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Tuesday, 22 May 2007La chronique de Frédéric Bonnet, 22 mai 2007Robert Gober. Work 1976-2007 Continuer à lire "La chronique de Frédéric Bonnet, 22 mai 2007"
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Saturday, 2 May 2009Le journal du premier mai 2009CHRONIQUE La neuvième porte
Je pense prendre congé de mes chers internautes pour cause, rassurez-vous, de congés. Enfin je pourrai, je veux l'espérer, pour la première fois depuis de dures années, prendre quelques jours de vacances sur la Manche, où j'ai un petit appartement, un logement de service, et un petit jardin avec une piscine, que je dois à mon fils. J'espère aller au marché, où il y a un étalage sympathiques de vieux livres, des gabardines burberry en solde, et évidemment d'excellents poissons. La mer n'est pas très belle : grise et infestée de goëlands qui envahissent la ville d'un concert ininterrompu de cris stridents qui empêchent les malades et les dépressifs de dormir.Mais il n'y a pas moyen de les faire décamper, car les écologistes l'interdisent. Ils préfèrent les oiseaux aux hommes, et peut-être ont-ils raison. Mais cela ne me convient pas car j'espérais enfin trouver un peu de repos la nuit.
Commentaires sur le film de Polanski, La Neuvième Porte. Vous vous souvenez de mon marché de videodisques. J'ai commencé à en entendre un tous les soirs. Avant-hier un très beau film d'amour (Ville portuaire) hier, un autre film d'ingmar Bergman : l'attente des femmes, l'inverse du précédent, puis qu'on nie que l'amour véritable et durable puisse exister sans une bonne dose d'hypocrisie. Aujourd'hui, j'ai revu "La neuvième porte" de Roman Polanski - que le hasard avait dévié sur New York , raconte Jerzy Kosinski, son grand ami, pendant que la secte démoniaque à Manson, perpétrait son carnage dans sa demeure de L.A. Le livre sur lequel est basé le scénario est de Arturo Pérez-Reverte, Le Club Dumas, best-seller de l'auteur qui avait déjà signé Le tableau du maître flamand. Deux réussites exceptionnelles. La première fois que j'ai vu La Nouvelle Porte, je l'ai considérée comme un thriller réussi. En le revoyant ce soir avec ma muse Sandrine, j'ai compris que c'était un grand film, qui mérite de prendre sa place parmi les meilleurs.
La première partie tourne autour d’un livre d’occultisme mystérieux, dont il n’existe que trois exemplaires dans le monde. Il s’agit de comparer les exemplaires car seul l’authentique permettra d’atteindre la neuvième porte, celle qui donne accès aux pouvoirs démoniaques.
Ci-dessous, le frontispice et le premier bois de l'exemplaire du Livre de Pérez-Reverte fidèlement repris par Polanski.
Comparez-le avec le frontispice d'un livre de l'époque.
Comparez le style des bois du livre de Perez-Reverte, avec la première édition de la Divine Comédie illustrée de gravures sur bois, en 1487
Notez aussi la parenté avec des lames de tarot. Ici, documents annexes de L'Entretien.
Le propriétaire d’un des exemplaires veut s’assurer que le sien est bien authentique en le confrontant aux deux autres.
Il faut cependant reconnaître que la qualité di livre de Perez-Reverte, y est pour beaucoup. Il offre en route, plus encore que le film , une illustration convaiquante de l'impact mystérieux qui, pour certains, fascine, voire perturbe certains esprits réceptifs à l'aura dégagée par les livres rares et fortement chargés de sens. Le livre, offre des reproductions des trois livres magiques, qui ressemblent à ceux que l'on trouve chez les antiquaires d'incunables décrits parfaitement par Perez-Reverte.Les images, elles, ressemblent aussi à des lames de tarots.Je reproduirai en sollicitant la bienveillance des ayants-droits, la page de frontispice, etla première gravure à des fins de comparaison qui traduisent l'admiration que je peorte à auteur et à réalisateur.
Ci-dessous, un exemplaire de tête d'un des livres magiques édités voici quelques décénnies à New-York. Les circonstances de son obtention ont été étranges, rappelant le film de Polanski. Tous ces livres revendiquent l'authenticité du texte du Necronomicon. La reliure est en cuir et palladium et vous noterez la ressemblance avec celle qui orne les livres magiques du film.
Bien entendu, une autre référence s'impose, le Da Vinci Code de Dan Brown. Le copyright date de 1964, mais sa mouture luxueusement illustrée a été éditée en 2003/2004. Ses illustrations montrent clairement les similitudes avec l'imagerie de Polanski et, bien entendu d'Arturo PEREZ REVERTE (Le Club Dumas) en dépit d'un mauvais goût typiquement américain. Quant au film tourné à grands frais, il a été un beau fiasco. Cela ne vaut pas la peine de se le procurer sur DVD.
Cette chapelle sinistre rappelle les châteaux du film de Polanski
Une partie d'un manuscrit secret.
Le frontispice de l'édition de luxe qui est également la première édition illustrée. Ci-dessus un canular extrait de L'Entretien.
A titre anecdotique je termine ce billet par un fragment d'un des livres annexes de L'Entretien, allusion directe à Dürer, mais aussi à Léonard et aux livres de magie.
Note du 2 mai 16h45. Dernière minute. En explorant ma bibliothèque, j'ai trouvé un petit in-8vo noir qui fait partie des annexes préparatoires à L'Entretien. Il m'a semblé fort bien s'inscrire dans ces commentaires sur la Neuvième Porte.
Comme vous pouvez le constater, la couverture ressemble tout à fait au grimoire qui constitue le centre de l'intrigue dans le film.
Le frontispice représente les sceaux et une paire d'yeux au laser. Lorsque vous bougez ils vous suivent et changent d'aspect.
Une double page de l'introduction, montrant les lettrines et l'écriture de chancellerie tracée à la feuille d'argent et au crayon argent. finement taillé.
Une double page montrant deux des quatre états des substances magiques.
Où la quatrième porte est annoncée. La pieuvre stylisée représente une des formes de la captation, ou fascination hypnotique qui asservit ses victimes. A gauche l'araignée, qui piège un moucheron, symbole de la quatrième porte, celle du réseau ténu d'intrigues qui désoriente l'assujetti. A droite, la cinquième porte.
L'entrée de la neuvième porte (au delà de la huitième porte). Mais ce qu'on y découvre n'est pas quelque lumière infernale ni quelque apparition effrayante, mais - ce qui revient peut-être au même - le monde. Cela se passe de commentaires.
Le colophon du livre m'apprend qu'il a été commencé au mois d'Août 1982 à Lebach (Sarre) dans la maison de mes beaux-parents, et terminé le 24 Novembre à minuit, soit à 0h le 25 Novembre, anniversaire de mes cinquante ans. Je n'ai donc pas pu connaître le livre de Reverte, Le Club Dumas qui date de 1993, et encore moins le film de Polanski. La démarche était d'ailleurs tout à fait différente car je suis parti du Necronomicon, et dans lequel les chercheurs ont raconté comment après des semaines de recherches infructueuses avec l'Illiac, le plus puissant des ordinateurs de l'époque, ils on par inadverdance compris le code. Ces péripéties sont tout à fait dans le style du livre de Reverte, mis en film par Polanski. Bonne nuit et relisez les autres billets, ils ont tous été réactualisés, corrigés et complétés.
Votre Bruno Lussato qui vous laisse en compagnie avec son successeur S*** Billets indélébilesintroductionQu'est-ce que la désinformation?Cette rubrique étudie le processus de désinformation. Il existe plusieurs définitions de ce terme. Chacun a le droit de le définir comme il l'entend, mais il faut qu'il l'énonce clairement et qu'il s'y tienne. Dans ce blog, la désinformation est définie comme une altération volontaire du processus de communication, depuis sa source jusqu'à la conscience d'un récepteur humain. Encore faut-il définir la source, et savoir comment la comparer au message reçu. On peut considérer que l'information originale est un événement, un objet, une création mentale, une oeuvre d'art ou de technique... C'est le territoire qui par des chemins complexes sera représenté par sa projection dans notre psychisme. La désinformation consiste à fausser le processus de communication et de re-création de telle sorte que la carte soit distincte du territoire, et que la déformation obéisse à un but défini, une manipulation par un ou plusieurs agents. On ne peut donc parler de désinformation, lors de bruits et de pertes accidentels ou aléatoires, mais lorsque la distorsion du message obéit à une logique indentifiable. Qui sont les désinformateurs. Cela peut être nous-mêmes et le processus plus ou moins conscient de l'altération des messages a été tout spécialement étudié par Festinger et ses descendants. Il montre que la distorsion a pour but de réduire la dissonance entre des faits et des informations, et un modèle implanté dans notre inconscient. Ce modèle, peut être individuel, en relation avec les désirs et les peurs du sujet, mais bien souvent il obéit à des schémas collectifs, des faisceaux de croyances fortes, que nous désignons sous le terme de "noeuds sémantiques" et qui déforment notre perception, comme un aimant un spectre magnétique.
Posté par Bruno Lussato
dans Théorie de la desinformation
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Wednesday, 7 February 2007 12:23
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Tags pour ce billet: carte et territoire, désinformation, dissonance cognitive, distorsion, festinger, manipulation, noeud sémantique
Thursday, 20 November 2008The 20 of november paperTHE CHRONICLE We certainly wouldn’t go as far as believing that our center could compete with great cultural organizations as the Getty Foundation. But our experience shows that small cultural sites like Uccle Foundation, could attracted people living all around, in Belgium as in Europe, provided that the fire of passion would ever burn in these places of knowledge. See above, the fountain pen of the third mellenium.It is a master piece and a tour de force : 24 facets incrusted by albalone inserts. The sections of our cultural center.
Mingei is the ancestor of design because design aims a very Spartan surrounding and claims a similar function oriented of objects. It's why in Paris, the design was exhibited as a continuation of Mingei. But there are considerable differences that opposes design and genuine Mingei thinking. The design is cold, formal, intellectual, elegant and trendy, industrially produced and dependent on image, the Mingei is the opposite. It want reactivate the manual craftsmanship, and although it insists on simplicity and bareness, most of the objects are subtle and sophisticated.
A characteristic of traditional Mingei product, is that they let speak the matter and its texture. The wood, the textiles, the bronze, the Bamboo and the pottery, express their soul. No one piece is equal to the others, each one express its personality, and its fantastic imagination. In 2000 there was in Marseille a splendid exhibition of true Mingei, very complète. The catalog shows an ideal collection and will serve us linke a guide to build our Mingei department. When it will be mature, in few month, our foudation will be the only place in Europe where to see a comprehensible set of this fascinating approach, between art and craftmanship. The Shamanism collection. As the Mingei, shamanism is very trendy and many exhibitions can be admired in Paris. Moreover, magnificent example can be admired in Musée du Quai Branly. The most celebrated merchant in Paris, is Gallery Flack. They have a wide choice of historical and impressive masteroieces from Canada,and Alaska. Unfortunately, their prices are prohibitive and you need 200 000 000 € to gather a collection who could be compared to the great non specialized foundations. But there is a niche who is very interesting : Nepalese shamanic Art. Under the roof of Himalaya shamans are always operationals and you can find very good pieces, some of them very close of modern occidental art. But although thr shamans of Alaska are civilized and well known, up to captain Cook travels, the nepal protected its frontiers until the fifties and it's now only, that scholars, ethnologists begin to develop their knowledge and seek more information. This is missing unfortunally for the reasons already mentionned. It's why it is impossible to give a precise date to a given specimen. Another result of this bacward state of the Nepal civilization, the pieces have not market, not quotation, no merchant with the exception of some rather confidential. We decided to enter in this niche, fascinating and where it's possible to build a comprehensive collection with reduced amount of money. The Nepal pieces can be completed bay masks and statues of the field, when they don't belong to shamanism but are related by magic practice, to protect the peasants from bad weather and from illness.
It would prove useful too, to mix the shamanic art of Nepal with the celebrated art from Alaska and the Great North. We can find pieces from 1000 years BC ant others with illustrious prevenances as André Breton one. But we most remember that with a Flak single famous mask price, you can buy a comprehensive collection of himalayan shamanic objects ! The Nepal Shamanic Art can and ought be developped with the cooperation with the merchant and scholars. Our foundation aims to create an institute of the new himalayan treasures and to be situated at the very center of the related studies.
The case of medieval christian art . Our overall view of the situation shows that a strong deflation shall legitimate whose who say : we must delay of three to six month the decision to buy works of art. But I demonstrates that such a jugdment is 95% right but no for a small subcategory of works of art, I name ii. ii is the irremplaceable indicator. It qualifies works of art, flats, houses or other goods, which when sold desappear were they are bought by public libraries, museum, or other rich people and institutions. Try to buy a flat in Feaubourg St Honoré, in front of the gardens, between Japan Embassy and USA Embassy ! It's impossible whatever the world situation would be. Such goods are out of the market. Another consideration is mode. Many decades ago Art Deco was not fashionable, now it's the trendiest of the furniture anbd the prices climb to stars. It is a rule to buy against the mode, but we lust not forget that before a neglected great artistic piece find a plain recognition you must wait many years or even decades! The christian art of middle ages never has been appreciated because it is too religious. But nevertheless, it belongs to our civilization, our roots, our sensitivity, even if the anticlericalism is an occidental illness. Nowadays men have no eyes to see a great medieval virgin. To day it is possible to buy a major work of the XIIe century for the price of a Peter Doig, not to quote Damien Hirst and Jeff Koons objects. To acquire a great medieval "chef d'oeuvre" is an unique experience which could change your mind and it is a honour to possess it. Therefore I am not neutral about this chapter of the foundation. I would be very uneasy to fix a finite price to the infinite spirituality. I believe that when people will awake, as they have done so lately with Vermeer or Van Gogh a century ago, to buy such a genial works will prove to be an utopia. To possess christian art is nevertherless a must, as a point of the trajectory of soul and belief. If we cannot gather it in a pole it is necessary to put it in the line of inspired works. It would paradoxical to possess primitive fetish, often frightening, and to neglect objects of love and goodness.
The Bournet collection. It is a group of 27 great totemic shields which were never separated since their entrance in the Bournet family, one century ago. The result of anks to the Bournet Foundation, they shall have all the medical care, a nice small flat, a park, and a lot of distractions. the purchase is used to benefit of wold and lonely peopla who wait death. But we need a financial help to another organization, since the price of the collection is too high. The statues are fascinating and typical of the best of oceanic art. They werer very appreciated by Emil Nolde during his trip in New Guinea, and Salomon Islands, where he bought two of these pieces. Nolde preferred the deep spirituality of these humans, to sophisticated and fashionable behavior of the snobs. The Paper museum and the Hiroko Noguchi legacy. The paper museum is a gift of the Paper museum in Tokyio and of more than one hundred in artistic paper. It's difficult for us to imagine that art making is more than craftmanship for japanese. This art has it's national living treasures . The "washi" is a luxurious paper made sometimes of gampi. This plant is as vicunas. It is impossible to be cultivated. Around the paper collection, we are proud to show related masrrpieces. There is a marvelous origami by Jun Yoshida, at the Bruno Lussato and Marina Fedier Center (les Capucins) destroyed by a great cosmetic company. But the highest point of the paper museum is the collection of objects of all kind in Kozo paper tinted in brown by kaki dye, by Hiroko Noguchi who spent manay visits in Bruno Lussato Center ; "Les Capucins". Last but no least, the calligraphies of Claude Mediavilla, one of the major calligrapher of our time, the inscription on stone, of his friend Moisan who engraved the tombs of Louis XVI and Marie-Antoinette, in Saint Denis, and a very important set of chinese calligraphy by Tad Chen.
Tuesday, 28 August 2007Le journal du 29 août 2007La chevelure derrière la chevelure Voici une variation ou mieux une déclinaison sur la devise du blog : l'information derrière l'information. Je connais depuis une vingtaine d'années le présentateur bien connu Eric Moutarde du Bois Orquan. Il était alors un fringant jeune homme, très pressé, l'air distrait et le crâne un peu dégarni. Mais depuis il est devenu la coqueluche de ces dames, auteur à succès et présentateur si connu qu'il ne dédaigne pas se livrer à de petites insolences et de grandes condescendances envers les hommes politiques qu'il n'aime pas. Il se fait incontestablement la grosse tête et qui pourrait le reprocher à une telle célébrité? Mais voilà. Moutarde du Bois Orquan (dit EMBO) m'interpelle. Je suis en effet assez chauve, et alors qu'au cours des ans ladite calvitie ne s'améliore pas, et que mes cheveux commencent de grisonner, EMBO rajeunit. Au moment de prendre ses vacances, il avait le cheveu brun, un peu pauvre, mais couvrant. Continuer à lire "Le journal du 29 août 2007"
Posté par Bruno Lussato
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Tags pour ce billet: Désinformation capillaire
Saturday, 9 May 2009Le journal du 8 mai 2009CHRONIQUE
Traduttore traditore
Qui ne connaît cet adage italien : traducteur = traître ?
Il est très difficile de trouver un équivalent exact à une oeuvre poétique ou littéraire, surtout lorsque les langues respectives sont l'anglais et le français par exemple. Que l'on songe aux transpositions plus ou moins fidèles de Shakespeare, aux mots et expressions intraduisibles faisant bon marché du contexte. En revanche la traduction de Faust II par exemple est relativement aisée si l'on suit le mot à mot, ce qui n'est guère le cas de bien des traductions qui sous prétexte de reconstituer le génie poétique du chef d'oeuvre, osent d'infâmes inventions. On se souvient à ce propos des absurdités de la traduction de "Don Giovanni ! " en " Voici l'heure !" ou encore "Don Jua-nan !" dans l'opéra éponyme de Mozart, alors qu'on aurait pu se contenter de faire chanter en italien cette impressionnante interpellation ! C'est d'ailleurs la raison de l'abandon des opéras traduits au profit des versions originales avec sur-titres. Le défi est évidemment encore plus difficile lorsque la langue écrite est étrangère aux règles de la langue traduite, par exemple les idéogrammes chinois et japonais. En revanche la différence est pratiquement nulle, lorsque la sémantique est identique pour toute la planète, et que la langue doit s'y conformer de force, en créant s'il le faut des néologismes.
C'est le cas des langues-outils comme la comptabilité, la finance, la science et la médecine ou l'informatique. Le cas de la transposition d'un texte littéraire en une version filmée est le cas le pire qu'on puisse rencontrer. Le cinéma a ses règles qui sont différentes de la lecture. Il doit reconstituer la subtilité d'une intrigue peaufinée, à savourer lentement en voyageant au besoin dans la phrase en images frappantes, condensées, destinées à faire appel aussi bien au son et à l'image qu'à ce qui ne devient qu'un scénario. Le cas est bien entendu différent dans une représentation théâtrale car, si le jeu des acteurs, leur personnalité, le décor et l'acoustique de la salle, altère le contexte, néanmoins l'intégralité du texte est préservée. On ne fait qu'à y ajouter des informations et des dimensions supplémentaires. Il y a des cas où le point de vue du cinéaste diffère de celui de l'auteur du scénario, par exemple "le Nom de la Rose", où le scepticisme de Umberto Eco, heurte l'optimisme de Annaud, comme celui-ci s'en explique dans le bonus du DVD. La fidélité est en revanche maximum lorsque auteur et cinéaste sont un seule et même personne. Le cas du film "being there" de Kosinski également l'auteur du roman, est exemplaire. D'autres transpositions sont particulièrement réussies comme celles de Boileau-Narcéjac dans "les diaboliques" (Clouzot) et "sueurs froides" alias "Vertigo" (Hitchcock).
Cela nous amène à la comparaison du "Club Dumas" de Arturo Pérez-Reverte et du film qui en est tiré "La neuvième porte". En dépit de la réussite de Polanski, les modifications apportées à l'intrigue sont telles qu'on peut parler de falsification. Et si certaines licences se justifient par les nécessités cinématographiques et ne font qu'appauvrir le roman, d'autres n'ont d'autres raisons d'être que d'introduire des images et des séquences inventées de toutes pièces dans des buts commerciaux. La recherche de spectaculaire dénature complètement le sens du livre. Je relèverai ici de mémoire des déviations grossières.
LE FILM : l'histoire du club Dumas et celle des neufs portes sont liées. Le club Dumas est une secte occulte comme celle de "Eyes Wide Shut" de Kubrick et se livre sous nos yeux à des messes noires démoniaques, où l'auteur des crimes fait irruption et déclame sa volonté de commercer avec le diable.
LE LIVRE : Le Club Dumas est une association bien innocente des admirateurs du romancier, qui se réunit tous les ans dans la demeure de la fanatique femme du premier mort, mais étrangère à sa pendaison comme aux autres morts. Son but est de s'emparer du manuscrit d'un chapitre des "trois mousquetaires" les autres étant confié aux mains de chaque membre de l'association. Le pendu a libéré une place et grâce au manuscrit apporté en don à l'association elle espère d'être acceptée comme 64ème membre. mais la tenue est inférieure à celle d'un Hitchcock ou d'un Kubrick. La découverte de l'indépendance entre le club Dumas et la recherche du livre magique, est un clou de l'intrigue et permet de mener à la conclusion, qu'il y a forcément deux manipulateurs distincts derrière les évènements.
LE FILM : La femme aux yeux verts est une sorcière jouée par Emmanuelle Seigner. C'est elle qui, au delà de la neuvième porte, environnée de flammes et d'une clarté insoutenable, se livre tout nue à une danse érotique de possession, sous les yeux d'un Johnny Depp médusé.
LE LIVRE : Le coup de théâtre supprimé par Polanski : on découvre que cette interprétation est fausse. La prétendue sorcière n'est qu'une jeune fille (comme on l'appelle dans le livre) très courageuse, pleine de pudeur, et capable d'une infinie douceur. A la fin, elle est simplement amoureuse de Corso et cela finit sur une scène de tendresse, certes moins spectaculaire que la danse érotique, mais combien plus émouvante.
LE FILM : Le nécromancien s'entoure d'un cercle de feu, pour prouver que les flammes ne le brûlent pas. Au début tout ce passe comme prévu et il pousse des cris de triomphe, bientôt mués en hurlements de douleur lorsque il découvre - trop tard que ce n'est pas le cas, et il finit comme Don Juan, entraîné en enfer. En effet le sortilège des neufs bois gravés était de la fantasmagorie issue de la superstition.
LE LIVRE. Si le nécromancien meurt c'est parce que les neuf bois étaient incomplets. Le neuvième était un faux réalisé par les restaurateurs espagnol d'après une reproduction prise dans une publication. C'est une autre surprise éludée par Polanski.
CONCLUSION : j'ai relu mes appréciations enthousiastes du film. C'est que je n'avais pas relu alors, le livre original de Arturo Pérez-Reverte que j'avais oublié. Ce qui montre que l'admiration peut avoir comme source l'ignorance. Il reste que le DVD est passionnant, les acteurs collent aux personnages, et la mise en scène particulièrement efficace. Mérite plusieurs visions répétées. Voyez le film, lisez le livre après coup sans vous laisser décourager par l'abondance de références relatives au métier de marchand de livres anciens.
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