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Sunday, 8 July 2007Prélude à l'Apocalypse
ORATORIO La scène se situe au bord d'une falaise surplombant l'océan. Une foule anxieuse contemple le ciel : nuit claire et étoilée.
CHOEUR DES VIEILLARDS
LA FOULE
LA FOULE
Il est en VOUS.
LA FOULE C'est du neuf qu'il nous faut, non un banal constat. Celui qui nous l'apportera est-il en nous?
LA FOULE Nous sommes troublés en vérité car nous avons toujours suivi tes exhortations.
LES VIEILLARDS ET LA FOULE
Ô Nuit, Le paysage s'évanouit et on se trouve dans la Tuesday, 26 May 2009Le journal du 27 mai 2009
CHRONIQUE Propos sur la musique. Mes chers amis, je voudrais terminer mon récit d'hier, par une conversation fort intéressante que j'eus avec mon disciple et ami Jacques Pozzetto, grand amateur de versions discographiques inédites et expert en horlogerie.
Une soirée à Deauville Nous entendimes hier soir à Deauville sur sa petite chaîne de HiFi, quelques disques rares qu'il apporta pour m'en faire présent.
Il m'apporta aussi la version magistrale, la meilleure de loin, du premier mouvement de la Xème Symphonie de Mahler, celle de Hermann Scherchen, terrifiante de nudité, cercles concentriques autour de l'impact d'un caillou lancé dans le miroir d'un étang, puis, soudain, ouverture des vannes de l'enfer. Cette oeuvre est étonnament voisine du début de la Xème Symphonie de Beethoven.: cercles concentriques, répétitions sans développement, puis, hurlement de damnés.
Je demandai à entendre le dernier quatuor de Beethoven. Brigitte Massin, qui rédigeait la notice, reconnu dans cette oeuvre, à l'instar de Strawinsky, une nouveauté totale, laissant pressentir ce que pourrait être la Xème. Cette oeuvre est composée de toutes petites cellules répétées, et combinées d'une manière ingénieuse. Cette musique pointilliste qui n'est pas sans évoquer Contrapunkte de Karl Hainz Stockhausen est d'une troublante modernité, et aux antipodes de la dialectique et du développement en tant que fondement musical propres à Beethoven. Bien que Brigitte Massinne connut à ce moment aucun des manuscrits récemment découverts de la Xème, elle montra une prescience étonnante. Essayez d'obtenir son livre sur Beethoven, édité jadis par le Club du Livre.
Le mouvement lent est poignant : chant d'oiseau perché sur un abîme menaçant. Cette musique transcende peut-être les adagios et andante de lOp. 106 et de la IXème Symphonie. Il faut être sourd de l'âme pour ne pas entendre les cris déséspérés qui font irruption dans le dernier mouvement. J'ai enguelé le pauvre Pozzetto qui s'exclamait : ce n'est pas mal! en lisant la notice.Lorsqu'on se trouve en contact, même fugitif, d'une telle confession, on entend et on se concentre religieusement. On frôle le sacré et il est facile de blasphémer.
Enfin, Pozzetto me fit don du premier quatuor de Schönberg, qu'on pourrait considerer comme le dix-septième de Beethoven. Le thème polyphonique, superposant une musique disloquée et impérieuse et une plainte résignée, Yang et Yin est accessible à nos oreilles et peut être assimilée en une vingtaine d'écoutes attentives. C'est un chef d'oeuvre d'organisation formelle et d'expression sévère mais passionnée. L'oeuvre était interprétée par le quatuor Kölisch, référence absolue, et rééditée paraît-il.
A propos du "package" culturel En relisant mes billets, je m'aperçois que les conseils que je vous ai assénés ne sont pas comestibles. Il est tout à fait irréaliste de vous demander d'écouter in-extenso, toute la chaîne des préludes et fugues de J.S.Bach, ou d'ingurgiter en file indienne l'ensemble des trente deux sonates de Beethoven.Je maintiens qu'il faut les acheter comme référence, ainsi que les amateur de l'ittérature, achètent beaucoup plus de livres qu'ils ne pourraient en lire, mais qui constituent un fonds, souvent devenu introuvable,et qu'on pourra consulter au hasard. L'erreur sera réparée das le billet du 28 mai 2009.
Note : je ne trouve plus mon livre d'images (l'album de famille) et je joins dans le corps du billet quelques photos perdues. (c. les billets précédents).
Continuer à lire "Le journal du 27 mai 2009"
Posté par Bruno Lussato
dans Musique et drame
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Sunday, 17 May 2009Le journal du 18 mai 2009CHRONIQUE Turbulences
Cet intitulé du nouveau billet, correspond bien aux temps que nous traversons. Nous sommes ballottés à droite et à gauche, en haut et en bas; comme dans cette poubelle volante qui desservait Mexico direction Acapulco. Les riches comme Frank Sinatra avaient leurs jets. Les autres prenaient un coucou de la compagnie Aeronaves, rebaptisée par les autochtones Mortuarios Aeronaves. Dès que nous arrivames à destination, les passagers remercièrent laSainte Vierge de la Variole de les avoir encore une fois protégés.
En fait, et tout simplement, on a l'impression que les économistes, techniciens, informaticiens, électroniciens, bureaucrates à la tête des décisions majeures qui pour nous protéger des renards, nous mettent en cage, que tous ces hommes hyper-compétents, marchent sur la tête. Et plus il font d'erreurs, plus la soumission des victimes, et le sentiment de leur impunité, les incitent à perséverer et à aggraver leur mépris du bon sens et de la logique la plus élémentaire. Et ne parlons pas de leur empathie à l'égard du public, dont ils se soucient comme de l'an quarante.
Ce billet essaie de vous décrire ces derniers jours passés, émaillés, d'illustrations confirmant cette folie des gens, qui nous gouvernent.
ASCENSEUR Nous avions des ascenseurs qui marchaient tant bien que mal. On nous les a fait remplacer par d'autres très complexes, aux nouvelles normes. Notamment, les caractères sont en braille pour les non-voyants et ils parlent, ils parlent. Des caractères fluorescents sont conçus pour les mal-entendants. Les portes sont hermétiquement bloqués en cas de panne, et nul ne peut y toucher, ni la concierge, ni quiconque. Il faut que ce soit le constructeur lui-même qui doit venir, généralement au bout de trente à quarante minutes, une éternité pour un claustrophobe, un cardiaque, un bébé (ou un adulte !) qui veut faire ses besoins. Pire nos ascenseurs aux nouvelles normes sont constamment en panne. Celui de droite est hors service depuis une semaine. Les réparateurs sont venus, sont partis, et l'ascenseur est aussitôt retombé en panne. Excédés les agents techniques ont l'air d'avoir abandonné la partie.
Boulevard Suchet, dans les immeubles Walther, ils ont toujours de vieux ascenseur à grillage, un peu poussifs mais jamais tombés en panne depuis bien avant la guerre. Si cela devait arriver, tous ceux qui montent les escaliers vous voient et la concierge vous libère aussitôt. Par ailleurs vous avez de l'air pour respirer et vous ne vous sentez pas enfermés dans un coffre fort ! Combien de temps tiendra-t-on banque contre l'administration?
Par ailleurs dans nos ascenseurs, ils ont traduit une innovation : il est impossible, quand vous êtes à l'étage, de savoir si et quand, la cabine arrive, ou si elle est arrivée. Un truc consiste à tendre l'oreille et essayer de détecter le son de la voix des cabines. Si on l'entend, c'est qu'il y a des chances que la cabine approche.
Bon. Il y a les syndics et les co-propriétaires passent le temps à protester, mais ces gens là, encore des bureaucrates, ne pensent qu'à leurs loisirs, et sont fatigués de travailler. La plupart du temps il ne répondent même pas. Cela ne sert à rien d'en changer, tous les mêmes parait-il.
J'interroge notre ami S*** mon successeur à la tête du blog : est-ce que cet exemple navrant ne pourrait pas constituer une métaphore pour - disons - l'ascenseur social - toujours en panne?
MERCEDES
J'ai une petite Mercédès que j'ai acheté voici dix ans en seconde main. Elle commence souffre de rhumatismes divers et vient le moment où je devrai la remplacer. Je comptais en acheter - toujours d'occasion - l'équivalent plus récent, mais tous m'en ont dissuadé : j'aurais les pire problèmes dûs à la fragilité et au manque de fiabilité de l'électronique. Celle-ci est excessivement compliquée car il faut suivre le progrès : GPS intégré, mémoire pour la position des sièges, et mille autres fonctions dont on ne se sert pas, comme de choisir la musique qu'elle doit donner comme fond sonore et la programmation de l'air programmé en fonction de paramètres multiples que vous devez définir sur le tableau de bord. J'en sais quelque chose, car je dois à la générosité de Socrate Papadopoulos, d'avoir à ma disposition une magnifique limousine toute neuve, ultra perfectionnée avec télévision pour chaque siège arrière, et une Hi Fi merveilleuse. Le tout conduit par le plus expérimenté des chauffeurs. Hé bien, elle est souvent tombée en panne à cause de l'électronique trop sophistiquée et non fiable. En définitive on m'a conseillé une voiture entièrement fabriquée au Japon comme la Lexus, ou une Toyota. L'amour du travail et la relative rusticité de l'équipement électronique, assure l'extraordinaire robustesse de ces voitures. Il suffit de parcourir le pays, pour comprendre ce qui le sépare de notre Occident ou de la Chine.
LES RUSSES J'ai quelques amis russes, que j'apprécie pour leur chaleur et leur générosité de coeur et d'esprit, bine qu'ils soient aussi durs en affaire que n'importe quel occidental. Pour le reste, ils ne sont ni plus ni moins fiables qu'un belge ou un libanais. (Je ne parle pas des allemands qui sont d'une correction formelle à toute épreuve). Un certain nombre d'entre eux sont toujours passionnés de culture et la pratiquent d'une manière approfondie. La majorité, certes, est composés de nouveaux riches dotés d'un goût infect, et tombant dans le tape à l'oeil. Mais n'en est-il pas de même pour bien des Américains, des Français, des Allemands? Même ceux qui se croient cultivés ne sont que des ignorants. Leur culture, c'est du plaqué or.
Il se trouve que parmi eux, j'en connais un, charmant, de grande classe, fidèle, généreux, qui souffre d'un handicap grave. Il oublie tous ses rendez-vous et agit comme si tous étaient à sa disposition. Je me souviens qu'un jour Sarkozy alors ministre de l'intérieur l'avait invité officiellement à dix heures. Toute la garde était prévue pour lui rendre les honneurs. Mais notre homme dormait! Impossible de le réveiller. On finit par le décider de se rendre, deux heures en retard, à la cérémonie qui lui était réservée. Mais l'envergure d'un grand Seigneur et le charme d'un slave, ont fait qu'on lui pardonne instantanément.
Lorsque j'en parle, on me dit " c'est normal, c'est un Russe ! On ne peut pas se fier à ces gens-là. Un jour ils vous adorent, le suivant ils vous tournent le dos pour une raison impénétrable. Ils ne sont pas comme nous et vous avez tort de les prendre au sérieux. "
Que voulez-vous répondre à cela. Si ce n'est qu'il s'agit dans ce cas d'une pathologie rare aussi bien chez les Russes que chez les Turcs, ou les Américains ! Après tout un occidental comme LH III n'est pas plus fiable que ce Russe, avec une rigueur froide en plus. Il me fait tourner en bourrique et contribueà aggraver les turbulences de mon existence, sans complexe, etsans conscience. Mais il est occidental et on lui pardonne !
LES FRANÇAIS Je devais me rendre à Deauville pour prendre quelques jours de repos. Mais mon employé de maison-chauffeur, celui qui m'a volé près de 50 000 euros, et à qui j'ai proposé de passer l'éponge à condition qu'il nous serve correctement, s'est fait porté absent au dernier moment pour dépression nerveuse. C'est une dame qui n'a pas voulu décliner son identité ni laisser son N° de téléphone, qui nous a téléphoné tout à l'heure pour m'annoncer qu'il était à l'hôpital F***. On me téléphonera en temps utile. Inutile de préciser que tout ceci n'existe que dans son imagination.
En attendant, je cherche désespérément quitte à le surpayer, quelqu'un pour le remplacer. Sans succès.
LH III Il fallait bien qu'il prenne sa place dans le cycle des turbulence, lui qui n'arrête pas de jouer au chat et à la souris avec moi. Je suis malheuresement sous sa dépendance matérielle,comptant sur lui pour assurer la succession de la troisième fondation, la fondation parisienne. Lorsqu'il daigne me téléphoner - un scoop - il est d'une telle candeur, d'une telle force de conviction, d'une telle affection, que je gobe toutes ses promesses. Mais ce qu'il promet il ne le tient jamais, sans que je puisse intervenir pour lui expliquer qu'on joue contre la montre et que si jusqu'ici , pris par une fascination irrationnelle je tombais toujours dans ses rêts, aujourd'hui, avec les pauvres heures qui me sont comptées et qui fuient de plus en plus vite, je ne puis plus me permettre ce luxe. Il se débarrassera de moi, comme il l'a fait pour ses demi-frères et sa demi-soeur, sa première femme Vera, la maîtresse Christine Ludell et de Valentin son meilleur ami. Il émane de lui une zone de turbulence qui vient s'ajouter aux autres qui m'assaillent, comme les flots furieux sapent la falaise. Celle-ci tient bon, puis se fissure et finit par s'écrouler.
UN HAÏKAÏ
À l'est hier à l'ouest aujourd'hui un éclair Enamoto Kikaku1661-1707
Ce disciple favori de Bashô m'a été signalé par Sandrine. Il enferme de manière lapidaire toutes les angoisses relatives à la fuite du temps,à l'accélération des transports qui relient ou séparent les continents, de la fragilité des alliances.
VALERY GERGIEV Il est le prototype du Russe tel que le voient les gens qui disent "un Russe, aujourd'hui la passion, demain l'indifférence, un éclair". Sa vie est une perpetuelle turbulence qui se transmet de proche en proche. Mais elle est compensée par des dons qui le rendent inimitable : une énergie, une passion, une vie qu'il imprime à ses interprétations qui se mettent à vivre et se transforment en évènements musicaux. Cela fait de lui un des tout premiers chefs du monde. Si cela vous intéresse, vous trouverez dans le corps du billet un reportage sur son dernier concert, et nos projets communs. Continuer à lire "Le journal du 18 mai 2009" Tuesday, 24 March 2009Le journal du 24 mars 2009CHRONIQUE Epreuves
Le billet que je viens de terminer (il est 2h18) est certainement le plus long que le blog ait enregistré. J'ai averti que ceux qu'hérisserait la longue énumération de livres à peintures que je destine à L.H. III qu'ils pourraient sans dommage sauter ce billet. Je ne regrette pas de l'avoir écrit et il me suffirait qu'une poignée de visiteurs l'apprécie pour trouver récompense et justification à cet effort considérable (il a fallu scanner et photographier des manuscrits, en affrontant un réseau qui ne marche que quelques heures par jour, d'une manière dont la logique m'échappe). Je m'attends à quelques péripéties aujourd'hui et j'espère que je pourrai vous retrouver cette nuit. Que deviendrais-je sans mon blog? Bien fidèlement votre, Bruno Lussato.
KLEE Lectures récentes
Ainsi que je vous l'ai annoncé au cours d'un précédent billet, j'ai dévalisé le MAM. Ce qui m'interessait était moins des photos inédites que les textes qui accompagnait ces encombrants albums, souvent on trouvait en un seul livre de nombreux points de vue originaux. Ils éclairaient telle face cachée mais toujours suprêmement pensée, de Paul Klee. En voici des photos de couverture. Les commentaires suivront.
Le titre de cet ouvrage est décevant. Il laisse entendre qu'on a interwievé ou retrouve les textes de génies comme Einstein, Picasso ou Schoenberg sur Klee. Mais il n'y a rien de tel dans cet ouvrage. En revanche il évoque l'essentiel sur le peintre en un nombre lmité de pages par Roland Dosschka. Ce qui fait tout l'intérêt de ce livre, pour les connaisseurs de Klee est la découverte d'oeuvre rarement ou jamais publiées provenant principalement de la collection Rosengart à Lucerne et de collections privées allemandes. Attention : on ne parle du parcours du peintre que jusqu'en 1937.
Ce livre présente outre que des oeuvres de l'Ex fondation Paul Klee, à Berne (aujourd'hui le Centre Paul Klee) l'oeuvre architecturale de Renzo Piano en cours d'achèvement. Les très nombreuses photos du chantier intéresseront plus les architectes que les amateurs de peinture.
Cet ouvrage, édité à l'occasion d'une exposition Klee à Las Palmas (Canaries) n'apporte rien. On peut le rejeter sans hésitation. Cet ouvrage édité par Actes Sud en Septembre 2008 est très intéressant pour qui est intéressé par les rapports - très significatifs - entre Klee, la mise en scène, et la musique. Cela permettra notamment de lire le texte magistral de Pierre Boulez, reproduit dans Klee - Le pays fertile , condensé en quelques pages et plus facile d'accès. Il est également passionnant de trouver des oeuvre dont certaines sont inédites, regroupées autout de ce thème. édité à l'occasion d'une exposition au Palais des Beaux Arts à Bruxelles.
Note : le réseau ne fonctionne que par intermittences et je suis obligé d'attendre qu'il veuille bien se rétablir. Passer d'Orange à SFR est une course d'obstacles contrairementà ce qu'on m'a dit.
Ce livre édité à l'occasion de l'exposition Klee à la National Gallerie de Berlin est très intelligemment divisé par thèmes d'influence de l'artiste : religion, <théatre, Musique, Peinture et architecture etc. A lui seul il suffit comme livre base sur le peintre. Le problème qui en interdit la lecture au plus grand nombre des français est qu'il est entièrement rédigé en anglais
On ne peut qu'être ahuris que de prendre connaissance des marionnettes de Klee, conçus à l'origine pour son fils Felix, mais devenus ensuite des oeuvres à part entière. Ces marionnettes sont fabriquées par les matériaux les plus pauvres, destinés à la poubelle. Les poupées de Klee montre avant l'Arte Povera, et à l'instar de Kurt Schwitters qui l'a précédé avec ses assemblages, que l'art transcende le matériau, et le transcende. Un bien beau livre, très original, et qui parle de lui-même. Il peut être montré à des enfants. Ce serait un beau cadeau d'anniversaire. Il est 0h55 et je vais continuer ma nuit en lisant les livres de Klee. A ce propos j'ai reçu le coup de fil d'une charmante journaliste, qui est révulsée par les propos de Boulez, de Bergé... et de Klee lui-même. Socrate de son côté et son avocat, récusent ma démarche. Ce dernier ne voit pas le lien entre collectionner des monnaies, des livres anciens, des manuscrits à peinture et... si l'on ajoute le corpus de la première fondation, de l'art océanien, le japon populaire, etc. et entre ma personnalité profonde. C'est qu'il pense aux manifestations extérieures dont l'hétérogénéité dissimule -mais en même temps permet de révéler, les principes organiques qui les sous-tendent.
Socrate ne va pas aussi loin. Après avoir trouvé mon plan (donc l'expression des principes) trop peu intégré, il en trouve la nouvelle mouture trop compliquée. Peut-être a-t-il raison. Je vais par conséquent ne pas me laisse décourager et entamer avec lui un intéressant dialogue.
Il faudra qu'un jour je vous livre ce plan aménagé.
J'ai fait don à S*** dont vous avez été nombreux à apprécier le talent, notamment pictural, un accordéon japonais libellé Les voies de la qualité, Tokyo, 1er Juin 1987. Joël de Rosnay et moi, étions de retour d'une mission pour le compte d'Hermès. Il s'agissait d'inaugurer la valise carbone. Ce grand attaché-case était en fibre de carbone noirâtre, et rebaptisée : grain de caviar, ce qui était bien vu. Elle était renforcée de coins en fibre de carbone et doublée du plus beau cuir, qui exhalait son parfum dès qu'on ouvrait cet espèce de coffre-fort, inusable comme tout produit de Hermès. Nous descendîme à l'Hôtel Seibu, à Ginza, le plus luxueux de son genre. On vint me chercher dans une immense Bentler bordeaux, copie de celle de la famille royale britannique, on nous gratifia d'une secrétaire perticulière, les suites étaient décorée par l'épouse de M.Dumas-Hermès avec un soin et une élégance discrète. Devant mon lit était incorporé dans le mus un immense écran. On pouvait rêver devant deux images : l'une représentant un champ d'orge, l'autre les fonds sous-marins d'un lagon. Les caméra étaient rigoureusement immobiles.Les seuls mouvements prevenaient du vent qui inclinait les champs tels une chevelure blonde, avec fond bleu inaltérable, et vols de corbeaux traversants à la Van Gogh.
Malheureusement la conception de la valise, en dépit de sa qualité, était defectueuse. Si vous êtes astucieux, à la lecture de ma description vous aurez deviné pourquoi. Pour nepas vous faire languir, je vous explique tout de suite les incongruités qui dénaturent ce coûteux bagage.
Pourquoi de la fibre de carbone? Cetrte matière très dure, très résistante aux hautes températures est très légère. Pourquoi dès lors la renforcer avec de coins en ...fibre de carbone? Les coins servent à protéger une matière délicate comme le box ou le croco, par des dispositifs durs, en acier ou en bois. Ce n'est pas le cas ici. Mais il y a pire. La raison d'être de la fibre, matière d'un aspect un peu ingrat, est la légèreté. Or la valise est entièrement doublée par un magnifique box en cuir naturel, pesant une tonne! Alors?
Alors, le fonctionnalisme a été sacrifié au symbole : l'alliance de la tradition et de l'artisanat du cuir, où excelle Hermès, et de la futurologie d'un matériau High-Tech. Moins glorieusement, on a surfé sur le chic le plus superficiel, le clin d'oeil, la volonté d'avoir un produit d'exception (un peu comme le téléphone vertu). Le résultat fut un échec pour la maison, et l'occasion d'un voyage de rève pour De Rosnay (conseiller du parc de la Vilette et auteur d'un incunable du reductionnisme : "l'homme symbiotique". Au moment de Mai 68 cet aristocrate afficha comme bien des nobles, des idées égalitaristes d'autant plus généreuses qu'elles ne lui coûtaient rien.
Pedant le voyage de retour, ma tête était pleine d'exemples d'une qualité suprëme : splendeur discrète des grands magasins, aux patisseries mauves, roses, et vert jade: étage noble où les kimonos et écharpes se montraient dignes des plus beaux brocards brodés, surpassant les habits de la cour du Roi Soleil, et les somptueux "washis", ces papiers rares que les japonais ont porté au rang d'une porcelaine chinoise, et les jardins des temples à Nagoya et à Kyoto, et le lustre aux dix mille cristaux de Minami Tada, qu'on peut contempler à l'hoter Royal d'Osaka, et pour finir, ce succulent boeuf de Kobé, massé par des Geishas et gavé à la bière, plus cher que du caviar, plus rare que la meilleure des truffes... Et cette propreté, cette courtoisie, ce silence serein, cette attention protée aux détails... Tout cela m'habitait pendant le voyage dans le merveilleux avion de la JAL, aux cabines individuelles ornées d'un paravent et baignant dans la musique de Chopin. (Cela est du passé hélas, la qualité exceptionnelle a baissé moins qu'ailleurs certes, mais que de beaux rèeves évanouis).
Et dans l'avion, les couleurs du japon nous poursuivaient, comme la persistance de la mémoire rétinienne : ces verts jade, rose saumon, violet lavande et mauve du lilas d'été, ocre doux et orange mandarine,jaune-vert acide. J'avais emporté avec moi un petit makémono orangé, plié en accordéon,et quelques feutres de couleur, et je confectionnai pendant la traversé ce ce qui constitua la charte de mon centre des capucins.Il devait échoir à S*** en gage d'estime et d'affection.
Pendant que je traçais paisiblement mes signes colorés, Joël s'affairait sur son ordinateur. Voyez-vous, m'expliqua-t-il, je fais l'économie d'une comptable. Pour chaque conférence je soustrais de mes émoluments, les frais qui les grèvent : pourboires, dépenses vestimentaires, achats de souvenir, timbres-poste, taxis non pris en charge, etc... (Je cite de tête, et je ne jurerais pas de la lettre, mais l'esprit y était).. Voici donc la genèse du petit document que j'aimerai vous soumettre si un jour mon serveur le permettait.
Paris, 2h02. Bonne nuit. Bruno Lussato.
Saturday, 11 April 2009Le journal du 11 avril 2009CHRONIQUE William Blake et l'Entretien
Une rectification Nous avons émis, mon fils et moi, l'hypothèse que le Musée du Palais à Taipeh pratiquait la rétention à l'égard des éditeurs du monde entier. On se fondait sur le fait que la plupart des ouvrages sur la peinture chinoise font l'impasse sur les oeuvres du musée, se limitant à des collections des musées chinois nationaux, et provenant de musées occidentaux, en Allemagne, en Suisse,etc. Or, en fouillant dans la librairie du Musée Guimet, j'ai trouvé l'ouvrage suivant qui fait amplement appel à Taiwan : La Peinture Chinoise par Emmanuelle Lesbre et Liu Jianlong. Ed. Hazan, 69
Je l'ai longuement feuilleté et j'ai fini par l'acheter. Il contient au moins dix reproductions provenant du Musée du Palais à Taipei. J'y reviendrai sans doute dans le prochain billet. Pour l'instant, revenons à William Blake.
Blake est le plus célèbre poète anglais. Méconnu de son vivant, il ne fut reconnu que cinquante ans après samort et Angleterre et jouit d'une renommée dans tous les pays anglophones, dont les Etats-Unis qui possèdent le plus important de ses livres : Le Livre d'Urizen absent de l'exposition parisienne qui ne contient que les oeuvres provenant de musées anglais à une exception près. Je connaissais l'existence de ce livre exceptionnel par un ouvrage acheté à New York au moment de sa parution en 1978 et introuvable aujourd'hui. Mais sait-on jamais, par l'internet à en croire le grand expert qui a contribué à la chute de la Deuxième Fondation, vous devriez pouvoir le consulter gratuitement sur la toile !
Une propriété unique me relie aux ouvrages de Blake, toutes proportions gardées bien entendu. Je lui dois l'accueil de mon Apocalypse à Images dans le saint des saints de la Bibliothèque Nationale de France : la salle des manuscrits anciens. En effet les ouvrages de Blake sont les seuls à être nés à la fois comme texte et comme image, alors que les calligraphes copient généralement des textes célèbres et les illustrateurs, ajoutent leur imagerie qui n'est guère de la peinture. Ceux qui ont essayé, en France notamment comme Cortot, de s'en inspiré ont échoué piteusement.
Certes, alors que mes moutures du même texte sont des réinterprétations graphiques, où je suis l'illustrateur de mon propre texte, donc uniques dans leur genre, les livres de Blake sont tirés à plusieurs exemplaires. Mais que cela ne fasse pas illusion. Comme les estampes originales d'un Hokusai, aucun tirage n'est une reproduction du précédent. Chaque exemplaire est repris, travaillé à l'aquarelle et quelquefois enluminé à l'or fin. Ci-dessous, une page de mes "chansons de la vallée" où l'illustration est une espèce de monotype. Aucun tirage ne ressemble à l'autre et au bout de quelques exemplaires, l'image est illisible. Il en est de même chez William Blake, où texte et illustrations, gravés en relief à même le cuivre (donc en écriture en miroir) sont encrés en un seul passage.
Ci-dessous, une page de "L'Histoire d'un Fleuve" dédiée à Wang Wei, où j'ai essayé de transferer une matrice.
Les idées politiques de William Blake Blake conteste énergiquement l'idée d'égalité, et d'égalitarisme cher aux révolutionnaires de 1789. Mais il fustige aussi le capitalisme et le commerce, alors prisés comme facteur de prospérité. Mais la conséquence ultime du capitalisme et du commerce, est de rendre les individus interchangeables, ou comme le dit bien mieux Blake : "inter-mesurables". Tout individu avalé par la sphère du capitalisme comercial est réduit à sa plus misérable dimension culturelle et humaine. Il n'est plus une personne. Ce point de vue est prophétique en notre période de matérialisme mondialiste.
Urizen pour Blake, est le symbole du rationalisme obtus, de la logique péremptoire du spécialiste ou de l'idéologue. Gauchisme et capitalsme effréné, se rejoignent paradoxalement sur ce terrain. De ce point de vue, le vrai art mingei, proche du peuple et de la matière, empreint de spiritualité, est radicalement opposé du Mingei théorisé revendiqué comme une propriété industrielle par Sôri Soetzu, le fils de Yanagi Soetzu. Alors que ce dernier créa le terme de Mingei et prôna la renaissance de la pièce unique d'artisanat, en fondant la plus grande collection mondiale de Mingei,son fils se lança dans le désign industriel, où l'essence du mingei ,pour lui, résidait dans la diffusion de masse de produits de design, tous identiques. L'individualisme de chaque dupliqueur était évidemment abolie et s'effaçait derrière le concept.
Voici des extraits d'un texte de Blake cité par Seree Makdisi dans le catalogue du Petit Palais, p.105.
Voici les ébauches d'un système commercial international (aujourd'hui, la mondialisation) et conçu par Urizen :
D'abord il besogna pour faire des Métiers et du Commerce, des navires et des vaisseaux armés pour voguer sur l'abîme, et sur terre les enfants furent vendus par les métiers De l'horrible nécessité, travaillant sans cesse nuit et jour, jusqu'à ce qu'épuisés, ils prissent la forme du spectre dans le sombre désespoir ; Et des myriades d'esclaves, en cargaison, font un refrain à la voix rauque de l'abîme, Avec le cliquetis de leurs chaînes ; l'Empire Universel gémit.
Voici à présent l'amour selon Urizen :
Voici que je déploie mes ténêbres, et que sur Ce rocher, d'une main forte, je place,le Livre de bronze éternel, ecrit dans ma solitude : Les lois de paix, d'amour et d'unité De compassion, de pitié, de pardon. ... ... ... Un commandement, une joie, un désir, Une malédiction, un poids, une mesure, Un Roi, un Dieu et une Loi.
On le voit,Urizen est un loup qui parle par la voix de l'agneau, mais l'article "un" dit tout le contraire, un absolutisme religieux destiné à encore mieux asservir les êtres. Un lamentable exemple est donné par le Pape. Une pauvre jeune femme a été violée et a gardé l'enfant. Le Souverain Pontife n'a pas excommunié le violeur, mais la victime et son enfant. Comment après cela garder la foi dans la religion catholique? Passe encore de se mêler dans l'affaire des préservatifs qui ne le concerne pas, appartenant à César et non du domaine de Dieu, mais appliqué de manière rigide une loi du passé, sans compassion, sans distinction pour la personne humaine, donne raison à William Blake. Voici au contraire une image de la présence divine : Tous doivent aimer la forme humaine Chez le Turc, le Juif, le Païen ; Où Merci, Amour et Pitié demeurent, Dieu demeure pareillement.
Un décodage
Comme vous l'avez constaté par mon décodage des paraboles de S*** , mon esprit est bassement prosaïque. Je dois cette absence d'envergure à ma double formation de simplificateur du travail et de psychotechnicien. Je suis très attaché aux détails et au bon sens paysan. Je me méfien en revanche des théories simplificatrices, j'ai horreur des idéologies, y compris celle qui préside au système commercial et monétaire multinational. Les économistes raisonnent toujours comme s'il n'y avait qu'un processus mondial : déflation ou inflation, domination des Etats-Unis appelée à durer et garante de la solidité des échanges commerciaux tributaires de la monnaie. Il proposent par voie de conséquence une clé de lecture, une réponse unifiée à l'échelle mondiale qui peut d'ailleur varier d'une école à l'autre : post keynesienne ou avatar du laissez faire d'Hayek. Rien n'est plus contraire à la pensée de William Blake qui dans son Mariage du Ciel et de l'Enfer est proche de la théorie des contradictoires de Lupasco et de la physique quantique.
Tous les jours je cotoie des clients qui besognent tous, soit pour exploiter leur métier ( A chacun son métier et les vaches seront bien gardées, me déclara Gerard Mulliez le jour de mes soixante ans, pour me signifier à minuit dans la nef du Sacré Coeur, mon limogeage. J'avais imprudemment parlé de culture aux Bettencourt), soit pour répondre à la dure concurrence commerciale, soit encore pour s'emparer de l'industrie navale ou militaire (avions, porte avions, missiles), et pourquoi? Pour accroître la pollution, faire de la planète un dépotoir ou un tour de force architectural, sans différencier le bon du mauvais. Les musées et fondations se multiplient, de magnifiques expositions - comme celle de Blake - voient le jour. Mais elle était à moitié vide alorsqu'en face, au Grand Palais , les gens se pressaient en foule pour voir ... les tags. Jamais le coefficient classique/variétés n'a été aussi bas, et pendant que le classique devient de plus en plus sophistiqué, les variétés s'enfoncent chaque jour un peu plus dans l'innomable.
Les employés, cadres, employés et même directeurs, sont vendus par des chasseurs de tête comme marchandises négociables, mesurables, comparables et échangeables, bonnes à jeter dans le dénuement et le chômage quand elles ont cessé de répondre à un usage.
Ceux qui ont conservé leur place et qui veulent la sauvegarder, travaillent sans cesse nuit et jour. Il doivent à leur entreprise et à leur carrière 120% de leur temps. La famille, la culture, la lecture, la méditation, passent au second plan, voici une loi que récuse mon ami Arnaud Mulligan, désavoué par son patron Victor Mulligan, et par ... moi-même qui dans le cadre de mes conseils, abonde dans le sens d'Urizen. Mais comment conseiller la la mollesse, à des clients qui se battent jusqu'à épuisement, et font subir le même traitement à leurs subordonnés. L'horrible nécessité de la concurrence commerciale et industrielle l'exige depuis que la mondialisation a étendu ses ailes de ténêbres sur le monde.
NOTE IMPORTANTE. Le blog ne fonctionne que depuis ce matin. Mais le "répondre à un message" ne fonctionne pas plus que le transfert d'une nouvelle illustration dans le blog. Il est également impossible d'ouvrir de nouveaux dossiers. Windows explorer a cessé de fonctionner. La joie, quoi ! Le pauvre Emmanuel s'est évertué pendant toute la soirée et une partie de la nuit à essayer de comprendre commentil est possible que tout marche sauf le Blog. Il n'avait jamais vu un ordinateur dérailler à ce point. Il a même soupçonné mon Sony d'avoir un problème. A la fin, après des tests interminables il a conclu à un problème de réseau. Passer à SFR c'est entamer le parcours du combattant. J'ai voulu vous avertir : il est possible - probable même qque le réseau récidive. Enfin Emmanuel est venu à la rescousse. Il a travaillé toute une partie de la nuit, en ce matin il était à l'oeuvre. Enfin, il a pu m'annoncer que tout était rentré sans l'ordre. Mille merci à l'informaticien le plus compétent que je connaisse.Hélas, irremplaçable et de plus en plus demandé.
Voici quelques livres recommandés sur Blake.
L'intéressant catalogue de l'exposition en cours au Petit Palais
Le plus complet des ouvrages sur Blake, mais il y manque le Livre d'Urizen!
Voici les références de ce dernier : les reproductions du livre d'Urizen utilisés dans l'ouvrage de "l'American Blake Foundation, Memphis, State University, Colorado" sont les suivantes :
Copie G, The Lessing J.Rosenwald Collection of the Library of Congress, Alverthorpe Gallery, Jetintown, Penn.
Copie C :une planche de la collection de Mr. et Mrs. Paul Mellon, Upperville, Virginia.
Thursday, 9 April 2009Le journal du 10 avril 2009CHRONIQUE Fondation foudroyée
J'ai une (presque) bonne nouvelle à vous annoncer : il est possible que la Deuxième Fondation, fondation foudroyée, donne naissance à une troisième fondation. Il est impossible de reconstituer l'implantation qui faisait l'otiginalité de la deuxième fondation. Une troisième fondation, tout en conservant la logique et le plan initial verra peut-être le jour dans notre pays grâce à l'aide de LH III . Vous trouverez dans le corps du billet le rapport des muséologues qui ont condamné la seconde fondation d'une manière péremptoire, ainsi que mes commentaires. Cela en dit long sur la mentalité de ces "spécialistes". Hélas, on rencontre la même morgue et le même mépris pour l'homme du commun chez ceux, qui arrivés au faîte de la gloire , détiennent notre sort dans leurs mains augustes : avocats, professeur de la faculté de médecine etc...
J'ai passé une nuit à peu près blanche poursuivi par le film de Bergman : Les Fraises Sauvages. Cest l'histoire d'un vieux professeur de 78 ans, qui se rend à Lund où il doit être honoré pour son jubilé. Il s'y rend avec sa belle-fille et chemin faisant il est poursuivi par ses souvenirs. Le passé lointain se met à revivre, mais lorsqu'il essaie de parler aux personnages radieux ou nostalgique qui lui apparaissent comme des fantômes plus vrais que nature, il n'obtient aucune réponse. Ils ne s'aperçoivent pas de la présence de cette apparition venue du futur. En faisant ainsi le bilan objectif de sa vie, le professeur s'aperçoit que, bienfaiteur admiré, il n'était qu'un affreux égoïste. J'ai été touché à vif par ce film qui me paraît correspondre à mon parcours actuel et je vous conseille vivement de vous le procurer pour l'intense poésie et la nostalgie onirique qui s'en dégage. Quelle sensibilité!
J'ai reçu le décodage de la parabole du cheval qui mangeait des fleurs d'oranger. J'avoue que le décodage m'a paru presque plus compliqué que la parabole elle-même, j'ai besoin de le digérer avant de vous en parler. Que voulez-vous, je décline et j'aurais peut-être besoin d'un peu de repos.
A propos du Musée du Palais, à Taiwan, mon fils m'a rapporté un beau livre bien relié des chefs-d-œusvre de peintures, calligraphie et bibliophilie. Quelle fut ma surprise de constater qu'il n'y avait que quelques reproductions de grands peintres, ce qui fait qu'il est impossible si on ne se rend pas à Taiwan ou qu'on n'a pas la possibilité d'acquérir des livres antérieurs à trente ou quarante ans, il est absolument impossible de se faire une idée de la grande peinture, de Tang à Yüian. Mon fils m'a expliqué que cette absence est volontaire, de même que la position du site, très reculée et incommode d'accès du musée, de ce fait presque toujours vide. Il s'agit pense-t-il de faire ligne basse pour ne pas agacer les chinois toujours prêts à revendiquer des pièces qu'ils estiment leur appartenir.
J'ai reçu plusieurs e-mails très (trop) indulgent qui disent que je ne ressemble pas du tout au vieil égoïste, bien au contraire... Mais ces internautes, ne connaissent que ma vie récente. L'âge, les souffrances, l'approche de la fin, m'ont changé, comme d'ailleurs le vieux professeur du film s'est bonifié. J'ai reçu tant d'amour, que mon coeur a fondu de gratitude et le sentiment d'avoir beaucoup plus reçu, de sollicitude et de respect que je ne mérite, a imprimé en moi un vague sentiment de malaise.
En revoyant le DVD, il est une réserve que je dois émettre : le doublage en français est raté.Comme je tiens de mon père et de ma grand-mère, d'une surdité qui me joue des tours pendables, j'attribuais cette mauvaise diction à ma capacité d'écoute altérée. Mais ma soeur qui a l'oreille particulièrement fine, n'a pas saisi le tiers des paroles prononcées. Comme elles ont un rôle primordial dans une intrigue particulièrement complexe, on ne comprend plus qui est qui, ni ce qui se passe. Il faut le génie d'Igmar Bergman, pour conserver le suspense grâce aux seules images.
Parmi les séquences qui m'ont échappé lors de la dernière fois, je noterai la mise en jugement du vieux docteur : il a manqué au premier devoir d'un médecin : témoigner de l'humanité à défaut de compassion ou de sympathie pour le patient. Il est coupable de culpabilité dit l'examen chargé d'évaluer ses mérites. Il lui faut demander pardon à l'instar du grand Professeur Chaussade, gastro-entérologue réputé, mais traitant ses clients avec une coupable désinvolture et une totale absence d'empathie. Administrant des remèdes d'une manière mécanique, sans réflechir à la nature de son patient, toujours pressé et expédiant les malades à la va-vite. Qu'il n'attende pas l'âge de 78 ans pour reconnaître ses torts.
J'ai été professeur pendant plus d'un demi-siècle. Mais j'étais pontifiant, je dispensais certes à mes étudiants une connaissance mécanique standardisée, mais quand donc me suis-je interessé à eux qui me faisaient confiance? Curieusement, comme pour le héros des Fraises Sauvages ils se persuadaient que j'étais un grand homme, et jamais ne se plaignaient de mon arrogance, de ma froideur, de mon indifférence à leurs attentes, de mon agressivité.
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