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Sunday, 14 June 2009Le journal du 15 juin 2009CHRONIQUE La Joconde et la machine à laver
Je me trouvais à l'aréoport de Pise, prêt à m'envoler pour Paris, après un magnifique périple qui me transporta (dans tous les sens du terme) du Collegio Del Cambio de Pérugia, des 35 églises de Todi, à l'étrange place en demi-lune concave où se tient, à Sienne, le Paglio, et dans la même ville, le Duomo, zébré de marbre noir et blanc qui servit d'inspiration à Parsifal, l'oeuvre ultime de Wagner, et à Pise, outre la tour penchée, le Battistero et le Duomo aux impressionnantes mosaïques byzantines. L'entrée de l'Eglise est payante, et elle est remplies de machines à sous qui délivrent des conférences, des cartes postales ou autres biens de consommation.
Assise sur le banc à côté de moi et de Marina qui était du voyage, feuilletait distraitement un guide des propriétés en vente ; une grande femme blonde, aux yeux d’un bleu dur, et à la mâchoire forte et molle tout à la fois. Elle surveillait du coin de l’œil ses deux mioches, deux turbulents enfants d’une dizaine d’année, qui jouaient à s’étriper ou à se mitrailler : pan ! pan !. Ma sœur, liante comme de coutume s’adressa à elle : Continuer à lire "Le journal du 15 juin 2009" Saturday, 27 September 2008Le journal du 27 septembre 2008CHRONIQUE FONDATIONS DÉFUNTES DE LA COLLECTION Á LA FONDATION
Ayant été au cours de ma vie un collectionneur invétéré, j'ai commencé - banalement - par la philatélie. C'était pendant l'occupation allemande sous protection italienne, pendant la guerre. Mon cousin Carlo me montrait quelquefois son trésor : un album de timbres des colonies italiennes montés sur une magnifique reliure à anneaux. C'était surtout la reliure que j'admirais ! Mais on me fit cadeau d'un vieux recueil ou les timbres le plus rares étaient reproduits et quelques uns (les moins chers) contre-collés. Je m'initiai ainsi aux mystères des chiffres maigres, des vignettes triangulaires du cap de bonne espérance et de la semeuse sur fond lilas. Je ne sais ce que vint cet album avachi, mais il fut remplacé par une passion bien supérieure :la numismatique. J'échangeais des pièces avec Pierre Landron. D'une part des pièces carthaginoises à l'éffigie de tête de cheval, et d'autres tellement corrodées de vert-de gris qu'elle ressemblaient à des débris pierreux. D'autre part des roubles, des sequins, des farthings, des livres sterling, des dollars d'argent, beaucoup de pièces chérifiennes et turques. Enfin, j'amassai au fur et à mesure de leur parution des pièces contemporaine. Les monnaires d'avant-guerre, étaient des jetons supposés contenir de l'or (chambre de commerce et d'industrie de Paris) et , frappés pendant la guerre, d'affreuses pièces perforées d'un trou central de couleur gris bleuté.
Mon oncle Albert m'offrit un beau coffret d'acajou surmonté d'une vitrine et contenant quatre tiroirs emboîtés. Il fut perdu qaund nous déménageames de Tunis à Paris après la guerre. Ce fut un réel chagrin. Je reconstituai des séries fleur de coin de la monnaie, année par année avec une patience inlassable. Elles furent dérobées par la fille de mon employé que les transforma aussitôt en sucettes!
Je me rabattis alors sur la collection de minéralogie. Je l'achetai à très bon compte chez Deyrolles, rue du Bac et je pus constituer une collection enviable encore aujourd'hui, car pleine de specimens anciens provenant des universités allemandes. J'appris plus tard que de généreux supporters payaient à mon insu la différence entre le prix réel et le prix déclaré.
Je dois conserver quelque part le coffret à trois grands tiroirs, emplis de phosgénites de Monteponi (Sardaigne) de pépites d'or natif, d'opales du Queensland, et de Topazes blanches de l'Oural... Que de magie dans ces vieilles étiquettes, técrites en une belle bâtarde violette, semblable à celle qui balisait les vitrines du Musée d 'Histoire Naturelle.
A l'occasion de BIKINI, (en 1945?) on reproduisit sur la couverture de Science et Vie, côte à côte, le champignon atomique et des cristaux fluorescents d'un jaune-vert éclatant qui me fascinèrent aussitôt. Ainsi me spécialisè-je dans les minéraux radioactifs et me mis-je à fréquenter assidûment ceux qui les récoltaient : M Guillemin, M.Charvet, notamment m'ouvrirent les tiroirs de leurs collections. Je repartais de mes longues après-midi chez eux, riche de connaissance de première main, avec en prime, quelques échantillons pour ma petite collection. (A présent que j'y songe, je n'avais pas vingt ans alors. Or du temps de ma rencontre avec Lasse Hall, je connaissais encore M. Guillemin, je devais sans doute avoir à peine cet âge. La transcription de 1962 du Livre de L.H. doit donc être postérieure de dix ans aux évènements.)
Ce n'est que bien plus tard, en 1982, alors que j'étais marié et établi, que je devins le conseil d'Alain G*** Je l'aimais beaucoup parcequ'il avait un fort caractère. Il me considérait avec respect car je faisais partie du covenant de Philips, de la Shell, et d'autres puissants groupes, sans compter le poset que j'avais déserté à Wharton, pour retrouver mon pays. Je me trouvai pris dans un dilemme. Philips et Thomson étant adversaires, à qui donner la préférence? Le covenant régla les problèmes : il ne se dissout pas. Je refusai donc de recevoir le moindre franc de Philips tant que je travaillerais pour G*** On verrait plus tard, et de fait on a vu. Alors que le lien avec G*** ne résista pas à sa conversion à droite, le covenant avec Philips demeura inaltéré.
G*** était l'amant d'une charmante jeune femme, idéaliste et de gauche. Elle me considérait comme Socrate au milieu de ses disciple et ainsi naquit l'idée d'édifier pour moi une fondation, un lieu magique, financé par des séminaires Th*** et Auchan, sur un programme de Marina Fédier. Cette professionnelle, ma soeur de surcroît, avait déjà commencé à former à la culture des cadres d'Auchan, dans des locaux plus ou moins catastrophiques, ou chez moi, dans la maison de Fourqueux. Mais ils avaient du succès, et G**** ordonna de trouver un lieu idéal, pas loin de sa maison de campagne. Nous trouvâmes l'ancienne propriété de Pierre Guerlain, le fondateur de la firme de parfums, aux Mesnuls, pas loin de Montfort l'Amaury. Le site était splendide, la maison, conviviale et gaie, la vue étendue. De la terrasse on voyait s'ébattre des oies et des cygnes, courir des cerfs et se promener des hérons. J'eus l'idée de garnir les vitrines et les bibliothèques de collections pédagogiques et stimulantes, sachant en tant que les objets sont les meilleurs des professeurs. Marina se chargeait de la partie immatérielle, de l'organisation des rpogrammes, du choix des conférenciers. Moi, j'achetai des ensembles complets. Un musée de la photographie, un autre de l'audiovisuel (on y trouvait la première caméra Lumière !,) une bibliothèque wagnérienne occupait une pièce spécialisée, etc... Mais c'était le Japon qui l'emportait. A ce mement j'alleis plusieurs fois par An rendre visite à Sh*** et aux patrons de Pionneer et de JVC, les adversaires de G***. Entre les durs japonais et moi, ce fut une histoire d'amour, de poésie et de culture. Eberlués les représentants de Th***, furent priés de nous laisser seuls, les grands patrons et moi, et nous passames des heures à parler de Haï KU, de l'école d'Osaka, et du grand Korin Ogata. Sous l'égide de Sh*** le musée du papier et les plus grands maîtres de cet art, constituèrent une magnifique collection de Washi (le papier artisanal des maîtres). Mieix encore.Il me firent cadeau pour la fondation d'un temple enjambant une cascade qui donnait sur l'étang des Mesnuls. Quelle époque bénie ! J'adorais le Japon, et je connus des grands artistes du Nihonga, des génies verriers comme Minami Tada, qui fit un lustre aux mille cristaux à l'hôtel Royal à Osaka, et bien d'autres maîtres de l'origami (pliages de papier) et des objets en kaki (comme ceux de l'illustre Hiroko Noguchi, qui fit cadeau de ses chefs d'oeuvre). Toutes ces pièces sont heureusement préservées et elles seron visibles dans la grande Fondation d'Uccle dont on parlera plus tard.
Tout à une fin.
G***, à la chute de la gauche, passa à droite, larga sa muse gauchiste pour se marier à Clémentine G*** BCBG. Finis les séminaires, larguées les collections, bazardés les dons deShinji. Que vais-je faire de fusumas dis-je, abasourdi. (Les fusuma sont des portes coulissantes double face. Vous pouvez les admirer ce mois-ci au Musée Guimet. Allez-y sans tarder avant que l'expo prenne fin).?
- "Des portes? Dit-il négligemment, des portes? Mais ça se vend des portes ! "
Je crois qu'il voulait transformer le temple sur la cascade en un local bétonné destiné à ses discours, avec en place du cabinet de méditation un cabinet d'aisance. Le projet n'eut pas lieu car on m'a dit que le sol argileux et meuble qui s'acommodait de la fragile structure de bambou, s'affaissa sous le poids du béton. Se non e vero, è ben trovato. Par la suite, G*** acheta le château Louis XIII qui bordait le "moulin des Mesnuls (la propriété Guerlain) et il fut décoré par mme de N***, une amie de C.G***. Cela finit en lieu pour les noces et banquets. Tel fut la lamentable fin de ma première fondation.
Continuer à lire "Le journal du 27 septembre 2008" Saturday, 29 August 2009Le journal du 29 Août 2009CHRONIQUE LE MEILLEUR ET LE PIRE DES JOURS
Le meilleur et le pire jour de ma vie, j'étais à Moscou, d'où je viens de rentrer hier soir.
Le meilleur car j'ai ressenti d'une manière concrete l'amour que me portent mes deux fis adoptifs. Inimaginable. Ceux qui m'ont reproché de n'aider que des riches et des puissants devraient avoir honte, car tous les jeunes que j'ai sauvé de la médiocrité, sans compter DAREK pour qui j'ai tout fait pour lui refaire une situatio et le sortir de prison afin de protéger et sauver son gosse. Grâce au talent remarquable de notre ami S*** on l'a tiré d'affaire et sauvé son fils. Nous n'avons même pas reçu un mot de remerciements, et il ne se soucie pas de savoir si je suis toujours en vie. Je puis en dire autant de bien des jeunes et de moins jeunes que j'ai aidé et j'ai été payé d'une ingratitude comparable. Certes, il y a eu la déféction des Poliakoff qui m'a porté un coup terrible, et Sandrine qui a été comme une parents proche envers ma soeur et moi. Et qu'est-ce que cela prouve? C'est qu'il faut tout simplement de garder de généraliser et de coller des étiquettes au x individus selon qu'ils sont riches ou pauvres, russe ou français. Cela ne vaut que statistiquement parlant. Ce Jeudi a été le pire et le meilleur de ma vie,disais-je. La meilleure façon pour vous l'expliquer est de vous raconter mes impressions de Moscou depuis le début.
LE DÉPART Par souci de discrétion je ne nommerai pas mes deux fils par le coeur sinon par les initiales M*** et O***. Marina ayant exprimé devant M*** son désir de voir les clèbres coupoles du Kremlin, il l'invita aussitôt le 27 et le 28 pour les lui faire visiter, et par la même occasion de me revoir au bout de plus de quatre mois d'absence physique. (car il me téléphonait presque tous les jours pour prendre des nouvelles de ma santé). Sa générosité se manifesta dès le départ, car il me donna le sympathique et jovial Patrick, un viennois pour ne pas me lâcher d'un pouce de porte à porte. En plus je disposais comme d'habitude d'un service d'ordre de cinq chauffeurs et gardes du corps expérimentés et de la célèbre Mercédès ultraperfectionnaie pour les VIP, plus chère qu'une rolls Royce. Grâce à la protection de la France qui me procura un ordre de mission officiel et de la Russie qui aplanit toutes les formalités de visa, ce qui eût demandé des semaines, voire des mois d'attente, fut réalisé en une semaine.
Ma soeur était terrorisée à l'idée d'avoir de graves problèmes au tympans car elle ne prend pas l'avion depuis dix ans de peur de devenir sourde. En France elle fut traitée avec désinvolture. En Suisse à Nyon, elle bénéficia de l'examen autrement approfondi du Dr.Dermi qui lui donna une médication efficace. Par ailleurs le jet privé qu'on mit à notre disposition négocia les descentes avec beaucoup de douceur et de lenteur, ce que les avions de lignes ne peuvent se permettre. Ainsi que je l'ai dit, nous fumes pris en charge par PATRICK qui ne nous lâcha plus pendant les voyages et notre séjour. Marina fut surprise de l'amabilité du personnel du Bourget, et de la serviabilité de l'hôtesse mise à notre disposition. Elle connaissait tous les trucs pour éviter les douleurs aux tympans. Notamment dans la montée jusqu'à 10 000 m et la descente à partir de 10 000m elle collait contre les deux oreilles deux gobelets contenant des serviettes d'eau bouillante.
Lors de ma dernière opération à Villejuif où je fus admirablement traîté par le Dr. Debaere, un des meilleurs praticiens de France, je sortis indemne de toute douleur due à l'opération, mais perclus de douleur dans le bas du dos. Les garçons qui me transbahutaient d'un lit à l'autre ressemblaient à des garçons bouchers, et en avaient la délicatesse. Il me jetèrent sans ménagement d'un plan à l'autre comme ils l'auraient fait d'un quartier de boeuf, ou d'un sac de pommes de terre. J'arrivai à moitié paralysé à San Remo, ou une excellente masseuse me guérit en diux séances douces d'une heure chacune. En revenant à Divonne je commis des imprudences en forçant sur le kilométrage en descente et me retrouvai avec des douleurs musculaires, à la hanche cette fois. Hélas je fus soigné par un ostéopathe compétent, et quelque peu cuistre, qui empira notablement la situation. La deuxième séance fut pire que la première et je marchai courbé comme un vieillard. C'est ainsi que la veille de mon départ je glissai de ma baignoire et attrappai une telle douleur que je me demandai s'il était bien prudent de partir à Moscou. Mais j'avais un ordre de mission officiel côté français et la protection de mon fils adoptif M*** devenu une des personnages les plus puissants du pays. Je ne pouvais me dérober.Hélas en dépit desinjections antidouleurs intraveineuses et d'antiinflammatoires puissant, Jeudi la douleur crût à tel point, que je passai ma journée à hurler comme une bête blessée. J'était entouré par les medecins particuliers de M*** et O*** et même d'un masseur qu'ils avaient fait venir de 100 km de Moscou mais qui se révéla impuissant. Enfin la douleur diminua mais je dus me promener dans un fauteuil pour handicapés que je ne quittai plus depuis.
LE SÉJOUR Pendant que je me morfondai dans ma chaise roulante, Marina très active visita de fond en comble le Kermlin et les bâtiments anciens qui le bordent et sous la conduite de Tatiana, omniprésente, evoyée par O*** une messe grandiose, où elle faillit étouffer sous la masse des fidèles. Christianisme pas mort. La veille sur ordres de O*** Tatiana m'emmena chez Hermès pour l'acheteer un manteau, Jean Maire ayant entre autres choses, oublié ma parka. Elle en profita pour y joindre pour le rendre présentable au dîner offert par M*** chez lui où il avait invité sa famille, une cravate, un cache-col assorti, un pullover, et ... une paire de pantalons.J'était comme dans une bulle, mais elle insista pour me faire essayer plusieurs paires, ce qui me causa d'horribles douleurs à la jambe gauche. En revenant je fus saisi d'affreuses douleurs qui me forcèrent à décliner l'invitation de M*** à venir chez lui. Il devait m'envoyer une voiture avec gyrophares, mais c'était impossible, je souffrais trop. Ce fut lui qui vint dîner avec sa charmante soeur à l'Hôtel. Ne le vîmes ainsi tous les soirs et il fut d'une sollicitude digne d'un fils. Le lendemain je fus saisi des grandes douleurs et ce fut le plus affreux jour de ma vie. Je souffrai bien plus avec les radiofréquences, mais j'étaits en France à l'Hôpital Cochin, mon second foyer en quelque sorte. Et on s'y attendait. Cet affreux Jeudi on ne savait à quoi attribuer ces douleurs qui résistaient à tout traîtement; avec des médecins sans doute compétents mais ne parlant que russe, et hors de mon pays. Comble de malheur, on laissa Marina me voir, et elle fut totalement affolée. des snobs le recommandèrent chaleureusement l'Hôtel Metropole comme le plus anciens et le plus sélect de la ville. Je trouvai une gigantesque bâtisse emplie d'un labyrinthe de couloirs vides et avec dans toutes les chambres un bruit de ronronnement insupportable de moteur. Ma soeur choisit la chambre qui m'était réservée comme étant plus silencieuse mais à la salle de bains conçue pour des handicapés.
IMPRESSIONS DE LA VILLE Le gigantisme prévaut. De l'aéroport au centre moderne de la ville où se dresse, stalinien, le bureau de Poutine, les bâtiments de vingt étages, massifs et ornés de clochetons et motifs étranges; se succèdent. Les trottoirs sont vides, la route interminable. On ne se croirait pas dans une ville mais dans un cauchemar. Tout change lorsqu'on se trouve dans la vieille ville, des bâtiments géants hérissés de symboles; aux colonnes de l'épaisseur d'une fenêtre, et des maisons de toutes les couleurs pastel : vert clair, jaune, blanc, rose brique adoucie. Enfin nour voisi au Metropole à côté du Blshoï et de l'immense centre commercial de style orientaliste, où se pressent Bottega Veneta, Gucci, Chloe, Armani, ou Prada. Bien plus loi et à l'écart la boutique Hermès très mal achalandée et inférieure à celle de Deauville.
Au détour, un éblouissement :le Kermlin. Le peu que j'en ai vu justifie le voyage et donne raison à Marina. La Maison Blanche, l'Elysée, les Gratte-ciel de New York semblent malingres et minuscules à côté de cette ville de brique rouges hérissées de coupoles dorées et de bâtiments et cathédrales multicolores, vives et irréalistes comme des dessins animés. J'aurais voulu prendre des photos, mais j'était trop malade pour le faire, et je ne le regrette pas, car aucune photo ne saurait transmettre le rayonnement onirique de ce monument unique au monde. Rien de comparable. Je suppose que ceux qui ont visité Angkör ont du subir une influence analogue.
Toujours pas de monde dans les rues, et seulement des russes à l'exception de jeunes qui se prélassaient sur une terrasse donnant sur le Kremlin, à proximité d'une baraque-bar. Cela avait un air vaguement sinistre renforcé par le nombre et la sévérité des agents de police qui vous dévisagent d'un air méfiant,prêtes à vous envoyer en prison pour une simple infraction. Je pus ainsi sentir physiquement l'inflluence de M*** parle respect des explication de son chauffeur aux agents qui lui permit de garer sans problèmes devant les magasins. La voiture officielle aux petits rideaux froncés et tirés pour respecter l'intimité des personnalités dut jouer un rôle.
Poliakoff Senior me déclara à plusieurs reprises que je faisais partie de sa famille et que j'avais le droit de sermonner comme un grand père, mon "petit fils" Axel. Il me dit aussi qu'il possédait les immeubles de la place rouge face au Kremlin, les plus chers de la planète. J'imaginais à quelque immeuble comparable aux jardins de l'avenue Gabriel face à l'Elysée, ou, de l'autre côté, à Attila fleau des rats fac à l'Elysée. Or les immeubles en question n'ont rien à voir avec ces petites choses. Imaginez plutôt des enfilades interminables d'immenses palais de style orientalisant percés de voutes d'entrée de grande hauteur et vous écrasant de leur masse. je compris alors concrètement la puissance et la richesse du Poliakoff dont la dynastie fit une partie de l'histoire de ce grand pays, et aujourd'hui soutenue par l'Eglise Orthoidoxe, principal courant fédérateur du pays. Je ressentis alors la folie de croire aux paroles affectueuses de l'un, des,promesses de l'autres, qui n'étaient qu'un pourboire verbal servi aux percepteurs et aux domestiques. Et je crus à cette folie : moi, faire partie de la famille illustre et respectée des Poliakoff! Et jouer les susceptibles parce que le jeune homme que j'avais formé m'avait rejeté et me l'avait dit une nuit. On me dit : il est trop jeune, il mûrira. Mains non, il savait tenir ses distances et s'était lassé de cet initiateur qui l'agaçait avec ses reproches mal venus. Un vertige me saisit alors dans cette ville d'une puissance écrasante, gigantesque comme les oligarques qui la soutiennent. Que peuvent-ils trouver à un petit professeur à la retraïte ? Certes je les aime et je rendis des services, le joru même de mes grandes douleurs, j'étouffai ma souffrance pour militer en leur faveur auprès d'une haute personnalité de l'Etat. Je me sens à jamais débiteur de leur bonté. L'un d'eux me dit alors que j'avais échouée : tant mieux comme cela vous saurez que je ne vous ai pas fréquenté pour vous manipuler, il n'y a plus de questions di'ntérêt entre nous, vous le constaterez. Et il tint parole. Une autre fois, comme je lui disais que je n'étais pas important et que j'étais à leur service,il me répondit, chez nous le fils obéit au père, et vous êtes notre père à O*** et à moi. C'est nous qui vous obéissons; et il tint parole. il se rapporcha de O*** et cela me donna une grande paix intérieure. Cela restaura ma dignité perdue avec les Poliakoff, ce mois de Juillet.
RETOUR ET CATASTROPHE Marina avait été terrorisée de me voir dans cet état Jeudi et nous décidâmes de partir le 28 au lieu du 29 comme prévu. Un quart d'heure avant le départ elle sortit de sa baignoire et surprise par les proportions inusuelles des dispositifs pour handicapés elle tomba et se brisa gravement l'épaule. C'est ainsi que deux handicapés retournèrent à Paris, reçus par les sapeurs pompiers puis à l'Hôpital américain où on diagnostiqua une sérieuse fracture de l'humérus. Aujourd'hui, elle souffre atrocément, son bras est paralysé et, elle, si vive et si active, condamnée à une vie perilleuse. Demain, je pars à Cochin pour des analyses de mes douleurs inexplicables à la jambe, et nous voici séparés l'un de l'autre Une consolation : O*** veut que Marina me succède au Musée du Mingei et Philippe Boudin la forme d'une manière magistrale. Il a trouvé pour notre collection des pièces dignes des plus grands chefs d'oeuvre du Japon, et surclassant nettementpar leur rareté et leur qualité, bien des pièces de la collection Montgomery. Je voudrais bien survivre assez longtemps pour écrire le catalogue de la nouvelle collection qui devrait mériter le nom de Western Mingei-Kan. Nous avons décidé d'acheter une chef d'oeuvre : un bouddha la main levée sculpté début Edo par un moine itinérant célèbre, dont il n'existe aucun exemplaire dans des collections privées occidentales. Mais il faut encore se procurer le droit de l'exporter du Japon, et nous sommes très respectueux des legislations en vigueur. L'autre pièce importante est une incroyable costume en daim ciselé d'un grand Seigneur, complet des chaussures aux gants et à la coiffure. Rien de comparable n'a été vu en occident. Mais ceci est une autre histoire.
Marina trouve que je ne devrais pas ainsi de vous informer de tels détails de notre vie, d'autres au contraire approuvent. J'ai décidé de m'ouvrir à vous en respectant toutefois l'anonymat des personnages. On ne peut raconter les choses à demi.
Je suis content de cette confidence. Il est 1h37 et demain je pars à 8heures pour Cochin, pleun de confiance dans ceux qui m'ont donné leur amour et à qui j'ai donné le mien, un jeu win win, dernier message avant une semaine pleine de périls et de vissicitudes.
Votre Bruno Lussato. Thursday, 18 September 2008Le journal du 19 septembre 2008CHRONIQUE Suite du livre de L.H.
Les commentaires, nombreux et oraux qui me sont parvenus m'ont encouragé à terminer si possible ce récit autobiographique. Sa lecture, loin de lasser a piqué la curiosité de maint lecteur et j'avoue que moi- même pendant que je transcrivais le manuscrit bleu, dont j'ignorais tout, me demandais comment ma relation ambigüe allait se terminer. Hé bien, voici de quoi nous nous satisfaire. Je signale aussi des transformations systématiques du style. Chemin faisant, j'en donnerai un exemple. Chapitre septième
La correction
CETTE période de compréhension réciproque dura deux ou trois mois. Une brouille sérieuse y mit fin et il m'est assez pénible de l'évoquer.
J'avais entendu dire par Claude Gauthé (un fanatique d'opéra) que la famille de mon ami était nazie (modif : que la famille de Lasse avant des racines nazies). et que son grand-père maternel, chef d'un important "concern" avait été pendu à Nuremberg. Ses biens parvinrent cependant preques indemnes à ses héritiers et, à la reprise allemande, avaient considérablement fructifié. Il était facile de comprendre que la fortune de Lars Hall, s'était édifiée sur les fours crématoires. Je fus tellement troublé que je me mis à lancer des sous-entendus malveillants au jeune homme. Je sentis qu'il se tendait imperceptiblement pendant qu'il me rappelait que sa mère était allemande et qu'il ne souffrirait plus de telles insinuations..
Très généreux, mon ami m'avait offert son salon pour faire de la musique le Dimanche, où il était à Saint-Germain-en-Laye. Son électrophone, sans être exceptionnel, était meilleur que mon Webcor. Je lui répondis solennellement que je n'utiliserai plus le 136 dorénavant et que je saurais fort bien m'en passer à l'avenir? Il sourit alors à mes allusions et me dit sans se fâcher : " j'ai donné l'ordre au concierge de te remttre la clé quand tu la demanderas, pour le reste, fais ce que bon te semble". Son calme ne fit qu'accroître mon agacement et je lui lançai des mots qui dépassaient ma pensée.
Hélas ! Deux Dimanches plus tard je voulus lancer de la poudre aux yeux à une snob nommé P.B. joueur de golf et dont le père était président de la Deutsche Bank. Il avait noué des relations amicales avec Salacroup, et ne daignait pas me regarder sans me lancer un sourire moqueur. Je l'invitai au 136 avec cinq punaises bas-bleu et deux rats de bibliothèque, en laissant supposer que j'étais l'occupant légitime du somptueux salon. Un de mes anciens amis du lycée Carnot, un certain R.***, communiste sanglant, nous entraîna inévitablement dans la politique la plus partisane. Je commis l'imprudence et l'indélicatesse de parler des Hall et de leur fortune mal acquise. Ils ne se doutaient pas alors qu'ils se trouvaient chez lui ! Au plus fort de la discussion, la porte s'ouvre et qui vois-je? Lasse accompagné d'une poule. Muet de confusion je me maudis intérieurement.
Celle que je traitais injustement de "poule", était toute blonde et menue auprès de son amant qui semblait l'écraser de sa masse et de ses regards, elle avait des yeux presque violets et l'air d'une chatte effarouchée. En dépit de son élégance elle me fut très antipathique. Lasse lui, était d'un débraillé qui me fit honte. Tout décoiffé, sa mèche blonde barrant le front, sa beauté brutale et racée, était on ne peut plus déplacée au milieu de notre cercle de citadins intellectuels.
A mon profond soulagement, Lasse avec une infinie délicatesse ne fit pas allusion à sa qualité de puissance invitante et ne parut nullement étonné. Il demanda le plus naturellement du monde s'il pouvait se joindre à nous. A contre-coeur je présentai à mes hôtes celui dont nous venions de dire si grand mal. pour aggraver la situation, R*** le communiste haineux, entama une lutte verbale avec le présumé nazi. Mais Lasse, visiblement amusé, se plaisait à le coincer dans un réseau de contradictions. Devant son attitude méprisante, R*** s'échauffa progressivement et passa aux allusions personnelles. Il en devint insolent, voire même indécent, mais son adversaire, faisant le niais, encaissait fort bien. Exaspéré par le calme persistant de celui qui habilement le faisait sortir de ses gonds, notre communiste lança je ne sais quelle accusation ayant trait aux origines de sa mère.
Lars se leva lourdement, prit le bras de son amie et la conduisit à la chambre à coucher dont il referma soigneusement la porte, puis il vint se planter devant R*** en lui demandant presque timidement, comme pour ne pas l'inquiéter, de répéter ses paroles s'il avait quelque chose dans ses pantalons. L'autre, choqué par la vulgarité de l'expression, réitéra son insulte avec une fausse assurance. Répétée, elle sonna franchement odieuse. Le silence s'était établi dans le salon et paralysé par la peur je n'osais intervenir. Pourtant il ne semblait nullement fâché ! Il ôta la montre Rolex en acier qu'il porte toujours au poignet droit, se débarrassa de sa veste qu'il roula en boule, puis s'approcha négligemment du communiste. Il le souleva comme une poupée de chiffon le faisant reculer vers le grand canapé, à gauche de la fenêtre qui donne sur l'Opéra. L'autre manifestement terrorisé se laissait manipuler, fasciné.
Continuer à lire "Le journal du 19 septembre 2008" Wednesday, 14 March 2007Le bloc-notes de Bruno LussatoLes trois d de la désinformation : décontextualisation, diabolisation, dissymétrie.
Patrice de Méritens du Figaro Magazine est aujourd'hui venu m'interviewer sur la campagne présidentielle. Cela me fait aujourd'hui deux premières: je m'improvise professeur d'orthographe pour les jeunes hyperdoués du net, je suis investi du rôle d'augure politique, alors que je me suis tenu jusqu'ici tenu à l'écart des discussions politiques qui me donnent de l'urticaire. J'ai horreur de la politique, et elle me le rend bien.
Bien entendu, je plaisante; en fait monsieur de Méritens qui venait de lire Virus a eu l'idée d'en appliquer les principes au décodage des discours de campagne. Comme je me tenais sur un registre théorique il me poussa à donner des exemples concrets. Ne voulant pas me mêler de politique, j'essayai d'aider ses lecteurs à tester par eux-mêmes le taux de désinformation des discours électoraux.
La question qui se pose est la suivante : puisque d'après ma définition de la désinformation, plus on creuse et on essaye de vérifier les faits, plus on l'aggrave, (la désinformation ment surtout quand elle dit la vérité), comment la déceler et en évaluer la gravité?
Remontons au processus de la désinformation. On ne touche pas aux données factuelles, on choisit soit des faits qui sont hors de portée, dont on peut inutilement rechercher la véracité, soit des données factuelles qui abondent dans notre sens. Dès le début la sélection est un premier agent de désinformation. Mais il est indétectable pour qui ne dispose pas de moyens de recherches importants. Il est difficile de trouver ce qui est omis sans avoir une connaissance générale des évènements. C'est comme sortir du contexte un mot ou une phrase.
Ainsi le fameux mot "racaille" a été attribué à Nicolas Sarkozy comme une attaque des "jeunes des banlieues" et par extension aux originaires d'Afrique. Il n'y avait qu'un pas de ce mépris, au racisme : il y a nous, les blancs, les forces de l'ordre, et eux, les noirs, les maghrébins, les beurs, la racaille à nettoyer au karcher, propos rappelant singulièrement Hitler. Cete réduction ad hitlerum est devenu un processus banal depuis quelques années. Exactement comme les mots travail, famille, patrie, désignant normalement des valeurs positives mais frappés du sceau de l'infamie pétainiste. Et voici donc, Nicolas Sarkozy, le chasseur de racaille, devenu le serviteur du travail, de la cellule familiale, et de la limitation de l'immigration pour sauvegarder l'identité française. Tout comme Le Pen d'ailleurs.
Le processus de décontextualisation n'est pas apparent, sinon tous les journaux et les organes d'opposition ne se seraient pas emparé des mots tabou pour abattre leur adversaire. Racaille n'a jamais été prononcé par le ministre de l'intérieur, mais par une pauvre femme des quartiers chaud, lasse d'être terrorisée par des bandes vouyous manipulés par des pourvoyeurs de drogues et de voitures volées. "Monsieur Sarkozy, débarrassez nous de cette racaille ! " Le piège était dressé et le ministre dans le feu de l'action a répondu, Oui, Madame, je vous débarrasserai de la racaille". Ce en quoi il avait parfaitement raison. Le mise hors contexte a permis de substituer de nouveaux contextes, par glissement sémantique. Voyous manipulés par des gangs et détruisant les biens des habitants des banlieues (en majorité des beurs, des arabes ou des noirs bien pacifiques), et faisant de ces territoires une chasse gardée, devenaient jeunes voyous d'origine africaine, puis jeunes d'origine africaine, puis, population démunie d'origine africaine et jeunes tout court.
Une caractéristique des noeuds sémantiques totalitaires (nazisme, catholicisme du moyen âge, communisme, trotzkisme, islamisme, chauvinisme) est la diabolisation de l'adversaire. La structure du noeud "impérial" et des virus qu'il implante dans l'inconscient des populations explique cet emploi presque théologique de la diabolisation. Le virus impérial consiste en effet en un principe transcendant (Dieu, Allah, le Peuple, le Volk, le prolétariat) valable éternellement et universellement, et représenté sur terre par un homme (le Pape, l'immam, le président, le fuhrer, le guide suprême) et une équipe de militants (les prêtres, le parti), une hiérarchie véhiculant le message aux fidèles (les dix commandements, la Bible, l'Evangile, le petit livre rouge, le Capital, Mein Kampf, le Coran,) . la communauté des fidèles (les camarades, les patriotes, les aryens, l'oumma) est égale et vertueuse devant le bien suprême. Ceux qui sont étrangers à la communauté, doivent être asservis (les dhimmis, les colonisés, les esclaves) ceux qui la combattent et qui nient le principe transcendant sont menés par le diable, principe aussi universel et intemporel que Dieu, et doivent être convertis (ou mieux exorcisés) ou supprimés. Sartre, cette grande conscience occidentale, écrivait ainsi "les anti-communistes sont des cheins", "pour un européen tué, on supprime un oppresseur et un opprimé", et pour faire bonne mesure trouvait que la terreur et Castro n'avaient pas fait couler assez de sang.
Lorsque des discours, des prises de position, laissent clairement transparaître la diabolisation de l'adversaire, c'est qu'une tyrannie n'est pas loin. Il suffit que des mots anodins, voire positifs soient prononcés par l'adversaire N°1 (Le diable)pour qu'ils deviennent maudits. Si l'adversaire N°2 (le suppôt du diable) les prononce, il révèle ainsi son obédience satanique. La diabolisation procède ainsi par contamination. La valeur d'une assertion ne dépend que de son origine. Elle n'a pas de valeur en soi. La construction d'écoles, de ponts, d'hôpitaux, est condamnable, (ou passée sous silence) lorsqu'elle est oeuvre des colons, la destruction de ces écoles, de ces ponts, des hôpitaux est pardonnée (ou passée sous silence) lorsqu'elle est perpétrée par les anticolonialistes, qui ne font que détruire l'héritage maudit. C'est une destruction regrettable, meurtrière, barbare, mais nécessaire pour qui veut la révolution.
On en arrive au troisième processus, encore plus facile à identifier : la dissymétrie et son contraire les fausses fenêtres. La dissymétrie (ou assymétrie) consiste à avoir deux poids de mesures. On condamne la paille chez l'adversaire et on clame bien haut la faute impardonnable, on tolère, ou on passe sous silence la poutre chez l'allié, ou on trouve des excuses, en la qualifiant de dérapages, de bavures nécessaires, d'erreurs de jeunesse, d'excès regrettables.
Les fausses fenêtres consistent à donner la même valeur et le même retentissement médiatique à la paille de l'adversaire et à la poutre de l'allié. Cette fausse symétrie est satisfaisante pour la rhétorique, elle donne une impression de justice, d'objectivité, de pluralisme. Une manipulation fréquente consiste à interviewer des gens "pris au hasard", mais en réalité sélectionnés d'une manière particulière. Un exemple patent en est l'auditoire, sélectionné pour les candidats à l'élection présidentielle par Patrick Poindre d'Arvor. On ne fera croire à personne, sauf aux imbéciles ou aux fanatiques, que la sélection de la SOFRES représentait la France. On aura noté que Sarkozy s'est trouvé face à des individus haineux et aigris qui l'ont entraîné dans les pièges de l'homophobie, ou encore dans des querelles entre musulmans algériens et marocains. Il n'a eu que peu de questions sur ce qui importe : les moyens de permettre, puis d'encourager, les français à travailler plus. En revanche Segolène Royal a eu un public dégoulinant de sympathie, avec un épisode médiatique "émouvant", certes plus que la dette de notre payse. Le compassionnel l'emportait et on entendit des applaudissements.
Sur la question du positionnement des candidats, je me suis déjà exprimé dans un article. (voir à "décodage des médias). En faisant court voici mon point de vue :
Nicolas Sarkozy : Yang, (combatif, énergique, directif,montrant la direction), Force de la terre (ordre, sécurité, travail, propriété individuelle, identité nationale, accès à la propriété de son logement, respect des traditions, méfiance envers l''étranger (la Turquie, la Russie), Matrix (libéralisme, adhésion au système libéral anglo-saxon, mondialisation); Il adopte un langage vernaculaire (le café du commerce) de bon sens et empreint de pragmatisme ou référendaire (celui des chiffres et des statistiques) POSTURES Il vaut mieux qu'il ne sourie pas : ses dents sont limées. Il parait agressif, mais dans la vie courante il est plutôt accomodant et aimable, sans agressivité mais tenace. (J'ai aussi un coeur mais par pudeur je n'aime pas les épanchements sentimentaux). Lorsqu'il parle en langage référendaire, il donne des leçons ponctuées par un geste de la main, pouce et index formant un o.
Ségolène Royal : Yin (maternelle : "je suis une maman" , compassionnelle, apparemment non directive (je veux ce que veulent les français, ils me disent ce qu'ils désirent, et je le veux aussi), soucieuse du quotidien et de la vie des démunis et des malheureux (malades, handicapés, pauvres, sans papiers, immigrés), contre la répression, et pour la protection des faibles contre les forts, féministe. Son apparence et son image vont dans ce sens. Médusa (égalitarisme et égalité non seulement des chances mais même des résultats, travailler moins et gagner plus, protection sociale, travail vécu comme une punition : retraite à soixante ans, , indifférence absolue aux réalités économiques propres à la gauche, dirigisme, chasse aux entrepreneurs, utopie, verbalisme, tolérance pour les délinquants, accent mis sur la prévention contre la répression des criminels, même multirécidivistes, foi dans la créativité collective). Temporairement, pour des raisons électorales essaye de prendre des voix à Le Pen (Force de la Terre) Elle n'ose pas en public prendre la défense du mariage et de l'adoption homosexuelle, prône la protection des artisans, et l'allègement fiscale des petites entreprises créatrices d'emploi, le relèvement de la retraite des petites gens. Mais c'est une posture ainsi que le montrent ses déclarations à des groupes gays, dont Têtu. Royal adopte un langage soit vernaculaire (celui de tous les jours) soit mythique (je suis la France du travail, quand je serais élue je ferai... Jeanne d'Arc investie d'une mission).
POSTURES Elle sont stupéfiantes. Elle apparaît toujours souriante, sûre d'elle même, ne se démontant jamais, consensuelle, regardant son interlocuteur avec gratitude (merci d'être là, merci pour votre question, c'est une très bonne question) avec compassion (elle enlace les épaules, regarde dans les yeux) avec empathie, elle renvoie les plus stupides avec le sentiment d'être importants, d'avoir été compris. Par ailleurs elle est très élégante, très digne, avec une posture rassurante, consolante. Mais c'est une posture trompeuse. Ceux qui la connaissent, savent qu'elle est très dure, méprisante envers les petits (comme l'était Martine Aubry, je le sais par des chauffeurs que j'ai employés après elle), fanatique et têtue. On a du mal à le croire, tant elle apparaît pleine de douceur et de tolérance. Mais je l'ai vue dans une bande télévisée, en train d'insulter Sarkozy, et j'ai été effrayé. On voyait une femme, plus jeune certes, mais déchaînée, agressive, militante fanatique, la personnification de la pasonaria, une furie! Et j'ai compris.
François Bayrou Si Nicolas Sarkozy, le faux agressif Yang et Ségolène Royal, la fausse tolérante Yin, représentent la bipolarisation de la France pour le meilleur (le combat dialectique entre majorité et opposition) comme pour le pire (la fracture sociale), et ont chacun une vision claire de la manière dont ils entendent conduire la France, toujours pour le meilleur et le pire, Bayrou n'a pas d'autre programme qu'une stratégie électorale simple : gagner des voix à gauche et à droite. Au second tour, s'il y parvient, les adversaires de Sarkozy, comme ceux de Royal voteront pour lui, calcule-t-il avec raison.
Bayrou veut faire cohabiter le Yin et le Yang sous un même toit. Sa cohabitation est voulue, elle est programme en soi, alors que Chirac se l'est vue imposer. Il faut être irréaliste pour s'imaginer que cela puisse aboutir à autre chose qu'à une paralysie et à des crises gouvernemantales à répétition, un retour à la Quatrième République dans une France amollie et démoralisée.
Le pôle sémantique qui oriente Bayrou est en grande partie Medusa (promotion et respect de la culture, laïcité promue au rang d'une religion, programmes scolaires sous la coupe des syndicats, dont on feint ignorer qu'ils obéissent à d'autres engagements que l'éducation des élèves).
POSTURES Il présente bien. Il est consensuel, apparaît comme modéré, l'image même du centre que désirent les français las d'une guerre entre gauche et droite, d'une férocité idéologique inconnue chez nos voisins, et sans le garde-fou d'un sentiment patriotique, réfugié dans la droite radicale et excommunié des médias. Il n'y a rien à en dire, c'est un leader in absentia. Le fait qu'il ne connaisse pas grand chose aux réalités concrètes de la population comme de la négociation internationale, n'a pas d'importance. Sa force résulte sur un calcul électoral, et le vide n'a pas d'ennemis. Au début Royal incarnait ce vide, mais elle a été surpassée par Bayrou qui lui a enlevé des voix.
Le Pen Yang. Il incarne Force de la Terre régressive, déculturée, myope, celle du XIXe siècle. C'est de ce fait l'ennemi structurel de Médusa (la gauche intellectuelle) dont il représente le parfait négatif, au sens photographique du terme. Comme Force de la Terre, il parle vrai, sens commun plutôt que bien sens, et profite de la dérive idéologie de gauche et de la langue de bois de droite, pour attirer la fameuse majorité silencieuse. Sa médiocrité intellectuelle le dessert, mais il est le seul à appeler un chat un chat. Il est tellement diabolisé, qu'il suffirait qu'il proclame que la majorité des français est blanche et de culture judéo-chretienne, pour qu'on hurle au nazisme.
Son talent d'orateur humoristique est du au fait qu'il fait ressortir le décalage entre la réalité que tous constatent et la maquette politique et médiatisée qu'on nous propose à longueur de journée. Lorsque Chirac a fait ses adieux "émus", se vantant sans vergogne de l'état merveilleux dans lequel il a laissé une France, devenue grâce à lui (et à nous), digne d'admiration et de fierté, le Pen a été le seul à dire en rigolant, ce que tous savent fort bien. Les autres candidats ont timidement assuré qu'avec eux les discours du Président sortant, se transformeraient en actions.
Le Pen partageant avec Sarkozy les valeurs de force de la terre, (le travail, la sécurité, la liberté d'entreprendre), Medusa en a profité pour diaboliser ce dernier, en se gardant bien de faire ressortir les différences (le repli frileux, l'antisémitisme et le racisme latents, le non à l'Europe, le rejet de Matrix et de l'islamisme, la phobie de l'étranger). Le Pen amène de l'eau à Medusa, en présentant Sakozy comme un émule, comme si les valeurs travail, ordre, famille, étaient sa propriété intellectuelle.
J'aimerais bien avoir vos commentaires, car je ne suis qu'un néophyte en matière de politique, et qu'on peut considérer toute cette campagne comme une pièce de boulevard, indigne d'une nation aussi fière et admirable que l'affirme son président.
Sunday, 14 September 2008Le journal du 15 septembre 2008CHRONIQUE Anticipation
Je ne puis que rêver ce billet, car je me trouverai aujourd'hui à Bruxelles, en train de visiter la fondation d'UCCLE. Mais mes pensées seront avec vous.
LE LIVRE DE L.H.
En attendant
mes impressions de Bruxelles j'aimerais vous livrer des extraits d'un livret composé avant l'Entretien et qui a beaucoup ému mes amis. Il est surtout étroitement rattaché à la thématique de "dédicace". (Faust I I). L'auteur interrompt son travail en 1962 et pense le réécrire aujourd'hui. Mais le monde entretemps a changé. Il ne le reconnait plus, des banques réputées commme Lehmann Brothers solides et compétentes s'effondrent en quelques jours, lur valeureux personnel qui après avoir sué sang et eau toute leur vie, se trouve à la rue pour satisfaire quelques spéculateurs. C'est le système sur lequel nous sommes bâtis. Et le reste suit.
Le livre de LH, est un recueil de souvenirs orienté autour d'une jeune homme de 23 ans, que je retrouve aujourd'hui pratiquement à l'identique. J'en livrerai quelques extraits dans l'espoir qu'ils ne lasseront pas l'internaute.
Quelques mots sur l'apparence physique de ce livre de 148 pages. Il est relié en veau bleu ciel, bien passé à la lumière et que j'ai décoré en or fin sur le premier plat, par deux épis d'orge en or et de lettres découpées et contrecollées de basane d'ocre rose, la couleur de l'écriture étant bleu gris et brun rosé.Le papier est un merveilleux Richard de Bas (Auvergne) non ébarbé avec un tranche-fiils bleu ciel. L'écriture est tracée au rapidographe (je ne savais pas calligraphier en ce temps-là). Le verso de la première page porte la photo d'un jeune homme couché sur le ventre, les cheveux très blonds dont une mèche cache les sourcils, les yeux rêveurs et durs tout à la fois, les lèvres sensuelles. C'est Lasse Hall, beau -fils de la grande cantatrice Kirsten Flagstad qui fit périr dans des conditions atroces son deuxième mari Johangsen.
La relation des évènements qui marquèrent cette période pourrait être gënante par les suppositions que ne manqueraient pas de hasarder bien des esprits malveillants. ... Leur souvenir m'étouffaient et ces pages que je vous livre me restituent l'image d'un inconnu : moi; et d'un autre : celui à qui j'avais causé du tort et qui se montra mon meilleur, mon seul ami. Conscient de ma méprise, je me mis immédiatement à sa recherche et le retrouvai. Il me demanda de détruire toutes les notes décrivant notre rencontre. Mais ce me serait intolérable et mon récit sera assez évasif pour perdre toute couleur anecdotique. Ce qui se glissera entre les lignes,je serai le seul à le savoir et se perdra avec mon oubli.
Christiane Hall
... J'habitais alors au Grand Hötel,place de l'Opéra et était fasciné par Christiane Hall, une splendide créature qui sortait tout droit d'une légende nordique. Ce fut le coup de foudre. Ses yeux étaient d'un bleu trouble, tirant sur le vert, veloutés, des yeux pers. Elle semblait très voluptueuse, mais sans la moindre intention vicieuse, plutôt animale. ... Avant de partir elle me dit que son frère Lasse devait passer un an à Paris pour faire un stage et qu'il descendrait au Grand Hotel (celui où résidaient les grands chanteurs, et Georges Sebastian le spécialiste du grand Opéra) Je fus impressionné de connaître quelqu'un qui lui tenait de si près. C'érait un lien que je cultiverais en me faisant un ami de son frère, qui devait nécessairement lui ressembler.
Lasse Hall ... A ce moment précis on frappe. Je distingue dans le couloir un homme de haute taille dont je ne distingue que la silhouette dans la pénombre du couloir. Je prends congé d'un faux ami avec qui je m'ennuyai en compagnie, je rentre dans ma chambre du 648, découvre mon nouvel invité et un éblouissement me saisit. Pour me ressaisir je lui indique un fauteuil un peu défraîchi et l'inonde sous un flot de banalités ... Lui m'examine froidement comme pour me jauger, puis après un long silence, sourit. " Je parle mal le français et je le comprends à peine, pouvez-vous parler moins vite?" Je suis confus et je commande une glace, ou préfère-t-il un éclair au chocolat? Dieu que le service est lent dans cette usine... J'ai peur qu'il décommande et se ravise. Une fois le thé et les éclairs commandés, j'aurai le temps de lui parler, de le retenir.
Que s'est-t-il passé? J'étais simplement en présence de Christiane au masculin. La ressemblance était stupéfiante bien qu'ils ne fussent point jumeaux. Mais sur le moment, je fus sidéré : même chevelure blonde, épaisse, sans éclat, une mèche retombant sur le front. Je retrouvai les lèvres pâles et bien dessinées, assez charnues, les deux grandes incisives supérieures, un peu enfantines, le nez assez court, le front large et bas, le visage triangulaire et plein... J'étais d'autant plus surpris que je m'attendais de façon toute théorique à cette ressemblance. Il m'arriva par la suite de telles intuitions mais je ne m' y suis jamais accoutumé.
Lasse était vêtu d'un complet gris qui lui allait mal car trop strict. et négligé tout à la fois. J'étais vaguement troublé car j'éprouvais pour ce garçon (ou cet homme jeune?) un sentiment de curiosité passionnée et de répulsion physique. Par sa carrure massive, il faisait homme du peuple, mais son comportement était naturellement racé.
En me quittant, il me proposa de dîner avec une de ses amies, au Grand Hötel et on achèverait la soirée dans une boîte. D'instinct et sans réfléchir, je refusai vivement. Je regrettai aussitôt mon refus, peu conscient de mes mobiles. Gëne? Timidité? Répulsion? Nous nous fixames rendez-vous Mercredi à 17 heures, au studio, après ma leçon de piano.
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