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Sunday, 28 September 2008
CHRONIQUE
La naissance de deux nouvelles fondations
En dépit de l'importance des évènements, et sans vouloir tomber dans la mythomanie, on ne peut éluder le parallèle entre la genèse du théâtre de Bayreuth, et celle de la fondation d'UCCLE.
Au moment de son accès au trône, le jeune Louis II de Bavière capta une bouteille à la mer lancée par le compositeur aux abois, réclamant l'appui d'un mécène pour réaliser son grand projet de l'Anneau des Nibelungs et des moyens indispensables pour lui donner vie. Le Roi seconda tous ses voeux et s'ensuivit une relation aussi ambiguë que passionnée entre les deux hoimmes. Wagner qui ne voyait que l'intérêt de sa création dut feindre de partager l'exaltation de Louis. En dépit de nombreuses vicissitudes et malentendus, frisant quelque fois l'odieux ou le ridicule, le Thêatre de Bayreuth est aujourd'hui le plus moderne du monde, et le Ring, avec Faust, le drame le plus complexe et le plus grandiose qu'esprit ait conçu.
Le parallèle s'arrête là et c'est déjà beaucoup.
LA GENÈSE DE LA FONDATION D'UCCLE
Que mon lecteur me reprenne après l'échec de mes deux fondations, et me débattant dans les souffrances, tout espoir étant barré. Ce qui joua le rôle de bouteille à la mer fut le blog qui venait d'être lancé et dans lequel, fort imprudemment, j'attaquai violemment un des grands de ce monde, connu pour son inaccessibilité mais aussi sa capacité d'élimination de ses adversaires. Appelons-le Edward.
Un jour, Polonius, mon éditeur, homme pacifique et fort connu, vint me voir bouleversé : il y a quelqu'un qui veut vous connaître et qui m'a demandé d'organiser la rencontre chez vous ce soir. Cet homme n'est rien moins qu'Edward! J'étais aussi perturbé que lui. Le grand Edward, que nul ne peut se targuer d'approcher, venant voir le petit Lussato ! C'était incroyable.
Il vint me voir, très grand et fort, la quarantaine jeune, les yeux impressionnants qui vous transperçaient. L'entrevue dura très peu. Il me parla de ses ambitions : l'argent et le pouvoir. Je lui répondis que je ne me souciais ni de l'un ni de l'autre et lui demandai s'il avait un coeur ou un coffre fort dans la poitrine. Il sembla déconcerté et il me répondit : je ne sais pas... Je cherche seulement l'argent et le pouvoir. Je lui répondis que je ne pouvais rien lui apporter et - à la confusion de Polonius, je mis fin brutalement à notre rencontre.
Vous êtes drôlement imprudent me dit-il. Il était déjà furieux par ce que vous avez dit sur lui dans votre blog et il le sera plus encore à présent. Ce n'est pas un homme à se mettre à dos. Cela m'est égal, répondis-je, au point où j'en suis, rien de pire ne peut m'arriver.
Mais ce n'est pas ainsi que les choses évoluèrent. Pas du tout.
Pour aller à l'essentiel, il prit l'habitude de venir me voir. Il me demandait notamment des services dont il n'avait nul besoin (sur ce qui comptait en France) et parlait fort peu me fixant interminablement de ses grands yeux qui me fascinaient. A la fin, excédé je lui lançai : chaque fois que vous me demandez une information vous l'avez déjà. Vous me faites marcher: je ne suis qu'un homme malade et inutile, que voulez-vous de moi?
"I want you !" - je vous veux- me répondit-il en me fixant. - Je ne suis pas un écureuil empaillé, pas à vendre, rétorquai-je. Mais à chaque fois qu'on se voyait il répétait ce désir. Enfin pour rompre le silence prolongé de ces longues minutes où il me fixait sans mot dire, et,pour en finir, je me souvins de la notion de covenant héritée de ma pratique des grandes compagnies et je lui dis : -bien, je me donne à vous, mais à condition que vous acceptiez mes quatre covenants. Lesquels sont-ils? Je lui répondis :
1. La confiance absolue.
- Vous l'avez déjà - me dit-il avec une vivacité qui contrastait avec ses silences.
2. Le respect absolu
- C'est déjà fait.
3. La ponctualité, je jeux qu'on se voie toutes les six semaines.
- Edward se lève aussitôt son carnet à la main et décrète : on se voit Vendredi prochain à trois heures !
4. L'éternité. Un covenant ne peut prendre fin que par la mort d'un des partenaires. Il ne peut se rompre.
- C'est non - dit-il. On ne sait pas comment une relation peut tourner de part et d'autre.
Il tiendra bon. Vous relater comment il finit par accepter le quatrième covenant, serait passionnant mais nous mènerait trop loin de notre propos. L'important est qu'à la suite de nos échanges, dans lequels je jouai avec ma vie et ma santé, notre entente devint de plus en plus étroite et professionnelle.
Un jour il me dit de but en blanc : je veux que nous soyonbs partenaires? Je veux partager avec vous un grand projet commun.
Ainsi naquit la fondation d'Uccle. Il acheta un domaine splendide, non loin d'une maison qu'il est en train de faire rénover dans la banlieue la plus huppée de Belgique, et en fit cadeau à la fondation. En retour, moi je donnai toutes mes collections muséales : les partitions musicales (Sauf le fonds Wagner déposé à la BNF) les calligraphies, les stylos, (ou ce qui en reste) les bibliothèques, des statues et des paravents (aujourd'hui en forte baisse) des objets artisanaux, notamment japonais, etc... On décida d'y ajouter des ensembles propres à attirer le public et à l'inciter de faire un crochet par la fondation : un ensemble unique au monde d'art océanien, la statuaire médiévale, l'Art chamanique etc...
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Thursday, 20 September 2007
Journal d'automne
Ce billet fait partie des hors blogs. Sa lecture est tout à fait déconseillée à la majorité des internautes car elle fait allusion aux états d'âme de Bruno Lussato, qui n'interessent personne. Elle n'est réservée qu'à ceux qui recherchent une empathie avec le blogueur, communication personnelle qui peut projeter du sens sur la genèse de L'Entretien. Pour y accéder il faut cliquer sur ►♦♦♦
L'homme le plus puissant de France
D'après la couverture du Point de cette semaine, c'est Claude Guéant. Mais à l'intérieur, en tête de l'article on ajoute "après Sarkozy". Qu'est-ce qui a poussé le rédacteur à faire une pareille bourde? La réponse serait instructive : accrochage marketing, flagornerie, ou malveillance?
 
A gauche, Guéant est premier ministre bis. (Juin 2007) . A droite, le voici l'homme le plus puissant de France ( 20 septembre 2007). Une promotion !
Une de mes relations citait avec complaisance les critiques d'une amie contre Claude Guéant, décrit comme dur, autoritaire, sectaire, désagrable, exerçant une influence détestable pour ne pas dire pire. Comme je manifestais mon incompréhension, cette relation m'apprit que l'avis de cette amie bien renseignée était irréfutable : elle avait vu deux ou trois fois le Secrétaire Général en comité restreint et surtout, elle était sortie major de l'ENA à l'age de ... je ne m'en souviens plus mais elle était sans doute très jeune. Major de l'ENA... Tout s'expliquait ! No comment.
Il se trouve que j'ai recueilli depuis plus de vingt ans des jugements innombrables de personnalités aussi différentes que possible par les convictions, l'âge, la condition, l'origine, et partout l'ancien directeur de la police nationale fut décrit comme le type même du grand serviteur de l'état, d'une probité et d'une intégrité exemplaire, d'un jugement très sûr et d'une capacité d'écoute peu commune. C'est le seul homme ayant touché à la politique que je considère sans suspicion. Le portrait qu'en fait Le Point est remarquablement fidèle. Certes il ne contient pas la moindre critique, mais ce n'est pas par complaisance, mais parce qu'à ma connaissance je n'en ai jamais entendu une seule depuis des décennies. S'il n'existait pas, Claude Guéant, il eût fallu l'inventer, ne serait-ce que pour donner l'exemple, et en particulier à la petite prétentieuse géniale et suffisante par définition.
Il reste que la couverture est désastreuse. Tout d'abord parce qu'elle est volontairement mensongère. Guéant est un fidèle compagnon et complice de Sarkozy, en aucun cas son autorité n'empiète sur le pouvoir réel, celui du président. Ensuite parce qu'elle ne peut que nuire à celui qui a reçu ce cadeau empoisonné. On l'affuble d'une soif de pouvoir, d'une sorte d'auréole à la Fouché, qu'il ne peut que désavouer, en vain, car il n'est pas de fumée sans feu, et on l'accusera d'avoir inspiré cet article. De surcroît la photo, posée, avec un sourire qui n'est pas le sien et un rideau qui évoque les daguerréotypes de portraits les plus conventionnels. La photo de Challenge était plus naturelle, mais aucune ne correspond à ce mélange de gentillesse, de sérieux, d'humour dissimulé, et d'écoute de l'autre, qui frappe lorqu'on le connaît.
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Thursday, 21 May 2009
CHRONIQUE
Le docteur Mabuse
Bien sûr, c'est une plaisanterie, je n'ai aucune envie de vous entretenir du Dr Jekyll et de Mr Hyde, des monstres de Karpates, des golems, des vampires ni de Frankenstein. La référence au Dr. Mabuse est une simple parabole.
Vous savez qu'on interna ce diabolique docteur afin de le mettre hors d'état de nuire. Il fut privé de tout contact. Il obtint cependant un épais journal de bord, lui aussi emprisonné sans aucun humain pour le lire, existence inconnue de tous, non avenue. Le bon Mabuse écrivait tous les jours la liste des crimes, des pirateries, des règlements de compte sanglants, des accidents mortels qui n'éxistaient que dans son imagination, puisqu'il était coupé du monde extérieur. Or tout ce qu'il écrivait survenait quelques heures après hors des murs de la prison, dans le monde courant et familier, et on en retrouvait l'intitulé dans la manchette des journaux. Cette interpénétration du réel et de l'irréel, est typique de l'Entretien, d'où la référence provocatrice du titre du présent billet.
Ce qui survint avec le jeune homme dont je tus toujours le nom et l'existence, faisant partie des grandes familles que je ne puis citer, reste comme une plaie brûlante dans les tréfonds de mon être. Il le savait fort bien, il connaissaît aussi combien j'avais besoin de son appui en cette nuit tombante, et il choisit ce moment pour - lui qui m'avait promis d'être près de moi quoi qu'il lui en coûte, - pour ne plus donner signe de vie en dépit de mes SMS désespérés. Mais reformulée par Macha cette petite tragédie, fait partie de L'Entretien, et plus précisément de la scène entre le Seigneur et l'Autre. Effectivement, comme le docteur Mabuse, je file un texte imaginaire, issu de ma fantaisie, et qui s'incarne par la suite dans la réalité de telle sorte, qu'on ne sait pas si c'est le texte qui anticipe la réalité, ou la réalité qui se conforme au texte !
On retrouve ainsi les théories de Rupert Sheldrake, et notamment son concept de champ morphogénétique. Il suffit pour lui qu'une forme soit suffisamment nouvelle, perturbante et signifiante, pour qu'en même temps, un peu partout dans le monde, des formes analogues apparaissent. Il donne comme exemple le cas de la surfusion et de la cristallisation des molécules organiques. Lorsqu'un nouveau composant a été synthétisé, molécule curative ou parfum, il ne peut être purifié que s'il est cristallisé. Partout dans le monde, des laboratoires ultra-spécialisés et concurrents, essaient les premiers d'aboutir à la cristallisation des nouvelles molécules qui se présentent comme des masses amorphes et impures. Et voici que par chance un de ces laboratoire réussit à faire cristalliser la molécule. Aussitôt, partout dans le monde les molécules cristallisent! On a émis toutes les hypothèses, y compris celle d'un germe cristallin qui aurait franchi les portes closes du labo d'origine, pour être transporté par un vent mauvais dans tous les laboratoires du monde. Il est inutile de vous dire que dans cette éventulalité on a scellé toutes les zones de dissémination possibles. Sans succès.
Ainsi s'expliquerait l'effet Mabuse. Lorsqu'un texte particulièrement puissant, original et d'une forme nouvelle, est créé , on peut le considérer comme un langage cristallisé. Il agit dans l'environnement à condition que celui-ci soit prêt à l'accueillir. Mais avec le temps la diffusion s'accroît et les différents auteurs s'accusent mutuellement de plagiat. Ce ne sont là, bien entendu, que des pistes de réflexion, y aurait-il quelque paramètre caché qui rendrait compte de ces étranges contaminations?
Sheldrake a donné des protocoles d'expérimentation très simples qui permettent de prouver ces phénomènes. Mais ses nombreux détracteurs se sont contentés de cracher des insultes et des remarques condescendantes, sans qu'aucun d'eux ne semble avoir essayé les protocoles. C'est une attitude fréquente on le sait, chez les pontifes et les mandarins. Moi-même du haut de ma chaire d'état, j'ai dû réagir de la même façon, en toute bonne foi.
Départ pour Deauville
Je ne supporte plus la pollution de la Région Parisienne. Des ennuis de toute sortes que vous imaginez (Dont le vol de 40.000 euros par un employé de maison-chauffeur devenu mythomane au contact de Jacques Martin) et bien entendu la consultation avec le Professeur Pol relative à mes chances de survie, ont constamment différé ce départ.
Aujourd'hui j'ai été avec Marina me promener au jardin de Bagatelle. L'entrée était gratuite car il n'y avait pas d'expositions en cours. Et pourtant nous avons cu les pivoines les plus magnifiques qu'on puisse imaginer, et même dépassant l'imagination, en union et en contraste de couleurs. Plus loin une exposition d'Iris nous jouait un concert en mode mineur, où les mauves puissants alternaient avec les violets pâles quelquefois ponctués de touches en mode majeur :jaunes ou orangé.
En dépit de ce festival pour les yeux, nous nous trainions lamentablement, plus crevés que jamais. C'est, nous le savons, dû à la chape de plomb qui vient de s'abattre avec la chaleur réverbérante, aggravée par la pollution, sur le bassin de l'Ile de France. Pour récupérer, rien ne vaut l'air vivifiant de la Manche. J'amènerai avec moi mon Apple dans l'espoir que je saurais le faire marcher, et le gros traité de calligraphie de Mediavilla. Au retour je voudrais attaquer le secont volumes de mes morceaux choisis.
INITIATION A LA MUSIQUE
Je suis profondément ecoeuré. J'ai pris une heure trente sur mon sommeil pour affiner et simplifier mes recommandations, et d'un coup voici que ma page web expire, annulant tous les passages sauvegardés. Je m'en vais me coucher car je devrais partir tôt pour Deauville demain - sauf catastrophe - mais peut-être au milieu de la nuit j'écrirai sur Word, mes conseils sur le Package culturel.
Bonne Nuit !
Bruno Lussato.
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Thursday, 26 February 2009
CHRONIQUE
La vente de tous les records, conclusion
J'ai vécu hier soir la clôture de la vente di siècle et j'ai même pu obtenir un lot de consolation : une statue de céramique de l'atelier Della Robbia attirbué à Giovanni della Robbia et datée de 1510. Mais j'enrage d'avoir manqué, en me fiant à l'estimation stupide (volontairement?) de Christie's. Il s'agit d'une des pièces majeures de la vente, un exceptionnel Bouddha de l'époque Ming et estimé 30 000 à 40 000 euros. Je croyais donc l'obtenir en lançant un ordre de 250 000 euros pour le compte de la collection d'Uccle, département Mingei. Or le prix normal eût été de 5 fois ce montant. Un chef-d'oeuvre exceptionnel n'a pas de valeur. Il eût été classé iiii d'après mon échelle d'insubstituabilité. Si c'est un musée américain ou chinois qui ont été acquéreurs, il passera au rang de iiiii, celui des utopies.
Par ailleurs, il est incontestable que les livres anciens et les monnaies - culte, sont très chers par rapport à des pièces exceptionnelles comme ce lat turc dit des quatre fleurs de 1550, parti pour 52.000 euros, ou une hydrie du IVème siècle BC, d'un modernisme et d'une pureté étonnants rappelant l'Art Déco. Et que dire d'un magnifique cratère grec attribué au peintre de la tauromachie du Louvre et digne d'un musée? Il partit à 150 000 euros à partir d'une estimation grotesque de 20 000 à 30 000 euros. Un grand brule-parfums magnifique de la fin de la dynastie Ming, se vendit 60 000 euros à partir d'une estimation stupide de 10 000 à 12 000 euros! Pour toutes ces pièces, je fus "underbidder", en combat avec une seule personne, ce qui est toujours dangereux. D'où ma satisfaction d'avoir enfin obtenu à un prix très raisonnable, la céramique de l'atelier Della Robbia pour la fondation d'Uccle , département de l'artisanat. Ce n'est pas ma tasse de thé, mais je dois faire abstraction de mes goûts dès qu'il s'agit d'un centre culturel à vocation pédagogique.
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Saturday, 2 May 2009
CHRONIQUE
In extremis
Ce billet était au début un addenda purement formel destiné à protéger les billets précédents, car c'est dans les billets en cours que surviennent les désastres tels que : la page a expiré.
Mais en définitive des évènements indépendants de ma volonté m'ont obligé à différer d'un jour mon départ pour Deauville. Je ne parviens pas à prendre des vacances, comme tant d'autres, bien que je jouisse d'un temps disponible important.C'est dû à mes rendez-vous rares et sporadiques, mais incontournables, qui m'obligent à saucissonner mon temps libre, par ailleurs confortable.
Pour me consoler je suis allé ce matin, armé de mon coolpix, photographier cette rue Visconti, si mystérieuse. Lorsque j'avais encore mon encéphalite et mon amnésie, je la découvris, et, inexplicablement j'éclatai en sanglots. Les larmes succédaient aux larmes, pour employer l'expression de la dédicace de Faust.Cette rue devait être chargée.

Ces murs, témoins d'évènements cruels ou poétiques, aimants ou terrifiants m'envoyaient des messages qui pénétraient dans mon cerveau malade, sans barrières, sans défense contre ces fantômes de l'au delà. La rue Visconti était propice à ce genre de phénomène, car elle était parmi les rares voies sans passants et sans voitures, sans boutiques (à l'exception de mes marchands tout au bout de la rue, débouchant sur la rue de Seine, sur la vie, sur l'animation joyeuse des antiquaires. et des petits bistrots.

Par un curieux hasard, la galerie Mingei, le Toit du Monde (chamanisme népolais) et Ferrandin (Art nègre et fétiches habités) sont tous massés à l'extrémité de la petite rue.
Voir le portfolio Visconti dans le corps du blog.
Visite au Mont Athos
Est-il besoin de le dire ? C'est "un must". Bien qu'il y ait foule, l'exposition est d'une très haute tenue et on ne sait pas trop ce qu'il faut admirer, des icones, des tissus d'apparat cousus d'or, de l'orfêvrerie, et des magnifiques manuscrits dans un état superbe et leur reliure originale revëtue de brocard ou en argent.
En priant les détenteurs des droits leur indulgence pour ce petit blog pédagogique, et en les assurant du retrait immédiat des reproductions de manuscrits, je me hasarde à vous montrer les deux plus précieux codex datant de 1340 - 1341, pour l'Evangile, de 1344 pour le psautier. Ils sont tous deux l'oeuvre d'un célèbre copiste Chariton du monastère de Ton Hodegon. Les ors des miniatures et du premier feuillet du frontispice et des initiales, sont tracées à l'encre d'or (et non en lettres d'or en relief du manuscrit de Padoue, à peu près contemporain.

Evangéliaire, couverture renforcée par un luxueux revëtement metallique. Monastère de Vatopédi.

Psautier, monastère d'Iviron. Fond et initiales du premier feuillet en encre d'or.
On peut comparer ces livres somptueux à une autre qui ne l'est pas moins, le livres d'heures enluminé par Ramo de Ramedellis, le maître de lat.364 dans la BNF écrit en feuilles d'or (et non en encre d'or) d'un bout à l'autre. Padoue env. 1380. Heribert Tenscher. L'époque est donc à peu-près la même.

En revanche le psaultier anglo-saxon de Tenscher est bien antérieur. (vers 1190 à 1200). D'où son intérêt en tant qu'un des premiers manuscrits de style byzantin à être doté d'une expression individualisée.

En revenant à l'origine du Mont Athos, un magnifique manuscrit du XIIème siècle (ca. 1100) a été vendu au Metropolitan Museum sitôt proposé à la vente, par le marchand de Hambourg , le Dr. Jörn Günther, l'année dernière.


La couverture du catalogue du Dr.Jörn Günther.

Couverture du très beau catalogue de l'exposition du Mont Athos. au Petit Palais. Détail.
Le NOM DE LA ROSE
C'est le titre d'un ouvrage célêbre de Umberto Eco. Il laisse sous-entendre : "des roses fanées, il ne reste que le nom". Jean-Jacques Annaud en a tiré un film-culte, avec Sean Connery dans le rôle de Guillaume de Baskerville qui incarne la tolérance face au despotisme papal incarné par l'inquisiteur Guy, (F. Murray Abraham). Je viens de voir le passionnant bonus qui montre l'esprit qui a présidé la transposition du livre de Eco, sceptique. Annaud y a transfusé l'amour, la passion, et a tenté de faire une production européenne, très coûteuse certes, mais intelligente et aussi éloignée que possible des supernavets américains. Cela a été possible grâce à la coopération de grands historiens et spécialistes des décors. Tout a été minutieusement étudié de façon à se conformer à la lettre et à l'esprit du moyen âge. On a misé sur le fait que le public sent l'authenticité et qu'il marche alors. Pari courageux et réussi. Ce DVD si vous ne l'avez pas, il faut l'acheter, et le mettre dans votre discothèque imaginaire.

Par ailleurs des liens tenus relient les différents thèmes de mes récents billets. Le monastère perché sur une colline et vivant en autarcie, véritable ville monastique, ressemble tout à fait au monastère du Mont Athos. L'histoire, policière comme la Neuvième Porte tourne autour de la possession d'un livre introuvable. Comme dans le film de Reverte-Polanski, on tue pour en posséder un exemplaire, et la recherche est jalonnée par des morts conformes à un texte. Dans aucun de ces films on ne trouve la sentimentalité pseudo chretienne sucrée qui m'agace tellement dans le vulgaire Code Vinci. Le public ne s'y est pas trompé. Tant qu'à faire, dans le genre du thriller religieux, il vaut mieux lire Génesis qui est une vraie réussite, bien que non crédible et dépourvue de toute ambigüité. Du bon roman de kiosque de gare.
Bruno Lussato, le 4 mai 2009, 1h13.
Je m'en vais au lit, progresser un peu dans ma lecture de l'Oiseau Peint de Kosinski, et je vous dis : bonne nuit, et profitez de la vie, on ne sait ce que le lendemain nous réserve !
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Friday, 10 October 2008
CHRONIQUE
Décadence du système monétaire
Dans le précédent billet j'ai présenté la constitution de la monnaie, son enrichissement progressif par des valeurs culturelles, politiques, artisanales. L'apogée fut proche de sa naissance : Grèce et la Sicile.
Le schéma ci-dessous montre le lent dépérissement, l'aplatissement des valeurs véhiculées, parallèle à un dessèchement culturel et spirituel porté par la mondialistation et aboutissant au regne de la mondialisation et de la technologie triomphante.

Ci-dessus, extrait d'un feuillet,publicitaire, pour un salon de numismatique, montrant les étapes successives du déclin monétaire.
Le passage qui suit ne prétend pas esquisser une histoire de la monnaie. Il s'agit de mettre en évidence une évolution lente et inéluctable vers la banalisation et l'abstraction qui semble aller de pair avec le rétrécissement de l'espace sémantique des populations et des élites, dont le how ((comment faire) remplace le why (pourquoi faire?).
Les décadrachmes d'Euainetos et de Kimon, marquent le point exceptionnel où la fonction esthétique dépasse toutes les autres. Cette étape ne sera plus ni dépasséeni même égalée d'où la célébrité de ces documents de l'histoire de l'art.
La seconde phase cède à un style où la fonction esthétique est représentée par l'art du portrait, celui des empereurs. La finesse et la psychologie remplacent le mythe, témoin ce tétradrachme de Carrahe 215-217. 850-1000 €. Vente Burgan 20 juil 2007. En même temps l'emploi du bronze se généralise car il permet une subdivision plus fine des valeurs. Une pièce de bronze assez large remplace une microscopique pièce d'argent ou d'electrum. Certes, bien que la patine puisse être superbe, il s'ensuit une distanciation supplémentaire entre la valeur métal intrinsèque et celle de la monnaie de bronze qui repose davantage sur une convention.

Comparez avec un exemplaire de la vente Vinchon du 7 octobre 2008

Parallèlement la fonction symbolique très stylisée et quelque peu sommaire marque les monnaies "barbares" . Elles rappelent les manuscrits et les icones du temps du livre de Kells ou de Lindisfarne, mais la stylisation est plus poussée et les déformations des figures confine à l'abstraction.

La troisième phase, bien que décorée est beaucoup plus conventionnelle. Les figures sont beaucoup moins individualisées. Il subsiste néanmoins une trace de la main de l'artisan et une préoccupation esthétique bien qu'accessoire.
Elles disparaissent avec la mécanisation qui transforme la monnaie en un objet industrialisé, dont le principal intérêt consiste dans le poids d'argent (silver dollar) ou d'or (napoléon). toute fonction artistique, culturelle ou religieuses ont disparu.
Cette valeur elle-même disparait avec la nécessité pour les Etats-Unis de faire face aux déficit énormes causés par la guerre du Viet-Nam. Le panurgisme des acheteurs, les habituent à l'idée, que la garantie militaire et la puissance de l'Amérique tient avantageusement lieu de présence physique réelle. La confiance remplace la certitude. Mais lorsque cette confiance vient à s'ébranler, plus aucun frein métallique ne vient garantir la valeur physique, réelle, de la monnaie qui n'est plus représentée que par un signe. L'aboutissement du processus de dématérialisation, est évidemment la monnaie électronique.
Que se passera-t-il si le processus continue à évoluer dans ce sens?
Deux thèses contradictoires s'affrontent.
1.On distingue la valeur de la monnaie, garantie par l'Etat ou toute autre instance "sûre" (la poste, les actions privées comme celles d'Auchan, le papier monnaie). La convertibilité-divisibilité sont assurées, de la valeur des actions, des obligations, etc. qui repose sur des activités naguère solides et inaltérables, aujourd'hui en faillite ou ne valant plus qu'un centième de leur valeur passée. Si l'on admet la permanence du système monétaire, on aurait intérêt d'attendre avant d'investir, et à thésauriser les billets de banque. Avec 100 000 € on pourra acheter des actions d'entreprises importantes, de véritables leaders, à une fraction du prix jadis normal. La fortune ira à ceux qui savent attendre.
2. Cette thèse repose sur la croyance, qu'en dépit de leur insolvabilité, les états pourront entretenir la confiance en des signes artificiels qui ne dépendent que de mesures hasardeuses. Dans le cas où la panique s'installerait, le fil tenu qui relie la monnaie (sgnifiant) à la réalité non arbitraire ( Signifié) se romprait, accroissant encore l'affollement des populations et débouchant sur la violence et la montée des extrémismes. A ce moment on en serait réduits à en revenir au troc, c'est à dire aux échanges entre biens à valeur concrète. Cela peut être de la nourriture (provisions, fermes, prosumérisme, bricolage) et du chauffage (abris oeu dispendieux ou bien placés, à proximité d'une école par exemple), pour ceux qui possèdent des biens important, on se rabattrait sur l'autres valeurs, notamment scientifiques (financement de la recherche), esthétique (achat d'oeuvres d'art de très haute qualité et surtout incontournables par leur rareté et leur importance, comme les pièces grecques décrites dans le billet précédent). En revanche les pièces de moyenne importance ou abondantes, comme les meubles Louis XV, s'écrouleraient.
Le deuxième scénario, nous l'avons appelé "catastrophe" parce qu'il se développerait sans aucun contrôle. Un seuil serait atteint puis dépassé, celui du déferlement, où les lois "normales" sont renversées. Vouloir raisonner en financier dans un tel contexte, c'est comme traiter les phénomènes quantiques avec les mêmes notions familières qui donnent sens à notree existence.
On peut même ajjouter, que cette phase catastrophique est déjà présente mais qu'elle ne se manifeste pas par un phénomène de sursaturation provisoire. Une goutte d'eau de plus (quand, laquelle?) et brutalement le liquide déborde, déclenchant l'irréparable.
Voici mes chers internautes, la manière dont j'utilise la numismatique comme modèle de ce qui risque de se produire. J'espère que mes prévisions, ou plus exactement le raisonnement qui leur donnent crédibilité, sont fausse. Jusqu'ici, cela n'a guère été le cas, mais lisons le hai-ku de Basho à l'envers
Le nuage
qui ne bougeait jamais,
n'est plus
Bruno Lussato. 6h.30 du matin, 11 octobre 2008
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