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Tuesday, 24 March 2009
CHRONIQUE
Epreuves
Le billet que je viens de terminer (il est 2h18) est certainement le plus long que le blog ait enregistré. J'ai averti que ceux qu'hérisserait la longue énumération de livres à peintures que je destine à L.H. III qu'ils pourraient sans dommage sauter ce billet. Je ne regrette pas de l'avoir écrit et il me suffirait qu'une poignée de visiteurs l'apprécie pour trouver récompense et justification à cet effort considérable (il a fallu scanner et photographier des manuscrits, en affrontant un réseau qui ne marche que quelques heures par jour, d'une manière dont la logique m'échappe).
Je m'attends à quelques péripéties aujourd'hui et j'espère que je pourrai vous retrouver cette nuit. Que deviendrais-je sans mon blog? Bien fidèlement votre,
Bruno Lussato.
KLEE
Lectures récentes
Ainsi que je vous l'ai annoncé au cours d'un précédent billet, j'ai dévalisé le MAM. Ce qui m'interessait était moins des photos inédites que les textes qui accompagnait ces encombrants albums, souvent on trouvait en un seul livre de nombreux points de vue originaux. Ils éclairaient telle face cachée mais toujours suprêmement pensée, de Paul Klee. En voici des photos de couverture. Les commentaires suivront.

Le titre de cet ouvrage est décevant. Il laisse entendre qu'on a interwievé ou retrouve les textes de génies comme Einstein, Picasso ou Schoenberg sur Klee. Mais il n'y a rien de tel dans cet ouvrage. En revanche il évoque l'essentiel sur le peintre en un nombre lmité de pages par Roland Dosschka. Ce qui fait tout l'intérêt de ce livre, pour les connaisseurs de Klee est la découverte d'oeuvre rarement ou jamais publiées provenant principalement de la collection Rosengart à Lucerne et de collections privées allemandes. Attention : on ne parle du parcours du peintre que jusqu'en 1937.

Ce livre présente outre que des oeuvres de l'Ex fondation Paul Klee, à Berne (aujourd'hui le Centre Paul Klee) l'oeuvre architecturale de Renzo Piano en cours d'achèvement. Les très nombreuses photos du chantier intéresseront plus les architectes que les amateurs de peinture.

Cet ouvrage, édité à l'occasion d'une exposition Klee à Las Palmas (Canaries) n'apporte rien. On peut le rejeter sans hésitation.

Cet ouvrage édité par Actes Sud en Septembre 2008 est très intéressant pour qui est intéressé par les rapports - très significatifs - entre Klee, la mise en scène, et la musique. Cela permettra notamment de lire le texte magistral de Pierre Boulez, reproduit dans Klee - Le pays fertile , condensé en quelques pages et plus facile d'accès. Il est également passionnant de trouver des oeuvre dont certaines sont inédites, regroupées autout de ce thème. édité à l'occasion d'une exposition au Palais des Beaux Arts à Bruxelles.
Note : le réseau ne fonctionne que par intermittences et je suis obligé d'attendre qu'il veuille bien se rétablir. Passer d'Orange à SFR est une course d'obstacles contrairementà ce qu'on m'a dit.
Ce livre édité à l'occasion de l'exposition Klee à la National Gallerie de Berlin est très intelligemment divisé par thèmes d'influence de l'artiste : religion, <théatre, Musique, Peinture et architecture etc. A lui seul il suffit comme livre base sur le peintre. Le problème qui en interdit la lecture au plus grand nombre des français est qu'il est entièrement rédigé en anglais
Les Etats-Unis ont toujours joué un rôle important, grâce à l'intelligence de collectionneurs comme Katherine Dreyer et les Arensberg. Ce rôle est devenu fondamental lors de la chappe nazie et ce n'est pas le France très conservatrice qui eût pu accueillir le fugitif, ni le faire vivre par des commandes. Le peintre finit pas se retirer dans sa ville natale, et abandonner ses illusions sur le rôle de l'Allemagne dans le développement de son oeuvre. Il dut se rabattre sur les Etats-Unis où il fut accuelli par des transfuges comme lui, devenus marchands de Tableaux et des professionnels éclairés au premier rang desquels on placera Heinz Berggruen. Ce livre fort intérêssant pour les spécialistes détruit bien des idées reçues qui ont cours dans les milieux de l'intelligentsia parisienne.

On ne peut qu'être ahuris que de prendre connaissance des marionnettes de Klee, conçus à l'origine pour son fils Felix, mais devenus ensuite des oeuvres à part entière. Ces marionnettes sont fabriquées par les matériaux les plus pauvres, destinés à la poubelle. Les poupées de Klee montre avant l'Arte Povera, et à l'instar de Kurt Schwitters qui l'a précédé avec ses assemblages, que l'art transcende le matériau, et le transcende. Un bien beau livre, très original, et qui parle de lui-même. Il peut être montré à des enfants. Ce serait un beau cadeau d'anniversaire.
Il est 0h55 et je vais continuer ma nuit en lisant les livres de Klee. A ce propos j'ai reçu le coup de fil d'une charmante journaliste, qui est révulsée par les propos de Boulez, de Bergé... et de Klee lui-même. Socrate de son côté et son avocat, récusent ma démarche. Ce dernier ne voit pas le lien entre collectionner des monnaies, des livres anciens, des manuscrits à peinture et... si l'on ajoute le corpus de la première fondation, de l'art océanien, le japon populaire, etc. et entre ma personnalité profonde. C'est qu'il pense aux manifestations extérieures dont l'hétérogénéité dissimule -mais en même temps permet de révéler, les principes organiques qui les sous-tendent.
Socrate ne va pas aussi loin. Après avoir trouvé mon plan (donc l'expression des principes) trop peu intégré, il en trouve la nouvelle mouture trop compliquée. Peut-être a-t-il raison. Je vais par conséquent ne pas me laisse décourager et entamer avec lui un intéressant dialogue.
Il faudra qu'un jour je vous livre ce plan aménagé.
J'ai fait don à S*** dont vous avez été nombreux à apprécier le talent, notamment pictural, un accordéon japonais libellé Les voies de la qualité, Tokyo, 1er Juin 1987. Joël de Rosnay et moi, étions de retour d'une mission pour le compte d'Hermès. Il s'agissait d'inaugurer la valise carbone. Ce grand attaché-case était en fibre de carbone noirâtre, et rebaptisée : grain de caviar, ce qui était bien vu. Elle était renforcée de coins en fibre de carbone et doublée du plus beau cuir, qui exhalait son parfum dès qu'on ouvrait cet espèce de coffre-fort, inusable comme tout produit de Hermès. Nous descendîme à l'Hôtel Seibu, à Ginza, le plus luxueux de son genre. On vint me chercher dans une immense Bentler bordeaux, copie de celle de la famille royale britannique, on nous gratifia d'une secrétaire perticulière, les suites étaient décorée par l'épouse de M.Dumas-Hermès avec un soin et une élégance discrète. Devant mon lit était incorporé dans le mus un immense écran. On pouvait rêver devant deux images : l'une représentant un champ d'orge, l'autre les fonds sous-marins d'un lagon. Les caméra étaient rigoureusement immobiles.Les seuls mouvements prevenaient du vent qui inclinait les champs tels une chevelure blonde, avec fond bleu inaltérable, et vols de corbeaux traversants à la Van Gogh.
Malheureusement la conception de la valise, en dépit de sa qualité, était defectueuse. Si vous êtes astucieux, à la lecture de ma description vous aurez deviné pourquoi. Pour nepas vous faire languir, je vous explique tout de suite les incongruités qui dénaturent ce coûteux bagage.
Pourquoi de la fibre de carbone? Cetrte matière très dure, très résistante aux hautes températures est très légère. Pourquoi dès lors la renforcer avec de coins en ...fibre de carbone? Les coins servent à protéger une matière délicate comme le box ou le croco, par des dispositifs durs, en acier ou en bois. Ce n'est pas le cas ici.
Mais il y a pire. La raison d'être de la fibre, matière d'un aspect un peu ingrat, est la légèreté. Or la valise est entièrement doublée par un magnifique box en cuir naturel, pesant une tonne! Alors?
Alors, le fonctionnalisme a été sacrifié au symbole : l'alliance de la tradition et de l'artisanat du cuir, où excelle Hermès, et de la futurologie d'un matériau High-Tech.
Moins glorieusement, on a surfé sur le chic le plus superficiel, le clin d'oeil, la volonté d'avoir un produit d'exception (un peu comme le téléphone vertu). Le résultat fut un échec pour la maison, et l'occasion d'un voyage de rève pour De Rosnay (conseiller du parc de la Vilette et auteur d'un incunable du reductionnisme : "l'homme symbiotique". Au moment de Mai 68 cet aristocrate afficha comme bien des nobles, des idées égalitaristes d'autant plus généreuses qu'elles ne lui coûtaient rien.
Pedant le voyage de retour, ma tête était pleine d'exemples d'une qualité suprëme : splendeur discrète des grands magasins, aux patisseries mauves, roses, et vert jade: étage noble où les kimonos et écharpes se montraient dignes des plus beaux brocards brodés, surpassant les habits de la cour du Roi Soleil, et les somptueux "washis", ces papiers rares que les japonais ont porté au rang d'une porcelaine chinoise, et les jardins des temples à Nagoya et à Kyoto, et le lustre aux dix mille cristaux de Minami Tada, qu'on peut contempler à l'hoter Royal d'Osaka, et pour finir, ce succulent boeuf de Kobé, massé par des Geishas et gavé à la bière, plus cher que du caviar, plus rare que la meilleure des truffes... Et cette propreté, cette courtoisie, ce silence serein, cette attention protée aux détails... Tout cela m'habitait pendant le voyage dans le merveilleux avion de la JAL, aux cabines individuelles ornées d'un paravent et baignant dans la musique de Chopin. (Cela est du passé hélas, la qualité exceptionnelle a baissé moins qu'ailleurs certes, mais que de beaux rèeves évanouis).
Et dans l'avion, les couleurs du japon nous poursuivaient, comme la persistance de la mémoire rétinienne : ces verts jade, rose saumon, violet lavande et mauve du lilas d'été, ocre doux et orange mandarine,jaune-vert acide. J'avais emporté avec moi un petit makémono orangé, plié en accordéon,et quelques feutres de couleur, et je confectionnai pendant la traversé ce ce qui constitua la charte de mon centre des capucins.Il devait échoir à S*** en gage d'estime et d'affection.

Pendant que je traçais paisiblement mes signes colorés, Joël s'affairait sur son ordinateur. Voyez-vous, m'expliqua-t-il, je fais l'économie d'une comptable. Pour chaque conférence je soustrais de mes émoluments, les frais qui les grèvent : pourboires, dépenses vestimentaires, achats de souvenir, timbres-poste, taxis non pris en charge, etc... (Je cite de tête, et je ne jurerais pas de la lettre, mais l'esprit y était).. Voici donc la genèse du petit document que j'aimerai vous soumettre si un jour mon serveur le permettait.
Paris, 2h02.
Bonne nuit. Bruno Lussato.
Saturday, 13 December 2008
CHRONICLE
Value generator scales – HUMELD
The great french poët wrote : « it’s not the great ideas which moves crowds but the great emotions. »
In fact ideas could be the frame of emotions. The revolutionary formula :
« liberty, equality, fraternity » as contradictory as it could be, was a support of torbid feelings as utopia, jealousy, hatred, negation of personality, etc.
But how define emotions ? Or more precisely categories of feelings, which can move crowds as individuals ?
To know it, you must like a child ask the question : why ? until you have the answer : « I don’t know » or « it’s like this » or « because it’s what I want », or « I want this because I want it ».
A long lasting and painstacking survey could reduce the various kind of motivations which push people to act, to six primary scales.
I used for that, factorial analysis that i learned and practized during years when I was a student at INNETOP, (to day Institute of industrial psychology).
It is not the place, in this popularized talk to detail the method but anyone can understand the result of this reduction.
The individuals acts according to six scales, each one being an oriented vector, having a negative pole and a positive one - between the (+) and the (–)pole, we can have many hues like for example a neutral pole (o) (neither-nor), and intermediary values. A scale who admit only the two pole is said « dichotomic » and denotes a special, fanatic way of thinking. « Either black or white, you’re my friend or my enemy ! »
Continuer à lire "The december 11 papers"
Monday, 23 July 2007
Vacances ou travail?
Les gens commencent à partir en vacances et parmi eux les internautes qui lisent ce blog. Or, je l'ai expérimenté moi-même, en dépit du wifi il est difficile de se brancher et cela coûte assez cher, sans compter la corvée d'avoir à traîner avec soi un ordinateur portable assez lourd et dont les batteries se déchargent périodiquement, sans avertir à l'avance. La fréquentation du blog s'en ressent, puisque nous avons atteint un rythme de croisière de 300 à 450 visites par jour, mais qu'il risque malgré tout de nous retrouver au chiffre de Mai, c'est à dire de 10000 visites au lieu des 14000 visites de Juin. La question est donc, dois-je me mettre en vacances aussi et reprendre le blog vers le 10 Septembre, ou continuer mon dialogue avec un public fidèle mais restreint? Ou encore, ralentir le rythme d'émission des articles. Ce qui me fait hésiter, est le nombre de commentaires qui croit sans cesse, dont celui que je vous reproduit ci-dessous qui est réellement motivant. J'aimerai avoir l'avis de mes amis Ardiccioni, Herbe, Poil à Gratter et autres Eric. Merci.
Bonjour monsieur Lussato,
Avant toute chose, pardonnez-moi d'avance pour l'orthographe, etant actuellement en stage à Los Angeles, je dispose d'un clavier americain.
Alexandre vous a peut-etre parle de moi comme nouveau lecteur assidu de votre blog, c'est avec enormement d'interet et de plaisir que je le lis a present quotidiennement.
Etant en premiere annee d'ecole de commerce à Bruxelles, je me destine a une carriere en entreprise, et votre blog apporte vraiment un eclairage tres interessant sur tout ce monde que je connais encore tres peu. Bref, en tant que -j'espere!- futur manager et en tant qu'homme, votre reflexion est vraiment enrichissante, je voulais vous en remercier.
Je n'ai pas encore pu me procurer votre livre, Virus, que j'ai eu envie d'acheter des que j'en ai vu les principaux axes de reflexion sur votre blog (et bien avant la fameuse Masterclass pour Alexandre, dans laquelle vous resumez brievement les principales lignes de l'ouvrage), mais cette approche me plait beaucoup et j'attends avec impatience de pouvoir le lire.
Actuellement, je me pose quelques questions concernant un sujet que je trouve assez preoccupant, peut-etre pourriez-vous m'eclairer de votre point de vue, ou meme pourquoi pas en faire un sujet de votre blog, si a l'occasion l'inspiration vous manquait, ce dont je doute!
Cela concerne l'avenement de la culture du reseau internet, et notamment de la folie actuelle que rencontre le site Facebook. Vous devez sans doute en avoir entendu parler, et je me demande si cette nouvelle tendance ne peut pas avoir d'importants effets pervers.
Ce site a un succes fou chez les jeunes des couches aisees de la population francaise; le pourcentage d'inscrits dans le milieu des grandes ecoles de commerce doit etre extremement eleve, et on ne compte plus les "fils de", les noms connus, et toutes sortes de gens "qui comptent".
Bref, mes preoccupations sont diverses:
-il existe une "pression sociale" pour participer a Facebook (je pense ne pas exagerer en disant cela). Facebook est actuellement "la ou il faut etre". Est-ce un passage oblige a la creation d'un reseau, a la reconnaissance de ses pairs? Participer a ce systeme n'est-il pas un engrenage dont il est difficile de sortir par la suite (augmentation du nombre de personnes de son reseau, course a la popularite)
-Et enfin, et ce qui m'inquiete le plus, est-ce bien raisonnable de confier a une entreprise privee, creee en 2004, et dont les origines et les regles ne sont pas forcemment tres claires, l'ensemble des donnees de son reseau social? (comment on a rencontre telle ou telle personne, par qui on la connait..) Bref, n'avons-nous pas affaire a un Big Brother au visage angelique, et ne serions-nous pas (une fois de plus..) les victimes passives et insouciantes d'une dangeureuse desinformation?
Tres cordialement, Solon.Matthew.Bronstein
Article en cours de rédaction
Continuer à lire "Le journal du 23 juillet 2007"
Je préfère avoir raison avec Aron que tort avec Sartre
On reconnaît dans cette formule, l'exacte inversion de l'adage des repentis des positions inqualifiables de J.P.Sartre (il ne faut pas désespérer Billancourt) et qui néanmoins s'il le fallait, recommenceraient avec verve les mêmes errements. Comme Médusa est l'inverse de Force de la Terre, et que je prends le contrepied de Médusa, la nouvelle formule correspond bien à ce qui constitue ma manière de penser.
Un grand quotidien français, relevant que Jack Lang, un totem de la culture politiquement correcte, et moi-même, représentant tabou de la culture politiquement incorrect, avons été honorés par le Président de la République, m'a demandé de me situer par rapport à l'ancien ministre dela culture. J'ai eu du mal à répondre car qui peut connaître un personnage aussi polymorphe? Et d'ailleurs j'ai déjà beaucoup de mal à me définir moi-même !
Ce qui est en revanche plus intéressant, est d'examiner notre activité, comme deu faces de Janus de la culture. Mais tout d'abord il me faut énumérer quelques points de convergence.
Les deux cultures
Jack Lang a été incontestablement un des grands ministres de la culture, entretenant les meilleurs rapports avec la création vivante et ayant payé de sa personne : nul ne peut lui raconter des histoires sur tel ou tel artiste. Il est une personnalité hors pair, très populaire auprès les hommes de l'élite intellectuelle et maniant parfaitement le verbe, et sa quintessence : l'humour.
C'est lui qui aurait dit : nous sommes venus au pouvoir grâce au verbe, nous avons le pouvoir, nous gardons le verbe. Se non e vero è ben trovato.
Cela dit, il faut tenir à l'esprit que certaines personnalités d'exceptions sont -pour employer une expression de Marvin Minsky, une "société de l'esprit" à eux tout seuls. C'est dire, que comme nous l'a enseigné Korzybsky nous ne devrions pas dire Jack Lang mais Jack Lang 1, Jarck Lang 2, Jack Lang n.1,2,3,n, correspondant à autant de moments de sa carrière.
Mais cela ne suffit pas, car au même instant plusieurs personnalités partielles et contradictoires, peuvent coexister, l'une d'entre-elle devenant dominante en fonction des circonstances favorables. Ainsi comprend-t-on la position de Lang. La main gauche qui proteste de sa fidélité indéfectible aux idéaux de gauche, ignore sa main droite, qui trouve toujours des accommodements avec l'homme fort qui lui tend la main. Si ce n'était que cela ... Marianne clame certes son dégoût pour les traitres qui ont trahi le "peuple de gauche". Mais Nicolas Sarkozy, en accord avec Jack Lang répudie cette notion. Il n'y a pas quoiqu'on dise un peuple de droite et un peuple de gauche, mais un peuple de France (pour l'instant) traversé par des idées, des idéaux, des valeurs, fluctuant avec le vent sous marin des courants de la mode et de la nécessité.
Le quotidien voulait opposer la culture de gauche Lang à la culture de droite Lussato, mais je lui fis remarquer que s'il y avait bien incompatibilité ce n'était pas une question de choix politiques, mais de ... mauvaise foi tout simplement. Qu'on n'y voie aucun reproche. La mauvaise foi n'est que la tentative pour couvrir l'inadéquation entre un modèle théorique rigide, et les nécessités de défense ou de protection du territoire.
Continuer à lire "Le journal du 24 juillet 2007"
Friday, 3 July 2009
CHRONIQUE
LA CÔTE SOUS LA PLUIE
CE 1ER JUILLET. NOTES DE VOYAGE
Le départ se fit dans une sorte d’affolement. Les médecins m’interdirent de rester une heure de plus dans la chaleur et dans la pollution parisienne. J’avais donc le choix de me rendre à Deauville puis, lorsque j’aurais récupéré, arriver en retard à San Remo, soit
affronter huit heures de train et me rendre directement à ma destination. Ce que j’ai fait.
Une de mes visions préférées, lorsque je prends le TGV est d’admirer de Saint Raffaël à Cannes, le contraste des roches rouges, de la mer d’un bleu intense sous le ciel pur. C’est aussi de percevoir dans un éclair de pure jalousie les magnifiques villas toutes blanches à colonnades et ornées de balustrades descendant les pieds dans l’eau. Mais une surprise m’attendait : à partir de Saint Rafael, le soleil s’éteignit, la mer, le ciel étaient
D’un gris sombre, bientôt zébré d’un fouet de pluie ininterrompue. Je ne reconnus point le paysage naguère si joyeux. Les roches étaient d’un brun sale, les couleurs fuligineuses,. On supporte une mer d’encre à Deauville, le brouillard et le ciel gris, en sont des attributs naturels, et cela ne dure point, mais sur la côte d’azur, cela produit un effet déprimant, contre nature. Je pensais aux gens qui avaient acheté à prix d’or une bicoque pieds dans l’eau pour retrouver les jeux de pluie une humidité et un brouillard mous pis que ceux des plages du nord.
A partir de Cannes, le temps empira. Les plages naguère animées par des corps heureux étaient désertes. On se serait cru à Maubeuge, où jamais quiconque n’a admiré le moindre crépuscule. La mer était criblée par les rafales de pluie torrentielle, ininterrompue. Ma sœur et moi, regrettâmes Deauville, où le ciel était méditerranéen et la mer de soie grise. En général, là où il fait beau ailleurs, il fait mauvais à Monaco.
Adossée à de hautes falaises qui arrêtent les nuages, emprisonnant la brouillasse entre les gratte-ciels immondes, Monte Carlo autrefois station balnéaire paisible et quelque peu tentatrice par son casino, est devenue le haut lieu de l’argent noir et des margoulins flambeurs. Aujourd’hui, il faisait plus que mauvais. En voyant la ville depuis la crique suivante, elle m’apparut comme une vision de cauchemar. De sinistres cristaux de plomb émergeaient d’une ouate corrompue, sous une bruine fuligineuse. Comment Alexandre Pugachev qui y a vécu une partie de sa vie et qui a un appartement peut-il s’y plaire ?
A partir de Ventimiglia c’est l’Italie qui commence. Les bâtiments sont plus pauvres, pas tous ravalés, on sent que les milliardaires russes et du golfe, ne fréquentent guère la Riviera italienne.
Luigi, le chauffeur est venu nous chercher, ma sœur et Jean-Marie notre « maître d’hôtel » pour nous conduire au Royal. Plus on approchait de notre destination, plus le temps s’arrangeait. Un petit brin de ciel bleu, puis un soleil nous souhaita la bienvenue à San Remo, alors qu’on avait oublié de qu’était un beau temps méditerranéen. Méditerranéen l’accueil qu’on nous réserva à l’hôtel. Tous nous firent la fête, depuis le portier et la réception jusqu’aux femmes de chambre et la gouvernante. Cette dernière, une humble et modeste personne n’est autre que la propre fille et héritière du Signor Bertolini, le fondateur et l’âme de l’hôtel que nous connaissons depuis le lendemain de la guerre, où il tenait un établissement à Courmayeur, qui ne payait pas de mine mais bénéficiait d’un service et d’un cuisine digne des plus grands palaces de l’époque. On pouvait en dire autant du Baur au Lac de Zürich, le plus réputé de la ville, qui ressemble à une pension de famille mais le service unique au monde. Depuis, avec la mondialisation les critères ont bien changé. Les chambres sont ultra modernes et dotées de tout le confort électronique et normalisé. Internet, boutiques de grandes marques, 40 restaurants de spécialités faussement exotiques, des voyages organisés, des activités sportives, de la musculation et le hammam, toujours identiques d’un Four Seasons à l’autre, d’un Hyatt à l’autre, des salles de séminaires, de l’épate pour cadres supérieurs d’une prétention et d’une nullité dépassant celle des émirs. Un cadre pour des cadres. Et du papier, du papier, du papier glacé, des sites internet, des questionnaires interactifs en guis de dialogue avec les consommateurs, … tels sont les prérogatives du luxe en ce début de XXIème siècle.
A San Remo, on essaya de s’adapter. On aménagea le sous-sol en centres de fitness, de massages à la noix, de balnéothérapie et de remise en forme, de gymnastique mécanisée, et autres gadgets, destinés à justifier une croissante augmentation de prix du Royal.
Mais un fantôme circulait, silencieux, veillant à chaque détail, à exiger la célérité dans le service et les petits détails utiles : remise de beaux sacs de plages aux clients, plats de fruits et champagne de bienvenue… Le fantôme était Bertolini, nonagénaire, silhouette haute et maigre, agitée par la maladie de Parkinson, mais combien réconfortante nonobstant son grand âge.
Il est mort cet hiver, Bertolini, les sacs de plages ne sont pas disponibles, ils ont oublié les fruits de bienvenue parce que l’ordinateur disait qu’on n’était pas là. Ce qui n’était pas faut : on n’aurait pas dû être là, on était un jour en avance. Si on se fondait sur le jugement humain, on aurait bien vu que nous étions, mais l’ordinateur eut le dessus.
Enfin, aurait tort de se plaindre. N’était un épouvantable lumbago, et des crampes aux mollets, qui n’ont rien à voir avec mon opération, je puis bénir le Seigneur : pas la moindre réaction à tout ce qu’a subi mon foie, et le moral est toujours au beau fixe surtout depuis qu’Alexandre Pugachev est venu me voir deux soirées de suite à Paris, gêné au début, souriant à la fin en voyant que je ne lui en voulait pas pour ses silences prolongés. J’espère le voir à San Remo pendant un de ces week-ends.
J’appréhende toujours la nuit, cauchemar où les crampes et la lombalgie s’emparent de ma carcasse.
Bonne nuit.
Bruno Lussato
Saturday, 6 October 2007
Chronique
Statistiques
Le billet de Marina Fédier, continue son incroyable ascension. On se dirige à présent vers les 15.000 visites. Le nombre total de visites du blog a largement dépassé les 100.000 visites et le rythme de croisière dépasse les 1000 visites par jour. Ceci est réconfortant car c'est la démonstration que la culture peut aussi trouver un public... d'entrepreneurs et de professeurs, mais surtout de jeunes étudiants ou començant leur carrière.
La rencontre Dutilleux- Gergiev. Edition revue et complétée

Ci-contre, Valery Gergiev, Sergei Pugachev, sénateur de Russie , Marina Fédier et Bruno Lussato
Dans le prolongement du triomphal concert où Henri Dutilleux a été ovationné longuement et chaleureusement par la salle et l'orchestre, le compositeur a rencontré le grand chef d'orchestre Valery Gergiev pour préparer le concert du 26 octobre 2007 où Mystère de l'instant sera interprété. Le compositeur ne tarissait pas d'éloges sur Seiigi Osawa dont la direction géniale a donné lors de la première au Japon, mais surtout hier au Théâtre des Champs Elysées, une version de référence. Dutilleux était stupéfait par la mémoire du chef japonais. Qu'il dirige sans partition la Pavane pour une infante défunte de Ravel, soit. Mais Mystère de l'Instant est infiniment plus difficile à retenir." Dutilleux s'étendit longuement sur le génie de Berlioz, sa capacité d'invention, et l'influence qu'il exerça sur les compositeurs. Il aime tout particulièrement la Fantastique, tour de force accompli par un jeune homme qui n'avait pas trente ans.
Ci-dessous, Marina Fédier, Henri Dutilleux, Valery Gergiev
Le problème à la Chapelle Royale de Versailles, où on jouera Mystère de l'Instant est son exiguïté et les incertitudes qui pèsent sur son acoustique. Valery Gergiev déclare qu'il va devoir procéder avec infiniment de délicatesse pour adapter l'oeuvre à l'acoustique de la salle qu'il connaît mal, mais qui peut réserver des surprises heureuses.
Continuer à lire "Le journal du 6 octobre 2007 (suite)"
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