Recherche rapideVotre recherche pour billet function a donné 307 résultats :
Saturday, 16 February 2008Masterclass VI pour AlexMASTERCLASS EN SÉMANTIQUE Pour Alexandre Nous disposons à présent de quoi continuer notre exploration du réseau psychologique. Nous pouvons dès à présent clarifier les points suivants :
1. Le système PSI est composé d'entités immatérielles, topologiquement ordonnées, : les représentations, r dont l'agrégat à un instant t donné se rassemble dans le champ de représentation R. Le champ de représentation R parcourt la ligne d'univers u et son intersection constitue le présent à l'instant t. Après un instant, R s'est modifié et donne naissance à une autre configuration R t2 etc... On peut donc dire que le mouvement auquel nous assistons dans notre conscient, provient de la translation de PSI le long de la ligne d'Univers. Il n'existe pas dans le monde matériel PHI qui est immobile par rapport à PSI.
2. Le système PSI est composé de représentations immatérielles, qualitatives, toutes différentes l'une de l'autre : les qualia regroupées en agrégats hiérarchisés depuis des psychèmes élémentaires (la plus petite unité discernable du monde psychique) jusquà des réseaux complexes de représentations et le champ R tout entier lui-même.
3. L'ergie et les échanges ergétiques Nous rencontrons ici, la plus embarrassante des notions : l'énergie psychique (Jung), ou libido (Freud) ou cathéxis (cf. A Theory of Attention Cathexis, David Rapoport). Nous avons nié le caractère énergétique de particules immatérielles, et pourtant partout dans le système psychologique s'impose l'idée d'agrégats a forte énergie (lorsqu'on est sous la roulette du dentiste par exemple) et qui font disparaître des agrégats à faible énergie. (C'est le drive des béhavioristes, la neurine des réflexologues, les représentations fortes ou faibles des psychanalystes). Comment envisager un thêatre mental animé par des forces et des contreforces, comme par exemple les phénomènes de congruence (attraction) ou d'incongruence (rejet) et dépourvu d'énergie?
Nous avons trouvé la solution, en définissant la notion d'ergie indépendamment de toute référence à nul échange énergétique. On sait que le Champ R n'a pas une capacité limitée.Quelquefois il est saturé et tend à rejeter des psychèmes, d'autres il est en manque et tend à attirer des psychèmes. On appelle ergie la propriété d'une représentation dite forte, placée dans un champ R à l'équilibre, de devenir consciente au dépens d'une autre représentation qui sera chassée de R. (puisque la capacité de R n'est pas indéfiniment extensible). La notion d'ergie est donc un concept fondé sur une concurrence constante entre les représentations présentes dans R.
Dans la guerre des représentations pour atteindre le stade conscient (présence en R), celles à forte ergie tendent à dominer, à annihiler les représentations à faible ergie. Lorsque le champ R est sous-saturé, il tend à combler le manque de psychèmes en en attirant des psychèmes périphériques. Lorsqu'on se trouve dans une salle d'attente vide et ennuyeuse, le vol d'une mouche, à très faible ergie, sera consciente. Il suffit d'un seuil ergétique très faible pour admettre une représentation en R. c'est à dire que la moindre excitation PHI tendra à devenir consciente en PSI.
En revanche, lorsque nous sommes entraînés dans un tourbillon rapide d'évènements très prenants, les représentations auxiliaires, faibles, seront chassées de R. Par exemple lorsque nous vivons un accident de voiture, chaque détail de l'agrégat impressionnant de R est présent d'une manière claire, détaillée, les qualia sont colorées vivement, chaque instant est distinct, alors que le vol de la mouche disparaît, chassé par la concurrence des psychèmes "forts" de l'accident.
4. Opérations endo et exoergétique. Ce surcroît d'ergie apparaît lors du couplage. C'est le cas des notions que nous avons l'habitude de voir toujours associées ensemble : deuil cruel, /, beauté radieuse, / Allah tout puissant etc... L'association tend à se consolider et à perdurer. au cours du temps. En revanche certaines notions sont difficiles à associer, elles sont incongruentes, il faut beaucoup d'éfforts à les "faire tenir ensemble". Elles tendent à se séparer irresistiblement et lorsqu'elles "explosent" en leurs constituants, elles dégagent de l'ergie (soulagement, euphorie, dynamique accrue du champ).
C'est notamment le cas des oxymorons : une clarté / assourdissante, chant nazi / entraînant et enthousiasmant, massacre sanglant et / parfaitement réussi. Evidemment la nature endo ou exoergétique des échanges dépend de la structure particulière du système de représentations. Egorger une famille peut être un couplage exoergétique pour le jeune erdogan et ses amis, qui viennent de commettre une torture à la scie et à la machette sur de simples soupçons, c'est à dire producteur de joie et d'euphorie. Il peut être fortement endoergétique pour bien de nos compatriotes, qui auront beaucoup de mal à "avaler" la couleuvre.
L'agrégation entre deux représentations donne une nouvelle représentation composite r1 + r2 = r3. L'opération peut au contraire se faire très facilement et dégager de l'ergie. Elle est alors exoergétique. C'est alors le contraire qui se produit : beaucoup d'efforts sont nécessaires pour en séparer les membres. Par exemple geste/ héroïque , crime/ odieux, lâche /assassinat
5. Dans le système PSI coexistent ainsi des réseaux disparates de représentations liées par des échanges ergétiques tantôt fortement associées par des liens de congruence endoergétiques (Allah est grand, les hommes sont égaux) tantôt fortement exoergétiques (Allah est un mécréant, les races sont inégales).
Continuer à lire "Masterclass VI pour Alex" Thursday, 16 April 2009Décodage - nouvelle éditionUn ami de très bon conseil trouve qu’il serait dommage de décoder de façon univoque mes paraboles. Il a bien raison. Même si mon objectif est bien de susciter une réflexion autour de l’éthique des collectivités, mes énigmes doivent être lues différemment selon qu'on adopte « le point de vue du fils et du père, de quelqu'un qui s'occupe de son champ ou de quelqu'un qui n'a jamais rien planté, etc… ». Aussi conformément à son avis, je vais tenter de vous offrir plusieurs décodages, quitte à paraître contradictoire… Cela ne me pose pas de difficulté car il me semble que nous ne souffrons pas de l’absence d’une « bonne pensée ». C’est le manque de pensée tout court à l’échelle des collectivités qui nous préoccupe. Je préciserai que le domaine de la pensée politique contemporaine dépasse à peine la gestion du quotidien, l’horizon est à quelques années alors que l’unité temporelle de la pensée des collectivités, tout comme en géopolitique est la décennie. Quant à notre élaboration, elle se distingue justement de la géopolitique en ce que cette dernière tente d’expliquer et de comprendre alors que de notre coté nous essayons d’introduire des valeurs, des codes et des cadres pour l’interaction apaisée des ensembles identitaires. Notre dernière contribution était la suivante : « Jadis, un malheureux paysan priait pour trouver le réconfort. Il fut entendu et trouva chaque jour dans son meuble de quoi le contenter. Le paysan fut enchanté par ce miracle qui dura si longtemps qu’il en délaissa son champ. Bien plus tard, le meuble en vint à se tarir et le paysan qui n’avait ni provisionné ni tenu son champ fut affamé. » D’habiles commentaires se demandent pourquoi, le champ fut délaissé. Le paysan ne travaille-t-il pas aussi par amour de son métier ? Ne sait-il pas que sa terre risque de s’abîmer en l’absence de soins ? Nos lecteurs envisagent avec peine cette situation d’abandon et confiant dans le bon sens terrien, ils esquissent une autre fin à l’histoire où le paysan mû par ses valeurs et ses traditions aurait continué son labeur pour en profiter doublement le jour où sa survie devait dépendre à nouveau de son champ. Je suis enchanté par ces réactions car le paysan dont je parle n’est pas un paysan ordinaire, il s’agit d’une somme de paysans, c'est-à-dire d’une société entière. Et ce qui me taraude c’est que le bon sens des uns et des autres disparaît lorsque l’ensemble de ces individus se réunissent et que c’est la collectivité qui agit et décide pour eux. Posons les questions différemment : qui parmi nos lecteurs sait coudre ? tisser ? construire une maison ? traire une vache ? confectionner des meubles ? entretenir un champ ? Vous me répliquerez, pourquoi nous adonner à ces activités si le « miracle » technologique nous permet de déléguer tout cela à des usines, des machines et des spécialistes infiniment plus performants ? Notre petite histoire raconte que justement cela tient du miracle et que ce miracle nous fait perdre substantiellement de vue une partie de l’essentiel. Cet essentiel ne se limite pas à la connaissance d’un savoir paysan. Il s’agit d’une perte de sens. En se concentrant chacun dans une activité spécialisée nous reconstituons une fourmilière, un cybionte pour reprendre un terme cher au Professeur. Dans cet univers, le moteur de l’histoire devient l’inertie et sa direction est exclusivement déterminée par la compétition pour les ressources et les marchands de progrès. Toutes nos découvertes et tout notre savoir accumulé depuis des siècles forment ce miracle qui nous permet de délaisser « notre champ » mais dans ce champ poussaient nos racines, nos fondements initiaux, nos repères, nos identités, nos langues, nos croyances et nos singularités. Certes, propulsés dans l’histoire toutes ces différences produisaient intolérance et défiance. La guerre n’était que la manifestation la plus violente d’un climat permanent d’hostilité et de compétition territoriale. Faut-il pour autant cautionner sans réserve l’utopie technologique, une utopie qui nous promet un monde plus lisse, plus homogène, plus interconnecté, plus tolérant, plus prospère et plus pacifique ? Je ne le crois pas et chaque jour sont publiés d’excellents ouvrages qui démontrent parfaitement l’impasse que représente cet horizon. Cela ne veut pas dire pour autant qu’il faille lui préférer nos anciennes querelles de clocher avec des collectivités incapables de saisir la filiation commune de toutes les sociétés humaines. Pour le dire autrement, à moins d’être aussi peu prévoyant que le paysan de notre histoire, il faudra bien accorder une confiance relative à nos technologies, et doubler ce profit discutable d’un maintien des traditions qui témoignent de notre vitalité et d’une nouvelle philosophie apte à faire dialoguer l’ensemble des civilisations. Lire les commentaires de B.Lussato dans le corps du billet. Je suis obligé de les reprendre à zéro parce qu'inopinément tout a disparu. Continuer à lire "Décodage - nouvelle édition" Thursday, 30 April 2009Le journal du 30 avril 2009CHRONIQUE L'oiseau peint
C'est le titre d'un des ouvrages les plus désespérants que j'aie lu. Il est précédé d'une confession succincte dans laquelle il parle de la mort de sa chère épouse, Mary, une milliardaire qui le déchargea de tout souci matériel, et qui le laissa inconsolé, et du caractère fortement autobiographique de ce livre.
Une parabole explique lr titre. Un jour on s'avisa de peindre un oiseau de splendides couleurs multicolores et on le lâcha parmi les autres oiseaux. Mais ces derniers le tourmentèrent, le lacérèrent à coup de bec, et finirent par le tuer.
Kosinski en tant que juif dut tout enfant se cacher pour éviter d'être pris par les nazis. Il se retrouva parmi les paysans arriérés de la zone des Carpathes, de solides gars aux cheveux roux et aux yeux clairs. Lui était brun et de type gitan à la peau sombre, un petit enfant perdu. Il fut attrapé et dès le début du livre on assiste à son calvaire, à la cruauté et la haine des habitants, les tortures indicibles qu'il subit. Il dût sa survie à une sorte de chamane très respectée dotée du don de guérir tous les maux par des moyens barbares quelque peu magiques. Elle prit l'enfant comme assistant pour broyer les simples, faire le ménage, tenir la maison et elle prit soin de lui. Elle le persuada qu'il avait en lui l'esprit du mal et elle en informa la populace, qui terrorisée se tint à distance... La suite est une progression dans l'horreur telle, qu'elle peut faire pâlir le roman de Paul West dans Elisabeth Costello du prix Nobel Coetzee. Et pourtant, Kosinski qui c'est de quoi il parle, l'ayant vécu, affirme que la réalité était encore pire que son récit.
Cette cruauté, cette violence, on la rencontre sans fard lorsqu'on voit cote à cote le chef des bourreaux islamistes et le malheureux juif qu'ils ont sequestré pendant deux semaines pour le livrer à des tortures indicibles, tout à fait dans la ligne des pires passages de l'oiseau peint. On se demande avec ahurissement comment onn'a jamais emprisonné le chef et sa bande, et en définitive par quelle aberration, ces sauvages ont pu accéder à la nationalité française. Cela remonte déjà à la politique laxiste du gouvernement et la pression tiers-mondiste de ces intellectuels partisans du regroupement familial.
Mais cette horreur est proclamée un peu partout dans les pays islamistes, témoin une émission officielle commise par un pays de " l'axe du mal," , pour adopter la formule moralisatrice d'un président détesté par les "libéraux". Mais comment désigner autrement des pays qui admettent des textes comme celui-ci emprunté sur le net cette semaine?
Il vous faut une paire de lunettes grossisante pour déchiffrer ce message, mais cela en vaut la peine. cf. Le corps du billet.
Je me souviens de mon adolescence. Je venais de rentrer au Lycée Carnot en 1ère.option Sciences naturelles où se réfugiaient ceux qui n'étaient forts ni en sciences, ni en lettres. On trouvait aussi un contingent de futurs médecins. C'étaient tous de bons Français, de bonne famille, (Boulevard Malesherbes oblige). Mon enfance, mon adolescence, je l'avais passée à Tunis, cloîtré dans ma chambre à cause de mes rhumatismes aigus, et passant mon existence à dévorer le Larousse du XIXème siècle et tout Molière, Shakespeare, la Comtesse de Ségur, Victor Hugo et les revues d'avant 1900. Je ne connaissais pas le langage d'après, je ne savais pas qui était Proust, ni Valery, encore moins les surréalistes. Je ne connaissais la vie qu'à travers les mots de l'époque. Or on ne parlait jamais ouvertement de sexe, sinon par métaphores comme, les plaisirs de la chair (je ne comprenais par ce qu'on pouvait tirer comme plaisir à déguster de la chair de boeuf), le feu du désir, ou encore le la licence libertine. Lorsque j'arrivai au Lycée Carnot, après un séjour de un an à Villars de Lens pour me refaire une santé, je n'était muni que de mon langage châtié du XIX, n'ayant pas la moindre idée de ce qu'était le sexe ni les bagarres entre copains. Au début, je fus considéré avec mépris et méfiance. Mes camarades de classes m'évitaient comme si je portais malheur. Moi-même, traité en paria je les détestais. J'essayai de les fixer avec mon regard un peu halluciné, en souhaitant qu'il fût capable de les tuer, comme cemui du basilic. Cela aggrava leur haine et voyant que j'étais impuissant à les anéantir, moi maigrelet, petit et chétif, ils s'enhardirent. Ils me montrèrent des images pornographiques immondes, qui me dépassaient. L'un d'eux, un rouquin de 1m85 qui se nommait Gossens, ou quelque chose d'approchant, me dit : "Hier soir j'ai couché avec ta soeur". Cela ne me semblait guère possible dans notre suite du Grand Hôtel, et puis quelle drôle d'idée, me disais-je. Quel intérêt de coucher avec quelqu'un, ce doit être très inconfortable... Et s'il ronfle? " Voyant que toutes ces grossièretés glissaient sur mon glacis d'ignorance, ils passèrent soudain à l'acte. Ils me jetaient des objets souillés, l'un d'eux une bouteille d'encre violette, car j'étais le seul à me promener avec la bouteille d'encre et une plume sergent-major, n'ayant pas les moyens de me payer un stylo. Car mon père, qui me méprisait profondément, déçu d'avoir pour fils, lui l'homme d'affaires puissant, une telle mauviette. Son deshonneur. Ma mère, pauvre victime d'un tyran me couvait en me répétant sans cesse que j'avais une mauvaise santé. C'était débilitant.
Je revins donc chez moi avec mon manteau maculé de taches violettes, inutilisables. Il était taillé dans une couverture prevenant des surplus américains que négociait mon père. Lorsque je lui racontai ce qui m'était arrivé, il entra dans une rage folle, et me dit "pour te punir, tu sortiras toujours avec ce manteau taché !". Mettez-vous à ma place.
La bande à Gossens ne s'en tint pas là. D'avanies en tortures de toutes sortes, ils me violentèrent, horrible traumatisme qui me hanta toute ma vie. Les autres riaient, me moquaient. Je fus alors traité comme un souffre douleur général. Pourtant mes camarades étaient bien nourris, en bonne santé, costauds même, bien traités par leurs parents. Je ne comprenais pas. Il ne me restait qu'une ressource : tomber malade. Ne plus revenir dans ce lieu maudit. Et mon corps répondit à mon souhait. Un jour je revins du lycée, en pleurant. Mes chevilles étaient enflées et déformées, et j'avais 40° de fièvre. Je ne ressortis plus du Grand Hôtel où je me sentais en sécurité. Je me réfugiai dans l'étude du piano, et, contraste inouï, la compagnie de gens âgés et illustres qui me prirent en affection. C'est l'époque où je fus élu membre de la très fermée Société Française de Cristallographie. Celle où je connus Kirsten Flagstad, Marcian Thalberg, Phillips, Wilhelm Backhaus et bien d'autres illustres qui prirent en sympathie le petit jeune homme passionné et angoissé, en qui ils retrouvaient ou découvraient celui qui donnait l'impression d'avoir vécu pendant leur jeunesse.
Certes, on ne peut comparer mes mésaventures bien anodines, à l'horreur absolue que vécut Kosinski, et que vivent les mal pensants, les juifs, les chrétiens d'Afrique, sous le regard indifférent des politiciens et des bureaucrates. Mais si j'ai donné ce témoignage, c'est que les ressorts à l'oeuvre sont sensiblement les mêmes. Toute ma vie je fus ainsi en butte à la jalousie, à l'incompréhension, Mais en même temps je me fis de chauds partisans et je réussis dans mon métier de base : la Simplification du Travail. Le public du CNAM était respectueux, décent, aplaudissant les Professeurs de renom comme Fourastié ou Lesourne, mais totalement indifférent.
L'amphitéatre était archicomble, des étudiants étaient assis àmëme le sol sur des gradins. Devant les premiers rangs de l'amphi, face à la Chaire, étaient alignées des chaises individuelles. La rangée était vide ! Pesonne ne voulait s'y assoir ! Je m'assis commodément dans la chaise du milieu face au professeur. Mon professeur bien-aimé à qui je dois ma carrièren Raymond Boisdé, prit l'habiturde de me voir fidèle au poste, mes yeux plantés sur les siens. Je fus le premier, et de loin, en Oganisation du Travail et le vénéré professeur prit l'habitude de me ramener en voiture au Grand Hôtel, sur sa route menant à l'Avenue Victor Hugo.
Le scénario se répéta, s'accentua même dans le temps, invariable. J'étais proche et estimés par mes professeurs, et plus tard par les grands patrons, et ignoré par le niveau au dessous. Je me promis de ne jamais fréquenter des seconds couteaux, mais le sommet où se prennent les directions stratégiques. Mais mon passage au BHV, puis Auchan m'appris à respecter et à aimer, les honnêtes travailleurs de la base : manutentionnaire, livreurs, caissières, vendeurs. En parlant leur langage, en établissant un court-circuit entre le sommet et la base, en négligeant "l'empire du milieu", j'étais un oiseau peint, et je sympathise avec vous, mes chers internautes, mes confidents, marce qu'en lisant mon bog, vous vous comportez aussi en oiseaux peints! Plusieurs, malades de l'indifférence et de l'incompréhension de leur environnement, critiqués pour oser rêver, oser se cultiver, oser être eux-mêmes, ont fait appel à moi. Jamais en vain, je crois.
N'oublions pas qu'après l'affreuse traversée de son désert, Kosinski fit mieux que survivre. Il connut les plus grands écrivains, il devient président du Pen's Club, fut honoré et épousa une femme admirable.
Je sui également, vous le savais, entouré de l'affection, de l'amour souvent, de femmes et d'hommes dont je me sens souvent indigne de leur immense sollicitude. La seule chose que je puisse réellement leur apporter à Socrate, à Olaf, à LH III, c'est mon amour inconditionnel, éternel et prêt à tous les sacrifices. Et cela ils le savent,ils le sentent.
J'ai déjeuné avec un de mes meilleurs clients. Je suis conseiller de la société dont il est membre du Praesidium, depuis qaurante ans. Je lui ai dit, qu'il doit assurer ses collègues et le Président, un homme très réservé et sage, aussi prudent que prospère, qu'il ne quittera jamais la Société. C'est cela un covenant. Comme il hésitait, je renforçai mon injonction : il ne suffit pas de le dire, il faut également le penser. Ne soyez pas, même en pensée, un mercenaire. Soyez fidèle à très long terme et vous pourrez être vous-même tout en faisant partie de leur groupe. Un oiseau peint finit toujours, s'il ne succombe pas avant, par trouver la plus éclatante des récompenses. Cet acte de foi est purement individuel et personnel. Il ne s'applique malheureusement pas à notre environnement humain.
Excommunication papale L'indigne et pour moi, incompréhensible réaction qui fait qu'une femme violée, et refusant d'avorter, soit couverte du sceau de l'infamie, a été parfaitement décrite par Kosinsky dans une des nouvelles de STEPS. Mais que dire lorsqu'on apprend - se cela est vrai, et j'ai peine à le croire - que notre Pape a excommunié une femme dans ce cas sans toucher au violeur, est proprement horrifiant. Imagine-t-on Jean Paul II agir de la sorte. Je réprouve l'habitude de l'églie catholique, depuis le concile de Nicée, de mêles ce qui appartient à Dieu et ce qu'il faut rendre à César. Mais ce qu'a fait le pape, est le pire des blaphèmes contre le Christ. "Laissez venir à moi les petits enfants" disait-il. Etait-ce pour les condamner à l'indignité, à les rejeter du sein de Son Eglise?
Continuer à lire "Le journal du 30 avril 2009" Sunday, 2 August 2009Le journal du 3 août 2009CHRONIQUE CASTES
Hier soir me téléphone un charmant arriviste prefessionnel: Boris Borodine, BB pour les amis. Doté pour tout bagage d'un charme caché, d'une belle voix et d'un gentil gratter de guitarre, il attire les plus belles femmes, les plus riches, les plus intelligentes, sans avoir pour autant un physique de don Juan. Quel est son secret?
Manifestant la plus sincère admiration, la plus féconde solidarité, pratiquant le name dropping sans citer de noms, BB était très convainquant je l'avoue. Je le chargeai d'une mission qu'il se faisait fort de mener à bien. C'était voici quelques mois ! Depuis, silence radio. Il s'est excusé hier de son silence prolongé, sans donner la moindre raison mais réitérant ses sentiments profonds d'amitié, assortis d'un "aidez-moi !, moi je vous aide". Et je dois reconnaître que dansle passé, il est venu en aide à un de mes meilleurs amis, ce qui est beaucoup et qu'il m'a présenté une relation intéressante mais qui n'a pas eu de suite. Qu'importe? L'intention compte.
Qu'est-ce qui a valu ce soudain réveil de sollicitude? - C'est qu'il se trouvait dans un somptueux yatch de 75 mètres, appartenant à un riche Russe, à bord avec le meilleur ami de mon fils Roderigo, marchese de Montegambero. La mer était radieuse et on apparaillait vers Capri !
Mon fils, de son côté, passait des week ends agréables après avoir été premier témoin du Mariage du Marquis de Montegambero avec Patricia Hutton : sky nautique et divertissements entre jeunes chez Igor junior, le frère d'Axel Poliakoff invité habituel de la maison où j'ai été si mal accueilli par Igor sénior.
Je n'envie pas cette joyeuse et insouciance jeunesse car mon tempérament me pousse à la construction de mon esprit par la fréquentation des grands artistes et des génies qui honorent l'humanité. Je suis la vivante antithèse de ce monde factice de courtisans et de courtisés, de cette connivence dans l'adoration de l'éphémère.
Marina s'étonnait du fait que certains de mes amis les plus puissants et les plus affectionnés, n'aient jamais pensé à m'inviter sur leur yatch même pendant leur absence, alors que j'en aurais eu bien besoin pour me retaper,, et qu'ils le mettaient à disposition de relations beaucoup moins proches que moi, s'il faut les en croire.
Je crois que j'ai eu hier la confirmation de ce que je pressentais.
Nous sommes à l'époque ou la table des seigneurs (hommes d'état, magnats hyperfortunés, vedettes de la télévision, du ciéma, du show biz) admet les parasites les plus éhontés, les courtisans qui les amusent, mais jamais des savants, des artistes sérieux, ou tout simplement des hommes sages.
Comme me le disait le grand poète Yves Bonnefoy au cours d'une visite qu'il me fit l'honneur de me rendre, il est des temps où les riches et les puissants acceptaient à leur table des artistes et des hommes de science. Ainsi cette semaine vous trouverez dans Le Figaro Magazine, un article sur François Premier. Il était de ce temps et avait contribué à le modeler. C'était alors, pour employer les termes de Bonnefoy, les hautes eaux. Mais aujourd'hui, les puissants et les riches font table à part, reléguant les hommes d'esprit à la table des mendiants. Ce sont les basses eaux, et nous sommes dans une période de basses eaux.
En d'autres termes il existe deux castes étanches.. Celle qui habite les somptueux bateaux, qui circule en jets et conduit des lamborghini, est en complète incongruité d'avec les professeurs et chercheurs. C'est pourquoi mes amis Socrate et Olaf, ne m'ont jamais invité sur leurs bateaux pour une croisière de rève. Tout simplement cela ne leur venait pas à l'esprit. Ils n'arrivaient pas à visualiser "Le Professeur", en un lieu ou plane le souvenir des courtisanes. Car l'acajou bien astiqué des cabines d'un yacht dégage des ondes, comme les vieilles pierres d'une fermette. On ne "voit " pas Edgar Morin, ni Pierre Boulez, en train de paresser sur le Phocea ! Ce n'est pas qu'on ne veuille pas les recevoir, mais on n'imagine pas un tel accouplement entre sérieux et la légèreté vide. Il ne restait à Edgar Morin qu'à accepter pendant un mois mon hospitalité du Centre Culturel des Capucins, zone franche.
Je me trouve, vous le savez, à Divonne. Le temps est nuageux, l'eau de la piscine est froide, on doit subir comme à San Remo la promiscuité d'émirs mal élevés, d'enfants brailleurs... Enfin, ce n'est pas un camping, mais un château reconverti qui a bien du mal à joindre les deux bouts. Le climat est excellent pour la santé mais le plaisir est, pour moi, pur méridional, la Méditerannée, et, ne fut-ce qu'une semaine, paresser sur un yacht de rève, serait un moment de bonheur que j'emporterais avec moi.
On pourrait penser que le terme "caste" emprunté à la civilisation hindoue est une métaphore. Mais ce n'est pas du tout mon intention., je prends tout cela à la lettre. Les deux castes dont j'ai parlé sont aussi étanches, aussi radicales qu'en Inde, mais d'une manière bien plus sournoise, plus subtile, non énoncée, inconnue du public dont la gauche-caviar attise la jalousie. Mais il ne s'agit pas d'une sépartion entre les riches et les pauvres. Je ne vois pas Gérard Mulliez tout fortuné qu'il le soit, sur le pont d'un magnat de la finance. Et bien des sans-le-sou comme Boris Borodine, sont admis dans le yacht qui est en train d'appareiller pour Capri. Non c'est une affaire de caste, c'est tout.
A quelle caste appartiens-je? La question vaut d'être posée car les deux castes : celle de la jet society, celle du milieu académique, me rejettent également. En dépit de mes titres et de mon statut d'ex-professeur à la Wharton School, je ne fus jamais reconnu par mes pairs. C'est que je dédaignais leurs séminaires, produisaise des livres plutôt que des "papiers" dans les revues qu'il faut, et que je menais une vie plus que confortable, me subventionnant moi-même. Cela est inconvenant selon leurs standards. Mon statut réel dans la caste des intellectuels était inférieur à celui d'un chercheur de l'université de Trifouillis-les-Oies. Depuis, je fais partie des sans-castes, des déracinés; des painted birds, des errants. Autrement dit à la caste la plus basse de l'Inde : les intouchables. Et cela se sait, cela se sent, et entache gravement ma réputation. C'est peut-être une clé de la désaffection et du mépris que témoignait cet été Axel Poliakoff à mon égard.
Comme on revit dans ses enfants; au moins théoriquement et biologiquement, je suis heureux qu'au contraire de son père, Pierre Lussato-Johäntgen participe de la caste d'en haut en tant que co-propriétaire d'un fond d'investissements prometteur, sans jamais toutefois renoncer à la culture où il suit mes conseils attentivement. Il fit un détour appréciable, seul de son groupe, par Taipeh, ex. Formose pour un pélerinage au Musée du Palais dépositaire presque unique des chefs d'oeuvres de la Chine, arrachés au régime maoiste. Quelle fierté de penser qu'en accord avec son épouse qui partage l'amour des polonaises pour la musique classique, il élèvera ses enfants dans le respect des grands musiciens et de cet humanisme qu'il peut revendiquer en tant que sémi-italien de culture française.
DU BLOG NOTES VISSICITUDES DU BLOG
Vous vous trouvez dans une ville étrangère et un malaise vous terrasse. Si nous sommes en France, les passants feront charitablement in détour pour ne pas vous piétiner et vaqueront à leurs affaires sans vous avoir fourni la moindre aide à moins qu’une personne âgée ne passe par là. Mais rassurez vous, IBM est là qui veille ! Automatiquement dès que vous avez pressé sur le bouton rouge, on vous énoncera un formulaire décrivant vos symptômes. D’après vos réponses, le logiciel établira un diagnostic et l’adressera aux spécialistes les plus renommés de la région. Seront choisis ceux dont le site sera le plus proche de l’endroit où notre homme est tombé. Salzmann, sous François Mitterrand a été encore plus loin puisque le Président J.L. Servan-Schreiber, a fixé comme but à l’institut mondial de l’informatique, la diffusion dans les pays du tiers monde d’un bidule de 500g remplaçant le médecin traditionnel. Saturday, 8 December 2007Le journal du 9 décembre 2007Une soirée avec un (vrai) connaisseur. Le journaliste De Remigis, (Il Foglio) qui a déjà à plusieurs reprises interviewé Nicolas Sarkozy, et votre serviteur pour son blog, est un pianiste qui a dû abandonner la carrière pour des raisons bassement matérielles. Il se bat pour trouver un local à Rome où il puisse s'exercer sur son Yamaha. Naguère quand il jouait une ou deux heures de Bach ou de Chopin, les voisins venaient le complimenter. Aujourd'hui, leur successeurs, des jeunes rappeurs, le menacent de papier bleu. Le rap, la télé, la vidéo, c'est parmis, c'est de la culture populaire qui est un droit acquis. La musique classique c'est pour les riches et les élitistes, et on n'a pas à se plier à leurs caprices.
Je racontai à Remigis ma détestation pour le public des concerts, ces gens qui vont aux antipodes pour écouter leur idole : Gergiev ou autrefois, Karajan. Un de ceux-ci, Eusébe Tartefine me dit qu'il n'avait pas eu le temps de voir l'émission d'Arte sur Tristan à l'exception du troisième acte qui était bon. Il assistait en effet à un concert d'une jeune violoniste à la mode qui devait jouer un florilège exquis. Je me souvins des heures pendant lesquelles je pleurai toutes le larmes de mon corps, où j'eus le sentiment d'un insondable mystère qui provenait de la prise en masse de tous les facteurs que Wagner avait pesés à la nanoseconde. L'émotion provenant de la tragédienne Waltraud Meyer, et du langage des corps de Chéreau aurait frisé la grandiloquence et le sentimentalisme, n'était la richesse de la composition et la structure musicale fortement intégrée. Mais en entendant juxtaposés ces morceaux instrumentaux de concert voués à la délectation, comme préparation au plus sublime des monuments du XIXe siècle, on ruinait irrémédiablement les liens les plus raffinés de la toile intégrée. Continuer à lire "Le journal du 9 décembre 2007" Saturday, 21 March 2009Le journal du 20 mars 2009CHRONIQUE L'héritage LH III
Tout d'abord, il me faut dire qui est L.H.III.C'est le troisième avatar d'un modèle d'homme qui m'a fasciné et joué un grand rôle dans ma vie réelle et imaginaire. L.H.I correspond au jeune homme décrit dans Le Livre de Lasse Hall, celui que je connus à la fin de mon adolescence quand j'habitais avec mes parents au Grand Hotel, place de l'opéra. Il essaya de m'extraire du cocon lamentable où je stagnais , en pleine dépression, pour faire de moi un homme. Jamais personne ne fit autant pour mon bien. Mais j'avais une admiration sans bornes pour ce qui était un idéal inaccessible et je passai des moment inoubliables auprès de lui, dans ses rares heures d'intimité, où cet homme inflexible et impitoyable se détendait auprès de moi, et donnait cours à ses sentiments profonds. La sehnsucht, la nostalgie qu'il ressentait était poignante, je crois qu'il se sentait bien seul. A ce moment je pris une photo de lui et la copiai au crayon pour bien l'imprimer dans ma mémoire. C'est celle que vous avez dû voir dans un billet passé.
Ci-dessus, le livre de L.H. Le texte est daté le 30 juin 1962 à minuit. L'écriture du 29 janvier 1963. Le dessin date d'un Dimanche à Recloses, d'après une photo bien antérieure. Elle disparut comme toute la documentation d'avant 1962. Je crois que c'est ma mère qui détestait les souvenirs qui dût la jeter. Mais j'avais peur de perdre ma liberté en lui cédant, je voulais par moi-même, sans l'aide de personne, remonter la pente. Je me conduisis avec lui d'une ingratitude inadmissible, et je rejetai avec brutalité le seul être qui m'aimât vraiment. dans tous les sens du mot. Je le regrette amèrement à présent. J'essayai de recoller les morceaux, mais c'était trop tard. Il était l'héritier d'une puissante dynastie et fonda un véritable empire en Amérique du Nord et au Mexique. Oui, c'était trop tard, mon heure était passée.
Lasse II, est le héros de l'Entretien, celui qui noue une Idylle avec la mystérieuse Clara. Je tiens le rôle de Valentin Ludell, le mentor de ses enfants issus de sa première femme Christine. Elle nous fit croire, à Lasse et à moi, que les gosses étaient de moi, et je l'épousai. Plus tard, lorsque celui-ci fut marié avec une riche héritière mexicaine, Vera Hartzmann, elle reparut et exerça un chantage sur son ancien amant, réclamant pour les deux enfants, leur part d'héritage du père de Lasse et sa reconnaissance de paternité. Elle n'en eût pas le loisir, car elle mourut peu après dans des conditions troubles. Mais Lasse s'affectionna pour les enfants, incontestablement de lui, et les reconnut. Il ne tolérait pas le chantage.
C'était à l'époque de LH I que je fréquentais les plus grands artistes, cela valorisait et compensait ma médiocrité par rapport à Lars Hall I.
L'image ci-dessus montre mon desarroi. Ces minuscules cartes plastifiées sont des anti-sèches à glisser sous la manche de la chemise. J'en fis des dizaines contenant l'essentiel de mes cours. Mais le moment venu j'eus tellement peur d'être pris et chassé du CNAM que je ne m'en servis guère. Mais j'avais mis tant de soin à condenser les cours et à les calligraphier en pattes de mouche, que j'appris ainsi sans le vouloir mon cours par coeur !
Ci-dessus, une page d'un cahier de cours, premier compactage destiné à préparer l'anti-sèche. Je n'avais pas vingt ans, mais mon écriture était celle d'un gosse de quinze ans. L.H. I, lui, devait avoir 22 ans mais était déjà un adulte en pleine possession de ses moyens, comme l'était L.H.III au même âge.
Mon père refusa obstinément de me payer le moindre livre de cours. Je fus obliger d'y rémédier en confectionnant des fiches. J'étais déjà plus âgé, car je suivais les cours de l'INOP, institut de psychologie appliquée. Ci-dessous le papier de Jean Piaget, sur les deux théories qui essayent d'expliquer comment un substrat matériel pouvait influencer un psychisme immatériel. Ainsi, à son insu, Piaget rejoignait d'une manière détournée les concepts de Popper relatifs aux trois mondes et soutenant la thèse d'un esprit sans masse, ni dimension. Cette problématique fut à la basede toute ma vision du monde.
L'Idylle entre entre Lasse et Clara, sort de mon imagination car elle puise ses ressorts dans la structure profonde de L'Entretien . Il me fallaît développer le thème de la fusion des contraires et la manière dont l'un modifie l'autre. Mais les caractères dans leur épaisseur sont à peu près préservés, dans la mesure où ils ne sont pas transformés par les nécessités structurelles. Par exemple les photos de Lars Hall II et de Clara sont extraites de la réalité.
Ci dessus, Lasse II et Clara, morceaux choisis de l'Entretien. Il m' été impossible de retrouver dans les milliers de pages du texte original "éléphant" les passages reproduits dans le tapuscrit des morceaux choisis. J'ai dû me contenter des mauvaises images de la version imprimée.
Lasse II diffèrait de Lasse I par son ambiguïté à mon égard, alternant l'affection qu'il doit à son mentor (Valentin, alias votre serviteur) et une cruauté consistant à faire planer sur moi une menace terrifiante. Il aimait je suppose ce jeu du chat et de la souris.Il résidait un peu partout dans le monde mais le siège de son empire se trouvait entre Los Angeles et San Diego. à Santa Samarea. Il subventionnait le zoo de la ville et le centre de tératologie. La ville était mystérieuses, d'une insécurité et d'une corruption totales, peuplée d'immigrés venant de tous les pays du monde et se regroupant par origine, dans des quartiers spécifiques : la petite France, Venise, le quartier juif, l'enclave chinoise etc. Clara avait étudié à l'université de Fontanahead, d'une qualité surprenant pour une ville aussi deshéritée. Une brume l'enveloppait comme la vapeur d'un hammam, mais tantôt nauséabonde, tantôt suffocante. Mais on le devine sans peine, Lars et Vera ne demeuraient pas dans la ville, mais loin au dessus dans la colline avoisinante de Bringstile, un paradis de verdure et d'opulence discrète, habitée par les milliardaires du coin et gardée par des miliciens sinistres armés jusqu'aux dents.
On en vient maintenant à Lars III. Il parlait bien le français et son père, issu d'une longue et glorieuse dynastie qui joua un rôle majeur dans l'histoire de son pays, un vrai seigneur qui en imposait à tout le monde par son charme et sa chaleur naturelle, voulut que je lui serve de sponsor. Comme Lasse I auprès de qui je remplis au départ un rôle pédagogique.
Je vis le jeune homme sortir d'une limousine noire et se diriger vers moi d'un pas assuré. Il était d'une rare élégance dans le style classique formel, et d'une extraordinaire distinction. J'eus un éblouissement en le voyant. C'était le sosie physique de Lasse I et, je m'en apeçus par la suite, la ressemblance n'était pas seulement extérieure mais également morale et cactérielle. Il était aussi glacial que son père était chaleureux et d'un laconisme extrême. Je ne connus jamais un homme de son âge (il avait alors 22 ans) aussi intelligent, aussi désireux de se cultiver et dans tous les domaines,. C'était une véritable éponge. Hier, une dame assez pipelette me dit qu'elle n'avait jamais connu d'intelligence aussi fulgurante, dotée de la capacité de comprendre les intrigues les plus compliquées en un clin d'oeil. Cependant lui et son père étaient craints de ceux qui dépendaient d'eux. m'apprit une journaliste. Par la suite je découvris qu'il menait une vie qui dépassait mon entendement. Mes clients sont des gens modestes et avares bien que fortunés, à qui il ne viendrait pas à l'esprit d'avoir un jet privé, un bateau ultra rapide pour se rendre d'une résidence sur la côte d'azur à une autre à Montecarlo. Des maisons un peu partout, dans les emplacements les plus privilégiés. Mais ce n'était pas un fils à papa, loin de là. Certes il profitait de ces avantages matériels, mais sans s'en rendre compte tant c'était naturel pour lui. Il n'en parlait jamais et ce n'est qu'en le connaissant que je l'appris par inadvertance. En revanche ce que tout le monde lui reconnaissait, c'était une capacité illimitée de travailler vite et bien, une autorité naturelle qui faisait qu'il jouissait d'une crédibilité et d'un respect rare pour un homme aussi jeune. Il était aimé par les travailleurs de la base, et leur chefs, pour qui il était "Monsieur Lars", et qui lui obéissaient au doigt et à l'oeil. Partout où il était passé au cours de stages chez des crelations d'affaires, son départ laissa une impression de vide et périodiquement j'entendais dire : "que devient Lars? On voudrait bien le revoir." En revanche il se méfiait des gens du haut, et en particulier des PDG et des DG, qu'il trouvait prétentieux, suffisants, et paresseux. Il n'hésitait jamais à couper la tête de ses vizirs et préférait payer des indemnités coûteuses ou d'affronter les prud'hommes que d'admettre dans ses sociétés, des éléments faibles, qu'il serait de plus en plus difficiles de licencier par la suite.
Je m'attachai profondément à lui, plus que de raison certainement, pour des motifs divers, souvent pas glorieux. Il me rappelait irresistiblement Lars I que j'avais rejeté, et je me promis de ne pas faire une telle erreur une seconde fois. Puis j'étais fier d'être le mentor d'une telle personnalité. Certes toute la famille était d'une distinction remarquable, mais lui - était-ce dû à sa réserve et à son élégance sévère? - les dépassait. Il possédait plus que de la classe, il était racé comme ces superbes chevaux de course peints par Van Dyck. J'avoue qu'un tel motif d'attachement est puéril et indigne d'un intellectuel, mais enfin... malgré que j'en aie, je ne suis pas un intellectuel et je suis affecté par toutes les naïvetés d'un vaniteux , le caractère d'un parvenu qui a manqué son but et qui admire ceux qui lui en imposent.
Au fil des ans, mon attraction et mon attachement se transformèrent en un dévouement absolu, résistant à toutes le rebuffades et les cruautés, que Lars III partageai avec ce prédécesseurs. C'est ainsi qu'il joua longuement avec moi au chat et à la souris, alternant une tendresse extrême avec une indifférence inxplicable. Il devenir inaccessible pendant de longs mois. Il m'avoua un jour après mûre d'affection qu'il tenait à moi comme à un bon professeur, mais qu'il ne ressentait aucune affection pour moi. Il ajouta qu'à ma place, il m'aurait quitté depuis longtemps. Cette cruauté, le rendait inhumain et son père lui-même le déplorait... Et puis, tout bascula voici deux semaines. Je découvris qu'il portait une affection indicible pour son père, et un jour il me confia gêné, qu'il n'était pas très sérieux lorsqu'il me déclarait qu'il n'avait aucune affection pour moi.
J'avai pensé depuis longtemps lui léguer ma bibliothèque avec mes manuscrits les plus significatifs, à l'exception de l'Apocalypse destinée à la salle des manuscrits anciens de la BNF. et à condition d'être sûr qu'il ne les laisserait pas pourri dans un grenier. Lorsqu'il les vit avec moi, il en fut si heureux, il les aima tant, que ma décision fut prise aussitôt. Je n'attendrais pas mon dernier souffle pour les lui léguer. Son père désirait qu'il prenne un appartement à Paris, auprès de mon domicile et il en cherche actuellement un qui lui convienne. Dès qu'il aura une bibliothèque, je lui donnerai aussitôt mes livres préférés et mes manuscritset le lui annonçai. Je crois que c'est alors qu'il comprit qu'il détiendrait une partie de mon âme , cette partie qui me survivra. Certes, je ressentirai un manque cuisant, un vide nostalgique, mais il arrive un moment où il faut savoir se dépouiller, vant que la mort ne le fasse.
Si je me suis tant étendu sur ce sujet, c'est pour expliquer la signification de cet héritage. Il ne prétend pas à l'excellence culturelle et ni à une portée spirituelle, ni même à une perfection artisanale. Ces livres manuscrits ont été faits dans l'intention un peu puérile, je le reconnaîs, d'imiter ces sublimes livres de peintres que j'ai vu chez Nicaise ou Lardancher, et que j'ai contemplé jusqu'à l'obsession dans leurs catalogues. N'ayant jamais eu les moyens de me les payer, et à défaut j'essayai d'un posséder un reflet.
Dans le corps du billet, vous pourrez prendre connaissance de quelques témoins de ce travail. C'est tout ce qui me restera de mon passé, et j'aimerai partager avec vous ces moments de mémoire. Après tout si Lasse III et bien des amateurs et des professionnels les ont apprécié,pourquoi pas vous? Et pourquoi n'essayez vous pas de faire votre propre livre manuscrit ? (c'est bien mieux que le traitement de texte).
Dali voulait faire croire que mes aquarelles étaient des vrais Dalì. Il m'encouragea à poursuivre, mais jen'en n'eus pas le courage.C'était au temps de la parution de L'Apocalypse de Joseph Foret, et j'essayai d'imiter même dans son emboitâage de satin blanc, un exemplaire de tête qui était bien au dessus de mes moyens. Dalì descendait à l'hôtel Meurice, et Marina lui rendait toutes sortes de services, moi-même déjeunant tous les jours avec lui en tant que "conseiller scientifique". Sa curiosité était inépuisable et il était un des êtres les plus sensés qu'il m'ait été donné de connaître.Il simulait la folie à la manière des bouffons de Shakespeare, et se propos les plus loufoques étaient de la sagesse concentrée et les gens riaient sans comprendre! Lui s'amusait beaucoup de ces moqueries qui satisfaisaient son ironie pince sans-rire. En tête à tête c'était un homme très doué pour les affaires, et qui m'enseigna bien des recettes pour mon job.
Calligraphie "bambou" de la Flûte de Jade.
Pour les illustrations, voir le corps du billet (continuer la lecture).
Continuer à lire "Le journal du 20 mars 2009"
« Page précédente
(Page 49 de 52 sur 307 billets au total)
» Page suivante
Can't find FULLTEXT index matching the column list Found 0 static pages: |
Recherche rapideCatégories
Légende des articles*** Amateurs avertis *** Politiquement incorrect *** Texte non publié *** Apocalypsis cum figuris Mots clésoctopus bulle boursière luxe Pol Pot pollution Turquie écriture serendipity mode d'emploi sens annette messager machiavel sheldrake berlioz communisme prophétie zodiaque nazisme maisons joel de rosnay conscient mediavilla amour philaos bien et mal déchéance Riches necromonte swastika musique intuition yin et yang education marina fédier anselm kiefer décentralisation authenticité Autel initiation à l'art spectre piano génocides famulus réduction du paquet d'ondes droit à la paresse de katchen génie eglise d'acier mise en scène énergie barbarie popper terrorisme snobisme précognition minotaure lars hall syndrome de Stockholm antérograde Boulez justice géopolitique immigration désinformation musicale apprentissage médias eurabia Marianne économie d'échelle tristan et isolde sémantique oligarques Prodi mondialisation Nicolas Sarkozy contre-culture qualité islamisme centralisation critères de valeur femme poésie chinoise bulle immobilière jung nostalgie grève déferlement Chéreau vidéo sonate autocensure mensonge michelangeli la flute de jade culture de masse captation domination Viola déclin information astrologie imposture informatique talisman Niels Bohr bobos Alexandre astrologie humaniste bureaucratie djihad moi existentiel kadhafi diamant vertueux torture zoubov initiation être essentiel argent écologie globalisation islam yang hayakawa Clara politiquement correct atoll isd pouvoir cinéma calligraphie management noeuds sémantiques yin Lars bill viola inculture eau vive parapsychologie catastrophe hilarion apocalypse mahler lasse dissymétrie piège technologie siegfried brahms Gergiev analyse syndrome de stockholm beethoven forme sonate dutilleux ring statistiques deshumanisation kevin bronstein informatique dyan l'entretien admin soumission physique quantique wagner art contemporain virus Force de la Terre russie Matrix culture mozart interprétation poutine entretien Medusa désinformation sarkozy
Textes récents
Syndiquer ce BlogAdministration du blog |
Commentaires