Wednesday, 14 November 2007
Rückblick. Pour des raisons de discrétion, le poème dont il est question dans ce texte : Invocation à L'Océan; est cachè derrière un lien : ►♦♦♦ La raison n'en est pas le caractère hérétique, mais son extrême concision qui le rend illisible à l'enfant à qui il était destiné au départ.
Vents traversants

LE JEUNE HOMME ET L'OCEAN
LE JEUNE HOMME ET L'OCÉAN
Il sortait d'une maladie exotique, qui le privait de tout son sang et, hémophile temporaire, le condamnait à une existence solitaire, ouatée, toute agression, même légère, pouvant se révéler mortelle. Une trahison amoureuse sufit pour provoquer un choc qui devait déterminer son parcours terrestre. La jeune famme infidèle, est aujourd'hui décédée, elle s'est révélée insignifiante et volage, et il aurait du mal à s'en souvenir. Mais voici, le choc perdure. Et après une splenectomie, le voici en train d'errer, en plein mois de mars, sur la grève déserte balayée par les vents hurlant de l'Atlantique. En ce moment, les vents sont tombés et l'eau a reflué, laissant un miroir nacré cyclamen et bleu tendre. Au loin veille la barrière des rouleaux calmés.
Continuer à lire "Le jeune homme et l'Océan"
Tuesday, 13 November 2007
Chronique
Les paladins de la grève
La France est assise et attend... de se coucher.
Les paris sont lancés. Ou Nicolas Sarkozy tient bon, et contient la base déchaînée et fermentée par les levains mauvais, et les manoeuvres syndicales comme le travail de destruction systématique de notre pays connaîtra un temps d'arrêt, ou il cédera, et on sera revenus à période insurrectionnelle, et au chantage voilé qui ont submergé la France depuis Mai 68 et qui on fait d'un pays riche, prospère et tranquille, ce qu'on voit aujourd'hui.
Au delà la base peut ne pas être contrôlée par les syndicats (qui ont probablement déjà signé un accord avec le gouvernement, mais ne peuvent l'annoncer de peur des réactions de leur base) ni par les partis socialistes, (notamment sur les étudiants qui peuvent être soit considérés comme une masse marginale, soit comme la chair de la nation -n'avons nous pas tous des enfants?)
Mai 68 a été déclenché par la bombe A étudiante qui a servie d'amorce à la bombe H ouvrière pour enflammer d'un feu factice tout le pays. Miterrand et Mendès-France se voyaient déjà à l'Elysée et à Matignon en toute illégalité. Il suffit de sept minutes pour que le Général de Gaulle ne laisse apparaître le côté fantasmatique de la révolution, qui s'effondra aussitôt devant les premières paroles d'adulte du pater terribilis.
Si une partie de bras de fer s'ouvre entre le président élu des Français et les corporations hostiles à la volonté du peuple et passant outre, il faudra que Nicolas Sarkozy "tienne" un an s'il le faut, comme Tatcher et Reagan de leur côté. On sera enfin purgés pour quelques années des virus médusa qui infestent notre nation, qui dès lors prendra place parmi les pays occidentaux "normaux". Quelques années de répit qui permettront de souffler, de panser les plaies et surinfections du virus medusa, et de commencer prudemment à réhabiliter un tissu gravement délabré. Un objectif bien modeste par rapport aux promesses électorales, mais n'est-ce pas le jeu nécessaire pour gagner les élections? Sinon, la chute se poursuivra sans contrôle et consommera le statut de pays sous-développé de ce qui n'est encore qu'en voie de sous-développement. Le résultat : des mouvements de trashumance, exode des riches et des compétents, des entrepreneurs et des travailleurs, envahissement du territoire par des populations sous-formées, souvent haineuses, inintégrables et semant, protégées par la chape de plomb médusa, la perturbation par voie directe (manifestations violentes, criminalité) ou indirecte : poids sur le système de chômage et de santé. 
Pour l'instant, nous avons toute chance de contempler le noble visage des valeureux défenseurs de la liberté, contre ce que Marianne désigne comme une tyrannie insupportable, une dictature ignoble, une domination des nantis, des riches et des bourgeois, pilleurs de ressources et s'en mettant plein les poches, contre les combattants de la justice sociale? les paladins de la paix. essayez de les imaginer au pouvoir ! De vous figurer de quelle justice nous bénéficierons, et l'apport créatif aux valeurs matérielles sociales et spirituelles d'un ordre juste, qui en découlera.
Continuer à lire "Le journal du 14 novembre 2007"
Harcelement orange
Où vous découvrirez les instincts sanguinaires de Bruno Lussato
Ils sont d'autant plus répréhensibles qu'ils s'adressent à un monsieur que je ne connais pas et qui insiste avec la plus joyeuse et amicale insistance pour m'enrichir gratuitement. Cet excellent homme me téléphone tous les jours, à huit heures, suivi dix minutes plus tard par une collaboratrice compétente, qui me répète la même offre au cas où je serais encore somnolent. Je ne veux pas vous faire perdre du temps, et j'avoue que je n'ai pu prendre tout le texte tant le débits des deux perroquets humains (ou électroniques, Car ils ne répondent pas lorsq'ion les interrompt. Ils continuent à débiter leur message d'un ton follement optimiste). Grosso modo, on vous offre 2 710 265 euros - si vous participez au jeu de ***. Pensez tout ce que vous pourrez vous offrir pour cette somme faramineuse de 2 710 265 euros et combien votre voisin sera envieux ! Vous pourrez par exemple vous procurez le plasma hyper résolution wooferpowered flowdrive C du grand producteur coréen fou-moa-la-pé. Ou encore, la super voiture Meu-meu-écologique, qui marche au foin. Ou encore une superbe villa de rêve à Saint Tropez, le village des milliardaires, comme vous, dès que vous aurez gagné votre super hyperprix de 2 710 265 euros, oui Lussato Bruno, Monsieur , 2 710 265 euros, quel bonheur, quelles chance! Avez vous rêvé d'un super yacht, un tartaruga de 2,7 mètres? Il est à vous monsieur Lussato Bruno Monsieur. A vous tout seul. Pourquoi rester enchaîné à votre villa de Saint Trop alors que le monde tout entier est au pied de votre Tartaruga 2,7 mètres à locomotion évologique par rames en plastique renforcé?
En désespoir de cause j'essaie de capter un numéro orange où je puis demander l'arrêt de ces messages matinaux et intempestifs.
Le voici :
0899191287
Au bout d'une attente facturée 1,47 euros on me répète le message ci-dessus. Mais novation , le numéro utilisé pour communiquer est dorénavant
0800710651
La facturation est plus élevée et c'est une dame qui vous propose dans des termes aigres et péremptoires l'occasion de votre vie. On apprend aussi que l'opérateur se trouve en Autriche et qu'on ne peut le joindre qu'en faisant le
0899191287
Je vous laisse le soin d'expérimenter le truc, de découvrir comment le désamorcer et en prime, le vous laisse le Tartaruga 2,7 mètres à palmes renforcées.
Continuer à lire "Un ami qui vous veut du bien"
Monday, 12 November 2007
Rumeurs de l'Inde éternelle : mensonge, patriotisme et dollar
Une communication d'Emmanuel Dyan
Des tonnes de documentation officielle, des kilogrammes d'ouvrages d'experts, des milliers de conférences, déversent quotidiennement le paysage géopolitique de l'Inde, comme de la Chine ou de la Russie. Or, ainsi que le démontre le théorème de Russell Ackoff, ce qui est important n'est plus de s'ouvrir à l'information mais de se protéger de l'information. Un surplus d'information annihile l'information, ne laissant passer qu'un océan de données mal digérées, mal calibrées, mal assimilées. C'est d'ailleurs la différence qui existe entre la connaissance et la donnée. On peut trop souvent comparer à un tout-à-l'égoût ce flot qui déferle en sursaturant le sens. Que faire alors? Filtrer, filtrer avec discernement, accepter que la subjectivité prenne le pas sur la neutre tiédeur factuelle. Un rapport d'expert n'a pas de centre de gravité, il vient de toutes parts, n'a ni goût, ni odeur, ni saveur. L'Inde privée de goût, d'arômes, de saveurs raffinées est-ce l'Inde?
Je demande toujours à mes correspondants de l'ISD, trop prolixes, d'aller à l'essentiel. De retirer, de retrancher, de filtrer, de couper, de l'information en fonction de leur discernement personnel. Ils ont beaucoup de mal à soutenir le rythme, et insidieusement infiltrent progressivement de la gangue dans le creuset de métal précieux. Emmanuel Dyan, commence à connaître un peu ce pays. Sa connaissance ne se mesure ni en interviewes officielles, ni en piochage de rapports d'experts, ceux-là même que coache Marina Fédier dans ses séminaires géopolitique. Elle vient de ce qu'il partage les préoccupations de ses camarades qui au fin fond de l'Inde essaient de s'approprier avec avidité de ses connaissances pour mieux les dupliquer et nous les revendre après à bas prix, en ruinant les Dyan et autres agents européens de développement des pays asiatiques.
Dyan insiste pour me présenter des rapports circonstanciés. Je n'en veux pas ! Je désire qu'actuellement, sans réfléchir, vous me disiez quelles sont les caractéristiques majeures qui vous séparent de vos homologues indiens? Il y a des années que vous les formez, que vous les pratiquez, que vous les regarder vivre, dépenser, communiquer entre eux bien entendu, car un étranger on s'en méfie. Alors parlez ! Je suis d'autant plus pressant qu'un de mes clients a confié la direction à un Indien très intelligent, mais très personnel et établissant des barrages entre son boss et ses collaborateurs. Le Boss expérimente le dilemme de Wotan relatif à l'autonomie. Où on laisse les rênes à l'indien, sans contrôle réel et il est motivé pour le plus grand bien du business; ou on lui lance la gestapo financière et on lui rogne les ailes et celle du développement. Toute information sur le comportement non décrit dans les universités de ce peuple intelligent et mystérieux, sera la bienvenue.
Continuer à lire "Le journal du 13 novembre 2007"
Chronique Hawaiienne… au pays du cliché !

Kee Beach, Kauai
Je suis de retour d’Hawaii, où j’ai passé deux semaines à sillonner trois îles de l’archipel – Oahu, Kauai et Big Island – en compagnie d’Olivier Millagou, un artiste français.
Afin de financer ce voyage, nous avons obtenu une bourse de l’association Cultures France, rattachée au Ministère des Affaires étrangères, qui tente de promouvoir la diffusion des artistes français à l’étranger.
Pourquoi Hawaii ? Parce que c’est un de ces lieux fantasmatiques, farcis de clichés et d’idées reçues. Et que Millagou, justement, travaille beaucoup sur, autour et avec les clichés. En même temps qu’il intègre dans sa pratique le détournement d’images issues de la culture populaire, en particulier liés à la musique rock et au surf.
Aller voir ces lieux tellement « carte postale » nous intéressait donc, afin de tenter d’en saisir la teneur véritable.

Hulemalu, Kauai

Wailua, Kauai
Car nous avons tous à peu près les même images qui surgissent dans la tête à la simple évocation du mot « Hawaii », en particulier celles de plages sur lesquelles s’alanguissent quantité de cocotiers.
L’une des grandes surprise de nos pérégrinations fut de constater que ces clichés sont bel et bien surfaits, et que le paradis décrit dans les cartes postales tient pour partie de la désinformation. Non que le binôme plage + cocotiers soit inexistant, mais il est loin de constituer une tendance lourde. Avoir parcouru plus de 2.000 km en voiture nous l’a confirmé… et bien au-delà. Si certaines sont splendides, beaucoup de plages se sont à l’inverse révélées décevantes. Pas des lieux sordides, mais plutôt plastiquement sans intérêt, assez neutres, ou pour certaines pas si éloignées de ce qu’on peut trouver dans le sud de la France, du côté de Saint-Tropez ou de Saint-Raphaël.
L’autre grande surprise fut la grande diversité naturelle : à Hawaii, bien que solidement implanté, le palmier n’est pas (seul) roi. La nature est multiple et rapidement changeante, y compris sur les bords de mer. Ce qui donne à certaines très belles plages des reliefs inattendus.
Autre cliché battu en brèche : la célèbre plage de Waikiki, à Honolulu, est une horreur sans intérêt, bordée par une très longue avenue où se déploient, en un gigantesque centre commercial à ciel ouvert, toutes les marques de luxe de la planète. Toute la côte de la ville est par ailleurs littéralement défigurée par un urbanisme envahissant, fait d’aberrations architecturales (il n’y a pas une seule tour qui ait un quelconque intérêt !).
C’est donc lorsqu’on sort des sentiers battus, sur la magnifique île de Kauai ou en arpentant le sud très aride de la Big Island ou encore ses rives recouvertes de lave ou de sable noir, que l’on se trouve entraîné au bout du monde, dans des atmosphères inattendues et attachantes.

South Point, Big Island

South Point, Big Island
En outre Millagou, étant toujours très absorbé par la couleur noire et le côté obscur des choses, nous avions décidé de produire une nouvelle série d’image, intitulée « After Sunset », toutes réalisées selon le même protocole. Tous les soirs nous avons donc choisi quelques points de vue, que nous avons photographiés après le coucher du soleil, et juste avant la tombée de la nuit. Avec la volonté de donner à voir ces beaux paysages, toujours représentés hauts en couleurs, d’une autre façon, avec d’autres textures… au-delà du cliché ! Et donc d’en proposer une autre lecture.
Les images étant en production, je ne peux encore rien en montrer. Je me contente donc de livrer quelques « clichés » de voyage, à commencer par celui de Kee Beach, véritable plage du bout du monde car la plus à l’ouest de tout l’archipel.

Kalapana, Big Island

Anahola Beach, Kauai
|
Commentaires