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Saturday, 10 February 2007
*** J'explore avec McKenzie les domaines mystérieux où toute formalisation nous échappe et laisse place aux fantômes de l'imagination et aux brouillards de l'inconscient.
Continuer à lire "La maïeutique McKenzie III (suite et fin)"
Thursday, 6 September 2007
Bill Viola, Tristan et Heisenberg.
Réduction des ondes de forme, physique quantique et la mort d'amour dans Tristan et Isolde.

Ci-contre, à partir de la gauche, Catherine Barré présidente de l'association du Mariiensky, Marina Fédier, Bill Viola, Mme Viola, Bruno Lussato.
Compte rendu sommaire du dialogue entre Bill Viola et Marina Fédier.
Bill Viola évoque devant MF des détails de sa carrière. Il est très attaché à ses maîtres. Il commença par étudier de la publicité, lorsqu'il tomba sur un professeur quelque peu excentrique qui l'encouragea à faire des études expérimentale. Elles eurent lieu dans la cave de l'université et ce fut une première étape qui lui ouvrit la porte. L'influence de Jack Nelson fut déterminante. Il commença alors à écrire son propre journal et à la fin de ses études universitaires il étudia la musique et fréquenta David Tudor et Merce Cunningham. Notamment la musique électronique le fascinait et il créa un atelier composé de cinq à six jeunes qui s'interessrent aux objets vibrants. C'était pendant les anné es 1970, 1980. C'est en 1980 qu'il fit partie de cinq artistes qui obtinrent une bourse pour étudier au Japon dans le cadre d'échanges interculturel, ou cinq artistes japonais travaillèrent aux etats Uni. Il rencontra à ce moment sa femme, au cours d'un séjour en Australie. Il s'interessa en 177 à la vidéo et s'initia gâce à Sony au maniement des studios électroniques de montage.
La noyade
Lorsque j'étais petit, raconte Viola, je tombai dans l'eau d'un étang et sombrai jusqu'à une importante profondeur. Je fus sauvé par un oncle. Mais ce qui fut extraordinaire dans cette expérience, est que je n'éprouvai aucune frayeur, au contraire je me trouvai dans le paradis. Cette eau était l'eau de la vie.
- De l'eau vive ? dit Marina. - Oui c'est cela, de l'au vive. Sorti de là, je me mis à pleurer d'avoir laissé toutes les visions qui m'apparurent lorsque je me suis noyé. Car, je le répète, je suis tombé très profondément au fond de l'étang;
L'océan sans limites
Cette expérience a hanté ma vie jusqu'à aujourd'hui et elle inspire ma dernière installation dans l'église désaffectée de SanGallo à Venise, une toute petite église qu'on ouvrit pour moi. Elle comprend un écran vidéo situé tout au fond et les gens peuvent accéder un à un vers cet écran vidéo où ils ont une expérience bouleversante. Plus ils approchent de l'obscurité, plus ils traversent de l'eau vive, et parviennent alors à la lumière. Les ombres du début deviennent alors réalistes et en couleur.
23 Personnes de tous les ages, de toutes les conditions, de toutes les provenance, ont éprouvé cette expérience très profonde, cette sensation d'immersion que l'on voit au début du troisième acte de Tristan où au dessus de l'océan sans limites apparaît un nuage rose. Des gens tristes, ternes, découragés, viennent de tous les coins de la planète et passent à travers l'eau purificatrice et ils reviennent à la vie. Avant ils étaient morts à eux mêmes, après la purification, ils renaissent à la vie.
- Marina lui parle de l'eau vive, et Viola lui répond que c'est exactement cela qu'il a essayé de représenter. Il est très interessé par ce que Marina lui raconte de Matisse et de l'influence de sa femme qui l'a poussé à se retrouver lui-même dans son être essentiel.
Dans ma dernière installation, continue l'artiste, j'ai retrouvé les visions que j'ai éprouvé quand je me noyai. Le titre : Ocean without a shore, océan sans plage, évoque un grand tout illimité, non borné par une plage. A propos de Matisse, je suis frappé par votre image : Matisse assis devant l'arbre, sans bouger, le fixant si intensément qu'il finit par faire un avec lui. Faire corps avec la chose, c'est attiendre la réalité de la chose. Le savant, lui, avec ses intruments de mesure voit autre chose, une autre réalité. Moi, quelque soit ce que je vois, je tente comme Matisse, de voir derrière les apparences.
Les personnages reçoivent l'eau qui coule sur eux comme un voile,
Citations et lectures
Bill Viola à la demande de Marina, donne une liste de livres indispensables. Parmi eux :
A.K.Coomaraswamy (1889-1940) The Tranformation of NAture in Art. The Door in the Sky. Princeton University.
Seyged Sossein Nasr : Knowledge and the Sacred? Contemporary Phénomena.
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Saturday, 8 December 2007
Deux conceptions divergentes Viola - Chéreau
J'ai toujours observé la plus grande parcimonie dans le choix de mes concerts et mes opéras, afin de garder toujours en mémoire les grandes voix et l'emprise des chefs, et je ne le regrette pas. L'exploration d'une oeuvre comme Tristan ne peut se passer d'une étude très détaillée de la partition d'orchestre, et la représentation est la récompense de celui qui a pris la peine de jouer la transcription de paino. (Dans ce cas, celle de Hans de Bulow).
Les représentations que je garde ainsi vivaces sont celles de Kirsten-Flagstad, Max Lorenz, au pupitre, Georges Sebastian, de Kna, avec Martha Mödl ou Astrid Varnay, puis Carlos Keiber-Ponnelle et Ligendsa. Les autres ne pouvaient se comparer. Et puis, j'ai vu la version de Bill Viola, et cela été un véritable choc. J'ai écrit dans ce blog, qu'on ne peut en aucun cas la considérer comme une représentation d'une oeuvre de Wagner mais comme un création originale à mi-chemin entre la plus haute création de notre plus grand vidéaste, Viola et le monstre qui devait révolutionner l'histoire de la musique.
J'ai failli manquer sur Arte la représentation de Tristan pour l'ouverture de la Scala, avec Baremboïm, Waltraud Meyer et ... Patrice Chéreau.
S'il est un metteur en scène que j'admire profondément c'est bien Chéreau que François Regnault son dramaturge m'a fait apprécier, et dont le Ring reste pour moi "le plus beau spectacle du monde". Ma soeur m'a tiré de mon ordinateur pour me signaler la retransmission et elle-même a été émue par la direction de Baremboïm et la mise en scène de Chéreau. Sans elle j'aurai manqué, outre le premier acte, les actes II et III.
La comparaison entre la création géniale de Viola (avec Gergiev au pupitre, et qu'on aura la chance de revoir en 2008 à Paris) et la recréation de Chéreau, était passionnante. Après voir entendu et vu avec la plus grande intensité, ces monuments dramatiques, ma religion est faite : c'est Wagner qui l'emporte. Wagner, décodé par Patrice Chéreau, bien entendu. Baremboïm était tellement plongé dans la partition que les applaudissements, lui ont arraché une rapide grimace d'agacement, vitre réprimée. Chéreau qu'on a interviewé était lugubre. On a l'impression que cet homme ne peut sourire. Pourquoi? Parce qu'il ne considère pas son travail sur les corps, comme quelque chose de futile. Parce qu'avec le déroulement du spectacle c'est un peu de sa vie qui s'écoule.
Par exemple à la fin, lors de la mort d'amour, Isolde dont la pureté du profil, l'intensité tragique et souriante de l'expression, et les pianissimi déchirants qu'elle émet nous ménage une surprise. Un filet de sang s'écoule du front, comme un accident crânien et finit par couler et ensenglanter toute la moitié du visage, toujours souriant, transfiguré. A côté l'oeuvre de Viola semble abstraite. Les amants rejoignent le cosmos, ils perdent leur matérialité et cette vision est à l'unisson des associations mystiques du poème qui prennent tout leur sens.
Alors que l'interprétation de Bill Viola exige une exégèse poussée du poème, et une sensibilité à l'art contemporain, celle de Chéreau exerce un effet immédiat, irresistible, résistant à toute explication : elle est là, sans le moindre arbitraire, la moindre licence, le moindre chi-chi. Cette simplicité est magnifiée par le jeu d'acteurs dignes des vidéos religieuses de Bill Viola, par un jeu de noirs et blancs dignes d'une tragédie grecque... mais ce qui emporte tout, est la passion des acteurs, invisibles chez Viola.
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Saturday, 28 February 2009
Chronique
Photos de la vente du siècle
Je devrais recevoir prochainement les photos officielles de la vente avec autorisation de les diffuser sur le blog. En attendant, je vous communique quelques images prises à la fin de la dernière session. Auparavant vous voyez la version Jésus de L'Entretien dont je vous entretiendrai plus bas.


Me voici avec l'équipe impressionnante et hyper efficace des téléphonistes de la
vente du siècle.

.Me voici à la fin de la vente, auprès du podium, tout content d'avoir acquis un lot, qui s'est révélé apocryphe;
Potins de la vente
On dit qu'une grande partie des tableaux achetés chez Alain Tarica, ne se sont pas vendus. J'avous pour ma part que Tarica ait vendu des Gericault au couple, lui dont le père dédaignait mes Tàpies.
Lorsque je visitai l'exposition de Koons à Versailles, la foule était indescriptible. J'attribuai cet engouement à la la curiosité,, par la provocation de l'artiste. Mais point du tout! Nul n'avait entendu parler de Koons. On était là uniquement pour voir Versailles!
De même l'enthousiasme pour la vente du siècle ne toucha que peu nos couches populaires. France-Soir n'en a fait aucune mention, ni mon employée de maison. Cette dernière qui sait mieux manier un ordinateur qu'un grille-pain, n'avait que vaguement entendu parler de l'évènement. Mon avocat et ami Me Daninos, me fit don d'un livre extraordinaire de Leo Perutz : Le Judas de Léonard, datant de 1959 et traduit de l'allemand en 1987, éditions Phébus. Saisi d'un soupçon, j'interrogeai mon employée : savez-vous qui est Léonard de Vinci? - Oui, ça me dit quelqie chose,ce n'est pas un roi? Réponse digne de "Le Homard de Vinci". Est-ce l'effet de la télévision, de l'Education Nationale, de l'environement? Le fait est là. Pourtant la télévision française couvrit remarquablement bien l'évènement.
La mise au net de L'Entretien
Vous vous souvenez peut^etre de ce manuscrit à peintures, sélectionné par la BNF pour figurer, honneur suprême, dans la salle des manuscrits anciens à Richelieu. L'ouvrage original comprend plus de vingt volumes de grand format, mais la première mise au net était calligraphiée avec des couleurs précieuses: or à la coquille, vermillon naturel, Lapis-Lazuli etc. Les petits volumes in-8 qui servent de support à ce travail monastique, sont une interprétation moderne de la reliure du journal de Samuel Pepys, célèbre chroniqueur, volumes vendus voici 30 ans chez Rizzoli 5 th Avenue à NewYork. Cette merveilleuse libraire en acajou et bois précieux vendait des fac-similés culturels : posters, livres d'heures, et des livres de pages blanches dont le Pepys. L'emboitage annonçait : "tout ce qui manque à ce livre de faire un chef-d'oeuvre, c'est vous. " Ne pouvant me payer un original, je relevai le défi en réalisant mon propre "chef d'oeuvre" (Au sens d'oeuvre de compagnonnage". Ce fut le célèbre calligraphe Claude Mediavilla qui m'initia et traça l'alphabet du "chef d'oeuvre". Je remplis ainsi un volume et un autre qui resta en suspens. Une des raisons à cela, est que je perdis mon acuité visuelle et je fus obligé de porter des lunettes. Une autre était le temps pris par la réalisation d'une page : plus de trois heures et demie. Ce temps était trop lent pour suivre ma pensée qui était bien adaptée à la spontanéité et la tolérance à l'erreur des livres carrés, aujourd'hui les originaux. Depuis j'en tirai un grand nombre de moutures imitant les livres de J.M.Ricci ou encore des innovations numériques,sur photoshop.
Aujourd'hui je décidai de faire le ménage dans ce texte foisonnant et choquant dans bien des pages. A ne pas mettre entre toutes les mains! C'est un grand travail de re-création et j'avais le choix entre deux solutions : de grands volumes format Jésus, très majestueux et permettant une exécution rapide. Vous en avez un exemple en tête de ce billet. Les matières employées, sont de qualité moyenne : gouaches Uni Posca, Or et argent Pentel, grands titres au feutre calligraphique etc....
L'autre possibiliité fut de continuer le manuscrit Pepys, abandonné voici trente ans pour les raisons que j'ai mentionnées. Il y en avait une autre. Dans un souci de variété, j'adoptai une caroline (du temps de Charlemagne) mais je m'aperçus que ni cette écriture, ni la gothique, ne me convenaient. Elles étaient pour ma main, contre-nature. Mon écriture normale, prevenant sans doute de mes ascendances florentines, est l'humaniste: droite ou cursive, dite de Chancellerie (Cancelleresca).
Je me procurai chez Sennelier les matières précieuses nécessaires : poudre d'or et d'argent, gouaches à l'oeuf, aquarelles Rowney etc. (voir ci-dessous) sans compter les précieuses plumes calligraphiques Brause, de 2mm et de 5 mm. Hélas des déconvenues m'attendaient, dues à la perte d'un savoir-faire des grands fournisseurs de ces produits nobles. Si c)ela vous interesse, continuez la lecture sur le corps du billet..

De bas en haut : petits pains d'or (pur) et d'argent à la coquille. Mortier pour broyer les couleurs, pierre à encre et son bâton, brunissoir en agathe, boite de voyage Rowney contenant un réservoir d'eau et un godet, couleurs Rowney et Windsor et Newton, tempera à l'oeuf Sennelier.
Ce matériel est de qualité bien inférieure, de son équivalent d'il y a trente ans. Par exemple la boite portative d'aquarelles Rowney est d'une finition grossière à la peinture, alors qu'elle était jadis cuite au four. Les temperas de Musii à l'oeuf et au miel, utilisées pour retoucher et retoucher les tableaux anciens, ont disparu, il est impossible de s'en procurer et la liste est illimitée.
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Tuesday, 28 July 2009
CHRONIQUE
LECTURES MINGEI
J'ai commencé l'étude sérieuse de certains ouvrages et catalogues destinés à la notion de goût dans les arts et du rôle du beau en Asie. Certes Philippe Boudin a toute ma confiance, mais je ne puis acheter pour le compte du centre d'UCCLE et la responsabilité que m'octroie Oleg, sans moi-même accroître dans la mesure du possible ma compétence.
Les livres consultés sont :
Les Arts de l'Asie orientale Editions Place des Victoires. Traduit de l'allemand, Tandem Verlag 2006.
Un énorme livre de près de 800 pages in-4°. En vente à un prix très raisonnable au musée Guimet, il a la particularité de reproduire p.596 un vase à fleurs karatachi de l'époque Momoyama, en céramique d'Iga. Ce vase est célèbre - il est classé comme "bien culturel important" - est modelé à main levée. C'est humides et agrémentés d'une ou de deux fleurs que les vases d'Iga révèlent toute leur beauté. Les dépots de particules provenant d'autres pièces confèrent à la surface une texture intéressante. Provenance; coll.Hatakeyama, Japon.
Cette description et la reproduction donnent raison à P.Boudin qui a tendance à nous présenter come sublimes, les poteries très craquelées.

MICHAEL DUNN, Formes et matières, les arts traditionnels du Japon.
Cinq continents éditions, Milan, 2005.
Le Japon a vécu avec les destructions massives de la Seconde Guerre mondiale tellement traumatisé qu’il rejeta tout ce qui pouvait rappeler le passé. Seul le futur compte et le mot nouveau : NYUU est devenu symbole de distinction, de progrès et de modernité. Les artisanats traditionnels sont considérés sous l’angle ethnologique : exécutés par quelque tribu arriérée.
L’ultime explication : la laideur envahissante n’est pas perçue comme telle par la majorité des Japonais. Les Japonais ont un sens aigu de la beauté, maos ils ignorer l’idéee même de laideur. Il y a bien « minikui » mais cela n’implique aucune considération esthétique. La beauté naturelle d’un site est appréciée par les Japonais, mais les fils électriques, les réclames criantes qui pour nous le dénaturent, passent inaperçues.
Néanmoins, bien que les œuvres des artisans soient le double des articles industriels, elles se vendent très bien à une classe moyenne raffinée qui a gagné de l’argent avec de la production de masse hideuse. Certains des artisans se sont tournés vers l’art en produisant des pièces sculpturales purement Le Japon est la Mecque des métiers d’art et esthétiques. Une spécialisation a lieu : Tokyo les soiries, Beppu, les produits en bambou, Seto en poteries qui vit de sa production locale. L’apprentissage se fait auprès d’un maître.
Sôetsu Yanagi énonce les principes : 1. Honnêteté, forme et sentiments en plein accord avec l’usage. 2. Beauté saine. Absence d’effort, d’artifice, d’individualisme, souci de l’utilisateur.
Avant, aucun article n’était parfaitement identique à un autre, et les subtiles variations montrent la personnalité des artistes. Il suscite une émotion ignorée pour un téléviseur ou un ordinateur.
INSPIRATION.
1.La nature. 2.Le Zen, 3. L’esthétique du thé,
Le rituel du thé recherche comme valeur ultime la beauté. Le plus grand maître fut Sen no Rikyû (1522-1591). Il prôna la simplicité, l’humilité , la pauvreté qui est la capacité de se contenter de ce qu’on a. Shigaraki et Bizen, furent des foyers importants où une excellente formation permit l’éclosion de chefs d’œuvre. Voici les qualités recherchées :
1.L’asymétrie. 2. La simplicité. 3. L’austérité ou l’aridité. 4. Le naturel. 5. La profondeur ou la réserve. C’est à dire un dialogue supérieur. A chaque nouvelle visite, comme récompense, le visiteur accède à un niveau de lecture supplémentaire. 6. Non attachement. L’artiste es libre de suivre ses propres règles à condition qu’elles conduisent à des résultats supérieurs.7.Tranquillité. Comme un grand pianiste avantle concert, l’artisan doit être serein et éviter les angoisses qui transparaîtront. 8. Inspiration de l’extérieur et de l’intérieur. Selon que l’artisan est où non influencé par des critiques ou des maître d’un haut niveau culturel.
Amateur/connaisseur
Outre la perception par tous les sens d’une œuvre, le connaisseur doit respecter une considération esthétique universelle.
La beauté.
Elle exclut le réalisme, et parle aux sentiments et non à l’analyse. La netteté et la propreté équivaut à se débarrasser du superflu. Le but n'est pas le minimalisme, mais de rehausser ce qui reste, la beauté, une seule fleur.


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MINGEI de la collection Montgomery. Musée des Arts asiatiques. Avril 2000 tiré à 1500 exemplaires.
Dominique Buisson L'artisanat japonais.
LE STATUT DE L'ARTISAN
Certains artisans, començant leur ascension sociale, savent de rendre nécessaires par l'exceptionnelle qualité de leus créations.
LEGERETÉ ET COMPACITÉ
Les curieux, les poètes et les artistes, voyagent beaucoup et ont besoin d'utensiles compacts. Ils ont un esprit "camping".
LE CULTE DE LA QUALITÉ
Il s'établit une relation d'échange entre l'artisan et son acheteur. Une connivence. La qualité de l'objet ne doit pas se borner à être parafitement exécuté, il doit en émaner une aura affective, et une manifestation de solidarité culturelle. Comme le lecteur bibliophile qui apprécie le livre par sa reliure, la qualité du papier, de l'impression, l'odeur de l'encre, l'ouvrage de l'artisan se "lit" et possède cette humanité du fait main face à la production industrielle. L'artisan n'est que la partie éxecutante du désir de l'utilisateur, à son tour intimement lié au savoir-faire de l'artisan.
LE MOUVEMENT MINGEI
Cette volonté de regarder l'objet de l'artisan comme une peuvre d'art donne naissance en 1925 à un mouvement fondé par trois potiers célèbres dont Yanagi Sôetsu, qui invente le mot MINGEI par opposition à KÔGEI l'objet aristocratique. Le mingei bien qu'issu de potiers se véveloppe dans toutes les directions des métiers d'art. Cette sensibilité à l'âme collective et à un savoir commun est honorée du titre de "trésor national vivant" beaucoup plus enviable que celui d'artiste. Ces artisans au sommet de leur art, ont pour tâch de transmettre leur art et leur savoir-faire mais aussi leur capacité d'innovation
VOLER LE SAVOIR DU MAÎTRE
La transmission du savoir est pratique et non théorique. L'artisan novice entre dans l'atelier de son maître comme on entre en religion. Pendant 5 ans il fera le ménage et assumera les tâches les plus ingrates et répétitives. Les 5 années qui suivent il va se familiariser avec le travail de la matière. Le maître ne donne jamais de leçons, il se contente de pratiquer son art. L'apprenti essaye de l'imiter et de lui voler son savoir, lorsqu'il est aussi sûr que son maître, il s'établit à son compte.
DES OBJETS DE CEREMONIE
L'objet est toujours le maître d'une cérémonie. Le matériau reste le seul à déterminer une forme mais l'ensemble utilisant les matières les pus périssable (chanvre, paille...) est indépendant des modes car inscrit dans lla tradition.
DIALOGUE AVEC LA NATURE
Il serait de bon ton de choisir en été un récipient de verre bleuté pour contenir des nouilles glacées, afin d'évoques une cascade ombragée pendant que tinte la clochette aigrelette. La nature est violente, prompte à des débordement, il faut que cette violence exprimée par exemple dans les grés de Bizen soit compensée par le plus grand des raffinements. Plus l'artisan tend vers la perfection, plus il introduit l'imperfection dans son travail pour que cette perfection devienne imaginable;
DE L'OBJET AU SYMBOLE
Alors que l'art aristocratique essaye de dissimuler les imperfections alors que le Mingei les souligne d'or, pour magnifier le vécu de l'objet.

Un des meilleurs livres sur la poterie japonaise.
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Catalogue de l'exposition Mingei au Quai Branly. Une demi-déception. Beaucoup d'oeuvres de design produites industriellement, ce qui est contraire à l'esprit Mingei, beaucoup de pièces contemporaines, certaines très belles, mais pas de masques, pas de pièces anciennes. Ce qui est privilégié c'est le spectaculaire.

Catalogue d'une collection des vêtements de pompiers, en tissu teint sur réserves, une spécialité de Montgomery, mais un peu criards. On en prend une indigestion.




Ci-dessus un livre entièrement rédigé en japonais mais qui montre un grand nombre d'images relatives aux objets mingei les plus méprisés des occidentaux.

Ci- desssus un exemple de productions faussement mingei, mais aux lignes lisses et pures.
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Saturday, 2 May 2009
CHRONIQUE
La neuvième porte
Je pense prendre congé de mes chers internautes pour cause, rassurez-vous, de congés. Enfin je pourrai, je veux l'espérer, pour la première fois depuis de dures années, prendre quelques jours de vacances sur la Manche, où j'ai un petit appartement, un logement de service, et un petit jardin avec une piscine, que je dois à mon fils. J'espère aller au marché, où il y a un étalage sympathiques de vieux livres, des gabardines burberry en solde, et évidemment d'excellents poissons. La mer n'est pas très belle : grise et infestée de goëlands qui envahissent la ville d'un concert ininterrompu de cris stridents qui empêchent les malades et les dépressifs de dormir.Mais il n'y a pas moyen de les faire décamper, car les écologistes l'interdisent. Ils préfèrent les oiseaux aux hommes, et peut-être ont-ils raison. Mais cela ne me convient pas car j'espérais enfin trouver un peu de repos la nuit.
Commentaires sur le film de Polanski, La Neuvième Porte.
Vous vous souvenez de mon marché de videodisques. J'ai commencé à en entendre un tous les soirs. Avant-hier un très beau film d'amour (Ville portuaire) hier, un autre film d'ingmar Bergman : l'attente des femmes, l'inverse du précédent, puis qu'on nie que l'amour véritable et durable puisse exister sans une bonne dose d'hypocrisie. Aujourd'hui, j'ai revu "La neuvième porte" de Roman Polanski - que le hasard avait dévié sur New York , raconte Jerzy Kosinski, son grand ami, pendant que la secte démoniaque à Manson, perpétrait son carnage dans sa demeure de L.A.
Le livre sur lequel est basé le scénario est de Arturo Pérez-Reverte, Le Club Dumas, best-seller de l'auteur qui avait déjà signé Le tableau du maître flamand. Deux réussites exceptionnelles.

La première fois que j'ai vu La Nouvelle Porte, je l'ai considérée comme un thriller réussi. En le revoyant ce soir avec ma muse Sandrine, j'ai compris que c'était un grand film, qui mérite de prendre sa place parmi les meilleurs.

La première partie tourne autour d’un livre d’occultisme mystérieux, dont il n’existe que trois exemplaires dans le monde. Il s’agit de comparer les exemplaires car seul l’authentique permettra d’atteindre la neuvième porte, celle qui donne accès aux pouvoirs démoniaques.
Dans le film,le livre est tout à fait crédible : l’impression est de toute beauté, les bois qui l’accompagnent ressemblent à des figures de tarots et offrent des rébus difficiles à décoder.
Ci-dessous, le frontispice et le premier bois de l'exemplaire du Livre de Pérez-Reverte fidèlement repris par Polanski.

Comparez-le avec le frontispice d'un livre de l'époque.

Comparez le style des bois du livre de Perez-Reverte, avec la première édition de la Divine Comédie illustrée de gravures sur bois, en 1487

Notez aussi la parenté avec des lames de tarot. Ici, documents annexes de L'Entretien.

Le propriétaire d’un des exemplaires veut s’assurer que le sien est bien authentique en le confrontant aux deux autres.
La beauté formelle du film est saisissante, les couleurs, le cadrage, la poésie, tout cela est d’une haute qualité. Cela n’est pas sans rappeler Meurtre dans un jardin anglais de Peter Greenaway, qui figure dans notre marché des DVD illustres.
La deuxième partie du film est d’un style très différent. On reconnaît immédiatement le style, la musique, le décor, d’Eyes Wide Shut de Kubrick, que j’ai mis dans ma liste de chefs d’œuvre exigeant d’être vus plusieurs fois pour livrer leurs secrets.
Il ne me semble pas possible de croire que Kubrick pour son dernier film ne se soit consciemment Inspiré par Polanski. Certes le Kubrick est plus subtil, plus grandiose, plus raffiné, mais il ne présente pas une image aussi saisissante que les dernières de La Dernière Porte.
Il faut cependant reconnaître que la qualité di livre de Perez-Reverte, y est pour beaucoup. Il offre en route, plus encore que le film , une illustration convaiquante de l'impact mystérieux qui, pour certains, fascine, voire perturbe certains esprits réceptifs à l'aura dégagée par les livres rares et fortement chargés de sens. Le livre, offre des reproductions des trois livres magiques, qui ressemblent à ceux que l'on trouve chez les antiquaires d'incunables décrits parfaitement par Perez-Reverte.Les images, elles, ressemblent aussi à des lames de tarots.Je reproduirai en sollicitant la bienveillance des ayants-droits, la page de frontispice, etla première gravure à des fins de comparaison qui traduisent l'admiration que je peorte à auteur et à réalisateur.
Si vous croyez que ces histoires de sorcellerie, de livres dotés de pouvoirs occulte ou en livrant les secrets s qui mènent à l'obtention de ces pouvoirs, sont de la pure fiction, détrompez vous. En Amérique pullulent les sectes et les « livres magiques » comme ce Livre des Noms morts, le Necronomicon, dont il en existe plusieurs versions, l’une proche de Lovecraft, l'autre écrite par John Dee le cryptographe de la Reine Elisabeth.
Ci-dessous vous trouverez l’unique manuscrit de Nostradamus, daté de 1561 appartenant à la bibliothèque d'un "humaniste" épris d'occultisme qui figurerait fort bien dans le film de Polanski. Il possède également des éditions anciennes d'Agrippa le magicien, cité dans l'Ange de Feu de Prokofiev.

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Ci-dessous, un exemplaire de tête d'un des livres magiques édités voici quelques décénnies à New-York. Les circonstances de son obtention ont été étranges, rappelant le film de Polanski. Tous ces livres revendiquent l'authenticité du texte du Necronomicon. La reliure est en cuir et palladium et vous noterez la ressemblance avec celle qui orne les livres magiques du film.

Bien entendu, une autre référence s'impose, le Da Vinci Code de Dan Brown. Le copyright date de 1964, mais sa mouture luxueusement illustrée a été éditée en 2003/2004. Ses illustrations montrent clairement les similitudes avec l'imagerie de Polanski et, bien entendu d'Arturo PEREZ REVERTE (Le Club Dumas) en dépit d'un mauvais goût typiquement américain. Quant au film tourné à grands frais, il a été un beau fiasco. Cela ne vaut pas la peine de se le procurer sur DVD.


Cette chapelle sinistre rappelle les châteaux du film de Polanski

Une partie d'un manuscrit secret.

Le frontispice de l'édition de luxe qui est également la première édition illustrée.

Ci-dessus un canular extrait de L'Entretien.
A titre anecdotique je termine ce billet par un fragment d'un des livres annexes de L'Entretien, allusion directe à Dürer, mais aussi à Léonard et aux livres de magie.

Note du 2 mai 16h45. Dernière minute.
En explorant ma bibliothèque, j'ai trouvé un petit in-8vo noir qui fait partie des annexes préparatoires à L'Entretien. Il m'a semblé fort bien s'inscrire dans ces commentaires sur la Neuvième Porte.

Comme vous pouvez le constater, la couverture ressemble tout à fait au grimoire qui constitue le centre de l'intrigue dans le film.

Le frontispice représente les sceaux et une paire d'yeux au laser. Lorsque vous bougez ils vous suivent et changent d'aspect.

Une double page de l'introduction, montrant les lettrines et l'écriture de chancellerie tracée à la feuille d'argent et au crayon argent. finement taillé.

Une double page montrant deux des quatre états des substances magiques.

Où la quatrième porte est annoncée. La pieuvre stylisée représente une des formes de la captation, ou fascination hypnotique qui asservit ses victimes.

A gauche l'araignée, qui piège un moucheron, symbole de la quatrième porte, celle du réseau ténu d'intrigues qui désoriente l'assujetti. A droite, la cinquième porte.

L'entrée de la neuvième porte (au delà de la huitième porte). Mais ce qu'on y découvre n'est pas quelque lumière infernale ni quelque apparition effrayante, mais - ce qui revient peut-être au même - le monde. Cela se passe de commentaires.
Le colophon du livre m'apprend qu'il a été commencé au mois d'Août 1982 à Lebach (Sarre) dans la maison de mes beaux-parents, et terminé le 24 Novembre à minuit, soit à 0h le 25 Novembre, anniversaire de mes cinquante ans. Je n'ai donc pas pu connaître le livre de Reverte, Le Club Dumas qui date de 1993, et encore moins le film de Polanski. La démarche était d'ailleurs tout à fait différente car je suis parti du Necronomicon, et dans lequel les chercheurs ont raconté comment après des semaines de recherches infructueuses avec l'Illiac, le plus puissant des ordinateurs de l'époque, ils on par inadverdance compris le code. Ces péripéties sont tout à fait dans le style du livre de Reverte, mis en film par Polanski.
Bonne nuit et relisez les autres billets, ils ont tous été réactualisés, corrigés et complétés.
Votre Bruno Lussato qui vous laisse en compagnie avec son successeur S***
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