Recherche rapide
Votre recherche pour rodchenko images spacer a donné 174 résultats :
Tuesday, 22 May 2007
Robert Gober. Work 1976-2007
Schaulager, Bâle, jusqu’au 14 octobre
www.schaulager.org
La rétrospective consacrée à Robert Gober (né en 1954 à Wallingford, Connecticut, vit à New York) par le Schaulager, à Bâle, est un événement à plus d’un titre, et s’annonce comme un des temps forts, si ce n’est immanquable, des pérégrinations estivales des aficionados de l’art contemporain.
Surtout, cette exposition révèle la magistrale complexité et l’absolue cohérence d’une œuvre entamée il y a trente ans, que l’on peut embrasser dans ses divers aspects pour la première fois.
Continuer à lire "La chronique de Frédéric Bonnet, 22 mai 2007"
Friday, 12 September 2008
CHRONIQUE
Commentaires de la dédicace
Le billet d'hier présente la dédicace assortie de sa traduction inspirée en partie par l'excellent traduction de Jean Amsler, modernisée par Olivier Mannoni, d'après Gérard de Nerval (Gallimard 2007, in-folio), en partie par du mot à mot.
Le lecteur pourra ainsi apprécier la sensibilité de ce poème en quatre sections. Je me propose dans ce billet qui fait suite au précédent de livrer mes impressions subjectives et les résonances qu'évoque dans tout mon être vieillissant et nostalgique ce contact avec un des plus grands génies de la pensée occidentale.
LA DÉCOUPE
La première section comprend huit vers, et montre le poète céder à l'inspiration venue d'ailleurs, comme un esprit étranger. Je ne puis que comparer les pulsions qui dans un paysage de tempête me poussaient à accueillir en dépit de ma volonté les images impérieuses.
" Vous insistez, eh bien! Agissez comme bon vous semble. Ces images rajeunissent le vieillard qui se trouve vibrer au nouveau souffle.
La deuxième section de huit vers est déchirante.Elle rappelle avec une tendresse et une peine indicibles, kes âmes de bien, compagnons chéris, aujourd'hui disparus ou morts, alors que Goethe est toujours vivant et vigoureux.
- Vous apportez avec vous les images de jours heureux... le premier amour, la première amitié renait avec vous ... comme ces photographies à demi jaunies. Mais la tristesse domine le souvent: la douleur devient neuve...
La troisième section de huit vers, évoque un départ, un changement inquiétant. C'est celui qui surprend celui qui, revenu à son oeuvre, s'aperçoit que les temps ont changé, et qu'il ne se reconnait plus dans la sensibilité du temps. (ma peine résonne pour la foule inconnue, son ovation même inquiète mon coeur.)
La dernière séquence de huit vers est la plus poignante. Evocation du grave empire des esprits, loin de la mondanité et des divertissements des nouvelles générations. Mais quoi de plus émouvant que les larmes qui succèdent aux larmes, comme si les écluses d'une affectivité enfin extériorisée s'ouvraient béantes. La fin est la plus surprenante et situe le royaume hors temps où se réfugie le poête:
"Ce que je possède, je le vois comme au loin,
et ce qui fut aboli devient pour moi réel."
Invisible translation du temps.
LES RÉSONANCES
Les mots clé forment des pivots émotionnels, difficiles à traduire, et formant une musique de mots que Schumann dans Scènes de Faust" a rendu avec une telle empathie, que cette musique (exceptée l'ouverture moins réussie) semble composée par un artiste inconnu, jamais entendu, irrégulier de forme et fascinant. Et on finit par découvrir que cette mussique est celle des vers de Goethe. Ce dernier n'acceptait que Mozart, le plus grand des interprète de l'âme humaine, mais il était mort hélas. Il refusa l'approte de Beethoven, et il avait raison, car ce dernier était trop personnel, pas assez noble, ni fuyant, ni subtil. Mahler, réussit la fin, mais trip long. Ce qui caractérise Faust est la prodigieuse concision.
Les résonances, on ne peut les apprécier qu'en allemand.Voici des exemples.
Schwankende Gestalten... figures vacillantes. Mais le mot Gestalt, qui devait inspirer la théorie de la forme, ne désigne nni une forme (trop vide) ni son contenu (trop matéiel).
Ihr Bringt mit euch die Bilder froher Tage. Vous apportez avec vous l'image des jours heureux. Le mot Bild, insiste sur l'imagination visuelle du vers.
Dominent les thèmes suivants : la nostalgie des jeours passés, plaisir et douleur, le dépaysement, les images floues et tremblantes,les légendes à demioubliées, le contraste entre les pleurs et les sanglots, contrepointés par les spires lentes et dignes du chant tantôt noble, tantôt chuchoté et appreoximatif (donnant raison aux malveillants qui déploraient l'affaiblissement causé par l'âge, de ses forces créatives).
Continuer à lire "Le journal du 13 septembre 2008"
Tuesday, 28 August 2007
La chevelure derrière la chevelure
Voici une variation ou mieux une déclinaison sur la devise du blog : l'information derrière l'information.
Je connais depuis une vingtaine d'années le présentateur bien connu Eric Moutarde du Bois Orquan. Il était alors un fringant jeune homme, très pressé, l'air distrait et le crâne un peu dégarni.
Mais depuis il est devenu la coqueluche de ces dames, auteur à succès et présentateur si connu qu'il ne dédaigne pas se livrer à de petites insolences et de grandes condescendances envers les hommes politiques qu'il n'aime pas. Il se fait incontestablement la grosse tête et qui pourrait le reprocher à une telle célébrité?
Mais voilà. Moutarde du Bois Orquan (dit EMBO) m'interpelle. Je suis en effet assez chauve, et alors qu'au cours des ans ladite calvitie ne s'améliore pas, et que mes cheveux commencent de grisonner, EMBO rajeunit. Au moment de prendre ses vacances, il avait le cheveu brun, un peu pauvre, mais couvrant.
Continuer à lire "Le journal du 29 août 2007"
Saturday, 9 May 2009
CHRONIQUE
Traduttore traditore
Qui ne connaît cet adage italien : traducteur = traître ?
Il est très difficile de trouver un équivalent exact à une oeuvre poétique ou littéraire, surtout lorsque les langues respectives sont l'anglais et le français par exemple. Que l'on songe aux transpositions plus ou moins fidèles de Shakespeare, aux mots et expressions intraduisibles faisant bon marché du contexte. En revanche la traduction de Faust II par exemple est relativement aisée si l'on suit le mot à mot, ce qui n'est guère le cas de bien des traductions qui sous prétexte de reconstituer le génie poétique du chef d'oeuvre, osent d'infâmes inventions. On se souvient à ce propos des absurdités de la traduction de "Don Giovanni ! " en " Voici l'heure !" ou encore "Don Jua-nan !" dans l'opéra éponyme de Mozart, alors qu'on aurait pu se contenter de faire chanter en italien cette impressionnante interpellation ! C'est d'ailleurs la raison de l'abandon des opéras traduits au profit des versions originales avec sur-titres. Le défi est évidemment encore plus difficile lorsque la langue écrite est étrangère aux règles de la langue traduite, par exemple les idéogrammes chinois et japonais. En revanche la différence est pratiquement nulle, lorsque la sémantique est identique pour toute la planète, et que la langue doit s'y conformer de force, en créant s'il le faut des néologismes.
C'est le cas des langues-outils comme la comptabilité, la finance, la science et la médecine ou l'informatique. Le cas de la transposition d'un texte littéraire en une version filmée est le cas le pire qu'on puisse rencontrer. Le cinéma a ses règles qui sont différentes de la lecture. Il doit reconstituer la subtilité d'une intrigue peaufinée, à savourer lentement en voyageant au besoin dans la phrase en images frappantes, condensées, destinées à faire appel aussi bien au son et à l'image qu'à ce qui ne devient qu'un scénario. Le cas est bien entendu différent dans une représentation théâtrale car, si le jeu des acteurs, leur personnalité, le décor et l'acoustique de la salle, altère le contexte, néanmoins l'intégralité du texte est préservée. On ne fait qu'à y ajouter des informations et des dimensions supplémentaires. Il y a des cas où le point de vue du cinéaste diffère de celui de l'auteur du scénario, par exemple "le Nom de la Rose", où le scepticisme de Umberto Eco, heurte l'optimisme de Annaud, comme celui-ci s'en explique dans le bonus du DVD. La fidélité est en revanche maximum lorsque auteur et cinéaste sont un seule et même personne. Le cas du film "being there" de Kosinski également l'auteur du roman, est exemplaire. D'autres transpositions sont particulièrement réussies comme celles de Boileau-Narcéjac dans "les diaboliques" (Clouzot) et "sueurs froides" alias "Vertigo" (Hitchcock).
Cela nous amène à la comparaison du "Club Dumas" de Arturo Pérez-Reverte et du film qui en est tiré "La neuvième porte". En dépit de la réussite de Polanski, les modifications apportées à l'intrigue sont telles qu'on peut parler de falsification. Et si certaines licences se justifient par les nécessités cinématographiques et ne font qu'appauvrir le roman, d'autres n'ont d'autres raisons d'être que d'introduire des images et des séquences inventées de toutes pièces dans des buts commerciaux. La recherche de spectaculaire dénature complètement le sens du livre. Je relèverai ici de mémoire des déviations grossières.
LE FILM : l'histoire du club Dumas et celle des neufs portes sont liées. Le club Dumas est une secte occulte comme celle de "Eyes Wide Shut" de Kubrick et se livre sous nos yeux à des messes noires démoniaques, où l'auteur des crimes fait irruption et déclame sa volonté de commercer avec le diable.
LE LIVRE : Le Club Dumas est une association bien innocente des admirateurs du romancier, qui se réunit tous les ans dans la demeure de la fanatique femme du premier mort, mais étrangère à sa pendaison comme aux autres morts. Son but est de s'emparer du manuscrit d'un chapitre des "trois mousquetaires" les autres étant confié aux mains de chaque membre de l'association. Le pendu a libéré une place et grâce au manuscrit apporté en don à l'association elle espère d'être acceptée comme 64ème membre. mais la tenue est inférieure à celle d'un Hitchcock ou d'un Kubrick. La découverte de l'indépendance entre le club Dumas et la recherche du livre magique, est un clou de l'intrigue et permet de mener à la conclusion, qu'il y a forcément deux manipulateurs distincts derrière les évènements.
LE FILM : La femme aux yeux verts est une sorcière jouée par Emmanuelle Seigner. C'est elle qui, au delà de la neuvième porte, environnée de flammes et d'une clarté insoutenable, se livre tout nue à une danse érotique de possession, sous les yeux d'un Johnny Depp médusé.
LE LIVRE : Le coup de théâtre supprimé par Polanski : on découvre que cette interprétation est fausse. La prétendue sorcière n'est qu'une jeune fille (comme on l'appelle dans le livre) très courageuse, pleine de pudeur, et capable d'une infinie douceur. A la fin, elle est simplement amoureuse de Corso et cela finit sur une scène de tendresse, certes moins spectaculaire que la danse érotique, mais combien plus émouvante.
LE FILM : Le nécromancien s'entoure d'un cercle de feu, pour prouver que les flammes ne le brûlent pas. Au début tout ce passe comme prévu et il pousse des cris de triomphe, bientôt mués en hurlements de douleur lorsque il découvre - trop tard que ce n'est pas le cas, et il finit comme Don Juan, entraîné en enfer. En effet le sortilège des neufs bois gravés était de la fantasmagorie issue de la superstition.
LE LIVRE. Si le nécromancien meurt c'est parce que les neuf bois étaient incomplets. Le neuvième était un faux réalisé par les restaurateurs espagnol d'après une reproduction prise dans une publication. C'est une autre surprise éludée par Polanski.
CONCLUSION : j'ai relu mes appréciations enthousiastes du film. C'est que je n'avais pas relu alors, le livre original de Arturo Pérez-Reverte que j'avais oublié. Ce qui montre que l'admiration peut avoir comme source l'ignorance. Il reste que le DVD est passionnant, les acteurs collent aux personnages, et la mise en scène particulièrement efficace. Mérite plusieurs visions répétées. Voyez le film, lisez le livre après coup sans vous laisser décourager par l'abondance de références relatives au métier de marchand de livres anciens.
Monday, 20 October 2008
CHRONIQUE
Le point sur l'entretien
Ma visite à la Bibliothèque Nationale de France où sont entreposés mes manuscrits, m'a donné quelques inquiétudes sur leur sort : tésor ou dépotoir? Foyer de connaissance ou cimetière?
La plupart de mes amis sont partisans de dupliquer l'original tels quels, et parmi eux, un ami avocat enthousiaste qui a été jusqu'à demander à une sienne amie éditeur, de venir voir la suite de ces volumes, dans la perspective d'une édition in simile.

Cela me parait tout à fait illusoire. La photo ci-dessus montre le volume de la version dite "peau d'éléphant".
Ci dessous la couverture du volume IX représentant la séance de tirages de tarots chez Mme Reubenstein

Si ce format dépasse le A4 traditionnel d'un album conventionnel, on peut en fire autant pour les premières versions calligraphiques classiques.

Ci-dessus, une page du codex Pepys vol. II. Le département des hyperréalistes. En haut Estès, en bas Morley.
Ci-contre, un pot de merde, exemple prophétique d'art Scatologique (à ne pas confondre avec la merda d'artiste de Manzoni.
Ci-contre, l'oeuvre de Manzoni qui a inspiré le détail ci-dessous de L'Entretien, Pepys II.

Ci-dessus la page de Pepys II montrant l'Estes dans sa totalité.
Continuer à lire "Le journal du 19 octobre 2008"
Monday, 19 November 2007
Une toute simple dynastie du Nord
Casadesus à Lille
J'aime les familles du Nord. Il en est que je connais depuis des dizaines d'années, et dont les membres pourraient à l'instar de la jet set, tirer vanité de leur pouvoir qui est considérable et de leur fortune, chèrement acquise à force de travail et d'économies de bon père de famille. Une tradition s'y est établie, qui fête mon anniversaire à Lille avec les enfants et les parents. Ils m'invitèrent aujourd'hui à un concert de ce chef admirable de désintéressement qu'est Casadesus, issus de la célèbre dynastie. Ce serviteur humble et infatigable de son art, a été jusqu'à jouer pour les démunis et les prisonniers. Sa popularité auprès de la population lilloise qu'il initie à la musique classique, se révéla à la chaleur frénétique des applaudissements à tout rompre. Les bons bourgeois lillois, plutôt prosaïques découvraient le prestige et la magnificence d'un grand orchestre et de bons pianistes. Le programme n'était pas particulièrement ésotérique. Le deuxième concerto de Beethoven n'a pas révolutionné la musique et le premier de Tchaïkowsky est devenu la bête noire des membres du jury. L'écouter plusieurs fois, c'est le détester... A l'exception du 2eme mouvement d'une poignante nostalgie. Mais enfin, les auditeurs qui le découvraient étaient éblouis par la richesse des rythmes et des mélodies. Il étaient aux trois quart conquis à la cause de la musique classique et c'est ce qui compte. Reste à inciter les lillois d'ouvrir largement leur escarcelle pour aider une trésorerie endémique. Se doter d.un Grand Orchestre quand on se veut pôle culturel, ça se mérite.
Continuer à lire "le journal du 19 novembre 2007"
|
Commentaires