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Wednesday, 26 November 2008
CHRONICLE
The second Foundation
The scope of this paper, is to define what would be such a foundation. I mean a foundation that would be both the opposite ad the complement of the Uccle's foundation. The sponsor of this small foundation is the Institute of System's Development, ISD-Geneva © but I'm doubtful as it concerns the financial and cost side. Although the maintenance costs are extremely low, the invested capital would be very high according to the small size of the exhibition rooms. This is due to the expensiveness of the collections. On the other hand, the foundation could attract sponsors because it's financial schok-proof. In fact he value of its objects is less affected by a monetary disaster, that most of other investments Irreplaceability indicator ii is high. (ii indicates the uniqueness and the importance of a good).
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Antoni Tàpies: imaginary writing
Like the first Foundation in Uccle (Belgium), the second Foundation ultimate goal is to open the mind of ordinary people as well as experts, but it calls to intellect and history of human thinking rather to feeling, aesthetic sense and spirituality.That comes from its scope. In fact the departments of the second formation are numismatics, calligraphy, evolution of writing and printing processes, from the first manuscripts and books of hour to the Grolier library in witch every book harmouniously combines an apex of superior bindings, of genial printing and paper, and excellence of texts. To possess a Grolier Book is a honour for a public library, and the second foundation has three of them, collected during half a century.
Above : Zantani, numismatic plates. From Grolier library.
Another very important department of the second foundation consist in a gathering of major books, first edition in their first printing. Most of them are as legendary as the theories of Copernicus and Galileo Galilei, or the letter of Colombo to the king of Spain, announcing the discovery of America. We have too some masterpieces like the first illustrated edition of Dante Divina Commedia with the complete engravings of Botticelli, done for this edition. The illustrated manuscripts are also of a impressive quality, like the Alexander conquests.

Above, Quinte Curce, history of Alexander the Great. Ca.1460, manuscript on paper.
As unexpected as it can be, most of the visitors are more impressed by an illustrious book or a book of hours than by a virgin of the XIIth century ! . Therefore, the public of the second foundation may be more numerous than the first foundation one's.
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Above, Copernicus, first edition, first printing. 1542.
The second foundation is physically too small to permit seminars or mass manifestations. as the first one. But it receives scholars and educated people who want seriously improve their knowledge.The ambiance is very convivial and evokes the silence and humility that you could find in old monasteries.
The only personnel of the second foundation consists of two educated and enthusiastic guides, which are too responsible of the cleanliness of the place, an an administrative half time, competent and fond of our institution. I experimented such a low costs organization in my former Center of Montfort l'Amaury, and it worked perfectly well.
The nodes (or poles) and the lines.
Unlike the first foundation, there are not such a concentration of specialized objects to compete with great institutions as the Getty's. For example in the first Foundation we have a japanese Mingei department, which aims to completeness and competition with european museums. Thus we have no specialization on Greek coins, like the Alpha Bank Collection, but only a line, which allow to compare the evolution of monetary system, as a metaphore of our crisis.
In spite of its low costs of maintenance, and its small scale, the foundation is very expensive. For instance the Gutemberg Bible, when it is available, is worth 40 millions of euros. Our strategy is responsible for these high investments. To attract people and command respect of specialists, we must acquire unique or very rare items like the Grolier's or the Divina Commedia illustrated editions. (No exemplar in private hands.

Above : Bill Viola handwriting.
The costs of such an investment, that in spite of its stability, exceeds the budget of ISD, unless we find a miracolous sponsor !It's why I prefer to call this small Foundation, an utopia.
Do you want to help me? I need only some millions of euros. Thanks and good night.
Bruno Lussato
Monday, 22 December 2008
CHRONIQUE
Instabilité
Tout passe,
tout casse,
tout lasse,
quoi qu'on fasse
- C'est quoi pour vous le bonheur?
- C'est ici, à Saint Trop avec Sacha.
- Pourquoi Saint Trop?
- La mer est si bleue...C'est merveilleux... On est au bout du monde, ici, avec Sacha...
- Merci BB, c'est formidable. Au revoir.
- Au revoir!
Louis Palmade
Messieurs, mes chers amis, vous venez d'assister à une première sensationnelle. Le triomphe de la technologie. Cette jolie plaquette est plus qu'un journal.Si vous l'ouvrez, vous découvrirez une feuille de plastique blanc et souple. C'est un disque ! En plaçant ce disque sur le plateau de votre pick up, vous entendes magnifiquement reproduits les confidences des stars, la relation des grands évènements comme si vous y étiez, Les derniers tubes. Vous assistez, pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, à la fusion entre le journal à lire et le disque à écouter!
Dans ce premier numéro historique, vous assisterez aux funérailles du Pape comme si vous y étiez, BB et Sacha Distel vous livreront leur bonheur le plus exclusif, Louis Armstrong et les Beatles joueront rien que pour vous et cent autres hits vous feront jalouser par vos amis.!
****
Je vivais alors la préparation de la bataille du videodisque succédant à la révolution du microsillon. Cette dernier vit naître trois standards: le 45 tours,, disque rouge transparent de 17 cm,d'une durée de 7 minutes et lu sur un petit lecteur muni en série d'un changeur de disque; le 33 tours, de la m inême taille que le 78 tours mais d'une capacité six fois plus grande, et de surcroit incassable et inusable. On trouvait aussi ke micrograde variable, qui permettait de conserver la vitesse de 78 tous, réputée meilleure, en réorganisant l'espace du shellac. Ce fut le grand format qui l'emporta.
Il fut conservé dans le vidéodisque de standard Philips, que je défendais à mort, étant le conseiller de l'auguste maison, contre deux autres standards hybrides:: l'américain RCA et le Japonais Mitzubishi. Ce fut Philips qui l'emporta; sans trop y croire. en fait il multiplia les erreurs de marketing et ce fut un flop.
En réalité ce que la maison hollandaise visait était le DVD dont il fut le réel créateur, ne laissant croire pour des raisons commerciales que Sony était le co-auteur. Je me souviens de la première rencontre entre le DVD original et la maison Sony..Pendant le voyage, le prototype voyageait en fauteuil de luxe, nous, en seconde classe. Le format original ne convenait pas à Sony : il ne pouvait loger la IXème Symphonie de Beethoven. Philips l'agrandit, mais cette fois-ci il fut refusé parce que c'était la version de Karajan qu'il fallait enregistrer. Karajan était l'ami de M.Morita le PDG de Sony ! Voici d'où vient l'actuel format.
Aujourd'hui nous sommes à l'ère du téléchargement et du piratage, qui précipite la crise du disque, banalise et assèche les catalogues, supprime les merveilleux produit dérivés que sont les luxueux livrets joints au disque.
Après cela nous sommes entrés dans une ère non pas d'évolution (le terme sous-entend une marche vers le progrès) mais d'instabilité, où l'offre est su rapide, si désordonnée, si arbitraire, que les vendeurs sont incapable de vous vendre un bidule, dépassé avant d'être sorti sur le marché.
Je me prends à rêver à la belle publicité de Steinway : dans la mer démontée par les flots, émergent ça et là des rochers solides, symboles de permanence. Le Steinway est de ceux-là.
Et je contemple avec reconnaissance mon piano de concert, que voici quarante ans, Rubinstein alla choisir à Hambourg. Peu d'entretien, un son qui se bonifie avec l'âge, comme un stradivarius.
Avez vous fait le décompte des rocs qui vous entourent et susceptibles d'écarter de votre environnement, les flots furieux de l'instabilité?
Je vous le souhaite.
Bruno Lussato
Thursday, 28 June 2007
Commentaires cachés
Je trouve tous les jours sur mon courriel des commentaires que des internautes ne veulent ou ne peuvent pas afficher pour le plus grand bénéfice des internautes du blog. Je trouve cela d'autant plus regrettable que ce sont souvent les plus inéréssants ou - ce qui revient au même - les plus politiquement incorrects. En voici un qui trâinait depuis un certains temps et que j'ai le plaisir de vous transmettre. Il provient, comme vous le voyez, d'une des fidèles lectrices du blog, que je ne connais que sous le nom d'Anastasia, un bien joli nom. 'est notre première aristocrate russe et cela ne peut qu'ajouter du prestige à notre blog un peu plébéien.
Bonjour Mr Lussato......je vous lis tous les jours , toujours avec plaisir!!!!!!! j'espere que vous allez bien?
Petite reflexion: Je regardais la TV belge avec H.(à Lille, on capte tres bien les chaines belges) et je me suis demandée pourquoi les informations en belgique etaient aussi sympathiques, et pourquoi je les trouvais beaucoup plus completes??? les presentateurs belges, contrairement à Mr PPDA ( vous l'avez compris, je ne l'aime pas...........) sont tres détendus, pas arrogants du tout, se permettant même quelques plaisanteries en cours d'info: Quel plaisir de ne pas avoir qqun de coincé a regarder, qui parle simplement!!
et qui font de vraies enquetes!!!!! j'ai pu voir avec quel objectivité la TV belge nous informait sur les resultats de la reunion du G8: nous avons pu avoir l'interview de Mr Sarkozy; de Mme Merkel; de Mr Poutine; de Mr Tony Blair...........Aux infos de 20h de TF1: nous n'avons eu QUE Mr Sarkozy.....point. et je ne ferai pas de commentaires sur les questions qu'a posé PPDA: lamentable........
Je regrette le manque d'ouverture d'esprit de notre TV française.........les belges sont beaucoup mieux!!!!!!!!!
Portez vous bien, votre site est tres interressant!!!!!!!! Amicalement.Anastasia, Romanoff comtesse de Ségur
Continuer à lire "Par Anastasia Romanoff, comtesse de Ségur"
Saturday, 22 December 2007
Rückblick
Enfin, Bonnet s'est décidé! Il nous a adressé de New York une description de la rétrospective d'un des vingt cinq peintres que NewWave a sélectionné. J'avais déjà cité une de ces plaisanteries (jokes) de très mauvais gôut censées pour Prince de symboliser la sous-culture américaine:
Le docteur : mon cher ami j'ai à la fois une mauvaise nouvelle et une bonne nouvelle à vous annoncer.
...?
La mauvaise nouvelle : votre mal est incurable et vous n'en avez que pour trois mois à vivre.
... !
La bonne nouvelle : j'ai eu une liaison cette nuit avec ma secrétaire.
La série de ces "jokes" ouvrent au Guggenheim Museum une vaste rétrospective de ce pourfendeur non agressif des stéréotypes de la culture et de la Culture de son pays. Il reproduit en les soumettant à une forte distorsion des images banales et parties de l'imaginaire américain. La distorsion et la désinformation frisent évidemment la parodie, mais sont plus subtiles par leur procédé oblique, impressionnant (les nurses ensanglantées) ou atroce (les jokes). Fort heureusement mon critique, Monsieur Méduso, qui trouvait nulle ma revue des épouses de président, et se réjouissait de l'absence de commentaires, n'aura jamais songé à réfléchir sur l'Art de Prince. Si c'était le cas, il jetterait sans doute toute la production avec dédain. Voici son appréciation sur ces jokes :
Les thuriféraires habituels de Monseigneur Lussato n'ont même pas jugé bon de poster un commentaire sur un billet aussi insignifiant. Comme quoi, tous les espoirs sont encore permis.
Cela dit, on ne peut que comprendre ceux qui pensent que cet art est de la fumisterie. Une plaisanterie gribouillée sur un papier froissé, peut-elle se comparer avec les merveilles de subtilité, l'abnégation du peintre, la critique à laquelle est soumise chaque cm2.
Ceux qui ricanent, qu'ils aillent au Marmottan. Ils verront coexister des miniatures médiévales sans génie, mais d'une conception et une exécution miraculeuse de proportions, et une peinture lachée, dont les traits sont maladroits, le rendu approximatif, le paysage grossièrement représenté, comme à la va-vite. Rien de comparable avec Jérôme et Bouguereau, maîtres pompiers. Alors?
Alors on est nuls. Non parce qu'on admire ou on rejette de confiance une pièce qu'on ne comprend pas, mais parce qu'on ne fait pas l'effort de percer l'énigme. Et pour cela il ne faut pas compter sur les pédagogues, pour qui la beauté d'un Klein ou d'un Buren sont tellement évidentes qu'ils ne se demandent pas si on n'y voit pas des sufaces toutes bleues ou des stores de magasin, ni pour les passéistes comme Obalk qui crient à la supercherie.
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Wednesday, 4 March 2009
CHRONIQUE
La nuit
Celle à laquelle je fais allusion n'a pas de rapport avec le poétique et talentueux billet de S*** qui nous fait regretter de ne pas le voir suffisamment dans ce blog. Mais il est si occupé. Entre les affaires, sa famille, ses amis, que lui reste-t-il comme temps disponible? En ce qui me concerne, le cas est bien différent et je ne sais si je dois m'en réjouir. Je vis en solitaire, bien que de nombreux amis de coeur me soutiennent et m'aiment profondément.Je l'ai découvert en cette occasion. Mais il est difficile de dormir avant 7 heures du matin. Je mer attrape par un petit somme l'après-midi. M.Billy, mon kinesithérapeute utilise des méthodes quelque peu chinoises. Il me masse la plante des pieds, et presque aussitôt, je tombe dans un lourd sommeil.
En ce moment, j'emploie mes nuits à terminer l'énorme travail de révision de la deuxième fondation, projet admirable dont l'existence dépend de l'accueil qu'aura le nouveau plan. Socrate, le proprétaire des collections veut toujours plus de cohérence, plus de ce qu'il appelle la logique mais qu'il n'arrive pas à définir. Cela est désespérant. Demain après-midi tout sera achevé et prêt à être envoyé sous scellés, comme une bouteille confiée aux bons soins d'une mer agitée.
Pour ne pas devenir fou ou obsédé, j'alterne ce travail ingrat avec des lectures. Je relis en ce moment Steps de Jerzy Kosinski un chef d'oeuvre d'écriture que je vous ai déjà conseillé, et que vous pouvez commander chez Smith à Paris, ou trouver au hasard de l'internet, en version française. Je me suis aperçu que ma lecture, voici trente ans, avait été superficielle et s'était arrêtée vers le milieu du livre. Je comprends à présent pourquoi. Les critiques disent que l'angoisse que secrètent les nouvelles qui composent l'ouvrage est inexplicable. Il ne s'y passe rien, et en apparence il n'y a rien d'impressionnant dans cetrte suite de récits qui se succèdent comme des rêves éveillés et se terminent en queue de poisson. On attribue cette atmosphère angoissante à l'écriture transcendante du styliste qu'est Kosinski. Mais cela n'est qu'imparfaitement exact. Le personnage qui se raconte dans un style existentialiste, sans aucune trace d'émotion, est troublant. Et d'ailleurs d'une séquence à l'autre est-ce le même personnage qui se révèle. N'y a-t-il pas une femme aussi qui prend le relais. On pense ici aux sonnets à M. W.H. de Shakespeare, eux mêmes relayés par Le Jardin des Grenades d'Oscar Wilde. Une confusion des sentiments, décrite admirablement par Stefan Zweig envahit comme une brume nostalgique les propos pourtant neutres du conteur. On sent, sans pouvoir le définir, un mélange de bisexualité, de cruauté et même de sadisme pointer à fleur de texte, cette peau de l'oeuvre.
En reprenant la lecture de Steps je compris à la fois pourquoi j'en arrêtai la lecture à mi-chemin, et d'où venait l'horreur latente présente dès le début. Le conteur -on ne sait si c'est le même personnage du début- se révèle un véritable monstre de perversité et de sadisme. Imprégné par les pires évocation de ce que le nazisme avec ses camps de concentration, le stalinisme et ses camps de rééducation, Pol Pot avec son renversement des valeurs, ont pu imaginer de plus affreux. Le fanatisme en moins à l'image du sinistre Dr. Mengele et de ses expérience sur les juifs. On saisit alors la problématique posée par Coetzee dans Elisabeth Costello, cet esprit du mal qui par son évocation fait mourir une seconde fois les victimes des tortures hitleriennes. Pour Coetzee, le mal est quelque chose de vivant, de concrêt, qui peut nous contaminer comme un virus contagieux. On ne peut impunément le convoquer sans en être atteint. C'est cet esprit du mal, dépourvu de tout fanatisme, détaché de toute haine qui s'est emparé du héros de Kosinski. C'est lui qu'on reconnait dans la cruauté des enfants s'amusant à démembrer un papillon, en lui arrachant successivement les ailes, les pattes, les yeux, en faisant durer le plus longtemps possible l'agonie de l'animal. C'est également ce qu'expérimentent dans une classe de potaches le souffre-douleurs attitré, en proie aux humiliations les plus perturbantes, objet de paris sur sa resistance, en attribuant la palme à celui qui le fera le premier craquer. J'ai vécu cela dans mon adolescence, et cela m'a marqué comme un fer rouge. Alors?
Alors je pense au soir de ma vie, qu'il ne faut se souvenir que des bonnes choses, que de l'amour et de la considération que vous portent vos proches, de bannir toute pensée de vengeance sans tomber dans l'angélisme et le relativisme. Laisser impuni un scélérat, est porter tort à toutes les victimes qu'il est encore susceptible de faire. Mais le but est toujours positif et inspiré par l'amour du prochain. Mais cet amour doit s'exercer comme je viens de l'écrire avec discernement et le scélérat doit être pardonné quand il prend conscience de ses méfaits et qu'il se repent sincèrement.
De quel droit puis-je m'arroger la prétention de juger du bien et du mal? Aucun c'est là affaire de foi et il est facile de me critiquer pour mon orgueil. Mais si au contraire j'adopte une position neutre, je me rallie au tout se vaut, et je donne raison au bourreau de Kosinski, comme aux négationnistes et aux oppresseurs légaux.
Je me fais la réflexion que si mon plan est rejeté, mon travail ruiné, ma deuxième fondation tuée dans l'oeuf, cet effort m'aura permis de me familiariser avec la numismatique, l'histoire, la bibliophilie, et la spendeur des grands livres d'heure que j'ai pu tenir dans mes mains commele Marmion-Bening de Tenschert. Celui-ci pour qui j'éprouve le plus grand respect pour son extrême exigence de qualité, et j'espère initier une amitié qui me comblerait, fait partie de marchands comme Clavreuil et des experts comme Claude Burgan, qui ont apporté à l'éternel étudiant que je suis, leur immense compétence et leur passion. Mon but est d'ouvrir cet enseignement plein de feu et de discernement, à des hommes de bonne volonté qui souhaitent sincèrement se cultiver. C'est là le but de mes fondations. Loin d'être le fruit d'une fringale de collectionneur, ou de l'instinct irraisonné d'un amateur cultivé, mes collections sont faites pour circuler dans le monde, pour être touchées, ressenties, expliquées par des humains et non des logiciels!
Une extraordinaire compensation m'a été donnée par mon sponsor, appelons-le Aristote, qui m'a pris pour partenaire spirituel pour la fondation à laquelle il a donné mon nom et celui de ma soeur, à UCCLE, près de Bruxelles. En dépit de difficultés dues à la crise qui l'a durement touché, il a tenu à honorer ses engagements avec une rare noblesse de coeur et d'esprit. La fondation Lussato-Fédier n'ouvrira pas ses portes avant un an à cause des lenteirs administratives qui en Belgique sont encore plus pesantes qu'en France. Mais cela ne nous empêche pas de rassembler les oeuvres que nous comptons exposer. Mon but, particulièrement ambitieux est de rassembler un ensemble qui tienne le second rang mondial et le premier en Europe, voire aux Etats Unis. Une des niches que nous avons découvert, est l'art populaire du Japon, dit Mingei, à l'opposé de l'art précieux des hauts dignitaires. Une autre niche est le chamanisme du Nepal, au pied de l'Himalaya, qui est en pleine investigation et pour laquelle je bénéficie de l'aide de François Pannier (Galerie Le toit du monde). Nous pouvons avec l'aide de notre marchand spécialisé, constituer non seulement une collection significative, mais aussi organiser des séminaires pour experts, sponsoriser des études dans ce domaine. Mais alors que le musée Mingei se développe rapidement grâce à l'aide précieuse de M.Boudin qui tient la galerie Mingei rue Visconti à Paris, il est beaucoup plus difficile à avoir accès à des pièces majeures de l'Himalaya. Dès à présent, la collection Mingei comprend 75 pièces soigneusement sélectionnées et parmi les meilleures qu'on puisse trouver : textiles, masques, objets courant mais de haute qualité, merveilleuses poteries, et même une paire de paravents représentant l'accouplement nuptial des renards, décrit par Kurosawa dans le premier de ses rêves !
J'espère consacrer le prochain billet à un survol illustré de notre collection Mingei. En attendant, je me remets au travail éreintant de la mise au point du plan "logique" de la deuxième fondation. Bonne nuit. Bruno Lussato, 1h50 le 5 mars 2009.
Saturday, 15 August 2009
CHRONIQUE
FERRAGOSTO
C'est ainsi que les Italiens nomment le 15 Août. Je suppose que cela vient de Ferro et Agosto c'est à dire Août de fer.On entend par là le milieu sinon de l'été, du moins du mois. Pour moi le 15 Août marque le déclin de l'été, ce dernier tiers. Il y a belle lurette que les jours racourcissent sans que la chaleur étouffante qui nous écrase se dissipe. Paris est vide. Le vide des vacances collectives s'ajoute au vide de la paresse bien de chez nous. L'année dernière il faisait près de 35 à l'ombre et il nous fut impossible, rigoureusement impossible de trouver une pharmacie de garde ouverte. Ce 15 août on annonce 37° mais c'est quarante. Quarante degrés poisseux, pollués, sans un brin de brise. Chez moi la personne de garde pour des raisons de sécurité arrose tous les jours les géraniums de la loggia. L'erable peine et au dehors les maronniers ont revêtu leur affreuse parure d'automne, couleur rouille.
Hier je nageais sur le dos dans la belle piscine du château et j'admirais le vert lumineux de la riche végétation, le bleu du ... je m'arrête ici car il n'était point outremer mais lilas. Un ciel violet, oui, pas bleu, mais d'un violet étrange. Les frondaisons étaient d'un vert tirant sur l'orangé. C'est bien la première fois de ma vie que je vois un ciel violet. Jean Marie Mezerette, mon homme à tout faire, nageait auprès de moi et témoigna : le ciel était bel et bien violet. Il n'avait jamais vu cela. C'est comme si un voile rosé s'était abattu devant nos yeux.
Je nage généralement les yeux fermés. En les ouvrant après quelques temps, le ciel était redevenu bleue. Mais pas pour Mezerette ! Voici quelques siècles, on eut pris cela pour un présage, une apparition du démon, un prolégomène des catastrophes imminentes.
Bien des vicissitudes ont jalonné les deux premiers tiers de l'été. Juin à l'hôpital de Villejuif pour une opération problématique. Beaucoup de travail chez moi. Juillet, la joie de vivre à San Remo, dont la dernière semaine a été assombrie par l'abandon inexpliqué des Poliakoff. C'est malade de stress que j'ai regagné le château, après avoir appris que les résultats de mon opération m'imposaient de reprendre tout à zéro le premier Septembre. Juste auparavant je dois passer trois jours à Moscou avec Marina qui en rêve mais qui craint les effets de la dépressurisation pour ses oreilles.
Je crains la journée de Lundi. Je dois retirer mon passeport afin d'y apposer mon visa, remplir les formulaires correspondants et un bilan de santé, voir à Nyon un otorhino pour les oreilles de Marina, et recevoir Oleg qui vient me voir de Moscou. Je vais notamment de le tenir au courant de l'évolution de la collection Deripasca-Lussato, ce Western Mingei-kan qui a pour ambition de surclasser la collection Montgomery.
Je dépends de la compétence de Phiippe Boudin, mais j'essaie de poser des questions et de détecter les contradictions. Notamment je suis en train de comparer pièce par pièce nos collections respectives. En sortent des interrogations que nul livre n'aborde. Par exemple : pourquoi une pièce à l'état neuf est moins prisée qu'une qui a subi les outrages du temps, et qu'en même temps on justifie l'achat d'une pièce parce qu'elle est en parfait état? Quel est le rôle de l'ancienneté. Après tout un Raffaël est moins ancien qu'un Cimabue ! La parti pris de Montgomery de négliger des pièces kamakura serait alors fondé. Puis, si sont authentiquement Mingei des pièces courantes pour le peuple et par le peuple, selon le voeu de Yanagi, la plupart de ce qui est exposé n'importe où satisfait rarement cette condition. Les exemplaires exposés n'étaient pas à la portée du peuple ordinaire et étaient exécutées et quelquefois signées par de grands professionnels.
Il m'est instamment demandé d'écrire un livre qui tienne compte de ces questions et accompagne le WMK. Mais il devra être en anglais et tenir compte de l'ensemble de la bibliographie. Il me faudra rapatrier les pièces sockées à UCCLE et les sauvegarder au Musée du Stylo, puis les photographier et les répertorier. Où prendre le temps et l'énergie?
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