Billets marqués comme force de la terre
Sunday, 30 December 2007
Le Tapuscrit Grimm
A propos de la Justice et de la bureaucratie françaises,
vues par un allemand du XVIIIe siècle
Pour terminer l'année avec la finesse et la bonhomie qui caractérisent le compilateur de ces citations, florilège plus français que français et plus actuel que jamais. Un concentré de FORCE DE LA TERRE humaniste... comme Arnaud Gobet lui-même.
Quelque pressants que soient nos autres maux, le désordre et les abus ne paraissent nulle part plus grands que dans la partie de la legislation et de l'administration de la justice.
Pour que les lois soient connues, respectées, suivies, il faut qu'elles soient claires précises et en petit nombre. ... Peut-être faudrait-il que les affaires des particuliers ne soient point regardées comme objet de législation, et que leurs contestations soient jugées suivant le bon sens et la droite raison par une assemblée d'hommes vertueux et intègres; car il n'y a pas de cas, quelque compliqué qu'ils soit, qu'un homme de bien et de bon sens ne décide et ne démèle avec plus d'équité que le plus habile jurisconsulte.
Continuer à lire "Les lectures d'Arnaud Gobet"
Wednesday, 5 December 2007
Ce billet fait suite au précédent où je donne quelques informations sur L'Isle. Je mentionne également le sommaire de la grotesque plaquette commémorative distribuée à tous les touristes dans les hôtels "de luxe" et en vente à la préfecture. J'annonce aussi mon intention d'en donner quelques extraits pour montrer à mes internautes la bétise en majesté. L'idée, on le sait, provient de deux extraits de l'Entretien, : Invocation à l'Océan, de tonalité prophétique, suivis de deux dédicaces à un Prince voué au cosmos. J'ai ressenti ces jours-ci le besoin de faire diversion en reproduisant l'antithèse de mon poème, qui provient d'une plaquette écrite avec la complicité de ma femme alors qu'on prenait le soleil violent des tropiques. Je suspecte d'ailleurs ce dernier d'avoir été responsable de ce florilège de l'imbecillité, mais il faut aussi savoir en décoder l'information derrière l'information.
A propos de soleil lion et de mancenilliers, voici trois courtes anecdotes authentiques qui vous donneront envie de visiter les tropiques.
Le jour de notre arrivée, se prélassaient sans complexe, un jeune couple en lune de miel, des anglais sans doute, tout blonds, roses et amoureux. Ils ne manquèrent pas une heure de ce délicieux soleil tropical, à peine sensible sous la caresse d'un brise rafraîchissante. Le lendemain, il disparurent. On ne les revit plus.
Le long de la plage des arbres majestueux portent un anneau rouge autour du tronc. Comme tout le monde ne le sait pas, c'est un triple signal de danger. Ces mancenillier ont une sève gorgée de vitriol et si vous vous endormez pendant que la pluie tombe, vous risquez de vous réveiller en sursaut... et défigurés. Heureusement l'anneau rouge est là pour vous mettre en garde (voir guide du parfait touriste, p.16, alinéa 326).
Les mancenilliers arborent de jolies baies d'un rouge cerise. Un jour, des amoureux, émules de ceux que nous avons cité, en on croqué une ou deux. La machoire tétanisée, ils furent transportés d'urgence en hélicoptère à l'Hôpital de Miami Beach,et on ne sait s'ils ont survécu.
Notre ami le sous-prêfet à qui on se plaignait de la laideur des plages du Bakoua et de Fort-de France, nous dit : allez vous baigner dans la plage tout à fait à l'extrémité de l'Isle. Il n'y a jamais personne et l'eau est propre.
Sitôt dit, sitôt fait. L'ocean aux flancs d'argent bruissait et ondulait invitant à la plongée. La profondeur était faible et l'eau turquoise comme celle d'un prospectus de tour opérators. Je nage quelques brasses, délicieux ! Tout à coup ma femme interloquée ne me voit plus! J'ai disparu ! En fait j'ai été happé par un rouleau d'une extraordinaire violence qui m'a roulé, broyé, concassé, sans que rien n'y paraisse à l'extérieur. Au sous-préfêt à qui je contai ma mésaventure, il laissa tomber négligemment : ah oui, la saison nous pourvoit régulièrement de son contingent de jambes cassées et ce côtes félées. Rien de mortel, mais on en a pour quelques semaines d'hôpital. On s'en remet. Je lui répondis que ces explications j'aurais préféré en bénéficier avant pas après!
Hommage à la Martinique
Parodie à double détente
Billet réactualisé le 6 décembre à 9heures
Continuer à lire "Le journal du 6 décembre 2007"
Friday, 19 October 2007
Une grève politiquement correcte
Je viens de recevoir des lignes indignées de notre amie Anastasia Romanoff comtesse de Ségur. .Je le publie en totalité car il sort des tripes, du cerveau, du coeur et de tous les organes qui ont échappé à l'informatique triomphante.
Bonjour Mr Lussato!
Je suis étonnée de ne rien lire dans votre rubrique en ce jeudi 18 Octobre sur cette journée de grève...... et voudrais faire un commentaire , n'ayant rien a voir , du coup, avec le chant de la terre de Mahler!!!!! , mais un coup de gueule de temps en temps ne fait pas de mal, et j'espère (et suppose) ne pas être la seule à crier "au scandale" sur cette journée noire qui nous rend tous otages de syndicats qui n'en n'ont jamais assez, au détriment d'un pays et du "raisonnable".....
Inutile de rabacher tous les avantages de cette corporation en grève: l'âge de la retraite, les primes, des conditions de vie n'ayant plus rien a voir avec le siècle dernier, tous ces "plus", dont ne beneficient pas d'autres métiers bien plus fatigants et stressants, et qui n'ont pas , eux, les moyens de paralyser tout un pays!!
Vous dire à quel point je suis choquée d'entendre certains interviews à la TV de ces pauvres travailleurs qui ont l'audace de se plaindre de leur condition de vie, eux qui ont les 35h, la retraite à 50 ans etc...!!!
J'ai honte pour mon pays et j'espère que ce gouvernement pour lequel j'ai voté ne cèdera jamais. Scandalisée aussi de voir ces journalistes qui savent si bien prendre parti quand ça les arrange au moment des éléctions, rester de marbre devant de telles énormités , diffusées dans cette TV , qui décidément est de plus en plus nulle: ....je viens d'entendre un syndicaliste de la SNCF dire aux infos regionales:"les réformes d'accord, mais vers le haut, toujours plus vers le haut, et à notre avantage, les autres métiers, ce n'est pas mon probleme! je m'en fiche!!"
Mes enfants, étudiants en stage, rient a entendre ces desirs de réforme de ces syndicats!! heureusement!!! ils ne connaissent pas les 35h, s'en fichent, et vont aller travailler en ce jour noir de transport, en courant, sac à dos, pour respecter les horaires d'une entreprise qu'ils respectent..........et demain, ils chercheront du travail à l'étranger!
Désolée d'encombrer votre adresse mail par ce coup de gueule!!! mais on n'entend insuffisament , dans "les interviews de trottoirs", les gens qui trouvent cette grève scandaleuse!! les journalistes préférent les croustillants preneurs d'otages.....................
Amicalement,
Anastasia Romanoff, comtesse de Ségur
Commentaires
Continuer à lire "L'important c'est la rose"
Sunday, 7 October 2007
Un cas exemplaire : Médusa contre Autel et Force de la terre. Une attaque frontale.
Qui veut noyer son chien...
Billet contrôlé le 8 octobre à 10h30 et réactualisé
La TFP peut se targuer d'être aux antipodes de Médusa. Le sigle sonne comme Travail Famille Patrie assimilée dans l'inconscient des gens, à la collaboration pétainiste et en contradiction avec le crédo gauchiste: Travail aliénant ,Alliance libre, Internationalisme, Les termes de substitution ne valent guère mieux : tradition sonne comme régression petite-bourgeoise, Propriété, évoque la spéculation et l'injustice sociale. On peut donc sans exagérer situer la TFP dans la zone doublement hérétique dont il faut se débarrasser au plus vite avant qu'elle ne contamine les esprits.
Il est peu douteux que la TFP ait fait l'objet d'un harcèlement peu commun de la part de Miviludes, cet organisme consacré à la lutte contre les dérives sectaires. Le problème est que l'accusé est peu sympathique à bien des gens de bon sens qui sont heurtés par la circulation d'idoles comme la médaille miraculeuse et par les propos exaltés et quelque peu extravagants de ses dirigeants. Pour des esprits rationnels comme pour des observateurs mal intentionnés ou ignorants, ils font "secte". Il suffit d'y greffer connotations, et mensonges pour qu'à la longue le soupçon ne devienne passage à l'acte : condamnation à priori.
Le but de ce billet est d'appliquer les techniques d'analyse de la désinformation énoncées dans mon livre Virus, huit leçons sur la désinformation, (Ed. des Syrtes, Genève). Il convient pour cela de poser quelques concepts fondamentaux
.
Le cycle normal de l'information
S.I.Hayakawa le plus illustre sémanticien a montré que la chaîne correcte de cheminement des données est la suivante
1. FAITS (Information factuelle). Elle comprend la sélection des faits saillants ou observables, qui permettent de décrire un événement. Elle est en dépit de son nom "FAITS" sujette à caution. Les témoins, on le sait, voient ce qu'ils croient et ne crouent pas ce qu'ils voient. Biensouvent les faits sont déformés ou sélectionnés. Il arrive aussi qu'ils soient occultés volontairement. Dans le cas où les faits ont été ainsi manipulés, on parle de "falsification" de "mensonge" ou d'intoxication. La caractéristique de cette forme aiguë de désinformation, est qu'elle est falsifiable, c'est à dire qu'on peut la déceler objectivement.
2. Inférences. La simple présentation des faits serait incompréhensible si on ne l'intégrait pas dans un schéma explicatif. Les faits sont ainsi placés dans un contexte artificiel qui en dénature le sens. Mais les inférences sont perverses car elles mentent en disant la vérité. Un fait peut en effet revêtir une signification très différente selon la manière où on l'insère dans un schéma explicatif.
3. Jugement. L'assertion qui provient du travail d'organisation sur les informations factuelles, est généralement un jugement. On attache une valeur positive ou négative à priori à l'événement, selon qu'il est ou pas congruent avec un ensemble intégré de croyances fortes qui organise notre vie affective Nous avons appelé noeud sémantique un tel agrégat. Medusa, Force de la terre, Autel, et Diamant Vertueux sont des noms donnés dans Virus à des variantes du gauchisme, du capitalisme petit bourgeois, de la religion intégriste ou conservatrice, du communisme. Le jugement porte donc sur les faits organisés par des inférences.
Il existe aussi un cheminement pervers, qui inverse la séquence normale
1. Jugement. On évalue à priori l'événement d'après la source qui l'a interprété.
2. Inférences confirmant le jugement. La chose étant par avance jugée, on organisera les faits pour en construire des inférences compatibles avec le jugement.
3. Sélection des faits. Les faits sont falsifiés ou occultés pour coller aux inférences. S'il le faut, ils sont déformés ou trafiqués.
Appliquons ces concepts à notre sujet. L'objet de la discussion consiste à déterminer si la TFP est ou n'est pas une secte. On peut soit faire appel à un dictionnaire comme le Grand Robert, soit à la définition donnée par les fonctionnaires de Miviludes.
Continuer à lire "Désinformation, une étude de cas"
Thursday, 20 September 2007
Journal d'automne
Ce billet fait partie des hors blogs. Sa lecture est tout à fait déconseillée à la majorité des internautes car elle fait allusion aux états d'âme de Bruno Lussato, qui n'interessent personne. Elle n'est réservée qu'à ceux qui recherchent une empathie avec le blogueur, communication personnelle qui peut projeter du sens sur la genèse de L'Entretien. Pour y accéder il faut cliquer sur ►♦♦♦
L'homme le plus puissant de France
D'après la couverture du Point de cette semaine, c'est Claude Guéant. Mais à l'intérieur, en tête de l'article on ajoute "après Sarkozy". Qu'est-ce qui a poussé le rédacteur à faire une pareille bourde? La réponse serait instructive : accrochage marketing, flagornerie, ou malveillance?
A gauche, Guéant est premier ministre bis. (Juin 2007) . A droite, le voici l'homme le plus puissant de France ( 20 septembre 2007). Une promotion !
Une de mes relations citait avec complaisance les critiques d'une amie contre Claude Guéant, décrit comme dur, autoritaire, sectaire, désagrable, exerçant une influence détestable pour ne pas dire pire. Comme je manifestais mon incompréhension, cette relation m'apprit que l'avis de cette amie bien renseignée était irréfutable : elle avait vu deux ou trois fois le Secrétaire Général en comité restreint et surtout, elle était sortie major de l'ENA à l'age de ... je ne m'en souviens plus mais elle était sans doute très jeune. Major de l'ENA... Tout s'expliquait ! No comment.
Il se trouve que j'ai recueilli depuis plus de vingt ans des jugements innombrables de personnalités aussi différentes que possible par les convictions, l'âge, la condition, l'origine, et partout l'ancien directeur de la police nationale fut décrit comme le type même du grand serviteur de l'état, d'une probité et d'une intégrité exemplaire, d'un jugement très sûr et d'une capacité d'écoute peu commune. C'est le seul homme ayant touché à la politique que je considère sans suspicion. Le portrait qu'en fait Le Point est remarquablement fidèle. Certes il ne contient pas la moindre critique, mais ce n'est pas par complaisance, mais parce qu'à ma connaissance je n'en ai jamais entendu une seule depuis des décennies. S'il n'existait pas, Claude Guéant, il eût fallu l'inventer, ne serait-ce que pour donner l'exemple, et en particulier à la petite prétentieuse géniale et suffisante par définition.
Il reste que la couverture est désastreuse. Tout d'abord parce qu'elle est volontairement mensongère. Guéant est un fidèle compagnon et complice de Sarkozy, en aucun cas son autorité n'empiète sur le pouvoir réel, celui du président. Ensuite parce qu'elle ne peut que nuire à celui qui a reçu ce cadeau empoisonné. On l'affuble d'une soif de pouvoir, d'une sorte d'auréole à la Fouché, qu'il ne peut que désavouer, en vain, car il n'est pas de fumée sans feu, et on l'accusera d'avoir inspiré cet article. De surcroît la photo, posée, avec un sourire qui n'est pas le sien et un rideau qui évoque les daguerréotypes de portraits les plus conventionnels. La photo de Challenge était plus naturelle, mais aucune ne correspond à ce mélange de gentillesse, de sérieux, d'humour dissimulé, et d'écoute de l'autre, qui frappe lorqu'on le connaît.
Continuer à lire "Le journal du 21 septembre 2007"
Tuesday, 4 September 2007
Une lueur d'espoir
Demain, journée sans journal. Je vais voir Bill Viola à Rotterdam et je n'emporte pas mon ordinateur.
Néanmoins j'ai vu au journal télévisé une déclaration de Nicolas Sarkozy, (encore lui) qui se déclare partisan d'un enseignement de haute qualité à l'école, englobant les disciplines artistiques, la littérature, la poésie, qui pour lui permettent de s'exprimer, déjouent les tendances agressives et représentent un atout déterminant pour la réussite. Cette position n'est pas la première qu'affiche le Président, elle s'ajoute et renforce la voie vers la civilisation et notre culture longtemps vilipendée par Medusa, comme étant élitiste, colonialiste, fasciste, et que sais-je encore? Mon vieux complice Alain Casabona, grand militant de l'enseignement de la musique classique à l'école, doit être content. Il serait comblé si les directives du Président de la République étaient suivies. Mais rien n'est moins sûr, formule utilisée par la langue de bois et qui signifie : ça va échouer car les minorités destructrices l'emportent sur les majorités peureuses et hésitantes. Il n'empêche, jamais un chef d'état ne sait adressé ainsi aux élèves et osé militer avec tant d'ardeur pour la cause de l'humanisme. Des interventions comme celle là, il en faut, et plus. A nous tous de relayer le message.
|
Commentaires