de Valentin son meilleur ami. Il émane de lui une zone de turbulence qui vient s'ajouter aux autres qui m'assaillent, comme les flots furieux sapent la falaise. Celle-ci tient bon, puis se fissure et finit par s'écrouler.
UN HAÏKAÏ
À l'est hier
à l'ouest aujourd'hui
un éclair
Enamoto Kikaku1661-1707
Ce disciple favori de Bashô m'a été signalé par Sandrine. Il enferme de manière lapidaire toutes les angoisses relatives à la fuite du temps,à l'accélération des transports qui relient ou séparent les continents, de la fragilité des alliances.
VALERY GERGIEV
Il est le prototype du Russe tel que le voient les gens qui disent "un Russe, aujourd'hui la passion, demain l'indifférence, un éclair". Sa vie est une perpetuelle turbulence qui se transmet de proche en proche. Mais elle est compensée par des dons qui le rendent inimitable : une énergie, une passion, une vie qu'il imprime à ses interprétations qui se mettent à vivre et se transforment en évènements musicaux. Cela fait de lui un des tout premiers chefs du monde. Si cela vous intéresse, vous trouverez dans le corps du billet un reportage sur son dernier concert, et nos projets communs.
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Tuesday, 24 March 2009
CHRONIQUE
Epreuves
Le billet que je viens de terminer (il est 2h18) est certainement le plus long que le blog ait enregistré. J'ai averti que ceux qu'hérisserait la longue énumération de livres à peintures que je destine à L.H. III qu'ils pourraient sans dommage sauter ce billet. Je ne regrette pas de l'avoir écrit et il me suffirait qu'une poignée de visiteurs l'apprécie pour trouver récompense et justification à cet effort considérable (il a fallu scanner et photographier des manuscrits, en affrontant un réseau qui ne marche que quelques heures par jour, d'une manière dont la logique m'échappe).
Je m'attends à quelques péripéties aujourd'hui et j'espère que je pourrai vous retrouver cette nuit. Que deviendrais-je sans mon blog? Bien fidèlement votre,
Bruno Lussato.
KLEE
Lectures récentes
Ainsi que je vous l'ai annoncé au cours d'un précédent billet, j'ai dévalisé le MAM. Ce qui m'interessait était moins des photos inédites que les textes qui accompagnait ces encombrants albums, souvent on trouvait en un seul livre de nombreux points de vue originaux. Ils éclairaient telle face cachée mais toujours suprêmement pensée, de Paul Klee. En voici des photos de couverture. Les commentaires suivront.

Le titre de cet ouvrage est décevant. Il laisse entendre qu'on a interwievé ou retrouve les textes de génies comme Einstein, Picasso ou Schoenberg sur Klee. Mais il n'y a rien de tel dans cet ouvrage. En revanche il évoque l'essentiel sur le peintre en un nombre lmité de pages par Roland Dosschka. Ce qui fait tout l'intérêt de ce livre, pour les connaisseurs de Klee est la découverte d'oeuvre rarement ou jamais publiées provenant principalement de la collection Rosengart à Lucerne et de collections privées allemandes. Attention : on ne parle du parcours du peintre que jusqu'en 1937.

Ce livre présente outre que des oeuvres de l'Ex fondation Paul Klee, à Berne (aujourd'hui le Centre Paul Klee) l'oeuvre architecturale de Renzo Piano en cours d'achèvement. Les très nombreuses photos du chantier intéresseront plus les architectes que les amateurs de peinture.

Cet ouvrage, édité à l'occasion d'une exposition Klee à Las Palmas (Canaries) n'apporte rien. On peut le rejeter sans hésitation.

Cet ouvrage édité par Actes Sud en Septembre 2008 est très intéressant pour qui est intéressé par les rapports - très significatifs - entre Klee, la mise en scène, et la musique. Cela permettra notamment de lire le texte magistral de Pierre Boulez, reproduit dans Klee - Le pays fertile , condensé en quelques pages et plus facile d'accès. Il est également passionnant de trouver des oeuvre dont certaines sont inédites, regroupées autout de ce thème. édité à l'occasion d'une exposition au Palais des Beaux Arts à Bruxelles.
Note : le réseau ne fonctionne que par intermittences et je suis obligé d'attendre qu'il veuille bien se rétablir. Passer d'Orange à SFR est une course d'obstacles contrairementà ce qu'on m'a dit.
Ce livre édité à l'occasion de l'exposition Klee à la National Gallerie de Berlin est très intelligemment divisé par thèmes d'influence de l'artiste : religion, <théatre, Musique, Peinture et architecture etc. A lui seul il suffit comme livre base sur le peintre. Le problème qui en interdit la lecture au plus grand nombre des français est qu'il est entièrement rédigé en anglais
Les Etats-Unis ont toujours joué un rôle important, grâce à l'intelligence de collectionneurs comme Katherine Dreyer et les Arensberg. Ce rôle est devenu fondamental lors de la chappe nazie et ce n'est pas le France très conservatrice qui eût pu accueillir le fugitif, ni le faire vivre par des commandes. Le peintre finit pas se retirer dans sa ville natale, et abandonner ses illusions sur le rôle de l'Allemagne dans le développement de son oeuvre. Il dut se rabattre sur les Etats-Unis où il fut accuelli par des transfuges comme lui, devenus marchands de Tableaux et des professionnels éclairés au premier rang desquels on placera Heinz Berggruen. Ce livre fort intérêssant pour les spécialistes détruit bien des idées reçues qui ont cours dans les milieux de l'intelligentsia parisienne.

On ne peut qu'être ahuris que de prendre connaissance des marionnettes de Klee, conçus à l'origine pour son fils Felix, mais devenus ensuite des oeuvres à part entière. Ces marionnettes sont fabriquées par les matériaux les plus pauvres, destinés à la poubelle. Les poupées de Klee montre avant l'Arte Povera, et à l'instar de Kurt Schwitters qui l'a précédé avec ses assemblages, que l'art transcende le matériau, et le transcende. Un bien beau livre, très original, et qui parle de lui-même. Il peut être montré à des enfants. Ce serait un beau cadeau d'anniversaire.
Il est 0h55 et je vais continuer ma nuit en lisant les livres de Klee. A ce propos j'ai reçu le coup de fil d'une charmante journaliste, qui est révulsée par les propos de Boulez, de Bergé... et de Klee lui-même. Socrate de son côté et son avocat, récusent ma démarche. Ce dernier ne voit pas le lien entre collectionner des monnaies, des livres anciens, des manuscrits à peinture et... si l'on ajoute le corpus de la première fondation, de l'art océanien, le japon populaire, etc. et entre ma personnalité profonde. C'est qu'il pense aux manifestations extérieures dont l'hétérogénéité dissimule -mais en même temps permet de révéler, les principes organiques qui les sous-tendent.
Socrate ne va pas aussi loin. Après avoir trouvé mon plan (donc l'expression des principes) trop peu intégré, il en trouve la nouvelle mouture trop compliquée. Peut-être a-t-il raison. Je vais par conséquent ne pas me laisse décourager et entamer avec lui un intéressant dialogue.
Il faudra qu'un jour je vous livre ce plan aménagé.
J'ai fait don à S*** dont vous avez été nombreux à apprécier le talent, notamment pictural, un accordéon japonais libellé Les voies de la qualité, Tokyo, 1er Juin 1987. Joël de Rosnay et moi, étions de retour d'une mission pour le compte d'Hermès. Il s'agissait d'inaugurer la valise carbone. Ce grand attaché-case était en fibre de carbone noirâtre, et rebaptisée : grain de caviar, ce qui était bien vu. Elle était renforcée de coins en fibre de carbone et doublée du plus beau cuir, qui exhalait son parfum dès qu'on ouvrait cet espèce de coffre-fort, inusable comme tout produit de Hermès. Nous descendîme à l'Hôtel Seibu, à Ginza, le plus luxueux de son genre. On vint me chercher dans une immense Bentler bordeaux, copie de celle de la famille royale britannique, on nous gratifia d'une secrétaire perticulière, les suites étaient décorée par l'épouse de M.Dumas-Hermès avec un soin et une élégance discrète. Devant mon lit était incorporé dans le mus un immense écran. On pouvait rêver devant deux images : l'une représentant un champ d'orge, l'autre les fonds sous-marins d'un lagon. Les caméra étaient rigoureusement immobiles.Les seuls mouvements prevenaient du vent qui inclinait les champs tels une chevelure blonde, avec fond bleu inaltérable, et vols de corbeaux traversants à la Van Gogh.
Malheureusement la conception de la valise, en dépit de sa qualité, était defectueuse. Si vous êtes astucieux, à la lecture de ma description vous aurez deviné pourquoi. Pour nepas vous faire languir, je vous explique tout de suite les incongruités qui dénaturent ce coûteux bagage.
Pourquoi de la fibre de carbone? Cetrte matière très dure, très résistante aux hautes températures est très légère. Pourquoi dès lors la renforcer avec de coins en ...fibre de carbone? Les coins servent à protéger une matière délicate comme le box ou le croco, par des dispositifs durs, en acier ou en bois. Ce n'est pas le cas ici.
Mais il y a pire. La raison d'être de la fibre, matière d'un aspect un peu ingrat, est la légèreté. Or la valise est entièrement doublée par un magnifique box en cuir naturel, pesant une tonne! Alors?
Alors, le fonctionnalisme a été sacrifié au symbole : l'alliance de la tradition et de l'artisanat du cuir, où excelle Hermès, et de la futurologie d'un matériau High-Tech.
Moins glorieusement, on a surfé sur le chic le plus superficiel, le clin d'oeil, la volonté d'avoir un produit d'exception (un peu comme le téléphone vertu). Le résultat fut un échec pour la maison, et l'occasion d'un voyage de rève pour De Rosnay (conseiller du parc de la Vilette et auteur d'un incunable du reductionnisme : "l'homme symbiotique". Au moment de Mai 68 cet aristocrate afficha comme bien des nobles, des idées égalitaristes d'autant plus généreuses qu'elles ne lui coûtaient rien.
Pedant le voyage de retour, ma tête était pleine d'exemples d'une qualité suprëme : splendeur discrète des grands magasins, aux patisseries mauves, roses, et vert jade: étage noble où les kimonos et écharpes se montraient dignes des plus beaux brocards brodés, surpassant les habits de la cour du Roi Soleil, et les somptueux "washis", ces papiers rares que les japonais ont porté au rang d'une porcelaine chinoise, et les jardins des temples à Nagoya et à Kyoto, et le lustre aux dix mille cristaux de Minami Tada, qu'on peut contempler à l'hoter Royal d'Osaka, et pour finir, ce succulent boeuf de Kobé, massé par des Geishas et gavé à la bière, plus cher que du caviar, plus rare que la meilleure des truffes... Et cette propreté, cette courtoisie, ce silence serein, cette attention protée aux détails... Tout cela m'habitait pendant le voyage dans le merveilleux avion de la JAL, aux cabines individuelles ornées d'un paravent et baignant dans la musique de Chopin. (Cela est du passé hélas, la qualité exceptionnelle a baissé moins qu'ailleurs certes, mais que de beaux rèeves évanouis).
Et dans l'avion, les couleurs du japon nous poursuivaient, comme la persistance de la mémoire rétinienne : ces verts jade, rose saumon, violet lavande et mauve du lilas d'été, ocre doux et orange mandarine,jaune-vert acide. J'avais emporté avec moi un petit makémono orangé, plié en accordéon,et quelques feutres de couleur, et je confectionnai pendant la traversé ce ce qui constitua la charte de mon centre des capucins.Il devait échoir à S*** en gage d'estime et d'affection.

Pendant que je traçais paisiblement mes signes colorés, Joël s'affairait sur son ordinateur. Voyez-vous, m'expliqua-t-il, je fais l'économie d'une comptable. Pour chaque conférence je soustrais de mes émoluments, les frais qui les grèvent : pourboires, dépenses vestimentaires, achats de souvenir, timbres-poste, taxis non pris en charge, etc... (Je cite de tête, et je ne jurerais pas de la lettre, mais l'esprit y était).. Voici donc la genèse du petit document que j'aimerai vous soumettre si un jour mon serveur le permettait.
Paris, 2h02.
Bonne nuit. Bruno Lussato.
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