Tuesday, 27 November 2007
Du lointain
Vint me voir en cette fin de soirée le père Oleg Borodine. Il m'était recommandé par le père Slotine, patriarche de l'Isola Quadrata; associée au couvent des arméniens de San Lazzaro, au large de Venise. Cet homme ascétique arborait une barbe très noire et des yeux passionnés qui regardaient en dedans, comme les prophètes. Il m'expliqua sa vision eschatologique du monde et nous fumes tous deux surpris par l'identité de nos conclusions. Mon langage m'étant plus familier, je l'adopterai pour synthétiser notre conversation en fond de constat.
A la fin du siècle ignoble dont parle Conquest, enfanté par la Révolution Française, le monde perdit définitivement le sens de ses valeurs. Le livre du bien et du mal s'enroula dans le ciel et disparut. Il resta le néant axiologique dont se flattent les élites.
Quatre continents sémantiques se partagèrent l'esprit et la terre.
Les deux premiers, OUEST et EST se livrent aujourd'hui un combat à mort pour la domination matérielle du monde. Le leader : l'Amérique, le challenger, l'Asie, divisée entre elle, unie contre l'occident. La conquête de la technologie est un atout encore favorable à OUEST, mais la lèpre économique ronge tout, sape les fondations et détruit les emplois. Elle est mise en oeuvre par EST avec ses millions de zombies nourris au riz et fanatisés contre les barbares occidentaux, qu'on attire par des sourires et l'appat du gain. Car GREED est le mot d'ordre universel, le moteur qui anime les riches financiers de l'OUEST. Le reste n'est qu'hypocrisie.
EST et OUEST ont appris que le développement technologique, seul à assurer l'emploi de l'OUEST, et le développement industriel, nécessaire à la survie des zombies nourris au blé, sont tributaires de l'Energie et de l'Eau. L'Amérique a compris cela depuis le début et fonde sa stratégie immuable sur les postulats suivants :
1. Moins il y a de convives autour d'une table, plus il y a à manger.
Si l'on élimine l'Europe, et qu'on la coupe de ses ressources énergétiques, c'est autant de gagné. Un développement concurrenciel en moins. 2. Les européens, ont les aime... Mais comme ancêtres, pas comme concurrents. 3. De toute façon on ne doit rien à ces salauds qui manipulés par les communistes; nous crachaient à la face : US Go Home! Ils ont passé par profits et pertes les gars qui sont venus de notre pays pour se faire massacrer pour eux. 4. Lorsque l'Europe va mal les Etats-Unis vont bien. Il se produit un afflux de cerveaux et de riches, qui viennent féconder les élites de notre pays. Pendant ce temps, ils importent des congolais et des tchadiens ! La politique Européenne est du pain béni pour nous. Et c'est la France qui prend la tête du mouvement panurgique. Il n'y a que des énarques et des arrogants pour suicider leurs compatriotes en toute légitimité. 5. Mais voilà, il ya le pétrole irakien et le gaz russe. Jadis la France avait de bonnes relations avec Saddam Hussein et Bouyges en profitait. Cela aurait débouché sur des approvisionnements dangereux pour nous. Grâce à Bush l'Irak est devenu un mess. On nous accuse, alors qu'on s'en fout. En attendant bas les pattes pour les européens sur le pétrole et les investissements en Irak. 6. Et l'energie russe? Pour couper des russes les européens trois moyens : a- Le canal Nord : se servir du cheval de Troie polonais dont les flancs antirusses, sont aux ordres de l'Amérique. b - Le Caanal SUD : Mettre la pagaille en Bosnie et en Croatie et démoniser les Serbes alliés des chrétiens orthodoxes russes. c - Le coup de grâce. D'ici une décennie, la Russie deviendra l'acteur incontournable de développement pour les européens. Un courant suicidaire, idéologique et moralisateur, s'ingénie à nous monter contre Poutine et la Russie. Y participent les bureaucrates et les élites politiques de l'UE. Mais c'est la France qui est en tête et entraîne les autres. (Alors que les Allemands, les Italiens, les Espagnols, les Autrichiens, ont malheureusement compris ce qu'un enfant de quinze ans découvrirait tout seul.) Heureusement la France fait un excellent travail et on l'aide comme on peut. C'est si facile !
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Monday, 26 November 2007
Une affaire d'état.
La triste fin d'une boite de caviar.
Je viens de rentrer de ma soirée d'anniversaire et je suis content et crevé. Tout le monde autour de moi le dit qu'il faut que je note les péripéties d'un convive pour le blog. Succès d'hilarité garanti. Mais je dois assurer la discrétion, car cette affaire est si grotesque qu'elle en devient compromettante pour tous. La bétise à ce point c'est inquiétant. La bureaucratie atteint des niveaux d'absurdité, surclassant nettement le père UBU. Mais je suis hors d'état de travailler... Plus tard sans doute.
Chronique
Boulimie
La cavale Ovalac avala l'eau du lac
L'eau du lac avala la cavale Ovalac
Comptine populaire que me contait mon père pendant mon enfance.
Hier soir, dîner d'anniversaire avec le cercle des plus proches. On m'a invité dans un restaurant de Poisson et j'ai cédé stupidement à ma fringale de fruits de mer, négligeant les avertissements de Marina. J'ai dû avaler bien 15 énormes huitres, et il m'a semblé avaler l'océan tout entier, jusqu'à ce que ce soit l'océan a son tour qui m'avale. J'ai passé une nuit d'enfer, d'où l'absence de billet sur le blog, et ma tête ne commence qu'à présent à émerger des vagues amères. Comble d'infortune, j'avais à 9heures une consultation particulèrement ardue, où on me sommait de pondre mon oracle, comme si j'étais la Pythie. J'ai dû puiser mes dernières bribes d'intelligence au plus profond de mes cellules. Puis, Alexandre est venu aux nouvelles le visage éclairé par la sympathie et cela m'a réchauffé le coeur. Mais il est reparti et je me suis mis à ressembler à ces corps éventrés, déchus que j'ai décrit dans "invocation à l'océan". J'ai hiberné et je commence seulement à reprendre mes esprits. Je relègue l'album de famille au fond d'un lien discret. Je me contente ici de reproduire la photo traditionnelle.

De gauche à droite, Alexandre, Sehran, Marina , John, Madame de Bournet. Mes amis les plus chers.
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Saturday, 24 November 2007
MINUIT
Pôles sémantiques et polémique Médusienne
Nous touchons le nadir des visites de ce mois : 769 visiteurs. Mais simultanément, la qualité et le nombre des commentaires m'a apporté beaucoup de joie et surtout, beaucoup d'enseignements, de leçons, de recul sur moi-même. Je pense tout naturellement aux derniers commentaires de Méduso et d'Herbe. Ils dépassent et de loin de simples observations, et me contraignent à faire preuve de plus d'objectivité ! C'est pourquoi, le billet que je commence à minuit,leur est dédié. Et cette heure, cette date, ce jour, sont empreints d'une signification très spéciale dont je ne puis que vous livrer et à distance, une clé. Mais auparavant, prenons connaissance des commentaires de nos deux amis.
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Meduso à B.L.
Le remède à tous les maux français selon B. Lussato : Continuer à enrichir les riches (vive le paquet fiscal de cet été !) et à appauvrir le reste de la population (gangrénée par les acquis extravagants de fonctionnaires priviligiés et les larcins à l'assurance maladie des classes popu parasites). Au fil des billets, on ne décèle plus une seule once de commentaires argumentés et un tant soit peu modérés. Ce n'est plus le reigne de la désinformation sur ce blog, on est jusqu'au cou dans celui de l'absence totale d'information. A lire les commentaires des lecteurs, il semblerait qu'il y en ait qui jouisse à la lecture d'une telle entreprise de n'importe quoi
Herbe à Meduso
Eh bien pas de dialogue de sourd s'il vous plait.
Développez vos arguments...
Et apportez donc la contradiction que vous appelez de vos voeux.
jusqu'à maintenant au moins, sur ce blog, quand il n'y a pas d'accord (et cela arrive ...), il me semble que l'écoute et le dialogue sont restés courtois.
Je m'exprime en tant que commentateur occasionnel parmi ceux que vous semblez viser.
Ceci dit, si je trouve votre commentaire excessif, je reconnais qu'en France il y a un vrai problème concernant l'écart des revenus, ce problème dont ne semble pas souffrir les social démocraties du Nord de l'Europe. Mais croyez vous que tous les acteurs décideurs sont décidé au statut quo?, ne croyez vous pas que certains voudraient justement travailler à réduire cette fracture plutôt que de l'aggraver?
J'ai parlé de l'économie sociale et solidaire dans mon commentaire précédent, et croyez bien qu'il nous faudra l'énergie et la confiance de toutes les parties prenantes pour pouvoir réussir à résoudre tous les problèmes de façon "gagnant gagnant"...
Herbe à BL
Merci pour la citation de l'innovation de Gérard Mulliez.
Voici ma petite contribution à cette réflexion:
Je fais parti des cadres intermédiaires.
J'ai une vision qui me permet de dire que les torts sont un peu partagés.
Il existe souvent un dialogue de sourd entre ceux qui ont peu de pouvoir et donc peu de moyens et ceux qui ont le pouvoir, les responsabilités et les moyens.
Les deux camps pouvant être de bonne foi à priori.
Ils se suspectent mutuellement de se vouloir du tort et utilisent les extrémistes qui existent malheureusement de chacun des camps
pour alimenter cette guerre.
Des patrons (ou autres décideurs avec responsabilités) voyous (l'expression a été utilisée par le président actuel) existent comme il existe des subalternes voyous.
A la nuance près que les voyous aux leviers de commandes ont des moyens de nuisance différents des autres (asymétrie).
De mon point de vue, je me suis des fois retrouvé prisonnier de cette guerre idéologique et renvoie dos à dos les protagonistes.
Il suffirait que les fonctions et rôles puissent être échangés pour que cela cesse, mais dans notre société il y a trop de rigidité.
J'ai pour certains hommes aux commandes en particulier un certain respect parce qu'ils sont arrivés à fédérer l'essentiel de leur entourage quel
que soit leur niveau de responsabilité autour d'un vrai projet d'entrepreneur. je pense par exemple au créateur de l'entreprise
d'horlogerie Swatch.
Ces exemples sont malheureusement trop rares dans l'économie classique.
Heureusement il existe une forme de structuration économique qui pourra à mon avis résoudre le "péché originel".
Il s'agit de l'économie sociale et solidaire qui en ce moment fait un tabac et est assez méconnue malgré l'importance industrielle prise par certains de ses acteurs.
Encore un pb de communication je suppose...
Non, ce n'est pas un problème de communication mais - beaucoup plus préoccupant, de possession au sens démoniaque du terme. Je pourrais évidemment renvoyer à nouveau l'internaute à De Closets, ou à Conquest, pour la partie factuelle... ou tout simplement à Les Mains Sales de Sartre, le plus impitoyable réquisitoire anti-médusa. Pour l'infrastructure théorique, n'oublions pas que ce blog n'est qu'un sillage laissé par Virus. Je ne puis étant donné la taille de ces billets (souvent trop lourds) ajouter de surcroît les informations exigées par Méduso. Qu'il se décarcasse un peu, et il trouvera plus de preuves qu'il n'en faut. Je ne vais pas ajouter l'information banale à de l'information banale pour tous, sauf ceux qui nient le réel. Je n'ai pas non plus l'intention de vous dire que du temps de Galilée, la terre était plate, ni de vous le prouver ! Vous trouverez ci-dessous une clé et une synthèse, beaucoup plus personnelles.
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Friday, 23 November 2007
Marché culturel
Bien des semaines se sont écoulées depuis ma liste biographique des "indispensables" de la musique, restée en rade.
Ce matin je suis allé retirer des enregistrements que je convoitais depuis longtemps. D'une part, une version inédite, affreusement chère qui d'après les critiques est la meilleure disponible : Bayreuth 1955, le Ring par Joseph Keilbert avec les meilleurs artistes du Neue Bayreuth, à l'apogée de leur forme. D'autre part la Missa Solemnis de Beethoven. Je me souviens de la comparaison entre la version fulgurante de Toscanini dans l'édition RCA Red Seal,(1953) et la pesante interprétation d'Otto Klemperer. Je dois avoir quelque part les microsillons de celle-là, très conspuée par la critique pour sa sécheresse, et la précision militaire de choeurs et des solistes. Je voudrais bien la transférer en CD. Déception, la version amazon est exécutée par la BBC et une autre prévue n'a rien en commun de la merveilleuse Red Seal. Moralités : oubliez les critiques quand il s'agit de Toscanini, ils sont partiaux, la supériorité du maestrissimo, il ne la supportent pas. Lorsqu'une version de référence (comme le Chant de la Terre par Klemperer, parait, empressez vous de l'acheter, même si vous devez remettre à plus tard l'écoute. Elle ne sera alors peut-être pas disponible.
Le Ring de 1955 par Keilberth, est salué comme un événement miracle. L'enregistrement remastérisé n'est pas à la hauteur des commentaires dithyrambiques de la pochette et il me faut du temps pour départager Clemens Kraus dont les voix et les tempi sont fascinants, bien que la polyphonie ne vaille pas Furtwaengler; et Keilberth toujours un peu terne. Mais il faut avoir ce CD à cause de la distribution.
La Messe Solennelle de Beethoven met aux prises les deux camps que nous avons déjà renconré. Les uns fustigent Beethoven (vous avez bien lu, Beethoven!) pour son manque de contrôle de l'orchestre et des voix, ses indications choquantes qui montrent des erreurs de calcul, et un résultat provocateur, alors que les autres, - Toscanini, Toscanini et encore
Toscanini, non seulement ne minimisent pas les intentions du compositeur mais les mettent en valeur ! L'enregistrement Red Seal de 1953 enregistré en studio est encore plus scrupuleux, de que l'on attribue au grand âge du maître ! On estime même que ce n'est pas rendre service à Beehoven que de suivre des indications qui le dévalorisent.
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L'Argus aux mille yeux
Big Brother
Images restaurées le 23 novembre à 19h21

Photo Cassou, 91, Villiers-sur-Orge. Inauguration de la chaire de TSO (Théorie des systèmes organisés) (Chaire d'Etat)

Le titulaire de la Chaire d'état, fut le plus jeune à accéder à ce poste. Il y restera jusqu'à l'âge de 68 ans, battant tous les records de longévité.
On notera la différence de maintien et de physionomie des deux concurrents. Le premier, ne peut se départir d'une profonde tristesse contrastant avec l'autosatisfaction du bel Amédée. Une profonde et incurable solitude, le minait.
Le conservateur Amédée de Gerfanion, lui, n'était pas seul. Il se fendit des centaines de visites à l'Académie des Sciences, prit la tête d'une association pour le don de l'épée d'académicien de Louis Fourastié afein d'obtenir sa voix et mille autres bassesses marketing. Il l'emporta par une voix sur son concurrent qui dut subir toutes les railleries de ses bons amis ("voici qui va vous rabattre le caquet. Vouloir à votre âge, petit émigré mi-italien, l'emporter sur un homme sérieux, français de souche et la cinquantaine rassurante, voici qui mérite une bonne leçon ! Mais il y avait aussi les fans, et lorsque le Professeur Saint Paul vint apprendre la mauvaise nouvelle, Rond Point des Champs Elysées, à celui qui était quand même directeur du département organisation à HEC, il pleurait. Le jeune, perdu dans on ne sait quelle rêverie, demeurait absent.
Le lendemain, IBM, Philips, la Shell, l'Oréal, et les autres clients du jeune homme, firent campagne et persuadèrent le Président Pompidou de créer pour le "révolutionnaire" une Chaire d'état, avec toute liberté d'enseigner ce qu'il voulait, comme il le voulait, sans aucun contrôle, et d'imposer des programmes à tous les établissements de France et de Navarre. Un régime d'exception. Les bons amis du nouveau titulaire eurent du mal à cacher leur hargne, non point qu'ils eussent à gagner de sa défaite,mais parce que ce théoricien visionnaire et péremptoire avait le don d'agacer tous les politiquement corrects comme celui à qui vous pensez peut-être. Il était foncièrement anti-establishment, et il représentait plus que ses détracteurs l'establishment! Plus tard cet ermite solitaire et dédaignant les soirées en ville, et hommes politiques se mit à dos Giscard d'Estaing, les Télécoms et qui vous savez. On le donnait pour socialement mort. Mais à quarante ans, Beullac obtint pour lui la légion d'honneur, comme plus tard Beregovoy. Il est vrai que celui-là fut plus ou moins assassiné, et celui-ci le fut plus que moins. Et le voici, tantôt nommé commandeur, un comble pour un Ovni culturel.
Inauguration, le lendemain, de la chaire jumelle OST (Organisation scientifique du travail). Au pupitre Monsieur Louis Armand, à côté le titulaire de la chaire de l'éducation nationale : M.Amédée de Gerfanion de Castet la Boulbène. Dans le même régistre Thierry de Montbrial lui succèdera. M. De Gerfanion, selon l'expression consacré par les mathématiciens, ne se prend pas pour son cologarithme. Les deux concurrents se livreront bataille d'une chaire à l'autre, Amédée reprochant à son concurrent d'être un révolutionnaire, appuyé par les grandes multinationales et pas tout à fait français, son adversaire ne cessant de faire rire à ses dépens et adorant le faire tourner en bourrique.
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