Friday, 19 October 2007
Révélations
Je connais deux sortes de gens : les bien informés, et ceux qui veulent s'informer. Les premiers vous sortent tous les jours cette information rare : ils vont divorcer. Les autres vous interrogent comme si vous étiez dans l'intimité du couple présidentiel. Ces gens-là, je les fuis comme la peste. Et les autres? Ceux qui n'ont que faire de ces potins? Je n'en ai pas encore rencontré mais si d'aventure j'en aperçois un, je vous ferai signe.
Les syndicats et le PS ne sont pas en reste. Libé, dont on connaît la discrétion et l'envergure intellectuelle titre à la une : Desperate Housewife, avec un Sarkozy qui tourne le dos au lecteur. D'autres soulèvent avec un sérieux juridico-bureaucratique les impasses juridiques. Pendant ce temps, la France continue à ne pas travailler.
Vous voulez une révélation? Bon, je vais vous la donner, mais n'en parlez pas car elle est confidentielle. ILS ONT DIVORCÉ ! Et maintenant passons à autre chose de sérieux, le rugby? Poutine et les iraniens? Sarkozy et les turcs?
Thursday, 18 October 2007
Une soirée chez les dieux
Elle a commencé chez les démons. Je joue de malheur. Je commence à faire tomber mon portable dans ma baignoire. Le nouveau Nokia qui le remplace n'est accessible qu'à des ingénieurs, il chauffe toujours autant que l'autre et oublie de signaler certains messages en absence, au hasard.
La carte flash de mon psion s'est altérée. Dégradation sélective car tout le fatras dont je ne me sers pas est indemne, seuls ont disparu mon répertoire téléphonique et mon agenda. Oui, Oui, je ne suis pas stupide, j'ai sauvegardé, mais tous les mois. Or c'est le dernier qui est toujours le plus utile ! J'ai passé ma nuit à essayer de reconstituer une partie des informations altérées.
J'ai renoncé à changer de Sony. Les uns me disent qu'il faut bénéficier de Vista, d'autres, en majorité, que Vista, outre qu'il faut être un petit génie pour l'utiliser, ne marche que par intermittence, et qu'il vaut mieux installer le vieux modèle Professional XP. Ce n'est guère enthousiasmant.
Enfin, cerise sur le gâteau, je viens d'effacer tout mon billet. Sans fausse manoeuvre. On me dit qu'il faut enregistrer toutes les cinq minutes pour minimiser les dégats. Donc je vais m'interrompre pour enregistrer.
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Wednesday, 17 October 2007
Mahler, le Chant de la Terre
La trilogie de Li-Tai-Po, suite.
Note . La traduction de Hans Bechtle est en vert, l'original de Li-Tai-Po traduit par Franz Toussaint est en violet.
Le troisième mouvement du Chant de la Terre. Première partie de la trilogie.
De la Jeunesse.
(D'après Li-Tai-Po)
Au milieu d'un petit étang
se trouve un pavillon de verte
et blanche porcelaine.
Au milieu du lac, s'élève un pavillon de porcelaine blanche
Comme le dos d'un tigre,
se tend un pont de jade
vers le pavillon
Pour y arriver, il faut franchir un petit pont de jade
qui a la courbe d'un tigre à l'affut
Dans la maisonnette s'assoient des amis
Dans ce minuscule palais, des amis se réunissent.
bien habillés, ils boivent, papotent,
certains écrivent des vers
Ils causent, ils boivent.
Leurs manches de soie glissent
en arrière, leurs bonnets de soie
joyeusement rejetés sur la nuque.
2. Certains les manches retroussées; la calotte enfoncée jusqu'aux yeux, écrivent des vers.
Tout se reflète sur la calme surface
du petit étang., merveilleusement
comme dans l'image d'in miroir.
1. Sur l'eau verte, ils regardent onduler les reflets des pivoines qui ornent la balustrade de la terrasse.
Tout se tient sur la tête
sur le pavillon de verte
et de blanche porcelaine
Comme une demi-lune se tient le pont
arche renversée.
L'arc du pont ressemble au croissant de la lune.
Les reflets des pivoines ressemblentà des jeunes filles qui dansent.
Des amis
bien habillés, boivent, papotent
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Chronique
Le petit noyau de commentaires commis par les trublions de service : Vincent, Poil à Gratter, Alexandre de Lisle, et bien d'autres, me réjouit au plus au point. En dépit des fautes de français (voir mes remarques su l'influence destructurante de l'écriture sur ordinateur), les questions soulevées sont intelligentes, et bien souvent embarrassantes, toujours perturbantes. Elles décapent les idées les plus solidement reçues. Je me permets de vous conseiller de lire cet échange, mes commentaires sont partie du blog à égalité avec des billets plus ambitieux. Remercions ceux qui osent ou prennent la peine de répondre, ils disent tout haut ce que d'autres pensent plus bas.
Si Poutine n'existait pas, il faudrait l'inventer !
Il est raide, macho, dictatorial, retors, de mauvaise foi, grossier, brutal, mégalomane, et pourtant je ne le trouve pas antipathique. La raison, je ne la connais pas, c'est purement instinctif. C'est un personnage qui s'est trouvé là par hasard et qui a occupé une chaise vide, d'où il est difficile de le déboulonner.
J'ai des amis russes, qui l'ont bien connu du temps de Eltsine. C'était un homme tout à fait falot, un homme d'administration, sans vision ni réelle vision. Nul n'aurait pu imaginer une telle ascension. Aujourd'hui, certains, sans plaisanter, affirment qu'il est l'homme le plus puissant du monde à cause des énormes réserves énergétiques de la Russie, et de sa prise en main durable sur le système. Il n'est redevable qu'à lui-même de ses décisions, même si elles sont inspirées par les circonstances.
Poutine, faut-il le répéter, n'a pas de stratégie, pas de vision long terme. Ce n'est pa là un défaut par les temps qui courent, bien au contraire. Il sème désordre, provocations et contradictions pour sonder l'Occident et laisse toutes le options ouvertes sans jamais s'engager vraiment pour aucune. Notamment à propos de l'Iran, nulle conviction derrière ses proclamations. Mais il y a 25 millions de musulmans en Russie, et l'Iran est proche. Et puis, n'oublions pas que Poutine est avant tout un homme d'affaires mesurant l'intérêt de ses alliances, à l'aune de l'intérêt économique court terme. Il lance une bombette sémantique et attend les commentaires et les retombées (nécessairement verbales)..
Paradoxe : Pour faire court et provocateur, les Russes adorent les Allemands et détestent les Français. Poutine adore Sarkozy et ne peut pas blairer Merckel. .Il y a un peu de vrai dans cette boutade. Il est vrai que Nicolas Sarkozy a bien des points communs avec son homologue russe, et n'aime guère le pharisaïsme. Quant à l'Iran... bah. attendons de voir les retombées de toute cette gesticulation. Les médias sont contents, et les gens bien informés,de la concierge au soviétologue, se donnent des airs d'importance en prédisant l'avenir dans le rétroviseur.
La bibliothèque (suite)
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La civilisation de la panne
Il est rare que me production quotidienne soit aussi basse et mon journal en retard. La raison en est que subitement deux fichiers se sont altérés : mon répertoire et mon agenda. J'ai perdu d'un coup toute ma mémoire relativement récente (je ne sauvegarde pas depuis deux mois). Le responsable est ma carte flash dont on me disait qu'elle était indestructible et éternelle. C'est vrai. Mais à condition de ne pas s'en servir.
Par ailleurs mon vieux Sony, le meilleur, le plus puissant, voici quatre ans, menace aussi de me lâcher, et le nouveau n'est pas encore sorti. Il chauffe, il est désespérément lent, et il émet des bruits inquiétants qui ne laissent présager rien de bon. Me voici donc dans un état de "suspended terror" , cette technique qui permet à Poutine de bien tenir ses troupes. Ici ce n'est pas Poutine, mais les fabricants informatiques.
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Tuesday, 16 October 2007
A propos du second Faust
Infidélités incompréhensibles
Les traductions présentent par définition tous les modes de désinformation, généralement dans le sens le plus anodin car il est pratiquement impossible de trouver un équivalent d'une langue dans l'autre, lorsqu'il ne s'agit pas d'un mode d'emploi d'appareils ménagers ou de dépèches de l'AFP. Cependant il est de nombreux cas où le mot est plus juste et plus fort que la traduction. Il suffirait alors au traducteur de se livrer à une banale transcription. C'est justement ce qui irrite ces messieurs. Si tous pratiquaient l'évidence, ils parviendraient au même résultat, et adieux droits d'auteurs ! Je donne ci-dessous un extrait de Minuit une des scènes les plus angoissantes du chef d'oeuvre de Goethe en mettant en regard le mot à mot, l'excellente traduction de Henri Lichtenberger (Edition Montaigne, réédition Aubier) et l'infecte transcription de Jean Malaparte chez Flammarion, la seule disponible. Dans l'ordre on trouvera l'original, le mot à mot, la traduction Lichtenberger, puis Malaplate.
CODE : En noir gras, l'original allemand. En rouge, le mot-à-mot français. En noir maigre, la traduction Lichtenberger. En brun, la traduction Malaparte.
Mitternacht
Minuit
Vier graue Weiber treten auf
Quatre femmes grises entrent
Quatre femmes grises s'avancent
Entrent quatre femmes vêtues de gris
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