Saturday, 20 October 2007
L'adieu
D'après Mong Kao-Jen
Le voyage d'hiver, XI
Crépuscule
Au sommet de la colline les pins fléchissent gracieusement vars le couchant et les cyprès dansent sous la caresse du souffle qui du sol monte en moi. L'océan d'un côté, le fleuve de l'autre, tissent une toile de cristal sous le chant du ciel.
Pareille à un bienfaisant démon, la nuit percée d'étoiles se lève, précédée par l'astre d'argent.
L'ami qui vient de me rejoindre, m'interroge avec douceur. Pourquoi pleures-tu? N'est-ce pas une soirée magnifique? Je lui réponds avec fermeté car je ne pleurais point bien que des larmes voilassent mon regard ébloui.
Je laisse derrière moi les massifs du Nord, je n'atteindrai jamais les mirages secrétés par l'air ardent. Mon coeur gonfle comme une boule de feu et pourtant mes jambes sont engourdies par le froid de la nuit.
Le chant des vagues me berce et j'en lis les harmonies dans les nappes du ciel. Tous les antennes de mon corps se dressent dans l'air fraîchissant. Thym, pin et basilic mêlent leurs effluves désenchantées.
Continuer à lire "La poésie derrière la poésie 6"
Mahler, le Chant de la Terre La trilogie de Li-Tai-Po, suite.
Cinquième mouvement, troisième partie de la trilogie.
Note . La traduction de Hans Bechtle est en vert, l'original de Li-Tai-Po traduit par Franz Toussaint est en violet.
UN JOUR DE PRINTEMPS
Le poète écrit quelques verres à la louange de l'ivresse
L'homme ivre au Printemps
Si la vie n'est qu'un rêve,
à quoi bon le tourment et la peine?
Puisque la vie est décevante comme un rêve,
pourquoi se tourmenter?
Je bois jusqu'à perdre haleine
tout au long du jour !
Je préfère m'énivrer jusqu'à tomber.
Et quand je n'en peux plus de boire,
le gosier et l'âme pleins,
je vais en titubant vers ma porte
et je dors merveilleusement !
C'est ce que j'ai encore fait hier.
Continuer à lire "La poesie derrière la poésie 5"
Le plus californien des artistes conceptuels
En attendant une rencontre avec un génie créateur
Je connaissais Baldessari par les ouvrages sur l'art conceptuel, où il se situe dans la lignée qui va de Duchamp, à Joseph Beuys, Kosuth, et à Neumann pour ne citer que les plus grands. Puis j'ai admiré ses collages de photos lors de l'axposition Los Angeles- Paris, à Beaubourg.
Je laisse le soin à Frédéric Bonnet de vous expliquer sa démarche, je me bornerai à vous relater mes impressions d'ahurissement devant certaines provocations apparentes, de celles qui défient les grandes personnes de répondre aux enfants qui disent : c'est de l'art?
Le premier vidéogramme exposé à Beaubourg, montre l'artiste en train d'apprendre l'alphabet à une plante verte. Cela n'est pas sans rappeler les leçons d'esthétique de Beuys à un lièvre mort. Où est la novation?
On trouve dans les libraires des musées d'Art Moderne un DVD de Baltessari contenant trois propositions conceptuelles. Dans la première, l'artiste tient d'une main un thermomètre, de l'autre un sablier. Pendant que l'un monte l'autre descend, parfaitement synchronisés. J'ai essayé l'explication suivante : le passage du temps coïncide avec l'élévation de l'entropie, donc de la température. L'identité entre les deux concepts est rendue physiquement visible dans le DVD d'autant plus que le spectateur ressent physiquement l'écoulement du temps. Il n'est pas contestable, que cette installation procure une sensation nouvelle.
Continuer à lire "Une visite chez John Baldessari"
Implosion silencieuse
La disparition du cinéma européen sous les assauts de Matrix
Je me souviens d'une conversation avec Gilles W*** le vice-président du leader mondial de la beauté et de l'élégance. J'ai été son conseiller pendant des dizaines d'année et cet homme d'une parfaite élégance, d'une distinction presque professionnelle, amateur raffiné et esprit d'une grande hauteur de vues, m'a tenu de tels propos, qu'ils m'obsèdent encore aujourd'hui et que j'ai du les relater dans un de mes billets. On parlait de la disparition des grands cinéastes européens, les Bergman, les Fellini, les Resnais, les Risi, les Hitchcock. Il essaya de me convaincre que cela était une excellente chose. après tout ces européens étaient des artistes, (entendez des bousilleurs, des amateurs, des gagne-petit) alors que les américains eux, avaient fait preuve d'un professionnalisme admirable, dignes des grandes transnationales comme Coca Cola, Nestlé ou l'Oréal. Aujourd'hui, continua-t-il le cinéma d'auteur est fini, c'est de l'a-peu-près déguisé en inspiration, et la démonstration en est fourni par le chiffre d'affaires et les entrées dans les salles. Nous entrons dans le XXIe siècle, affirma-t-il enthousiaste, le siècle du Marketing scientifique, professionnel, dont le but est l'efficience et l'ultima ratio le retour sur investissement. Les sommes engagées sont colossales et toute erreur est fatale pour l'actionnaire.
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Friday, 19 October 2007
Sarkozy, l'anti-Machiavel.
Ou tel est pris qui croyait prendre.
On connait la stratégie développée par Niccolò Machiavel dans Le Prince, alias Cesare Borgia. Pendant les premiers jours de la conquête, l'adversaire est apeuré, en attente du châtiment, privé de ses moyens. Le condottiere doit en profiter pour faire tabula rasa, nettoyage par le vide, application radicale des principes qui ont assuré la victoire. On jette l'ennemi dans le cachot obscur, sa famille, ses soutiens, les supposés sympathisants, sont dispersés en exil et ruinés, hors d'état de nuire. On hurlera au début au despote, au tyran sanguinaire, mais les cris deviennent murmures quand on s'aperçoit qu'ils attirent sur les importuns toutes sortes d'infortunes. En un second temps, la nature ayant horreur du vide, et les ministères encore plus, de nouveaux parasites gagnent la cause du Prince, dont ils deviennent les plus féroces supporters, tant ils ont peur de devoir restituer la place des bannis. En un troisième temps, le Prince distribuera ça et là des largesses, ou plutôt des aumones, réparties frequemment et au détail. A chaque fois des voix reconnaissantes s'élèveront " au fond il n'est pas si méchant que ça ! Sous des dehors un peu bourrus, il est humain, généreux et compatissant. C'est un bon prince.
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Une grève politiquement correcte
Je viens de recevoir des lignes indignées de notre amie Anastasia Romanoff comtesse de Ségur. .Je le publie en totalité car il sort des tripes, du cerveau, du coeur et de tous les organes qui ont échappé à l'informatique triomphante.
Bonjour Mr Lussato!
Je suis étonnée de ne rien lire dans votre rubrique en ce jeudi 18 Octobre sur cette journée de grève...... et voudrais faire un commentaire , n'ayant rien a voir , du coup, avec le chant de la terre de Mahler!!!!! , mais un coup de gueule de temps en temps ne fait pas de mal, et j'espère (et suppose) ne pas être la seule à crier "au scandale" sur cette journée noire qui nous rend tous otages de syndicats qui n'en n'ont jamais assez, au détriment d'un pays et du "raisonnable".....
Inutile de rabacher tous les avantages de cette corporation en grève: l'âge de la retraite, les primes, des conditions de vie n'ayant plus rien a voir avec le siècle dernier, tous ces "plus", dont ne beneficient pas d'autres métiers bien plus fatigants et stressants, et qui n'ont pas , eux, les moyens de paralyser tout un pays!!
Vous dire à quel point je suis choquée d'entendre certains interviews à la TV de ces pauvres travailleurs qui ont l'audace de se plaindre de leur condition de vie, eux qui ont les 35h, la retraite à 50 ans etc...!!!
J'ai honte pour mon pays et j'espère que ce gouvernement pour lequel j'ai voté ne cèdera jamais. Scandalisée aussi de voir ces journalistes qui savent si bien prendre parti quand ça les arrange au moment des éléctions, rester de marbre devant de telles énormités , diffusées dans cette TV , qui décidément est de plus en plus nulle: ....je viens d'entendre un syndicaliste de la SNCF dire aux infos regionales:"les réformes d'accord, mais vers le haut, toujours plus vers le haut, et à notre avantage, les autres métiers, ce n'est pas mon probleme! je m'en fiche!!"
Mes enfants, étudiants en stage, rient a entendre ces desirs de réforme de ces syndicats!! heureusement!!! ils ne connaissent pas les 35h, s'en fichent, et vont aller travailler en ce jour noir de transport, en courant, sac à dos, pour respecter les horaires d'une entreprise qu'ils respectent..........et demain, ils chercheront du travail à l'étranger!
Désolée d'encombrer votre adresse mail par ce coup de gueule!!! mais on n'entend insuffisament , dans "les interviews de trottoirs", les gens qui trouvent cette grève scandaleuse!! les journalistes préférent les croustillants preneurs d'otages.....................
Amicalement,
Anastasia Romanoff, comtesse de Ségur
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